ENSEIGNEMENT DES ARTS DÉCORATIFS HISTOIRE. PROCÉDÉS, ÉPOQUES, STYLES, COMPOSITION DES ŒUVRES D'ART ANCIEN EX~LIBRIS JEA5C^AL·cIAPIAS DIVISIONS GÉNÉRALES Sommaires analytiques Page vu Préliminaires Page i - ANTIQUITÉ — Livre premier — . Temps reculés. - Égypte Page 5 Livre deuxième — . Assyrie et Chaldée, Phénicie, Palestine. Page 27 Livre troisième. — Grèce, Asie-Mineure et Colonies Page 43 Livre quatrième — Italie, Empire romain jusqu'à la fin de . l'Empire d'Occident Page 89 — — MOYEN-AGE Livre cinquième — . Du iv^ au xie siècle. Influence byzantine. Empire d'Orient. Italie. France Page 141 Livre sixième.— Du xi ® au xvie siècle. Europe occidentale. Page i63 Livre septième — . Arabie, Perse Page 259 Livre huitième — . Extrême-Orient. - Inde, Chine, Japon. Page 27g — RENAISSANCE — Livre neuvième. —xvie siècle. Italie, France, Allemagne, Espagne, Angleterre Page Sag — TEMPS MODERNES — Livre dixième — Du xvi® au xixe siècle. — . France, Angleterre, Espagne, Allemagne, Italie Page 415 — INDEX ALPHABÉTIQUES — Enseignement et Technique. — Théorie de la Composition décorative Page 467 Formes et Décors. Caractéristique.des Époques et des Styles Page 471 Représentations allégoriques. — Personnages historiques et mythologiques Page 480 MANUEL DES EXPERTS. ANTIQUAIRES. AMATEURS. OUVRIERS DART. etc. LÉON CHARVET Inspecteur honoraire de l'Enseignement des Arts du Dessin et des Musées, du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts ENSEIGNEMENT DES ARTS DÉCORATIFS HISTOIRE GÉNÉRALE. PROCÉDÉS INDUSTRIELS CARACTÉRISTIQUES DES ÉPOQUES ET DES STYLES THÉORIE DE LA COMPOSITION DÉCORATIVE DES ŒUVRES D'ART ANCIEN ARCHITECTURE — PEINTURE — SCULPTURE ARMURES - BRODERIE - CÉRAMIQUE — ÉMAILLERIE FERRONNERIE — MOBILIER — ORFÈVRERIE TAPISSERIE VERRERIE, ETC. PUBLIÉE PAR ÉDOUARD ROUVEYRE à l'usage. aussi bien des Experts et des Antiquaires, qu'à celui des Amateurs, Conservateurs de musées. Artisans. Officiers ministériels, etc. i Accompagnée de 1226 figures dans le texte ERNEST FLAMMARION. ÉDITEUR 26. RUE RACINE. PARIS Droits de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays, y compris la Suède et la Norvège. DOUZE CENT VINGT-SIX REPRÉSENTATIONS O'ŒUVRES ET OBJETS D'ART MONTRENT DE SUITE AUX YEUX CE QUE LE TEXTE ACHÈVE D'EXPLIQUER A L'INTELLIGENCE — SAUF DE RARES EXCEPTIONS — LES FIGURES SONT PRÉCÉDÉES OU SUIVIES IMMÉDIATEMENT DE LEUR ANALYSE OU DE LEUR DESCRIPTION AVERTISSEMENT De tous les travaux relatifs d l'histoire de l'art dans son application aux monuments de la vie privée, à la décoration, à l'ameublement et aux productions des arts appliqués à l'industrie, celui que nous publions peut passer pour le plus et les collectionneurs documenté; les experts, les antiquaires, les amateurs aussi bien que les conservateurs de musées, les a7~tisans et les ouvriers d'art, des nients quel que soit le qui les intéresse, y trouveront renseigne précis genre et d'un intérêt indiscutable. des oeuvres et Dou\e cent vingt-six documents graphiques représentent en d'art sculptés, gravés, modelés ou peints, en pierre, en marbre, bois, objets taux précieux ou en diverses matières, les uns datant de la en ivoire, en m haute antiquité, les autres des premiers siècles du plus moyen âge. Ces derniers font connaître l'application de la sculpture aux objets de petite proportion destinés au culte, à l'usage de l'homme et de la femme, à la déco- ration et à l'ornementation des habitations. La statuaire et la peinture offrent de ces saintuaires et de ces tableaux familiers, sculptés ou peints sur pierre, sur bois, sur ivoire, ou éniaillés, d sujets pieux ou profanes, qui décoraient, che:{ nos a'ieiix, l'oratoire ou riches l'intérieur de la chambre à coucher. La peinture sur verre étale ses plus couleurs dans de nombreuses verrières et vitraux. L'art de l'émaillerie fournit des types d'une grande beauté et d'une telle les émaux in- variété, qu'on peut en suivre l'histoire et toutes les phases, depuis crustés des Byzantins des premiers siècles de notre ère jusqu'aux émaux du seifème siècle. L'Ecole de Limoges y brille d'un vif éclat par la représentation et la description d'émaux peints par ses meilleurs artisans. J)es vases, en matières précieuses, ou montés en bron\e ciselé et doré, four- nissent de magnifiques œuvres dues d des artisans italiens de la Renaissance, ou français des dix-septième et dix-huitième siècles. L'orfèvrerie, la joaillerie et la bijouterie sont noblement représentées par une on réunion de pièces des hautes époques de l'art. A côté d'œuvres antiques, peut vi MANUEL DES EXPERTS, ANTIQUAIRES, AMATËURS, OUVRIERS d'aRT, ETC. étudier une série d'objets., offrant ce que d'habiles metteurs en œuvre du moyen âge, de la Renaissance et des temps modernes ont créé de plus parjait. Les poteries hispano-arabes du quatorzième siècle, les rares majoliques du quinzième, les précieuses pièces de Saint Porchaire, les rustiques figulines de Bernard Palissy, des grès d'Allemagne et des Flandres, des terres cuites, des faïences, des porcelaines et des biscuits français et étrangers, font connaître l'histoire et les progrès de fart céramique. Des pièces fragiles, remarquables par leurs foinnes élégantes, leurs décors et leur importance, retracent l'histoire de la verrerie. D'autres, en fer et en acier, font voir comment l'art de la damasquinerie s'est plu à orner les armes, les armures et les productions de la ferronnerie. L'horlogerie est représentée par de précieux types, pendules, cartels, etc., des seizième et dix-septième siècles. Enfin, pour compléter cette réunion de monuments de la vie privée, l'auteur a représenté et décrit de nombreux meubles, coffrets, appliques, bras de lumière, Justres, chenets, etc., ustensiles divers appartenant aux usages de la vie intime, tous du plus haut intérêt par la perfection du travail. Les objets religieux, calices, burettes, reliquaires, retables, autels domestiques, diptyques et triptyques sont en gran.i nombre et méritent de fixer l'attention. A côté des chapitres relatifs aux arts appliqués aux métiers des peuples de VEurope, d'autres, et non des moindres, sont consacrés aux meilleures œuvres orientales, principalement de l'Inde, de la Chine et du Japon. En résumé, la description de douze cent vingt-six œuvres et objets d'art compose une histoire des différents arts, des diverses industries, dont les pro- ductions enrichissent de précieux Musées et de remarquables Collections. Ce livre est donc un manuel indispensable pour toute personne, expert, antiquaire, amateur ou collectionneur, artisan ou ouvrier d'art, s'occupant de décoration et d'ameublement, d'œuvres d'art et d'objets de haute curiosité^ ainsi que pour celles qui s'intéressent à l'antiquité, au moyen âge, et d l indus- trie artistique, française et étrangère, du quinzième au dix-neuvième siècle. Edouard Rouvkyre. SOMMAIRES ANALYTIQUES PRÉLIMINAIRES Le but l'auteur s'est proposé d'atteindre, i. — que Il a adopté l'ordre chronoio- g'que, I. — Chaque division ou livre de l'ouvrage contient quatre chapitres ; le premier consacré à l'histoire, le deuxième aux procédés industriels, le troisième aux caractéristiques des époques et des styles, et le quatrième la théorie de la compo- sition décorative 1 ,2. L'Art, sa définition, 2. — L'Art décoratif n'est pas estimé à sa valeur, 2. — Deux manières de représenter un objet ; en géométral et en perspectif, 2. — Ce que c'est que le géométral, 2. — Définition du perspectif, 3. — Echelle des proportions, 3, — Oves, Rais de coeur et Rinceaux, 3. — Termes de l'art industriel et décoratif, 4. ANTIQUITÉ — LIVRE PREMIER TEMPS RECULÉS — ÉGYPTE L — HISTOIRE. — Il n'y a pas de chronologie possible pour les temps reculés ; trente dynasties de rois, 5. — Trois grandes périodes, 5. 11. — TYPES. — Période memphite, 6. — Premiers tombeaux ou mastaba, 6. — Boîte de forme humaine renfermant la momie, 6. — Sarcophage, 7. — Ce qu'on connaît des temples égyptiens ; leurs dispositions générales, 7, 8. — Temple de Ramsès IV à Karnak 7, 8. — Temple d'ipsamboul, 8, 9, 10. — Principaux mo- numents de l'Egype, io. — Constructions égyptiennes, 11. —Motifs d'ornementation, II, 12, i3. — Lotus et papyrus, 12, 1 3, 14. — Statues, 14, i5, 16, 17. — Sphinx, 14, I 5.— Lions, i5.— Osiris, 10. — Isis, 16. 17. — Ramsès 11 assiégeant une forte- VÎII SO.SntAlRES ANALYTIQUES. — ANTIQUITÉ resse, 18. — Coiifures égyptiennes, 18, 19, 20. — La reine Ta'ia, 19, 20. 20, 21. — Meubles, 21, 22. — Miroirs, —Céramique, cuillers, bijoux, 22, 23, 24. III. — CARACTÉRISTIQUES. — Les Egyptiens ne furent un religieux 25. pas exclusivement — Le roi peuple est assimilé à la divinité, 25. — Le Les est 25. — monuments immenses, paysage 25.— simple, Les débuts de la La sculpture sont peinture 25. — est subordonnée réalistes, à l'architecture et à la la flore très sculpture, 25. — L'imitation de est poussée, 25. IV. — COMPOSITION. — Les Egyptiens ont fait grand et ments Egyptiens simple, 26. — Les déterminent monu- une reliefs, impression d'immensité, 36. — 26. Dessins des — Stylisation bas- de la flore, 26. —Combinaisons Bibliographie, 26. presque géométriques, 26. LIVRE DEUXIÈME ASSYRIE ET CHALDÉE, PERSE, PHÉNICIE ET PALESTINE I. — HISTOIRE. — Incertitude sur les assyrien, temps primitifs, 27. — Premier 27. — Seconde dynastie tion de assyrienne, empire 27. — Les Ninive Sargonides, 27. — Destruc- ,.27. — Royaumes chaldéen et — Perse, mède, 27. les réunit à la 27. — Babylone, Kyros 27. — Les Mèdes, 28. — Les Hébreux, 28. Akhéménides, 28. — Les II. — TYPES. — Assyrie. Palais de Khorsabad, 3o. — belliqueux, 3o. — Stèle 29, trouvée Bas-reliefs, à sujets Khorsabad, 3o. — — Beauté Statue des sculptures 3o. représentant les d'Ashshournazirpal, animaux, 3i. — Meubles, — étoffes, 33. pierres Ornementation, 32, gravées, 33, 84. — 35, 36, Perse, 35, 36, — 37. Palais de — Fouilles de 87. Suse, 87. Persépolis, — Phénicie, 38. — I^es surtout de Phéniciens commerce et d'industrie, 38. s'occupèrent — Pas' d'art influence assyrienne, 38. original, 38. — Tombeau, — Sarcophage d'influence pourpre, 38.— Diverses grecque, 38. — Teinture en industries, 38. — Coffrets d'or ciselés, boîtes en et d'ambre. Meubles albâtre, Chaînes en marqueterie, 38. — Palestine, ptures d'ornements, 3g. 89. — seul- — Importance Quelques des prises Phéniciens, par les arts et métiers sous 89. — Ouvrages l'influence de broderie et de encadrements d'or, tapisserie avec des et 3g. des — Perfection figures atteinte ture des par la pierres joaillerie, 89. — Gravure précieuses, et mon- 89. III. — CARACTÉRISTIQUES. — Les restitutions de complètes, palais ne sont 40. — Impossibilité, pas encore en l'état actuel des égyptienne dans fouilles, de saisir l'architecture l'influence — influences assyriennes, 40. Suse et égyptiennes, Persépolis auraient des 40. — La disposition des cantonnées figures d'animaux sans, dans les et angles des assyriens per- murs, offrent cinq pattes, afin de ménager ÉGYPTE, ASSYRIE, CHAI.DEE, GRECE, PERSE. PHÉNICIE, ITALIE IX l'aspect de face et de profil, 40. — Lourdeur des sculptures chaldéenncs. 41. — La femme rarement représentée, 41. — La sculpture persane ressemble à celle de l'As- syrie, 41. — L'ornement, palmettes, 41. IV. — COMPOSITION. — Indications sur les lignes et la pose du lion, 42. — Comparer ■» les légendes à l'histoire, 42. — Bibliographie, 42. LIVRE TROISIÈME GRÈCE ET ITALIE PREMIÈRE PARTIE. — GRECE, ASIE MINEURE ET COLONIES GRECQUES I. — HISTOIRE. — Olympiades, 43. — Huit périodes politiques, 43. — L'art est d'abord archaïque, 43. — Dans les dernières périodes l'activité artistique se déplace en Asie, puis en Italie, 43. II. — TYPES. — Appareil pélasgique ou cyclopéen, 44. — Le temple; le Parthé- non, 44, 45.— Définition; ordres grecs, 46, 47, 48, 49, So.»— Légende de Vitruve sur la feuille d'acanthe, 49. — Cariatides, 5o. — Moulures, profils, 5i, 52. — Orne- mentations diverses, 52, 53, 54, 55. — Monuments chorégiques, 55, 56.— Sépultures» 56, 57, 58. — Les habitations grecques, 58, 59. — Théâtres, 59. — Principaux monuments de la Grèce, de l'Asie Mineure et des colonies, 59, 60. — Sculpturè, 60 à 69. — Les Panathénées, 62, 63.— Myron; le Discobole, 63. — Sculpture décorative, 66 à 68. — Monnaies, 69, 70. — Figurines de terre cuite dites Tanagra, 71. — Vases grecs, 72 à 80. — Frises de terre cuite, 81 à 83. III. — CARACTÉRISTIQUES. — Le charme de l'art grec, 84. — L'art vit encore sur des règles du génie grec, 84. — Architecture ; absence d'arcs ou de voûtes, 84. IV. COMPOSITION. — Profils, 85. — Ornements, oves, rais — de cœur, entrelacs, 86. — Rinceaux et palmettes, 86, 87. — L'ornement .purement décoratif, 87. —Cons- truction des vases grecs, 87. — Sujets de compositions, 88. — Bibliographie, 88. LIVRE QUATRIÈME GRÈCE ET ITALIE DEUXIÈME PARTIE ITALIE. — EMPIRE ROMAIN JUSQU'A LA FIN DE L'EMPIRE D'OCCIDENT I. — HISTOIRE. — Fondation de Rome; les rois, 89. — Louve du Capitule, 89. — Les empereurs; fin de l'empire d'Occident, 89. — Le peuple Etrusque, 89. — Composition de sa confédération, 89. — Ses influences artistiques, 89. — Si l'art •« 2 X SOMMAIRES ANALYTIQUES. — MOYEN-AGE étrusque dérive à la fois de l'Orient et de la Grèce, l'art romain est étrusque et grec, 89. — Définition de l'art en Italie, 8g. — Ses différentes époques, 89. — Période d'épopée, Période d'épopée. Période de renouvellement. Période de décadence, 89. II. — TYPES. — Les temples, 90, — La maison carrée de Nimes, 89. — Chapi- teaux corinthiens, 91, 92. — Feuilles d'acanthe, 94, gS, 96. — Tombeaux étrusques et romains, 96, 97. — Monuments funéraires, 98, 99. — Catacombes, 99, 100. — Portes et arcs de triomphes, 101. — Théâtres, 102 à 104. —Thermes, 104, io5. — Maisons d'habitation, Pompéï, io5 à 107. — Mosaïques, 107 à 109. — Céramique, 110. — Candélabres, m, 112. — Lyres, 112. — Autels, 114. — Sièges, 114. — Bucrâne. 11 5. — Hippocampe, 115. —Statuaire, 116 à 118. — Médailles et camées, 117, 119, 120. — Vases, 121 à i23. — Lampes, 125. — Trépieds, 126, 127. — Bou- cliers, armures, casques, 127 à 129. — Miroirs, i3o. — Orfèvrerie, i3i à iSq. — Bijoux. III. — CARACTÉRISTIQUES. — L'art romain fait par des artistes Grecs, i35 à 137. — Trois types de la statuaire, 137. — Statues romaines, 137. IV. — COMPOSITION. — Equilibre entre les parties principales et un motif domi- nant, i38.— Ornementations, i38, 139. — Bibliographie, iSg, 140. MOYEN-AGE LIVRE CINQUIÈME QUATRIÈME AU ONZIÈME SIÈCLE. — INFLUENCE BYZANTINE I. — HISTOIRE. — Empire d'Orient, 141. — Italie, 141. — France, 141. II. — TYPES. — Palais de Dioclétien à Spalato, 142, 143. — Basiliques, 144. — Sarcophages chrétiens, 145. — Le Saint Sépulcre, 14Ó. — Eglises byzantines, 146, 147. — Sainte-Sophie de Constantinople, 147 à i5o. — Saint-Marc à Venise, i5o.—Théodore, i52. — Edifices byzantins, r52.— Ivoires, i53. — Orfèvrerie et bijoux, 154 à I 56. — Miniatures, 156, 1 Sy. — Etoffes et tissus, 158. — Sièges, i 59. III. — CARACTÉRISTIQUES. — Architecture byzantine, son influence, 160. — Pcin- tres du mont Athos, 161. — Ornementation, 161. IV. — COMPOSITION. — Simplicité du style byzantin, 162. — Bibliographie, 162. LIVRE SIXIÈME ONZIÈME AU SEIZIÈME SIÈCLE. - EUROPE I. — HISTOIRE. — France, de l'an logS à l'an 1494, i63. — Allemagne et Italie, de l'an 1024 à l'an i5o9, i63, 164. — Angleterre, de l'an 1066 à l'an 1461, 164. — INFLUENCE BYZANTINE. EUROPE, ARABIE, PERSE, ETC. XI Epoque dite romane, barbarisme des œuvres de sculpture et de peinture, 164. — Epoque dite ogivale, tradition, influence française, complication des formes, 164. — Transformation de l'art italien, 164. — Noms et types des arcades du moyen-âge, 164 — Couleurs différentes des pierres de taille employées, i65. — Curieux arrangement* d'arcades, i65. — Galerie' dite triforium, 166. — Arcature, emploi de cette quali flcation, 166. H. — TYPES. — Cathédrales, 167 à lyS. — Abbaye de Cluny, 174. — La sainte Chapelle, ijS. — Dalles tombales; mausolées, 176 à 178. — Le Louvre, 178, 179. — Architecture civile, 179 à 182. — Hôpital de Beaune, 181, 182. —Ornementations, feuillages, fleurs, 182 à 194. — Principaux édifices, 194 à 196. — Statuaire byzantine, 196, [97. — Beauté de la statuaire française du XIID siècle, 197, 198. — Statuaire italienne ; Donatello, 201, 202. — Statues de bronze, 201 à 204.— Portes du de la cathédrale baptistère de Florence, 2o3, — Luca et Andréa délia Robbia, 204, 2o5. — Statuettes de Brou, 2o5. — Médailles, 207, 208. — Principaux sculpteurs, 208, — Procédés de 209 l'imprimerie et de la gravure sur métal, 209. — Mosaïque et carrelages, 209 3211. — Vitraux, 212 à 2i5. — Peintres italiens, 214 à 2 r8. — sui bois, 218 à Sculpture 220. — Ferronnerie, 222 à 226. — Orfèvrerie, 227 à 236. — 236 à Enluminures, 289. — Etoffes, Broderies, 24.0, 241. — Costumes guerriers, — Marché 242, 243. de l'art au moyen-âge au point de vue mobilier, 244 à 246. III.— CARACTÉRISTIQUES. — Esprit d'ingéniosité laborieuse de l'art byzantin, 247. — Organisation du travail au Moyen-Age, 247. — L'^rt entre les mains des commu- nautés monastiques, 247. — Copie de la nature, 248, 249. — Les feuillages, 249. IV. — COMPOSITION. — Profils de moulures, 251, 252. — Naturalisme des 252. — Fécondité des artistes types, du Moyen-Age à créer dans l'ornementation, 252. — Car- relages combinés, 253. —Vitraux, 254, 255. — Contraste simultané des- couleurs, 255, 256. — Interprétation des plantes, 256, 257. — Bibliographie, 258. LIVRE SEPTIÈME ARABIE, PERSE I. —HISTOIRE. — L'Hégire, 259.—Triomphede Mahomet, 259. — Mahometll Constantinople, 259.— prend En Perse, les Séleucides, 259. — Les Arsacides et les Sassa- nides, 25g. — Sept types dans l'Art arabe, 259. — Particularités du type persan, 259. II. —TYPES. —Arabes, 260. — Arcs, 260. — Rapports de l'architecture arabe avec la byzantine, 261. — Arabe ques, 261, 262. — Vase de l'AIhambra, 263. — Monu- ments remarquables des Arabes, 263. — Damasquinerie, 264, à 266. — L'art de tra- vailler le bois, 266. — Meubles, 266, 267. Perse, 268 à 272. — Chosroès Rr, 268. — Tois type® de Principaux mosquées, 268, 269. — monuments de la Per e, 269. — A peu près rien comme statuaire et SOMMAIRES'ANALYTIQUES. — xMOYEN-AGE XII peinture, 269, 270. — Faïences émaillées, 270 à 272. — Explications sur les diffé- rents émaux, 270 à 272. — Faïences de Rhodes, 272. m. CARACTÉRISTIQUES. — Stalactites, 273. — Arabesques entremêlées d'ins- — criptions, 278. — Dans l'art arabe, l'esprit de découpage domine sur celui de modelé, 275. — L'art persan emploie surtout des fleurs, 275. — 11 met des figures dans la dé-oration, 275. IV. — composition. — Il n'y a pas grand parti à tirer de l'art architectural arabe, 276. — Continuité — et et des rapport des lignes, 276. Palmes des Hindous Persans, les — Couleurs 276, 277. — Stylisation de la fleur bien comprise par Persans, 277. employées par les Arabes à l'Alhambra, 277, 278. — Couleurs employées par les Persans, 278. — Bibliographie, 278. LIVRE HUITIÈME INDE, CHINE, JAPON I. — histoire. — Obscurité des commencements de l'histoire dans l'Inde, 279. 280. — Les Aryas, 279. — La religion, 279. — Les Arabes envahissent l'Inde, 279, L'histoire delà Chine remonte à la plus haute antiquité, 280.— — Tamerlan, 280. — Vingt-deux dynasties, 280. — Vers à soie, 280. — Invention du papier et de l'impri- merie, 280. — Le Japon, 280, 281. II. — types. — Inde, 282 à 287. Dans l'architecture et la statuaire, des formes — massives et monstrueuses, 282. Temples, 282 à 286. — Prin ipiux édifiies indo^ — — 288 à persans-arabes, 284, 285. — Indiennes, cachemyres de l'Inde, 287. Chine, 299. — Maison chinoise, 288, 289. — La peinture cultivée dans une époque reculée, — — ICouan- 289. — Bibelots, 289. — Chiens de Fô, 289, 290. Bouddha, 289, 290. — Yin, 289, 290. — Le dragon impérial, 290, 291. — Symboles, 291. Signes du — Va- 6, 'j et 8 (i); et, sil est de deux dimensions, il est projeté seiile?7ient sur le plan vertical, comme, par exemple, les figures i g à 24. Ce mode de représentatioii est le seul qui permette de se rendre cotttrte, dans un rapport déterminé entre Voriginal et la représentation, des dimensions vraies de l'objet, et, par cotiséquent, de Vexécuter. On nomme perspectif la representation d'un objet tel qu'on le voit, comme par exemple les figures 5, g, 14, i5 et 16, et, par cons'fuent, avec des déformations, lesquelles, tout ett faisant bien saisir d'un seul coup d'œil l'aspect pittoresque et les épaisseurs, n'en permettent pas l'exécution, c'est-à-dire une reproduction exacte. L'auteur aura fréquemment occasion de faire remarquer que /'échelle a été ou non obset-vée dans tels ou tels types. Il s'agit, dans cette expression, de l'observatio7i rationnelle de rapports ou de proportions convenables qui doivent exister entre les détails et l'ensemble. Ainsi, une balustrade, qui implique à l'œil les conditions d'ime certaine hauteur d'appui, 7ie serait pas à /'échelle si on lui domiait toute la hauteur d'un homme. Ainsi, par rapport à la statwe de l'homi7ie, les détails des édifices du 777oye7i âge s'ajoutent et se superpose7it de 777a77ière à produire une Í77i]cressio7i im 777édiate de gra7ideur plus appréciable que dans ceux où, quelle que soit leur dÍ77ie77SÍon, le cha- pitean, par exe777ple, aura o'"5o ou i"^5o de hauteur sans que sa co777positio77 soit différe7ite; les uns ont plus d'échelle que les autres. Ainsi, lorsque, da7TS ime co?77position décorative, il existe des figures d'ho777 mes d; tailles differeiites, 07i dira que les imes tie sont pas à /'échelle avec les autres. Aitisi, dans ini ttiêttie corps, les oves (2) et les rais de cœur (3), ornements qui ittipliquent utie petite diitiension, seront appliqués sur des surfaces ttioitts étendues quedes rinceaux (4) ou des personnages ; il y a une échelle rationnelle pour les orne- ments entre eux. Il ne faut pas attacher un sens trop étroit aux divers termes que l'on eitiploie dans (1) Les figures 1 ,2 et 3 sont'représentées comme projetées sur le plan vertical et consti- tuent ce qu'on nomme l'élévation; la figure 4 représente une projection sur le plan hori_ zontal et constitue ce qu'on nomme le plan; la figure 6 représente une projection sur un plan de profil et constitue ce qu'on nomme la coupe. (2) Ove, ornement ayant la forme d'un œuf enchâssé dans une coque ouverte, alterné avec un dard (voyez plus loin la figure i33). (3) Rais de cœur, ornement composé d'un fleuron en forme de cœur, alterne avec un dard (voyez plus loin la figure 134). (4) Rinceau, ornement formé de tiges et de feuillages disposés de manière à s'enrouler consécutivement en sens contrarié (voyez plus loin la figure i5i). l'art industriel et décoratif, tels que : décoration, décor, ornementation, ornement, décorateur, ornemaniste ou ornementiste. Toutefois, l'usage a consacré certains termes dans des circojistances précises doyît voici l'explication. — Décoration : 1° Ensemble de l'embellissement d'une forme; 2° Groupement de châssis et de rideaux peints qui constituent sur la scène d'un théâtre l'illusion d'im intérieur ou d'un extérieur où se passe l'action dramatique] dans ce cas, on dit : décoration théâtrale. — Décor : j° Décoration théâtrale, comme il vient d'être expliqué, mais avec un sens plus restreint ; le décor d'un acte par exetnple; 2° Parti pris de couleur, d'ornernents ou de figures suivant lequel un objet est décoré. — Décorateur : Artiste qui s'occupe plus spécialement d'œuvres d'art conçues en vue d'une place déterminée, de décorations théâtrales ou de fêtes. — Ornementation ; 1° Art avec lequel les ornements so7it disposés; 2° Avec un qualificatif tel qu'égyptien, assyrien, grec, persan, arabe, etc., art particulier avec lequel une période ou un peuple ont arrangé les orneme^its. — Ornement ; 1° Le détail, lui-même, qui sert à constituer l'ensemble d'une décoration ; tout peut devenir ornement ou motif d'ornejnent lorsque l'emploi en est fait avec une entente convenable. 2° Plus particulièrement, interprétation de feuillages ou de figures; cette mter- prétation consiste presque toujours en dispositions convejitionnelles.. — Ornemaniste, ornementiste : artiste qui exécute, dans mie décoration, les orne- ments préférablement aux figures et au paysage. ANTIQUITÉ LIVRE PREMIER EGYPTE i — HISTOIRE Il n'y a pas de chronologie possible pour les temps B Invasion persane. reculés de l'histoire de l'Egypte; les dates à peu près C. Deuxième période saite; vingt-septième dynastie, certaines ne commencent que vers 980 avant J.-C Perse; vingt-huitième, Saite; vingt-neuvième, Mendé- Toutefois, comme il est indispensable pour l'intelli- sienne; trentième, Sébennylique (525-345 avant J -C.). gence des faits, de diviser la durée de ses trente dynasties En 345, chute définitive des rois d'Egypte, en 330. de rois, on distingue trois grandes périodes, qui corres- conquête par Alexandre de Macédoine. pondent aux principales évolutions historiques. La période memphite représente un haut degré de 1° Période mbmphite (première-dixième dynasties) — civilisation. Elle est connue par sa sculpture d'un carac- Suprématie de Memphis et des rois memphites. tère particulier, et sprtout par son architecture funéraire, 2° Période thébaine ( onzième-vingtième dynasties ) — c'est-à-dire par les pyramides. Suprématie de Thébes el des rois thébains Cette période Le nouvel empire thébain, pendant lequel régnent est coupée en deux parties par l'invasion des Pasteurs; cinq dynasties (depuis la seizième jusqu'à la vingtième), donc on a ■ correspond à l'apogée de l'art égyptien. A. Ancien empire thébain; de la onzième à la quin- L'art s'affaiblit pendant la première période saite, ,4, zième dynastie. puis subit légèrement l'influence grecque pendant la B. Pasteurs. seconde^ C C. Nouvel empiré thébain, de la seizième á la ving- Enfin les traditions antérieures se maintiennent dans tièrae dynastie. une grande mesure sous les Ptolémées qui succèdent à 3" Période saïtë (vingt et unième - trentième dynas- Alexandre, c'est-à-dire après 330. ties). — Suprématie de Sais et des autres villes du Delta En 30 (avant J.-C.), l'Egypte tombe sous la domina- Cette période est coupée en deux parties par l'invasion tion romaine; l'anéantissement religieux de ce pàys est persane; donc on a ■ consommé sous Théodose, en 381 (après' J.-C.); la reli- A. Première période saite; de la vingt et unième à la gion chrétienne ayant été déclarée religion d'Etat, les vingt-sixième dynastie (1100 environ à 525 avant J.-C.) statues sont détruites et les temples mutilés. c ENSEIGNIÎMENT DE L'A RT •'D ÉCO R AT 1 F II — TYPES L'art de la période oiemphlle a étó longtemps moins | (Menkara), qui a 66 mètres, placées dans la nécropole connu que celui de la période thébaine, de Gizèh; ces rois appartiennent à la aussi, tandis que les types des épo- quatrième dynastie "ques postérieures abondent, ceux de Non loin est le grand Sphinx (1), ce temps sont rares en dehors de l'E- image d'Harmakhis ou du soleil levant, gypte; ils consistent en sculptures et immobile, éternel gardien du cime- en tombeaux. tiére Chaque pyramide était accom- Par une conception particulière de pagnée d'un temple. ce qui ne périt pas de nous au moment Il existe également nombre de py- de la mort, la piété des Egyptiens en- ramides plus petite's renfermant une tendait loger le cadavre dans une de- charhbre sépulcrale, mais qui n'ont pu meure appropriée à sa nouvelle et résister aux profanations. mystérieuse existence De là, ces pré- .Aussi, vers la douzième dynastie, occupations minulieusesde leproléger on prit le parti de creuser des lom- de la corruption, d'abord par les pré- beaux dans les rochers, c'est ce qu'on paradons savantes de l'embaume- nomme hypogées ou syringes, les ment, puis par la précaution prise de vallées les plus solitaires ont servi à mettre le cercueil à l'abri des proCa- ce! usage. Quelques édifices, tels que nations, de l'accompagner de l'effigie le Ramesséum. Medinel-Abou et le du défunt et de stèles (l), de placer à temple de Gournah, paraissent avoir côté de lui ses vêtements, ses bijoux été construits pour mémoire royale et ses armes Ces usages nous ont Un li'és grand nombre des cham- livré les trésors que nous admirons bres de ces tombeaux étaient décorées Ce sentiment a persisté chez les de personnages, d'ornernents el d'hié- anciens: le tombeau est une maison, ■roglyphes ('2) sculptés en bas-reliefs et et plus on est puissant, plus on la l)einls Le cadavre, enveloppé de ban- prépare et la décore avec luxe deleites, ou momie, clail placé dans Les premiers tombeaux memphilcs une boite richement décorée de pcin- se nomment mastaba et consisten! en turc et affectant la forme humaine une sorte de construction massive, ( fig. .1 ), puis inséré ou non dans un aux murs inclinés renfermant les cham- sarcophage ou cuve en pierre, en al- bres sépulcrales; leur agglomération bâlre, en basalte ou en granit, quel- a produit les nécropoles quefois très simple, quelquefois aiiisi Les- pyramides sont des tombeaux de rois. On en remarque trois parmi (1) Sphnix. animal symbolique pourvu d'un les plus importantes : celle de Khéops corps de lion uni à une tetc d'homme On (Koufo'u ou Kouwou), qui a 137 mètres reviendra sur ce sujet. Voir plus loin les fi^^ 3Sj, 30 et 37 Le de Gizéh, avail, de hauteur, de sphinx déblaye, celle Khéphrên ( Khafri Fig. ' sans le piédestal, iy"'BÜ de hauteur; it serait ou Khawra), qui a 135 métrés, cl celle de Mykérinos antci'ieur à la grande pyramide (2) Hiéroglyphes, écriture des Ejiyptiens qu'on av.nit crue seule- ment ¡déographiíjuc elque Champollion le.leunea trouvée reprèsenier (1) Stele (cippus, atr^Xr,). pierre d'un seul bloc placee verLicale- à la fois dos sons et des idees. L'ècniurc danotique est dérivée de menl, dont les sculptures et inscriptions étaient destinées dans l'écriture hiératique, première altéralion de l'ecriture hiéroplyphique- l'antiquité à conserver le souvenir de personnes ou de fails hislo- elle servait, pour les usages civils, a «M-nre la langue populaire et riques. n'apparail (ju'à la vingt-cin(|uième dynastie ^CDO axant J.-C.) EGYPTE 7 dans la forme du personnage (1) La figure 2 représente portiques, précédée d'une porte accompagnée de deux le sarcophage d'un pharaon de la dix-huitième dynastie hautes tours que l'on nomme le pj'lpne ( fig. 3 . Temple de Ramsés IV.à Karnak-), au-dessus de la corniche duquel s'élevaicnl des miUs a\ec oriflammes. 11 y a souvent des pylônes successifs sCparanl les diverses cours, qui sont généralement placées à la suite les unes des autres. Contre le mur du pylône sont disposés des colosses, et, en avant, deux obélisques ou monolithes à quatre faces, Irés élancés ressemblant à un long prisme s'amincis- sant par le haut, terminés en forme de pyramide eu bronze doré cl couverts d'inscriptions hiéroglyphiques Ce sont des monuments essentiellement historiques indi- quant la londation de l'édifice prés duquel ils sont placés, les noms cl la filiation des fondateurs. Celui que l'on voit sur la place de la Concorde, à Paris, depuis 1836, et a été donné par Prisse d'Avennes, il a 2"'r)0 de vient de Louqsor; il avail été érigé par Ramsés II (dix- longueur sur de hauteur, sa largeur esl de l"'ll. neuvième dynastie) Celui de Ramsés 111 (vingtième dynastie), qui figure Le temple est précédé d'une avenue ou dromos sur dans les collections du Louvre, esl remarquable; mal- les côtés de laquelle sont disposés dos sphinx dont la heureusement notre musée n'en possède pas le cou- tête est tournée vers l'axe du chemin, le dromos qui verde, qui est à r>'"'^ersité de Cambridge L'intérieur conduit de Louqsor à Karnak a deux kilomètres de Ion- de ces sarcophages es. souvent décoré avec le même soin que l'ex- térieur On connaît, comme monument cer tain de la période mem- phite, le sarcophage en basalte bleu de Nila- kril, la Nitocris des légendes, la belle aux joues de rose, qui fil achever la pyràmide de Mykérinos pour placer son tombeau au-dessus de celui de ce prince. On ne possède pas de données précises sur les temples égyp- liens antérieurs au second empire thé- bain; après cette époque, ces édifices se composent d'une FIg. 3. grande enceinte comprenant des salies et des cours avec gueur; il devait donc être borné d'un millier de sphinx! Après la cour d'entrée A ( fig. 4 ) vient une grande Le plus grand nombre des figures des livres I. II, III el IV salle B, dite (i) salle hyposlylc (2), réservée aux prêtres et de cel ouvrage a été emprunté à rexcetlenle publication de Rene Ménard, La Vie privée des Anciens; elles ont été dessinées avec le plus grand talent par Ci. Sauvageot 11 n'est qu'équilable de leur en (2) Hypostyle, ordonnance composée de rangées de coionncH rendre ici l'hommage espacées réguliérenieiil dans les deux .sens. i ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF à \a foule des initiés d'un ordre inférieur, laquelle est sont englobés, comme il a été dit, par un seul mur dé- éclairée par le haut d'une manière pourvu d'ouvertures, de telle sorte que cet ensemble qui nous paraîtrait insuffisante. constitue un rectangle très allongé. Les indications pré- Une porte donne entrée, toujours cédentes sont données sur le plan de.VédiJice de Karnak, à la suite, dans le pronaos G (1) qui peut fournir une idée de l'ampleur que pouvait at- qui conduit à ce qu'on nomme, suivant Strabon, le secos D (2), qui est isolé et autour duquel règne un couloir assez large. Enfin, derrière le sanctuaire, sont une dernière pièce, dont le plafond est généralement sup- porté par des colonnes, et les dé- 6 pendances obligées du temple, Fig plus ou moins importantes teindre la réunion de tous ces services accolés les uns Cour d'entrée, salle hypostyle, aux autres 365 mètres de longueur sur 113 de largeur, pronaos et secos (ces deux salles c'est gigantesque formant ce qu'on nomme aussi le Les Égyptiens ont creusé des temples dans le rocher Fig. naos du temple), et dépendances, Ramsès 11, que nous avons déjà cité, le Sésostris du roman de l'histoire, est l'auteur de ceux à'Ipsamboul (Abochek) est décoré extérieurement de six colosses dans lesquels Le plus petit.(fig, 5 et 6) consacré à la déesse Halhor (3), on a reconnu le Pharaon quatre fois, et, deux autres fois, sa femme Nefert-Ari, l'un et l'autre debout. Ces colosses (1) Pronaos, vestibule. ont une hauteur de 11 mètres. L'intérieur présente les (2) Secos (naos ou cella), la demeure du dieu trois Ou, divisions principales ordinaires : une (3) peut-être, à Nefert-Ari, l'épouse favorite de Ramsès première salle ( Prisse d'Avenues et Marchandon de la Faye). M. Maspero vient de découvrir sa momie, ainsi que celles de Ramsès II. Ramsès II! et pression douce et mtelli«:enle, Ramsès II a plus de vigueur et de SéU 1" Celle de Neferl-Arl est tombée en poussière; Séti a l'ex- fierté; Ramsès lit leur appartient par les traits du visage EGYPTE soutenue par six pilastres carrés avec chapiteaux à Le chapiteau le plus ancien est celui lotiforme de la tôtcd'Hathor (1), un passage transversal et le sanctuaire. colonne intérieure des grottesfunéraires de Bcni-Hassan qui remontent à la douzième dynastie (hg. 7 ) ■ Le chapiteau de la colonne de Tlioutmès III (fig. 8), qui appartient à la dix-huitième dynastie, se rapproche de Ce type; de plus, on remarque que le bas de la colonne affecte une forme bulbeuse (¡ui se retrouve dans les colonnes de la-salle liypostyle du Ramesséum et au temple de Gournah. Fréquemment les formes campaniforme et lotiforme se trouvent réunies dans le même édifice : à Louqsor, qui date d'Amen- Fig. 7 Fig S. On observe diverses dispositions dans les fûts des hotpou ni, de la dix-huitième dynastie ( fig. D et til;, et a colonnes; les uns sont composés comme d'un f.aisccau la salle hypostyle de. Karnalc, de la vingtième dynastie dont les baguettes ou rudenturcs ont les arêtes aiguës ou ( fig. 10 et 11 ) Celui campaniforme surmonte les colonnes arrondies ( fig. 7 et 8 ) les autres sont cj lindriques ( tig. 10 de la nef du centre, lesquelles ont 21 mètres de etil ). hauteur et 3"" 57 de diamètre Mais là ne s'est pas Une plus grande xariétè de formes caractérise les arrêtée l'imagination des artistes égyptiens, ils ont chapiteaux, toutefois on on distingue deux principales, surmonté les colonnes de tètes d'IIathor (1) que l'on celle lotiforme, c'est à-dire, représentant une sorte de cône tronqué (en forme de fleur de lotus), et, celle supérieure (lu chaplloau ei supporl(^ (MveclcmcnlVarchitrave {Archi' cam- trave, iraverse en pierre ou en bois, le linlcau qui relie le sonunel des paniforme, ayant la forme d'une corbeille ou d'une colonnes el consliluc une partie pleine en travers cl au-dessus de l'ou- cloche, leur abaque (2) est de la largeur de la colonne verlure qu'elles forment) d'abord, el, plus lard, la retombée des arcaJcs (i) liathory déesse ép:yplicnne, personniHcalion de l'espace dan.s lequel se meut, le soleil, symbolisée par la vache jouant un rôle de (t) Voyc¿ plus loin In Mguvv_^.. niére et se confondant ((uelquefois avec Isis. Les Grecs assimilèrent (2) Abiiijiic {dbaatSy lablellc carrée qui forme la pnrlic celle déesse à leur Aphrodite 10 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF trouve à Eilithya, au musée de Boulaq, à celui du des séries merveilleuses de chapiteaux qui sont à la fois Louvre (rez-de-chaussée, n" 32), au temple d'ipsamboul sculptés et coloriés. et à Dendérah ( fig. 12 ). Fréquemment, les chapiteaux égyptiens, et surtout ceux dont l'ornementation était à la fois sculptée ou peinte, étaient variés de décoration d'une colonne à l'autre. On ne retrouvera celte circonstance qu'au moyen âge, les Grecs ayant eu pour habitude de ne pas modifier les détails de leurs chapiteaux dans l'épanne- lage uniforme d'un même édifice. Les principaux monu- ments de l'Egypte sont ; les .Pyramides et le Sphinx de Gizéh; les grottes de Beni- Hassan, à Thébes ; les lem- pies de Louqsor; les statues colossales de Memnon ; le grand temple de Karnakfle plus considérable et le plus intéressant); le Ramesséum et le temple de Khons (celui que les savants de l'expédition d'Egypte appelaient le grand temple du Sud); les temples de Médinel-.Abou (Thoiitmés 11 et Thoulmès lil, les Ploléniées. puis les La deuxième période saite et la penode plolémaïque ne se sont pas montrées moins fécondes au temple Fig. 15. Fig. 16. P'K- 12. Fig. 13 Romains), les spéos d'ipsamboul par Ramsès II; " ( fig 14 ), dans V'ile de Philœ ( fig. 15 el 1C ). Prisse I les temples ptolémaic|ueB de Dendérah, d'Edlou cl d .Avennes a donné dans son histoire de l'ai l égyptien I d'Esneh, etc., elc. Autant l'Ègypte est remarquable par ses temples, autant on retrouve peu de palais et de maisons A part le pavillon royal de Médinet- Abott, ou de Ramsés 111 (fig. 17), ou quelques 11 représentations figurées sur les monuments, on n'a que de très insuffisantes indications II faut supposer que ce genre d'édifices était générale- ment établi d'une manière légère, et qu'il a été détruit par les révolutions successives. Les constructions égyptiennes élaient très souvent revêtues d'un léger stuc qui permettait de peindre facilement des ornements et des figures sur toutes les surfaces; alors les gros blocs n'étaient employés que pour les archi- traves et pour les plafonds. Dans les périodes anciennes, les colonnes sont exécutées avec de petits matériaux; c'est à l'époque ptolémaique que, suivant l'habitude des Grecs, ces édifices ont été appareillés en gros blocs. Ainsi s'explique cette on y voyait, au milieu d'un semis d'étoiles dorées, de profusion de décorations coloriées à l'intérieur et à grands vautours aux ailes éployées et des personnages l'extérieur établies par zones horizontales. ( fig. 18). En ornementation, leurs artistes employèrent Les plafonds étaient le plus souvent peints en bleu , d'abord ces motifs de damiers, de chevrons, de tresses, de nattes que l'on retrouve dans l'enfance de l'art décoratif de tous les peuples; mais, peu à peu, les combinaisons se sont développées et ils arrivent aux méandres (1), aux écailles et à des motifs ( fig. 19, 20 et 21 ) composés de tiges recourbées, enroulées et conjuguées par le pied, soit en sens inverse, soit en sens opposé (2), garnies de lotus ou de rosaces, les figures qui représentent ces motifs ont été prises dans les peintures de tombeaux à Thèbes Celle ( fig. 22) , de même provenance, est un ornement lanci- forme très fréquemment employé dans les sur- (1) Méandre ( ma-ander, (jta'avOfOç). ornement compos, de filets en crossetlcs successives sVnrouianl. se retour- nanl sur eux-mêmes, et se maintenant à égale dislance, d'où il suit qu'il faut préparer un quadrillage pour le Iraccr. on Je nomme aussi grecque ou frette (Voyez plu.s loin, liij. 153. ) Le nom de meandre vient du fleuve de Méandre, en Asie Mineure, dont les sinuosités sont typiques; en effet, il y a des meandres circulaires (voyez, plus loin, lit;. >73 ) dont le mouvement a bcaueoup plus dé rapport avec celui d'une rivière (2) Une recourbée enroulée est le produit du raccoi'd d'une portion de cercle avec une spirale ou une volute/©, si deu.x recourbée.s enroulées sont réunies, on dira qu'elles sont conjuguées, elles peuveni être conjuguées en sens consécutif, /©/©, en sens contrarié en sens à retour /©(gv , en sens diagonè /©@/ en sens opposé et en sens inverse dans les deux derniers cas, si elles se louchent par le pied, elles forment des thèmes d<» motus employés iVéquemmenl dans rorncmenl. Í2 faces verticales el nommé khakeron, hiéroglyphe, sym- bole d'embellissement et de parure Les soubassements offrent les motifs des figures 23 et c'est-à-dire qu'ils se composent d'une sorte de plinthe ' Fig 19. Fig. 20. imitant le Nil par des ondulations, d'où émergent des lotus au.x longues tiges. Au-dessus est une frise corn- posée des rnêmes fleurs, montées sur un pédoncule et juxtaposées, alternant avec un bouton ou fruit plus petit. La même frise se voit dans les tombeaux de Gournah ( fig. 25), surmontée de khakerons. C'est ainsi que les décorateurs sont arrivés instinctivement à l'arrangement log, 23. de la figure 26 , qui place' par alternance (1) une grande fleur de lotus, une plus petite et un bouton, aux extré- mités des tiges recourbées en demi-arcs de cercles déter- minés par une rosace, et formant'support. Ce dernier thème, une fois trouvé, jouera un rôle considérable dans l'ornementation et sera utilisé à toutes les époques de l'art; il provient d'un tombeau à Thèbes. Deux espèces de plantes aquatiques, le papyrusaX le lotus, sont particulièrement remarquées à cause du rôle qu'elles jouent dans la religion, dans la littérature sacrée et profane, puis dans la décoration des monuments, des costumes et des objets usuels de l'Égypte. Les renseignements sur la forme et sur la (I) Alternance, couleur du rèpétilion allcrnalive de motifs dilTèrenis elle plus ! souvent contrastés; quelquelbis le contraste existe triple, comme | lolu.s des anciens, sur la au c(ue.stion d?s espèces qui existent type 26 , par des molils iiUermèdiaires plus, petits el différents. ' cncoi'c ou qui n'existent plus, sur la fleur, sur le boutop, EGYPTE Fig. 29. ont élé retenus dans Tinterprétation décorative, dite stylisation; du reste, celte interprétation est; elle-même, variable dans les monuments égyptiens. La figure 27 tirée de Prisse d'Avennes ( tome II ), est , un bouquet de diverses fleurs, lotus, papyrus, pavots, etc., tenu par un personnage dans un hypogée de la dix-neuviéme dynastie, situé derrière le Memnonium La figure 28 montre deux bouquets de trois fleurs chacun, où elles ne diffèrent que par les linéaments intérieurs. Celles à gauche sont, dil^on, des papyrus, et celles à droite des lotus. Dans la figure 29 , tirée de Prisse d'Avennes, d'après un dessin de l'artiste français Dupuy (1), les lotus n'ont que de petites corolles à la base. La joute représentée à Khoum-el-Ahmar (sixième dynastie) indique des lotus et des feuilles d'une forme particulière ( fig. 30 ); elle est 2V Fig. 28. aussi tirée Fig. de Prisse d'Avennes. Le lotus est souvent ie fruit la feuille et les mélangé au papyrus; les fleurs sur ou sur la graine, sur sur et les boulons sont colorés tantôt d'une couleur, tantôt racines de cette plante, si souvent citée, sont encore d'une autre; souvent de rouge, de bleu, de jaune et de obscurs et contradictoires. vert à la fois. 11 est impossible, en conséquence, d'établir graphi- querhent, d'une manière précise, les traits essentiels qui (1) 182V ou 1828. Cet artiste est mort au Caire. 14 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Le lolus était l'emblème mystique de la Thébaïde et le papyrus l'emblème du Delta. Dans certaines circons- lances, le lotus symbolisait la fécondation, la vie et l'immoriaiitè. On peut faire un livre sur cette question. Fig. 31. Fig. 32. Les plus anciennes statues égyptiennes sont des statues funéraires, c'est-à-dire exécutées pour être moulage se voit au Louvre. Ce morceau de sculpture, si placées dans les tombes; elles sont des portraits et des on s'en rapporte aux chronologies, serai! donc âgé chefs-d'œuvre d'expression. La figure 31 , qui est au d'environ cinq mille ans, Louvre ( a°^ 36 et 37 ), représente un personnage nommé et il faut bien penser qu'un Sepa, qui avait la dignité de prophète et de prêtre du art d'une telle puissance taureau blanc. Il ne s'est pas formé instan- lanément! Les archéo- logues s'accordent pour trouver que la ressem- |/| blance du Pharaon a dù i 1^^ étrerêcherchée. Lexjn/iinj: ^¿332® est un type devenu clas- pour point de départ et y Fig. 35. a joué un très grand rôle dans la décoration. Gel animal factice était le symbole de la force unie à l'intelligence. 'de Cheik-et-béied On n'appliquait ce mode de représentation qu',à un dieu ( lig. 32), la pétris- sense ( fig. 33 ), toutes deux du musée de Boulaq, appartiennent à la période memphite et constituent un type de statuaire (|ui disparait dans les périodes suí- vantes. Au fond d'un puits d'un temple qui accompagnait le grand sphinx de Gizéh, Mariette, le célèbre égypto- logue, a trouvé la sta/Me du roi Khèphrén, un des plus beaux spécimens connus de l'art pharaonique ( lig. 34 ); elle est en diorite et figure au musée de Boulaq; un ÉGYPTE 15 ou à un roi. Les sphinx féminins sont une rare excep- pations par les inscriptions sont fréquentes dans les lion; malgré que le nom soit grec, il n'y a rien de monuments égyptiens. commun entre le sphinx égyptien et la légende grecque Il y a des sphinx à tête d'épervier et à tête de béliér d'Œdipe; nous n'avons pas à rechercher ici le point de (criosphinx);ces derniers ( fig. 37) sbhl alternés à Karnak départ de cette transformation. Oh possède au Louvre avec ceux à tête d 'homme La statue de Khèplirôn ( fig.34 ) une collection magnifique de sphinx; le plus remarquable est celui en granit rose trouvé à Tanis, portant le n" 23 du catalogue ( fig. 35 et 36 ); il représente probablement E un roi de la douzième dynastie, et a été, plus tard, Fig. 39. usurpé par Minephlah II (dix-neuvième dynastie). Longtemps après, Scheschenk I" (1),. fondateur et le de la sphinx ( fig. 35 ) sont coifTés du klaft, coiffure royale typique de l'Egypte formée d'une bande d'étoffe rayée, terminée par deux pattes retombant sur la poitrine. Cette coiffure est souvent surmontée del'u- rœus, aspic ou vipère lovée, ayant la faculté singulière de dilater à volonté la partie antérieure de son corps et que nous retrouverons en examinant les autres coiffures ég; ptiennes. Le lion, reproduit tant de fois, avait, sans doute, par sa force et sa beauté, produit sur les Égyptiens, comme sur la plupart des peuples de l'Orient, une grande impression; ils donnent sa tête à la déesse Sekhet ( fig..38) vingt-deu.xième et nous dynastie, montreni des qui donna asile à Jéroboam, représentations en bas-relief envahit Jqda d'une avec lui cl pilla Jérusalem en 962. fit subs- puissance et d'un style admirables ( fig. 39 et 40 ) iituer ses cartouches Ce lion et (2) à cette lionne ceux de viennent de .Minephtah. Ces Thèbes usur- (dix-sep- ou (1) Ouaziiliopirri plus moins Sotpenri Il a le Slia.shongou allongé. y cartouche I Mlamoun prénom qui exprime ton- ( Sitsac Sídoí-r/•' le de la Bible. jours une a.ssimilalion du roi au soleil. c'est le nom divin, et le car- ('¿) CíiríoucAe. touche nom encadremeni de forme pronfe précédé des mots nflls du soleil», c'est elliptique, le nom que les Pharaons avaient choisi terrestre. pour y inscrire leur nom propre, ce n'est qu'un sceau L'usage du cartouche parait remonter à la cinquième dynastie Fig. 38. 16 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF lième el dix-huitième dynasties); nous- les reproduisons Ammon (caché) et de dieu visible en tant que Ra (le • d'après Prisse d'Avennes. soleil). 11 est coifTé de deux longues plumes droites qui affectent quelquefois la forme d'un réseau, et est vêtu de la schenti. La figure 42 , qui le représente accompagné d'un pharaon, provient du musée de Turin. Le roi tient dans la main gauche le signe de vie ou croix ansée Les mêmes qualités s'appliquent à d'autres animaux, ainsi qu'on peut en juger par la ligure 41 , représentant un jeune chasseur avec' une gabelle et deux chiens. Osiris.a régné sur la terre et a laissé un tel souvenir de ses bienfaits qu'il est devenu le type du bien sous le nom d'Ounnowré, et que Set, son meurtrier, est devenu le type du mal Osiris est représenté avec la coiffure sacrée atew, composée de la mitre blanche, de deux plumes d'autruche, des cornes de bélier et de l'urceus. 11 tient dahs la main droite le flagelltim, fouet, insigne de la souveraineté, et dans, la main gauche le pedum, sorte de houlette ou crosse, aussi insigne de comman- dement ( fig. 43, portion de stèle du Louvre,' G, 76). On doit remarquer que les tôles ( fig. 1, 34, 35, 36 , 42 et 43 ) ont quelquefois sous le menton un appendice en forme de barbe; cependant, les Égyptiens se rasaient absolument, ainsi qu'on l'observe dans les représenta- On ne peut's'occuper de l'Égypte sans indiquer tions de personnages vivants; c'est là un insigne qui a certains dieux dont les noms reviennent sans cesse dans un caractère sacré et n'implique nullement une mode. les descriptions Isis, femme et sœur d'Osiris. le ramène à la vie après 11 y a d'abord le dieu suprême thébain, Amtnon-Ra. qu'il a été tué par Set, Osiris ressuscité s'appelle Horus. n a'ie double caractère de dieu abstrait en tant que et Isis est, par la suite, considérée comme la mère ÉGYPtÉ d'Horus; dans ce rôle elle se confond avec Hathor; tout, lenanl une cassolette où brûlent des parfums La corn- céla est assez compliqué. Puis, il y a les divers person- position générale est intéressante. nages à têtes d'animaux ; ainsi, dans la figure 44 , qui Tous les temples sont dédiés à une triade de dieux vient d'un bas-relief d'un temple de Philœ. on voit une qui varie suivant le pays, mais qui représente toujours barque symbolique dont l'arrière et l'avant sont décorés une même pensée. Ces triades ont donné lieu à un d'une tête d'isis; à l'arriére, une rame est manœuvrée arrangement assez pittoresque, consistant en un petit par un personnage à tête d'épervier; à l'avant, un autre autel que porte un personnage agenouillé ( fig. 45) . Celui- personnage portant une téte analogue, plus la couronne ci, en basalte noir, a été découvert au xviii® siècle sur la voie Flaminienne, à environ dix lieues de Rome; il est de Psamétik (vingt-cinquième dynastie). Les figures de bas-reliefs et de peintures égyptiennes étant, depuis quelques années, reproduites en grand nombre dans les livres à l'usage des établis.sements d'instruction publique, il est inutile de multiplier les types "La sculpture des bas-reliefs est presque toujours peinte; la peinture est traitée à plat, sans autre modelé que les traits du dessin Les couleurs le plus souvent employées sont le blanc, le noir, le bleu, le rouge, le brun, le vert,et le jaune; elles correspondent aux sept godets creusés dans la plupart des palettes trouvées dans les tombeaux. Elles paraissent avoir été employées à l'eau mélangée d'une gomme souple, comme la gomme Ftg. 45 adragante, oii de quelques autres mucilages de même nature. on a de la sur basse Ègyptc les un (1), est agenouillé devant Quelquefois appliqué petit peintures nn vernis d'une matière autel forme de le résineuse en coffre qui centre. Devant composé qui a noirûi occupe avec le les temps et gâté les couleurs qu'il recouvre. prêtres qui portent la barque, on remarque un pharaon Mais, généralement, les peintures intérieures et extérieures (t) Voyez figure i)S . sont très bien conservées. % ENSEIGNEMENT DE L'ART DÈCOHATlf «■> L'arrangement des sujets esl ordonné d'une manière précise et saisissante; quelle que soit la scène ( fig.29,3()). l'équilibre est toujours observé. La figure /i6 , tirée d'ipsamboul (bas-relief colorié, pl. Xll, XIII et XlV de l'ouvrage de Champollion ), représente des assiégés dans une forteresse construite sur une montagne. Comme d'habitude, le roi Ramsès 11 est figuré dans des dimeñ- sions démesurées par rapport aux autres personnages Les chars qui le suivent Sont placés en hauteur les uns au-dessus des autres. Dans les peintures comme dans les bas-reliefs, les tôles et les pieds sont dessinés de profil, alors que le corps est souvent de face ou de trois quarts; les yeux sont indiqués de face; la couleur de.la chair distingue les sexes et le rang. Généralement les hommes ont le nu brun et.les femmes jaune clair; quel- quefois, cependant, on trouve des hommes au teint jaune sousTà cinquième dynastie, ètdés personnages aux chairs roses vers l'époque de Thoutmès IV (dix-huitième dy- ÉGYPTE naslie) L'homme el la femme soni représentés dans la Psamétik II (vingt-cinquième dynastie). Les deux cou- plénitude de leur bcaulé, c'est-à-dire jeunes; la femme ronnes réunies constituent la couronne royale complète, avec une sv-eltesse et une élégance de formes idéales, dite le pschent. Le casque affectait la forme de la pour lesquelles la draperie n'est jamais un Voile ( fig. Sà figure ^<9 . téte de Ramsès X dans les peintures de tom- et 55 ). beaux de Biban-el-Molouk. Dans les mêmes peintures on remarque une coiffure difféi-ente composée d'une bande rayée portée de côté ( fig. 50 ). A Beit-el-Oualli. prés Kalabschch, en Nubie. Ramsès II est représenté, comme dans la figure 51. avec l'urœus. Les coiffures sont extrêmement variées On en re- marque d'abord deux sones, nommées couronnes. Celle dite couronne rouge représente la haute Égypte On la voit sur la figure 47 qui provient du tombeau dè l-'ig. 52. Les reines portaient dans leur coifTure. en- outre de l'uroeus, un emblème très caractéristique, le vautour. Cet insigne est aussi une assimilation à la.diVinilé Maut, l'épouse d'Ammon. a le vautour pour emblème. On Ramsès II; elle forme te bas d'une harpe des bardes de ce roi et a été donnée par Prisse d'Avennes et par prétend même que les Égyptiens croyaient que le yau- tour était toujours ("emelle et qu'il n'y avait pas de mâle dans cette espèce d'animal ! Ahmés on \môs, épouse de Thoutmès PL est représentée avec le vautour dans les peintures de Gournah ( fig. 52 ) ; mais, à l'époque des Ptolémées, le vautour est abandonné; Cléopdtre est coiffée comme dans la figure 53 , qui vient de Dendérah Une des représentations de reines des plus intéres- santes est lé portrait de la reine Taïa (fig. 54)'en relief Champollion (tome fil, page 2ri1 ). La couronne du Midi très bas, qui dessine et modèle à peine le ephlour, et ou tie la basse Lgypte, dite couronne blanche ( fig. 48 ). a peint, que nous a donné Prisse d'Avennés, et qui la forme d'une mitre, ainsi que le montre une téte de vient du tombeau d" Aménophis, lli (dix-hulllème dynas- 20 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF lie). Taïa était fille d'un Jouaà et d'une Touaà. Ces noms n'étant ni égyptiens ni sémitiques, on les suppose lybiens; la reine Taïa serait de rate blanche, ce qui expliquerait la délicatesse et le soin exceptionnel avec lequel cette peinture a été traitée; les chairs paraissent roses au travers de la robe en mousseline rayée et transparente (1); le voile est bleu; le vautour jaune est redessiné en rouge; les bracelets sont bleus bordés de jaune. C'est le vautour mitré de la coiffure qui caractérise la maternité. Fig. 55. Les fouilles ont livré peu de grands vases et beau- coup de petits pots servant à divers usages (Cg. 56 et57). Cependant les Egyptiens connaissaient des procédés de céramique qui donnaient des produits intéressants; telle était ,1a faïence drté à tort porcelaine égyptienne. Fig. 5'i. Au spéos de Beil-el-Ouali, la déesse Anoukè allaitant Ramsès il a une coiffure qui diffère encore des précé- dentes (fig. 55). (I) Voir ta (télicieu.sc peinture do ta Jo«(nse de mandare, de i'iiy- popée d'Abd-el-Gournah, î^ uc Prisse ti'Avennes a donnée darts son magnifique ouvrage. On y remarque la même transparence de l'étoffe et une gracilité de corps indéfinissable. Fig. 56. Fig. 57. ÈGYPTE composée de sable blanc légèrement fondu, que recouvre haut degré ils ont porté cet art; ces représentations, une couverte d'émail coloré faite de silice et de soude, données par Prisse d'Avennes, proviennent de la nécro- avec addition d'une matière colorante- Les vases sont, pole de Thébes et appartiennent aux quatorzième, quinzième et dix-huitième dynasties. On est presque réduit également aux représentations peintes pour les meubles égyptiens Ils présentent d'ordinaire, de couleur bleue ou vert pomme. Un très petit nombre d'entre eux sont ornés de figures d'ani- maux, on y rencontre quelquefois des fleurs, des lotqs une grande recherche; les fauteuils ( fig. 62 et B3 ), pris et des ornements. C'est donc dans les bas-reliefs peints dans la nécropole de Thèbes par Prisse d'Avenoes, sont qu'il faut chercher quelques types ( fig. 68 à 61 ) qui indi- des accessoires du mobilier de Ramsès Ml (vingtième quent comment ils comprenaient la décoration et à quel dynastie) Dans la figure 62 , les pieds, traverse^et ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF dossiers sont bleus; les personnages sont jaunes sur de leur nombre el de leur variété de formes ingénieuses fond rouge. Le lion est jaune redessiné en rouge. Dans et même spirituelles. Les manches de miroir représentent le plus soùvent une tige de lotus ou de papy- Q rus surmontée d'une fleur épanouie d'où sort le disque de métal poli; ou bien une jeunefii!e,nueou vêtue d'une chemise étroite, le tient en équilibre sur sa tête. Les chevets, sorte de croissants avec un pied, sur lesquels on appuyait la tête pour dormir, étaient décorés de ÊliS^^W iNTlf reliefs empruntés à des my- nonnnn U||i thes religieux, et la tête gri- BjJ® maçante d'un dieu sert de motif sur les bas côtés ou Le bois était Iravailléavec un art infini, comme nous Fig, 66. la figure 63 l'étoffe est bleue avec étoiles , jaunes; tout le reste est jaune avec redessinés rouges le montrent les cuillers à parfums du musée du Lou- vre.La figure humaine vient se mélanger adroitement avec les plantes et les lotus • une jeune fille joue du lulh au milieu des lotus où les oiseaux reposent ( fig, fi/i) ; une autre semble danser au son de l'instrument dont elle joue (fig. 65); une femme porte de gros bouquets et des oiseaux ( fig. 66 ) ; un portefaix élève un fardeau ( fig. 68 ); souvent la figure humaine forme un manche à Il y a, des fauteuils égyptiens au Louvre et au Musée elle toute seule ( fig. 67 ) (1). britannique; ils sont en cèdre incrusté d'ivoire. (I) La gravure a renversé les ) Si on étudie les accessoires de toilette, on reste surpris figures 6A, 65 et 66. ÈGYPTE 23 Dans les fijfurcs (il), 70, 71 , ce sont les iieurs et boutons de lotus qui constituent la seule décoration avec des agencements excessivement ingénieux. Il ne serait pas exact de parlerd'émaux cloisonnés pour l'Egypte. Sur beaucoup de bijoux, il existe bien des cloisons réser- vées par de minces feuilles d'or ou d'ar- gènt, mais ces cloisons ne sont pas rem- pliès par une matière qui s'y serait incorpo- rée par la cuisson. Là oii Fig 73. d'autres peu- Fig. 70. des boucles d'oreilles ( lig. 75 et 76 ). Mais les colliers (\) pies- mettront de l'émail, les Égyptiens insèrent des fournissent un champ encore plus vaste, et les vitrines découpures faites dans des pierres dures, demi-fines, des musées du Louvre, de Turin et de Boulaq, sont telles que la cornaline, l'améthyste, le lapis-lazuli, la pleines de ces objets trouvés le plus souvent dans les turquoise, le jaspe, etc., souvent des pâtes de verres de lombes royales. Le scarabée ( fig. 77) et Vépervier ( fig. 7R) différentes couleurs. La pièce n'a leur servent de pendant. Les scarabées d'Ègypte sont pas passé au feu; cela explique innombrables; on en a trouvé de toutes tailles et de comment le remplissage manque toutes matières, souvent, comme dans le merveilleux et cela parce qu'il bracelet (1) du Louvre ( fig. 72 ), qui est décoré avec un griffon (2) et un lion accroupis. Le bracelet ( fig. 73) est aussi remarquable ; d'un côté c'est un personnage qui coupe des herbes d'eau avec sa faucille, et, de l'autre, une jeune fille qui joue de la mandore, montée sur un petit bateau. Des artisans de cette habi- Fig. 74.. i'ig. 75 Fig. 76. Icté ne pouvaient non moins réussir représente en écriture hiéroglyphique un mot qui dans ia monture des anneaux à ca- signifie à ia fois être et se transformer, la puissance Fiff. 71. chet ( fig 74 ) et dans la fabrication créatrice et le monde. L'épervier est l'oiseau d'Horus,. lequel symbolise la renaissance de la divinité. (1) Bracelet (armilla, ij/AXiov ou ijiÈXio'v ), objet de toilette de forme circulaire, {jui se plàcc aux bras et aux jambes. Torsques ou torqiiis (i) Boucles d'oreilles (Inaures, tXXoSta, ¿ví . íti» ); ces objets de loi- se du d'un bracelet en forme de corde enroulée, comme en portaient lette, portés spécialement par les femmes, ont varié de formes à les Perses et les Gaulois. l'inilni. (2) Griffon {gryphus, gry-px, ), animal fabuleux qui a le corps Collier {monile^ (xáwo;), objet de toilette presque universellement cl les palles d'un lion surmontés de la tète et des ailes d'un aiffle. porté par les femmes dans l'antiquité. Collaré ou ççllaris, colli'»'' dp réunissant ainsi la force et i'ayililé; emblème de la vij^ilanco. ciñen ou d'esclave, « I 24 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Le bijou ( fig. 79) des colleclions du Louvre, en or, incrusté de pâtes de verre, a pour but de représenter le soleil se succédant à lui-même dans ses phases diurnes et noc- turnes. Les Égyptiens ont traité avec un soin par- ticulier les ailes qui accompagnent leurs oiseaux ou leurs figures symboliques; on 77 vient de le Fig. remarquer dans les deux figures précédentes; La figure 80 , tirée d'une pein- ture de temple en Nubie, représente une de ces gracieuses déesses ailées, IsiselNephtliys, que l'on trouve si souvent sur les cuves de pierres (fig. 2) et sur les caisses en carton- nage.- Une aile est levée, l'autre est baissée vers'le sol avec un mouvement d'une énergie particulière. Isis lient à la main gauche croix ansée, et, à la droite, le sceptre des dieux; sur sa téte est le disque solaire. Le disque solaire lui-même, accompagné d'ailes, est le motif obligé de tout couron- nement de l'architecture égyptienne; il repré- scnte'la marche du soleil dans le ciel; il est souvent accompagné de deux urœus ( fig. 2 çt_4). EGYPTE •25 III - CARACTERISTIQUES Les Égyptiens ne furent pas un peuple morne, exclusif, Ces ouvrages nous religieux représentent leur quand corps grand, même, toujours occupé de l'autre monde maigre, élancé, aux épaules larges et et faisant pleines, aux ne aucun cas de la pecto- vie; on n'est pas ainsi avec une raux saillants, aux bras longs, nerveux et terminés terre fertile, un fleuve par majestueux et un ciel sans nuages. une main fine; le busie est allongé, les hànches peu déve- L'histoire n'indique pas absolument une suprématie loppées; la jambe sèche et aux muscles bien accusés sacerdotale (jui aurait adopté des types correspondant repose sur des pieds cambrés, longs et minces. Les traits à certaines idées fju'elie imposait comme un devoir reli- ont un certain caractère de mélancolie, et les toujours de dou- gieux, que artistes ont suivi pendant une succession ceur; SI le frontest un peu bas, les yeux sont bien ouverts de ; trente ou quarante siècles. le nez a des ailes délicatement coupées; la L'Égyple bouche, aux antique n'a jamais été une théocratie, seule- lèvres fortes, garde un sourire ment, le indescriptible; le menton, premier prêtre, c'est le roi; il est assimilé à la à la courbe un peu courte, est d'une finesse extrême de divinité et reçoit un véritable culte; il ne néglige rien contour(l). voilà l'idéal égyptien. pour perpétuer sa mémoire royale et pour s'assurer une La peinture n'est pas en Egypte un art tombe inviolable. Hélas! indépendant comme elle l'a été chez d'autres peuples; elle est tou- j Le paysage est simple, peut-être monotone, ses lignes, jours subordonnée à l'architecture et à la qui s'allongent sculpture; planes, pour se prolonger encore et s'in- seule, elle ne consiste que dans un trait renfermant des terrompre çà et là, impriment à la nature une sorte de tons entiers et plats. Le caractère de ses formes est le tranquillité. Aussi, les monuments doivent leur caractère même que celui des bas-reliefs; la constant à leur figure joue toujours le extension horizontale, aux larges bases rôle le plus important et occupe plus d'espace dans la que fournit l'inclinaison de leurs murs, à la simplicité décoration qu'elle ne l'a fait chez aucun des formes, peuple; l'orne- au contraste et à la disproportion entre la ment l'encadre. stature de l'homme et l'immensité de l'ouvrage. Sur des L'imitation de la flore, par le lotus et le colonnes, par généralement papyrus assez rapprochées les unes des spécialement, déjà sensible dans les autres, règnejit des périodes les entablements plus très simples composés anciennes, ne fait s'accentuer et devient d'ude que littérale haute plate-bande et d'une grande moulure formée dans les chapiteaux de d'une l'époque etd'uh ptolémaïque. gorge listel; on ne trouve ni arcs, ni voûtes. La variété dans Les l'invention, l'arrangement avec des Ptolémées, malgré l'influence grecque, ne changent éléments très simples, l'emploi judicieux de la matière et que quelques détails à des données conformes au climat la'délicatesse du travail caractérisent les et objets et les aux mœurs; le temple de Dandour, qui appartient au bijoux égyptiens; les premiers et les règne d'Auguste, plus anciens dans est encore dans le style ancien l'histoire de l'art, ils ont été souvent imités En et rarement sculpture, les débuts sont absolument réalistes dépassés. ' ( fig. 31, 32, 33, 34) ; le degré auquel est arrivé ce peuple à ces époques reculées est remarquable. Plus tard, il confirme ces qualités d'observation de la nature en les (1) Selon M. appliquant à Maspcro, les personnages donl 11 des vicnl «le nécessités démailloter décoratives qui ne s'étaient les momies indiquent le type suivant : » hommes et renimes sont pas manifestées autant à la première heure. On élimine, grands, élancés, fortement bâtis. Its ont le buste ample, large, les on supprime les vigoureux, jànibes noueéses et détails sèches, les pieds eflilés cl bien pour ne garder que les grandes cambrés, les mains Unes, les bras longs, las muscles de lignes et l'allure; du l'épaule et du reste, le granit, la diorite cou et le développés á re:^lérieur La léte est plutôt petite par rapport basalte, au matières l'on corps, allonjçée d'avant en arrière, étroite à que emploie !a liautcur des pour ètré indestruc- lenn>es, lourde dans In partie du bas Le nez tibies, est n'admettent long, minee, droit pas des refouillements délicats, le et, plus souvent: les yeux sont petits et rapprochés l'un de raiilrc, une fois l'habitude la bouche prise, la est gardera large et bien on garnie, la chevelure drue bouclée clicz les hommes, ondulée chez les femmes. » 26 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF IV. — COMPOSITION Le professeur ne cherchera pas à faire exécuter des fait seul à tous les besoins de remplissages, tant est applicalions décoratives de celte èpoqüe; il se bornera- grand, dans le goût de ces artistes, le désir de produire à faire copier quelques types et à les expliquer. des œuvres simples. Ils y ajoutent quelques combinaisons Les Égyptiens ont réalisé le grand problème de corn- presque géométriques, surtout de lignes courbes ( fig. 19 , position artistique qui consiste à faire grand et simple à 20, 21 ), et la rosace, plutôt en remplissage qu'isolée la fois. ( fig. 21, 23, 24 et 26). La fleur ou le bouton du lotus En effet, leurs monuments déterminent une impres- et du papyrus possèdent toujours chacun leur tige, qui, sion d'immensité, malgré leurs lignes très sobres, parce elle-même, émerge souvent de lignes, ondulées horizon- ' que les détails accessoires sont conçus de manière à talement ou verticalement pour représenter de l'eau ramener au sentiment de l'échelle : les obélisques et les ( fig.. 9, 12, 23, 24, 28, 29 . et 73 ). Quelqivefois deux allées de sphinx, l'accumulation de filets et de zones fleurs sont adossées ( fig. 20,et 65 ); cet arrangement horizontales ou de rudentures et cannelures verticales, a pu tenter l'artiste; mais il constitue une dérogation aux puis les détails et les personnages sur les fûts des lois de la,raison. colonnes, de filets et de tiges de lotus sur les chapiteaux ( fig. 7 à 16), etc., etc. Ouvrages à consulter : C'est par parti pris que, dans les bas-reliefs et dans Description de l'Egypte ou recueil des observations les peintures, les personnages ont la tète et les pieds de et recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'e.x- profil lorsque le corps est de face où de trojs quarts. Le pédition de l'armée française, etc. 15 vol. grand in-folio. bas-relief ou la peinture représentent nécessairement Monuments de l'Égypte et de la Nubie, par Champol- une action lorsqu'il se trouve plusieurs personnages; de lion. 4 vol. grand in-folio en partie coloriés. plus, ces procédés n'impliquent pas de profondeur; en Les Monuments de l'Egypte, par Lepsius; Berlin, conséquence, les acteurs ne doivent pas paraître oublier 1849, 12 volumes in-folio. ceux avec lesquels ils agissent pour regarder le specta- Histoire de l'Art égyptien d'après les monuments, par leur; de plus, le raccourci est rarement satisfaisant dans Prisse d'Avennes. 2 vol. grand in-folio, plus un texte par * les jambes et dans les pieds vus de face, si on ne déve- Marchandon de la Paye, 1879. . . loppe le pied penché en avant, comme on le verra dans Histoire de l'Art dans l'Antiquité. Ègypie, par MM. Per- les périodes postérieures; les Grecs dessineront aussi rot et Chipiez. leurs figures de profil dans les vases peints. La Vie privée des anciens, Egypte, A,sie, Grèce, Italie La Stylisation du papyrus et du lotus une fols admise, (2,500 pages, 3,000 figures ). Texte par René Ménard, quelque obscure que soit pour nous leur interprétation, le dessins de G. Sauvageot. 8'volumes. principe est suivi jusqu'au bout. Ce thème décoratif satis- L'Archéologie égyptienne, par Maspero. LIVRE DEUXIÈME ASSYRIE ET CHALDÉE, PERSE, PHÉNICIE, PALESTINE I — HISTOIRE On en est encoré aux conjeclures sur les temps pri- le troisième, Asarhadon (681-667), qui, ayant conquis milil's des tribus chaidéennes et assyriennes, disséminées l'Égy pte, s'inspire de son art, et Ashshourbanipal (667-6^). sur les bords du Tigre et de i'Euphralc; cette incertitude Ces rois marquent l'apogée de l'art assyrien. importe peu dans l'histoire de l'art. Il suffit, pour rac- Le sixième roi de la dynastie des Sargonides, Ashs- corder la mitrche des influences, de savoir que des rois hourakheiddin 111 (? 608-600?) ou Saracos, est vaincu d'Egypte du nouvel empire thébain et de la dix-huitiéme par le Mède Kyaxarès, qui détruit Ninive; deux grands dynastie ont envahi ces pays (1800 ou 1600 avant J.-C.), royaumes sortent à la fois de cette conquête: ie chaldéen et de rappeler que cette dynastie correspond avec et le mède. Le roi de Perse, Kyros, réunit en S'iO la l'apogée de l'art égyptien. La domination égyptienne Médie à la Perse. représente en Assyrie la durée de ce qu'on nomme le L'empire chaldéen, dont le siège està Babylone, fv premier empire assyrien, conquis parle même roi, en 536, sous le règne de Nabou- La seconde dynastie assyrienne, plus certaine, com- nahid, le Balthasarde la Bible (prophète Daniel). prend quinze rois. Nous citerons : le premier, Salmana- sar 11; le sixième, Tougoultininip (889-885 avant J.-C.); le septième, Ashshournazirpal, qui rasa ce qui restait de Ninive. (Ninive, Ninoua, et Kalakh, ATij/W/on, remontaient jusqu'aux premiers temps chaldéens) et jeta les fonde- La légende babyloniénne a rempli les premiers âges ments d'une cité neuve que tous les rois d'Assyrie em- du monde; l'histoire des souverains de Chaldée com- bellirent successivement; son fils Saimnnasar III (860- menée à être certaine à dater de Nabonassar (747-733), 825), enfin, le quinzième, Salmanasar V, qui détruisit le Babylone, saccagée deux fois par Sennac'hérib et par royaume d'israél en 735. Ashshourbanipal, est restaurée par Naboupaloussour La dynastie des Sargonides vient-ensuite. Parmi ses (625-604) et par Naboukoudouroussour II (le Nabucho- rois, on distingue : le premier, Sargon (722-705), lequel donosor de la légende Juive), qui fut le héros de cet em- construit le palais de Khorsabad (Sharoukin); le pire (604-561) et mitYin au royaume de Juda. second, Sennachérib (705-681), qui construit le palais de Koyoundjik et augmente la splendeur de Ninive; enseignement de L'ART DÉCORATlP Les traditions recueillies sur l'empire médique per- Les Hébreux, sous Moïse, paraissent s'être. trouves mettent de croire que Kyaxarès est son fondateur; il en Egypte à la fin de la dix-neuvième dynastie, sous meurt, en 584. Aslyagí^s, son Ills (Ishtouvegou), végéta et Minephtah II. se vit enlever la couronne par son vassal Kyros. Donc La période des juges va de 1401 à 1095; David vit en l'empire mède tombe en 549; mais c'est plutôt un chan- 1054 et Salomon de 1010 á 975. Un roi égyptien de la gemeni de dynastie qu'une conquête : Astyagés et ses vingt-deuxième dynastie, Ouazkhopirri Sotpenri (Sches- prédécesseurs avaient été rois des Médes et des Perses, chenk PO (1), le Sésac de la Bible, pille Jérusalem; dix Kyros et ses successeurs sont rois des Perses et des tribus forment le royaume d'Israël, deux autres celui de Médes. Juda en 958. Le fils de Kyros, Kambyses (529-522), envahit l'Egypte Le dernier roi d'Israël, Osée, est vaincu par Salma- en 525 et y établit, comme on l'a vu ( page 1 ), une nasar V, roi d'Assyrie, en 735; rien ne sépare plus dynastie persane. l'Egypte de l'Assyrie. Naboukoudouroussour II, roi de La dynastie Akhéménide, qui a régné sur la Perse, Babylone, fait prisonnier, en 586, Sédécias, roi de Juda; comprend treize souverains, au nombre desquels: Da- les Juifs sont emmenés en captivité. reios L le vaincu de Marathon (490), qui fil <'onslruire un En 536, Kyros permet aux Juifs de rentrer en Palestine palais à Suse (1); Xerxes celui de Salamine (480), qui sous la conduite de Zoroubbabel; en 458, un second fit construire un palais à Petsépolis, et, enfin, Dareios 111 convoi part sous la conduite d'Ezza. Le temple de Jéru- qui, monté sur le trône en môme temps qu'Alexandre, salem reconstruit est achevé en 516. fut défait par lui en 330 à Issus (2). En 170 Jérusalem est prise et saccagée par Antiochus, roi de la {t ) Ccrt.iins devient auteurs croient que ce prince est I'Assuîtus de la Bible, Syrie; Jqdée province romaine en 63. époux cl'Eslher; d'auliv.s reportent le même fait à Arlaxetròs !•' Longue-Main (465 à 425). (2) Voir,,plus loin, la mosaïque de Pompéi ( fig. 343 ) pcprésenlanl (i) Le mémo Schcschcnk qui u.surpa avec son carlonche cette bataille. le sphinx de Mine|)htah du musée du Louvre. (Voyez page 15.) ASSYRIE 29 II — TYPES Assyrie On n'n relrouvé que des lemptcs et des lonibéaux chambres paraissent avoir été éclairées par le haut. Les dans l'ÉgypIe anhque, et pas de palais, tandis que les bases des portes étaient décorées par des taureaux à découvertes actuelles n'ont fourni, en Assyrie, que des figure humaine ( fig. 81 ), disposés le plus souvent de palais paraissant avoir eu une grande importance, mais façon à regarder le passage aujourd'hui à l'étal de ruines informes. . Quatre de ces étonnantes sculptures, auxquelles Des restituí ions excessivement ingénieuses de ces appartient notre figure 81,'ont été transportées en France demeures royales ont été publiées; elles portent surtout et se voient au Louvre-, elles ont 4"'20 de hauteur On sur trois édifices : Khorsabad et Nimroud, placés non n'en a pas compté moins de "26 paires au palais de Khorsa- loin de Ninive, et Koyoundjik. Le palais de Nimroud, bad, et, à Koyoundjik, il y a dix de ces colosses sur une comme on l'a vu, serait le plus ancien, ayant été même façade. Les seuils étaient quelquefois enrichis construit par Ashshournazirpal. d'une dalle sculptée, ainsi que le prouve cejle conservée au Louvre, qui a 2'"03 de longueur et vieni de Koyound- Jik Nous en donnons ( fig. 82) les motifs principaux de 7 fond et de bordure ; le travail ne consiste presque que dans l'évidemcnl des motifs, qui sont très peu modelés Les parois étaient décorées d'interminables bas-reliefs Le palais de Khorsabad, royale fantaisie de Sargon sculptés dans le calcaire ou dans l'albàlre. Les bandé.s (722-705), a été découvert par les Français Place et Botta. du palais de Sargon, mises bout A bout, n'auraient pas Lne plate-forme à cheval sur l'enceinte de la ville sup- moins de deux kilomètres, ce qui, à 3 mètres de hauteur, porte cent quatre-vingt-six chambres, séparées par un produit C.OOO mètres carrés. Certaines parties étaient certain nombre de cours constituant trois divisions prin- peintes avec ornements sur un enduit formé de chaux et cipales : le quartier des maitfes, le quartier des femmes de plAtre; d'autres, décorées de grandes briques de terre et le quartier des gens de service. cuite émaillées, représentent des personnages, des ro- Les murs, construits en brique, sont très épais; les saces et des animaux généralement sur fond bleu Fi?. 81. 4 30 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Fig 83 La figure 83 peut donner une comme une colonne et qui est surmontée par une idée des décoralions en bas-relief véritable palmqlte; mais on n'a pu en déterminer la donlon vient de parler; il sera utile destination de la comparer avec la figure éH Les statues sont excessivement rares le Musée bri- qui représenle un sujet analogue tanniquc possède celle à'Ashshour/u^irpal ( fig. 85 ), trou- dans l'art égyptien Un emblème protecteur plane au-dessus de la tête du roi; il est formé d'une demi-figure, dont le corps sans jambes est enlacé dans un cercle symbolique; il prend lui-mômc part au combat en ajustant ses flèches contre les ennemis du roi, et le protège. Les sujets des bas-reliefs retrouvés portent surtout sur dc.s episodes de guerre et de chasse C'était une race dure et belliqueuse que celle des Assyriens; aucun peuple n'a poussé plus loin le culte de la force, le mépris des faibles el la cruauté vis-à-vis des vaincus. La sépulture n'a pas laissé de monuments considérables chez les Chaldécns. Les corps étaient dé- posés, soit dans des caveaux de briques, soit sous des couvercles en terre cuite, soit dans des jarres Cylindriques, et ces réceptacles, Fig 84 entassés les uns sur les autres, ont Fig 85. formé des tertres énormes; par conséquent pas de vée par M. Layard, à Mmroud, le roi tient dans la main stèles funéraires On a bien trouvé à Khorsabad une droite une sorte de crosse ou houlette, insigne de corn- sifte fort intéressante (fig. H'< ) dont le fût est cannelé mandement, analogue à celui des Égyptiens (fig. Alt) ASSYRIE 31 Est-ce leur goût pour et réduit des contours la chasse qui a conduit à la forme la plus stricte les .Assyriens à pousser que dans le lion (fig. 88 ), aussi loin la représenta- qui figure dans les déco- lion des animaux'' A rations en briques émail- aucune époque de l'art lées du palais de Khor- ils n'ont été figurés avec sabad ? il faut revoir le une main plus sûre, avec bas-relief de la figure 83 autant de vérité que de et constater que, si les sobriété. Voyez ce bas- personnages sont lourds relief ( fig. 86 ) d'Ashs- et gauches, les chevaux hourbanipal, représen- sont traités avec élé- tant la lionne étendue gance Puis, avec quel par terre, la léte allongée soin ils ont été harpa- sur les pattes, dans une FIg. 87. chés ! pose indolente et féline! Quelle Le lion en bron\e f fig. 89 ) expression de souffrance poi- du musée du Louvre est aussi gnantc dans cette lionne blessée un des beaux ouvrages de l'ah- de deux flèches ( fig. 87 ), qui se tiquité ; il a O'^AO de longueur. Iraine sur ses palles de der- Probablement il servaitdepoids, rière, se raidissant encore sur ou bien de base et de décora- celles de devant (1)1 A-l-on tion à l'anneau qu'il supporte, jamais mieux épuré les lignes auquel on attachait l'extrémité d'une corde; il a élé trouvé «1) Ces deux sculptures soiil au par M, Botta, á Khorsabad. - Musee brilannique. La religion des Assyriens 32 ENSEIGNEMENT DE LART DÉCORATIF est à peine connue; les monuments, au lieu de fournir des séries interminables comme en Egypte, présentent peu de types. Cependant. l'.Assyrie était pleine de sanctuaires; les textes mentionnent fré- Fig. 90. quemmenl l'érection de temples; Baby- lone surtout en était remplie. On n'expliqué d'aucune manière plau- sible cet ornement ( fig. 90), que l'on nomme Varbre sacré, pas plus que le dieu ailé à tète d'aigle ( fig. 91 ) que l'on voit au Louvre et qui provient de Nimroud. Serait-ce un hercule que représenterait ce personnage étreignant un lion, du musée du Louvre ( fig. 92)? Il accompagnait pro- bablement les taureaux ailés, car ils sont Fig. 93. Fig; 94. de la même hauteur. ASSYRIE 33 Dans l'ornement, les types sont assez restreints; le Le type ( iig. 05 ) est très explicite; l'on n'oubliera pas de lotus se retrouve, soit comme fleur isolée entre les mains plus qu'il remonte, au moins, au i.x'= siècle avant Jésus- de soit dans les décorations, ainsi qu'on Christ ; c'est-à-dire qu'on ne saurait penser un instant à personnages, le voit dans le seuil (fig. 82) et dans celui de la ligure 95 . une influence grecque. Les motifs des deu.x bordures e.vtérieures présentent une analogie caractéristique avec des motifs égyptiens (Bg. 26). Toutefois, les Assyriens sont allés plus loin, et l'on ne saurait leur refuser d'avoir trouvé les premiers ce que l'on nomme la palmetie (iig. 84, 90, 'J3, 94 et 95), groupe- Les fonds sont composés d'un jeu de cercles qui se recoupent entre eu.x selon la loi de l'hexagone (le côté de l'hexagone est, comme on le sait, égal au rayon du cercle où il est inscrit); c'est une des premières corn- binaisons que l'on trouve avec un compas à la main (seuil, lig. 82 , et coffre de char, fig. 97). Les bandes sont garnies par des entrelacs (1) comme dans la figure 94 mais, le plus souvent, par la suc- , cession, sans alternance de diversité, de rosaces en forme de marguerites ( fig. 82, 95 et 97); on en abuse même. C'est tout. Pour les objets usuels et pour les bijoux, on est pres- que réduit aux détails fournis par les bas-reliefs, lesquels impliquent une très grande magnificence et un avance- ment considérable dans les procédés de décoration et ment palmé de recourbées en sens divers dont le corps, d'exécution. le plus souvent arrondi à l'e.vtrémité, va en s'amincis- sant vers la base. On est allé jusqu'au chèvrefeuille (1) Entrelacs, orilemenl.s de deux filets ou de deux dans la recherche composés graphique dé l'interprétation de la groupes de filets à mouvement ondulé,' lesquels s'entrelacent symé- plante pour la palmette; mais rien n'est moins démontré. Iriquement. Fifí 90. 34 ENSEIGNEMENT DE LART DECORATIF On a bien retrouvé des débris à Nimroiul, dans une j mei-ce phénicien sur les côtes de la Méditerranée et ont salle qui a semblé être une sorte de garde-meuble du i pu fournir des motifs à d'autres peuples. palais d'Ashshournazirpal ; c'élaient des appliques en 11 en est de même pour le bronze, pour l'orfèvrerie et bronze qui avaient dû être clouées sur une structure en pour la parure; les boucliers, les coupes, les colliers, les bois. Les figures 83, i>C et 07 en disent plus que toutes bracelets et les boucles d'oreilles sont d'une grande ri- les restitutions possibles. Dans le bas-relief (l ig. 06 ) qui chesse, on en a trouvé dans des tombeaux étrusques. vient du Musée britannique, on remarque un Ut, une La gravure sur pierres fines est intimement liée, chez chaise et une table dont les pieds se terminent par une les Assyriens, avec l'écriture; les pierres gravées en patte de lion. Bien plus, cette sculpture montre une des creux se trouvent en très grand nombre; elles ont la femmes d'Ashshourbantpal, la seule représentation fémi- forme de petits cylindres, qui servaient aussi de cachets. nine qui ait été trouvée jusqu'à ce jour pour l'Assync ! Quand on voulait s'en servir, on roulait le cylinilre sur Les autres femmes, reproduites sur les "oas-reliefs, ne de l'ai-gile humide, et l'on faisait ensuite cuire la briijue sont que des captives, imprimée, qui formait ainsi un écrit authentique et innl- ;On possède quelques bouchers votifs ou débris de térable. Le cristal de roche, le lapis-lazuli, la calcé- boucliers en bronze au Musée britannique ; le principe de doine, l'agate, l'hématite, le jaspe, la serpentine, le leur décoration repose sur des bandés concentri(|uos feldspath étaient employés à faire ces cylindres qu'on où l'on remarque une procession d'animaux, bons, tau- perçait d'un trou pour y passer une tige métallique reaux; le régne animal prête particulièrement ses motifs, terminée par un anneau. les timons des chars, les extrémités des arcs, les poignées On a expliqué plus haut (pages 29 et 31, lig. 8ij, 93 et des épées sont formés avec des bêles. 94 ) que certaines surfaces des murs des palais assyriens L'abondance, l'arrangement symétrique et la frisure étaient décorées de grandes briques de terre cuite de la chevelure et de la barbe sont curieuses à observer emaillée ( lig. 94 ). Il est utile de faire remarquer que c'est ( tig. 81, 83, 85, i)2, 'J6 et 97 ). quelques personnages qui une apjilicalion en grand des plus anciennes de ce mode n'en ont pas, et où l'on remarque une certaine plénitude de décoration, qu'on n'a trouvé qu'à titre d'exception un peu lourde du col et des joues, seraient, parait-il, des dans quelques intérieurs égyptiens. La brique jouait un eunuques Ces dernières représentations sont trop rôle très important dans les constructions de celte nombreuses pour que cette explication soit toujours de époque. 11 ne faut pas s'étonner, en conséquence, de ce mise. ce doit être des gens d'une classe inférieure. La qpe, de la briijue simple, on soit passé sans efforts à la figure 97 indique un parasol d'une grande richesse, cet brique vernissée, surtout puisque les Egyptiens savaient accessoire, avec le chasse-mouches, a servi de tout temps déjà reeouvrir leurs vases et les statuettes d'un émail dans les monarchies orientales à désigner de loin le mo- qui rappelle le bleu lurquin. Ce genre de décoration narque aux respects de la foule La tiare mérité égale- est remarquable par sa sobriété et par son allure. Les ment une observation ; celle des taureaux de la figure 81 Assyriens se servaient probablement de l'oxyde de est différente cobalt pour faire leurs bleus, de même que les Égyjj- Pour les étoffes on peut s'en rapporter également aux tiens ont employé l'oxyde de cuivre pour l'émail vert de bas-reliefs. Les étoffes de Babylone furent renommées certains de leurs vases. L'étain serait la base principale dans l'antiquité; brodées de fleurs, d'ornements et d'ani- de ces émaux, attendu qu'il a fallu cacher la couleur de maux fantastiques, elles ont été apportées par le com- la terre par une substance ojiaque. PERSE 35 Perse Fig. Il convient, á présent et avani de quitter ces réglons, monumental A. En B est une sorte d'arc de triomphe ou de nous rapprocher un peu dans l'ordre chronologique propylée remarquable en ce qu'on y retrouve encore, cl d'étudier les types enchâssés dans les intéressants de l'art angles, les animaux des Perses anciens. Si des |)alais de l'Assyrie l'on n'est pas ici d'une (fig. 81) ; seulement les manière certaine plumes de ceux qui sont en l'ace d'un prolongement ailés, au lieu d'être à absolu de l'artassyrien, droites, se recourbent s'il semble Comme apparaître leur extrémité. un certain éclectisme, on le voit par la figure c'est les animaux que monu- 98, ces se pré- ments de ce pays sont sentent de face à l'csca- les œuvres d'artistes lier. Par un autre per- venus d'ailleurs; toute- ron D, richement orné l'ois l'influence de bas-reliefs dans le assy- Tienne se manifeste genre de ceux de l'As absolument dans la Syrie, on parvient sur sculpture. une autre plate-forme Il existe à Persépo- oil se trouve le palais E. lis, sur immen.se attribué à une Xerxès, corn- Fig. 89. plate-forme dominant posé d'une grande salle la plaine de plus de 10 métrés, une grande aggloméra- hypostyle de trente-six colonnes, nommée salle du trône tion de ruines qui paraissent avoir été des Palais ( fig. 98 ou Apaddna, et de trois porticpies; le palais d'habi- et 99): on accède à cette plate-forme par un escalier lation était probablement en K et en II En F un 36 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF palais attribué à Dareios, et en G un autre attribué à lant venger ainsi les insultes que Xerxès avait faites aux Artaxercès. monuments de son pays. La destination de tous ces édifices n'est pas bien La base ( fig. 102) , qui appartient aux mêmes palais, certaine; il y a encore : en M un est un des plus beaux . types de ce genre que l'on con- grand Apadiina à cent colonnes; naisse; elle n'a pas moins de l"'65 de hauteur! Du reste, en L un plus petit; de cette forêt de cette architecture étrange révèle des artistes d'un talent supports de plus de 20 mètres de beaucoup plus avancé qtie les statuaires. Ils n'étaient, hauteur, un petit nombre est resté certes, m Égyptiens, ni Assyriens • faudrait-il y voir des debout. Ces colonnes méritent, par Grecs pliant leur art avec souplesse à des programmes leur agencement unique dans l'art, différents de ceux de leur pays (1)? une attention particulière ( fig, 100 , 101, 102 ). La figure 100 représente l'ensemble d'une des colonnes de la salle hypostyle E ; le chapiteau 101 appartient aux portiques latéraux. On fait observer que la direction longitudinale des animaux accrou- pis de ces chapiteaux répond aux architraves de la structure en bois qu'ils supportaient dans le sens de cette longueur; les sommiers (1) s'ajustaient en sens inverse au-des- sous, on en voit l'extrémité entre les deux tètes d'animaux, dans les deux figures 100 et 101 . Ces palais furent brûlés par Alexandre le Grand, après la prise de Persépolis, et. Fig. 102. Les tombeaux sont en forme d'hypogées et décorés sur leurs façades de bas-reliefs et d'ordonnances de colonnes répétant la structure de celle des palais. La sculpture s'inspire, comme il a été dit, de l'art assyrien et en conserve la lourdeur. Le ba.s-relief (fig. 103) représente un roi debout avec sa canne, insigne de com- mandement, et un bouquet où l'on retrouve encore'le lotus. Des serv iteurs tiennent un parasol au-dessus de sa tète et agitent un chasse-mouches, comme dans les scènes assyriennes. Le vêtement, simple, n'est plus surcharge de broderies et de franges comme en Assyrie. L'emblème aile' qui plane en Egypte et en Assyrie sur l'image du souverain reparait encore transformé en Perse. Le colonel Macdonald Kinneir a découvert, dans les suivant Diodore de Sicile, dans les suites d'un festin, (1) Pline nomme un sculpteur grec dont Jès œuvres sont sous l'inspiration de la compn- courtisane grecque Thais, vo.u- rabies à celles de Mvnos et do PoLvci .èTE el dont la gloire ne s'est pas répandue dans le monde aul.ml que te méillait son lalenl, parce qu'il pasosa la 5o»i»jn>r. plus grande (!) partie de sa vie dans les nteliers principale pièce de bois alianl d'une paroi à une de Dareios et do Xerxès. Cet niiisle, c'est Tni .ÈPiiANOs autre, (de sur laquelle posent des Phocéc): se pièces moins importantes. On san.s doulo. son lairnt ne peul aux nomme aussi sommier la s'appliquer relombéc bas-reliefs; de doux arcades le peut-être sur diapileau ses œuvres onl-eiles d'une disparu. N'y nvail-il colonne. pas nussi avec Jui dos archilectes grecs?. PERSE 37 monuments de Persépolis, un bas-relief où figure un d'étoiles bleues et vertes,tantôt blanc brodé d'écussons ornement ( fig. 104) qui a une allure à la fois grecque et armoriés ou de fleurs coloriées, tantôt blanc surchargé égyptienne et qui mérite d'être signalé comme continua- de marguerites bleues se détachant sur un cercle noir. tion des types de palmettes Notez enfin que la rosace persane procède absolument de celle assyrienne et sert plus tard de type à celle des Grecs, ainsi que le prouve celle de la figure 105 , qui a été signalée par M. Dieulafoy et vient de Nakhché Rouslem. Mais Suse devait donner des types encore plus intéressants de l'art persan, remontant au règne de Dareios P'. M. Dieulafoy Fig 1U4. Des galons de la plus grande richesse courent tout le long des vêtements; des bracelets et des pendants d'oreilles en or complètent ce luxueux uniforme. Les draperies sont traitées de la même manière que les dra- perles grecques archaïques. Fig. 103. y a trouvé un palais incendié enfoui sous celui d'Ar- ta.xercès Mnémon, et un.e frise en bas-relief de briques émaillécs longue de 11 ""80 cl haute de 3"'60. Les person- nages, représentant des archers de la garde, sont accompagnés au-dessus et àu-dessous de bandes déco- rées d'ornements en dents de scie, de rosaces en forme de marguerites et de palmettes dont l'extrémité des Fig. 105. divisions est arrondie. Ces frises de palmettes se rap- prochent considérablement des types assyriens déjà M. Dieulafoy a encore trouvé des lions et des tau- étudiés dans les figures 82, 94 et 95 , avec la diiTérence reaux ailés, également en bas-relief de briques émaillées, que les tiges-supports en forme de C, placées horizonta- du plus grand style et d'un modelé remarquable, et il a lement, sont beaucoup plus développées en hauteur rapporté un magnifique chapiteau dans la forme de celui Les habits des archers sont tantôt jaune brodé de notre figure 101, avec la base correspondante. 58 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF Phénicie Une nalion vouée aux inslincls matériels, au commerce surmontés d'une demi-sphère Celui du bas est acconi- et â rinduslrie, ne peut être une nation artistique ; elle pagné de quatre lions, les deux couronnes qui le sur- emprunte aux voisins, elle spécule sur les Objets qui montent sont formées de dentelles et de découpures peuvent servir à l'exportation, mais elle ne peut rien pyramidales à gradins au nombre de seize. La hauteur créer en elle-même du monument est de 9'"50 Les Phéniciens ont servi de véhicule aux arts de Les corps sont placés dans des sarcophages dont la l'Egypte et de l'Asie, dont ils ont transporté les produits forme a été empruntée à l'Egypte Mais le style se res- sur les cAles de la Méditerranée, leur rôle se borne là. sent du goût grec ( fig. 106) , et la matière, le marbre, vient En allant du nord au sud, Marath (Amrit), Sidon (Saïda), aussi de ce pays Ce sarcophage, trouvé à Tripoli, figure dans les collections du Louvre. Pour pouvoir fournir à leur immense trafic, les Phé- niciens se firent industriels. S'ils n'eurent pas d'art, ils firent certaines découvertes et particulièrement In tein- ture en pourpre 11 ne faut pas entendre par le mol pourpre une couleur unique, mais un genre particulier de teinture pour lequel on se servait de couleurs ani- maies qui diffèrent d'une autre teinture végétale où l'on 7yr (SoiK), Aco (Saint-Jean-d'Acrej, cl Jopé (JalTa), n'employait que des plantes 11 y a «le la pourpre rouge, villes en lisière sur les côtes, existent déjà au moment noire, blanche, violette et amarante; celle de Tyr était où les Ègyptrens commencent à faire campagne en Syrie. la plus renommée On ne sait presque rien sur les institutions des Phéni- Les Phéniciens excellèrent aussi dans l'exécution ciens, mais ils fondent de riches cités repoussés d'un d'un verre opaque, présentant des zones ou des rubans côté, ils vont de l'autre; ils ont-des comptoirs sur toutes aux vives couleurs harmonieusement entremêlées et les côtes de la Méditerranée, mais ni armées sérieuses, obtenues par des baguettes juxtaposées et soudées m art propre entr'elles par la cuisson. Carthage seule, de tous leurs établissements, devient Ils fabriquèrent, sur les formes usitées dans les pays une puissance réelle et entreprend des guerres. d'importation, des coffrets ciselés, des boîtes en albâtre, On citera, comme type où se sent une influence assy- des chaînes d'or et d'ambre, des meubles et de la mar- rienne, un tombeau qui existe encore àvlmH/ (fig.lOSài's), queterie; ils tournèrent- avec adresse le bois des cèdres lequel recouvre un caveau 11 est formé de trois cylindres et des sycomores de leurs forêts. Fig 106 \ PALESTINE SO Palestine 11 faut se rapprocher encore plus dans la chronologie et ne pas oublier la Palestine, que le peuple de Dieu occupe derrière les côtes des Phéniciens, sur les bords du Jourdain, protégé par de hautes montagnes. Les arts n'y ont pas été cultivés comme l'ont été l'histoire et la poésie On ne trouve que dans Êzéchiel trace du mot peinture La sculpture est plus fréquemment mention- née, mais, comme il sera défendu d'adorer Dieu sous une forme visible, les artistes ne reproduiront pas de figures et se borneront à décorer avec,des ornements. Le tjpe le plus ancien qu'on puisse examiner est un sarcophage trouve dans le tombeau des rois de Juda ( fig. 107 , au nord de Jérusalem, non loin de la route de Damas, lequel est au Louvre. C'est une sorte de tuile bombée, en calcaire très fin et très dur. Deux grandes bandes rectangulaires, encadrées par une torsade, ren- La Bible cite certains tissus de luxe, des ouvrages de ferment chacune deux cordons de triples feuilles d'olivier accompagnées de deux olives, répétées quatorze fois, broderie et de avec des figures et des enca- tournées dans le tapisserie un sens dirigé vers centre et autant dans l'autre Entre ces deux bandes régne, au milieu, un drements d'or; mais il ne faut pas oublier que le vête- ornement en entrelacs, qui part d'un culot, offrant tantôt une feuille, une grappe de raisin, une anémone, un triple ment de ces était d'une grande simplicité lis, une triple pomme de peuples cedre, une triplé grappe de raisin et un triple gland Les bandes extérieures sont agencées d'un rinceau rallongé contenant des raisins, des lis, des grenades, des coloquintes, des amandes, des glands et des rosaces assez semblables à des anémones. Cette composition indique certainement un art parti- culier et original, toutefois très rapproche de la fin de l'ère avant Jésus-Christ. On voit encore quelques autres monuments en Pales- tine, mais, comme ils appartiennent probablement à la domination romaine, ils seront étudiés au Livre IV, 11 est probable qu'au temps des Rois, lorsque la pros- périlé et le luxe augmentèrent, les arts et métiers prirent une certaine importance sous l'influence des Phéniciens. La joaillerie atteignit une certaine perfection; les Hébreux montaient et gravaient des pierres précieuses, fabriquaient des bracelets, des bagues, des anneaux de pied, des bourses c|uc l'on suspendait à la ceinture, et l'attirail de la coquetterie féminine contre lequel, cepen- dant, les prophéies s'élevaient avec indignation. Ne pas oublier les métaux , l'or et l'argent servaient â toutes sortes d'ustensiles ; chandeliers, vases, coupes et même boucliers. Mais les formes exactes de tous ces objets ne sont pas parvenues jusqu'à nous, et le fameux chandelier à sept branches, dépouille du temple de Jérusalem et représenté dans les bas-reliefs de l'arc de triomphe de Titus, à Rome, appartient a l'art romain. 40 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIE III - CARACTÉRISTIQUES Assyrie, Perse, Phénîcie, Palestine En l'état actuel des fouilles, l'influence de l'Egypte splendeur des édifices des est Pharaons Les impossible restitutions à saisir dans l'arcliitecture assyrienne, qui ont été faites avec le quoique cette influence plus grand soin le ait été prouvent en quelque sorte inévi- rien; on n'a pas encore table, puisque retrouvé de les Égyptiens ont supports ou occupe l'Assyrie et colonnes D'un autre côté, les édifices de qu'Assarhaddon ne put être Persépolis (et qu'impressionné par la de Suse qui commence à être connue) indiquent un art Fig. 108 (1) original et éclectique répondant aux besoins et au luxe de leurs hypostyles rois. De Mais grandes égyptiennes. comme ces salles de ne réception espaces compor- être tant des recouverts surfaces peuvent considérables qu'avec du bois, les colonnes exigent une forêt de sont colonnes il plus là espacées et ; véritable plus élégantes; leur y a un souvenir des salles chapiteau donne lieu à des arrangements très originaux et d'une combinaison très rationnelle (fig. 100, 101 et 102). Les ÍÍ) Ce type, qui provient du Musée silion des britannique, indique la dispo* couronnements des flg^urcs d'animaux portes des palais sont absolument et ies assyriens persans cantonnés dans angles de murs et offrant imités de ceux de cinq paites, afin de l'Egypte. face et de de ménager l'aspect profil. Les taureaux ailés du Louvre et ceux de Persépolis En conséquence, si les dans restitutions sont des ce cas palais persans paraissent se rapprocher de très près de la vérité, il rest» assybie. perse, phénicie. Palestine à étudier une combinaison de la structure persane avec indiscrétions calculées sans lesquelles il n'y a pas d'œuvre celle assyrienne, qui pourrait donner lieu à de nouvelles d'art conjectures, et où l'on mettrait une physionomie, une Les Assyriens n'ont emprunté à la sculpture égyp- richesse ei — il faut l'avouer — un confortable que l'on tienne que l'arrangement général des scènes histo- ne trouve pas dans les caves éclairées par le haut des riques, et ils se sont montrés supérieurs dans la restitutions assyriennes actuelles. Les régions, les représentation des animaux: ici, leurs habitudes mœurs, l'epoque historique de prospérité des deux sociales et la passion de lutter à la chasse avec les nations étaient trop rapprochées pour qu'il y eût une fauves, leur ont permis d'étudier les modèles, de les distance si considérable entre les deu:x genres de palais. rendre dans l'originalité de leurs formes propres et avec En sculpture, l'Egypte reste hors de pair, meme pour leurs poses de repos, de combat ou d'agonie. les périodes les plus reculées; car les plus anciennes Les Assyriens paraissent avoir fait très vite et beau- œuvres de la Chaldée ne sont que d'horribles figures, coup quand ils faisaient ; les rois étaient sans doute alors que les bords du Nil étaient semés de bas-reliefs pressés de voir représenter l'épopée d^e leurs victoires, et de peintures agencés avec une interprétation éton- avec le tableau de leur triomphe et même avec celui de nante de la nature et avec la prescience du beau. Si de leurs cruautés. les sculpteurs assyriens n'arrivent jamais à l'élégance et Dans l'ornement, les Assyriens ont utilisé les thèmes restent lourds, même après l'époque des Sargonides, c'est décoratifs égyptiens et les lotus, et ils sont arrivés que leurs mœurs et le climat de ce pays, sans doute, ne jusqu'à la palmette. (fig. 90, 93, 94 et 95); les types les ont pas habitués à voir le nu. Le costume très riche, trouvés sont peu importants. surchargé de broderies, orné de passementeries, re- La sculpture persane offre les mêmes dispositions couvre tout le corps: le vêtement féminin cache générales que celle de l'Assyrie; mais les types indiquent encore plus que celui de l'homme (fig. 96 ), sous une un peuple plus calme et moins cruel; il y a moins de enveloppe épaisse, les beautés des contours qui ont été richesse dans les vêtements. La représentation de le l'objet des études de tous les peuples artistes! Les femme est aussi absente. Assyriens représentent rarement la femme; ils n'ont pas Les fouilles de M. Dieulafoy, à Suse, ont donné des pour son corps, qon plus que pour celui de l'homme, ces ornements où la palmette assyrienne est perfectionnée 42 ENSEIGNÉMÊNT DE L'ART DËCOBATIE IV - COMPOSITION Le professeur se bornera à expliquer les types prlncî- Ninive et l'Assjrrie, par Victor Place, consul insistant la belle général, paux en sur interprétation des animaux avec les essais de restauration de Jules Thomas, archi- ( fig. 86, 87, 88 et 92 ). Dans le lion, généralement, l'allure tecte. 3 volumes grand m-folio 1867. est obtenue en allongeant d'une manière toute spéciale le mouvement de la jambe du train en postérieur portée Perse, en Vojrage par Flandin et Coste. 5 volumes arrière, et en tenant très étroite la mâchoire inférieure. grand in-folio. Bien étudier les lignes et la pose des pattes, l'agence- L'Art antique de la Perse. Achéménides, des Perses, ment griffes et la surélévation de la dernière pha- Sassanides, par Marcel Dieulafoy, ingénieur en chef des lange, laquelle accentue le caractère. ponts et chaussées Grand ¡n-4°, Texte Faire cinq parties observer que Sardanapale et la fin de Ninive illustré de cent planches en avec lui, héliogravure. Sémiramis, puis la reine de Saba, venant rendre hommage à Salomon, Vie appartiennent des aux légendes, et privée Anciens, par René Ménard et Claude qu'avant de faire des tableaux sUr 8 volumes. ces Sauvogeot. personnages il serait prudent dé consulter l'histoire. Fouilles de Suse campagnes 1884-85-86. de De Rapport même que pour l'Egypte, nous signalerons, parmi l'ingénieur en chef des ponts et chaussées, directeur les ouvrages sur l'.Assyrie et sur la Perse, qui peuvent de la mission, M. Marcel Dieulafoy I être consultés Enijrclopédie d'Âr- : chiteciure, 1886 et 1887.) LIVRK TROlSlÉMn: GRECE ET ITALIE PREMitRE PARTIE Grèce, Asie Mineure et Colonies grecques I. — HISTOIRE la la la Carie, Ja Phrygie, la Cap- Si i'hisloire de la Grece csl rcslrointe et offre beau- Bilhynie, Mysie, Lydie, et la coup de lacunes, les hisloricns sont nombreux padoce Lycie. commencent à émigrer en Asie Mineure Au VIII® siècle avant l'ère chrétienne commence Les Grecs xii» siècle avant J.-G. Les /Eoliens, partis d'Aulis l'ère des Olympiades (pii le début de la chro- vers le marc|ue dans l'île de Lesbos el sur le nolo^ie des Grecs, nous éviterons de nous en servir, en Béolie, s'établissent liltoral jusqu'au fleuve Hermus; cette façon de com|)lcr ne se raccordant avec le depuis l'Hellespont sont leurs cités les plus célèbres. Les mode habituel qu'au moyen de calculs assez corn- Cyme el Rmyrne d'Athènes, colonisent Chios el Samos, et pliqués (1) Ioniens, partis du liltoral entre l'Hermus et le Méandre ; On peut, pour plus de clarté, distinguer quelques pè- fonl la conquête leurs villes sont ; Phocée, Glazomène, Erythrée, Téos, riodes politiques 1° Les temps légendaires, Lebédos, Colophon, Ephèse, Myonte, Priène, Milet. Les des Hellènes, Dorions, après avoir atteint la Crète, vont jusqu'à Cy- 2° La premfere civilisation avant .l.-C.), there; leurs villes les plus importantes sont : Halicar- 3» Les guerres mèdiques (500-/i7t) Périclès, du Pélo- nasse et Cnide, sur le continent, et Cos, dans l'ilede ce /p Splendeur d'Athènes, guerre nom. ponèse ; éta- de Sparte, suprématie de Thèbes, ba- Ces villes elles-mêmes fondèrent de nombreux 5° Hégémonie Mantinôe CiO''i-362), blissements-en llalie el en Sicile. Les plus anciennes taille de à Chéronée, colonies grecques en Italie sont . Cumes, Néapolis f)" Philippe de Macédoine, vainqueur de la ville Alexandre (3C'2-323); (Naples), Zancle en Sicile, sur l'emplacement actuelle de Messine; au vm® siècle. Tárente, Crotone, 7° Suprématie Macédonienne (323-146) ; et en Sicile, Syracuse, Naxos. Léon- 8° La Grèce province romaine (146). Sybaris Rhégion, Cela, Hiraera, Agri- -Les principaux États de l'Asie .Mineure étaient la tium, Ilybla, au vii®el au vi® siècle. . L'Italie gente, Sélmonte, Pcnslum, Locres, Métaponte. méridionale devient la grande Grèce. le deuxième et troisième périodes, l'art a un (I) Olympiades, périodes de quatre années qui commencent Dans les 1" juillet 776 avant J.-C.~ Pour convertir la chronologie olympique nombre caractère en nombre d'années avant ou après il. faut muUiplier le archai'tjue. avec la d'Olympiades donné moins 1 par 4. Si le produit csl inférieur a 77(), L'apogée correspond quatrième. el le on retranche on le souslrailde ce dernier nombre, reste, duquel La cinquième est une période de transformation sui- les années fraclionnaires de la dernière Olympiade, donne l'année retranche, au con- vant un goût plus sensuel. avant notre ère. Si le produit est supérieur, on en et le reste, auquel on ajoute les années fraelionnaires de l'activité se traire, 770, Dans la sixième el la septième, artistique la dernière Olympiade, indique l'année del'tM'e chi'étienne (Daremberg en Asie; dans la huitième, en Italie. et Saglio, page H29) déplace 44 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Il — TYPES Les plus anciennes constructions de la Grèce sont at- tribuées aux Péiasges, qui occupaient le territoire avant que les tribus Hellènes les aient chassés; il ne saurait être question d'art à leur sujet. Fig. 109. Fig. i 10. L'appareil pélasgique ou cyclopéen se compose de grecque est la Porte des Lions blocs àMycènes (fig.HO); elle est gros (fig. 109) travaillés assez régulièrement, de surmontée d'un bas-relief représentant deux lionnes af- forme polygonale, et présentant une paroi unie. frontées de chaque côté d'une colonné très simple; les Le type connu comme le plus reculé de l'architecture têtes des lionnes, qui étalent en bronze, ont disparu. GRÈCE 45 Le est l'édifice qui représenle la plus haute pian du Parthénon ( A, fig 111 ), situé dans l'acropole temple servir de expression de l'art grec; la sculpture et la peinture con- d'Athènes, indique cette disposition et peut courent à son ensemble. Il sq compose généralement type. d'une celln (ar)/.ôç ou Naos), la-demeure de la divinité, pré-- L'entrée du temple était du côté F, point où se trou- de cédée d'un vestibule (Pronaoi) orné de colonnes. Lors- vait l'autel. L'acropole, plateau de 300 mètres long le temple est important, l'ensemble est entouré tl'un sur 150 mètres de largeur, élevé de 50 mètres environ que d'une sur la plaine, renferme les plus beaux édifices de l'an- portique de colonnes et la cella esl accompagnée trésor nommée opisthodome. Le liquité grecque. En B, se trouvent les escaliers d'accès salle servant de Flg. 112 et les portiques décoratifs (Propylées); en J, le temple de la Victoire Aptère ; en G, celui dit de VErechthéion com- prenant trois temples : ceux d'Athéna (1) Polias, de Poséidon (2) Eréchthée et de Pandrose. Ces édifices ap- partiennent à l'époque de Périclès (437 avant J.-G ). En D était la statue colossale d'Athéna Promakhos, coulée en bronze, par Phidias (3), laquelle s'élevait d'un tiers plus haut que tous les édifices et que l'on apercevait de toutes parts, et surtout du côté nord ( fig. 112). En E, était le temple de Rome et d'Auguste; en H, l'enceinte divinité de Brauronia; en G, celle d'Athéna Ergané (la des -Arts de la Paix); en M N O, les murs construits par Thèmistocle, et, en P, ceux construits par Gimon Le Parthénon (temple d'Athéna Parthénos) a été construit les sous la direction de l'architecte Ictinos , sculptures ont été faites par Phidias ou par ses élèves. La disposition extérieure des temples grecs comprend (1) .ai/iéiia, Minerve. (2) Poséidon, Neptune. (3) P fils de Charmidès d'Athène.s, élève d hidias 'aoklapas cl , d H égias . mort vers '^31. Ocuril vers ^i (x>. ■ ■ U^'"' W m /i6 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF r s-. S'I^' :fe ."í tí '--^ kf· ■. H» Fig. i 14. un soubassement formé |;iir de marches qui supportent Ies colonnes et Tentablement ( fig. 113 , temple d'Olympie). L'édifice affecte la forme d'un grand rectangle surmonté par une toiture peu pentive, qui donne un fronton à chaque extrémité. Des sculptures ornent l'intérieur du fronton et les entablements. Des chêneaitx terminés par des gargouilles en forme de tête de lion ( fig. 144) recueil- lent les eaux de pluie au-dessus du larmier; les about des Fig. 117. tuiles sont décorés d'an- téfixes (1) en marbre ou en terre cuite ( fig. 146 et 147) . Les extrémités et le sommet des frontons sont ornés à'acrotères ( 2 sortes de socles suppor- Fig. lin tant des personnages, griffons ( fig. 114 ), vases, trépieds, ( fig. 113), etc. La figure 115 indique un fleuron, accompa- gné de deux petites figures, tiré du sommet du fronton du temple d'Égine. Un système de polychromie était ap- pliqué avec plus pu moins.de richesse sur l'édifice, sui- vant que, construit en petits matériaux, il était recouvert I de stuc, comme en Egypte, ou qu'en marbre, il s'agissait seulement de souligner et d'enrichir certaines portions. 11 y a quatre types principaux d'ordonnances de f sup- í?m-'. ports (ordres) pour les édifices grecs. Le premier (fig. 116 , Parthénon) est celui que l'on nomme dorique grec. La colonne A est surmontée du chapiteau où l'on dis- (1) Aniéfixe (antefixa), voir un peu plus loin ( fig. 146, 147 et 148 ). li y en avait qui décoraient ie sommet du toit et étaient, par consé- (|uent, à double face. (2) Acrotére, Acroleria. GRÈCE 47 lingue le gocgerin B les annelels C, l'échiné D et le tail- loir E. Au-dessus est l'enlablement composé de l'archi- trave F, du lœnie ou bande avec les gouttes G, de la frise composée de triglyphes (1) et de métopes (2) alternés II, des mulules (3) I, du larmier K, et du chéneau L. Le type dorique remonte à la plus grande antiquité, on l'a même reconnu dans la façade des hypogées de Beni-Hassan en Egypte (fig. 117), lesqùels appartien- nent à la douzième dynastie. Les colonnes, d'abord mas- sives et trapues^ vont en prenant des proportions plus élancées; le chapiteau lui-même se modifie en ce sens qu'il s'opère "en lui une transformation rationnelle. Sa saillie inutile (fig. 118), comme on le voit en A, piusque le nu de l'entablement est à plomb de celui du fût de la colonne, diminue, comme en B, pour arriver au profil C où, au contraire, le nu de l'entablement surplombe sur celui du fût, justifiant ainsi la forme de l'échiné. Le plus ancien-type de dorique grec est le temple de Corinthe, où "la colonne n'a pas même quatre diamètres en hau- leur Le vieux temple de Sélinonte (vu® siècle) vient en- suite. 1 , 1 Fig. U9. Le deuxième type est celui que l'on nomme ionique. Il est moins ancien que le dorique; on le trouve, au VI® siècle, en Asie Mineure, au temple d'Artémis, construit a Ephèse (580-577), fondée par les Ioniens, sous la direc- tion de l'architecte Khersipmron de Cnosse et de son fils Métagénes . 11 diffère essentiellement par son élégance de celui que l'on vient d'étudier . il comporte une base sous le fût et un chapiteau d'une forme toute nouvelle. Son entablement est composé de trois éléments ; l'archi- (1) Triglyphe (Iriglypltus, Tf.fXaao; ), membre de ta frise dans Fig. 121. renlablemenl dorique, ijui se compose de trois cannelures parai- trave, la frise, décorée ordinairement de sculptures (1), lèles, avec gouttes en dessous, espacées à intervalles réguliers. et la corniche. Le du de la Victoire (2) Métope {metopa, pstony, ). panneau entre les triglyphes, quel- chapiteau temple quefois orné de sculptures. (3) Mutule {mutïdus}, pièce carrée et en pente sous le larmier au (1 ) La frise, jophonts, Çwuytifo;, par conséquent, mot â mot : qui droit des Irigijphes. porte des animau.v ou des figures. /.8 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Aptère ( fig. 119 et 120), assez simple, est formé d'une ma- nière d'échine enrichie d'oves sur laquelle vient se poser une sorte de coussin qui se développe en volutes à droite et à gauche. A l'Erechthéio'n ( fig. 121 ) vient s'ajouter une sorte de gorgerin ou bandeau orné de palmettes; l'é- chine s'est enri- . chie et comporté trois moulures : perles, oves et tore de tresses (1). Les cannelures du fût sont plus creu- ses et moins larges que dans le dori- que; au lieu de se terminer par des Fig. 122. arêtes vives, elles sont séparées par des listels. Le type ainsi conslitué présente, avec sobriété et sans surcharge, le caractère de la grâce et de la délicatesse opposées à l'austérité du dorique. On a recherché les origines de la volute : 124 sans doute, Fig. certains coquillages, l'ammonite par e.xemple, constitueni chapiteau, lequel se voit au Louvre, qui présente un cette forme d'une manière absolument précise; il y a des motif de deux volutes puissantes qui s'entre-croisent au combinaisons de linéaments qui sont d'instinct dans les départ et donnent lieu à une coriibinaison originale essais décoratifs de toutes les civilisations. Dans le cha- pileau ionique grec, il y a surtout, ce qui ne lui a pas été conservé plus tard, ce sentiment de corps élastique en- roulé qui s'alïaisse au milieu pour se contourner, â droite et à gauche, lequel est le résultat d'un art délicat el avancé. Du reste, les archi- tectes ioniens obéis- salent à des influen- FIg. 125. ces orientales en Le type de la figure 125 vient du temple d'ApqlIon à même temps (|u'à Bassae et mérite une attention particulière par la courbe leur propre senti- surélevée relie Fig. 123. ' ^ qui les volutes en dessus. La souplesse ment; un vase de dans l'arrangemejit, en même temps que le génie dans Troade, publié par M. Schliemann (fig. 122), donne le l'invention, contribuent si bien au perfectionnement de ce type de la volute que l'on remarque au tombeau de genre d'ordonnance, qu'on peut affirmer qu'il réunit à lui Nakhché-Roustem ( fig. 1211 ). On a trouvé à Trapeza, seul les caractéristiques du style grec en architecture; près de Fàmagonste, dans l'ile de Chypre ( lig. 124), un une fois qu'il a été conçu, il est suivi de préférence comme on le voit dans les monuments dè l'Asie Mineure; (1) Voyez plus loin, le page 51, fig. 133,13» el 137 pour les moulures dorique disparait et l'ionique ne sera , supplanté que et ornements qui les décorent plus lard, par le corinthien de la domination romaine. GRÈCE 4? tuile, placée sur la tombe d'une jeune fille de Go- rinthe, et contre laquelle des feuilles d'acanthe ( fig. 127 ) avaient poussé Retenons seulement de cette légende que cet ar- tiste vivait vers 440-437. Du reste, le principe de cor- Le troisième type beeillse tcacmpeanluiforimeqaup-e l'on nomme corin- pliqué au.x chapiteau.x est thien ( fl^. 12C); celui-ci est tiré du monument chorégique de Lysicratès à Athènes (vojr plus loin Pig. 149), lequel date de 335 av J.-C. L'entablement,-la colonne et la base ne diffèrent pas sensiblement de l'ionique. Le cha- piteau corinthien est composé d'une cor- beille (calathos) autour de laquelle s'appliquent bien plus ancien, puisqu'on l'a vu appliqué en Égypte des feuilles; des hélices ou des volutes sou- 9,14 et IG); mais, là, l'abaque est plus étroit que le tiennent l'abaque (fig. ou tailloir, plus mince que dans le dorique, mou- luré et échancré sur ses faces, de telle sorte (¡ue les quatre angles forment saillie. 11 y a une gracieuse légende, rapportée par Vitruve (1), sur l'origine sup- Fig. 127. posée de cet arrange- ment dont la pensée aurait été suggérée au sculpteur C.\LLiMAKO.s, à la vue d'une corbeille, recouverte d'une (1) ViTRuvrca Pollio architecte romain, né à Vérone (ou â For- . m(es) 110 avant J.-C., ri écrit sur rarchileclure dans un livre en dédié à l'empereur Auguste, et fréquemment traduit; il est mort en 26 Flg. 130. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF calathos. Voici deux autres types qui font penser suc- cessivemenl au corinthien : celui de la figure 128 , trouvé à Golgos, dans l'île de Chypre, est des plus rudimentaires, tandis que celui de la figure 129 , qui vient des ruines du temple d'Apollon Epikourios, à Phigalie, s'en rapproche de très près. Plus tard, il y a une autre variante en Grèce, à l'Horloge d'Andronikos Kyrrestès, dite Tour des Vents, à Athènes, laquelle appartient probablement à l'époque romaine (fig. 130); pas d'hélices ou de volutes sous l'abaque; calathos décoré de deux rangs de feuilles, les unes en forme de fer de lance, dites feuilles d'eau, et les autres d'acanthe s'épanouissant au-dessus d'un astragale (i); pas de base sous la colonne ainsi qu'on l'admire dans le gracieux portique faisant partie de l'Ereolithéion de l'Acropole d'Athènes (voir le plan d'ensemble fig. 111 ). Le mouvement de ces jeunes filles est souple, élégant et d'une rigidité convenable, qui en fait une admirable composition; leur chevelure reçoit un chapiteau décoré de grandes oves d'un heureux arran- Une quatrième ordonnance grecque (fig. 131 et 132) gcment. On remarquera que chacune fléchit la est celle jambe qui emploie la nature humaine comme support, qui se trouve le plus près du centre du portique, ce qui est conforme à la logique et donne en même temps une (I) Astrflgale (astragalus, ««TpayalLo;), moulure qui termine le fiil certaine variété. Ces de la colonne se nomment à cariatides son -sommet, et figures se compose ordinairement d'un congé, d'un listel et d'un petit tore, comme dans le type 130 comme (Kopai) ; elles portent le ; costume athénien. Le soubasse- appareil, l'astragale appartient toujours au fût. « On n'y voit (¡ne ment et l'entablement sont conçus avec ce sentiment des festons, on n'y voit ccnlrc, un jardin grand plantes grimpantes, des oiseaux, des griffons, des amours salon, entouré qui volent, des cerfs qui courent, tout un monde comme un imagi- d'un abri avec de l'eau et naire pour occuper les yeu.x et agrandir ces parois, qui de la verdure ( fig. 332. n'ont pas plus de 2"'50 A 3 mètres de hauteur ( fig. 333 Maison de Pansa). Les et 334). La décoration de Pompèi, qui est cellf d'Her- sont peints ( I) de culanum et certainement aussi celle de la murs plupart des couleurs noirâtres ou rou- habitations romaines, condamnée par les uns, défen- opposées, ce qui due par les autres, reste un type du geâtres génie antique, qui est doux dans la demi-obs- sera toujours étudié avec intérêt, et où, ainsi qu'on l'a curité; partout des déco- déjà dit, les artistes de la Renaissance devaient, quatorze rations d'une légèreté char- siècles plus tard, ranimer leur imagination. mante des colonnades En thèse générale, les paroi.S sont divisées en trois avec fantastiques, des fleurs, zones • un soubassement, le plus souvent noir, sur le- des rinceaux, des guir- landes qui se mêlent â de minces colonneltes d'or toutes' enrubannées, des (1) Les décors exécutés direc- tement sur les murs constituent ce (|u'oti nomme généralement la peinture à (resque (al fresco) i ce travail est exécuté sur une couche d'enduit plus ou moins lissée, mais encore humide, de Fig 332. façon â ce que les couleurs. dont celte couche e.st imprégnée, •sèchent même temps qu'elle et fassent corps avec la muraille. en cette manière de peindre « la plus magistrale et la Vasari appelle plus belle»; il aurait pu ajouter qu'elle présente des difficultés lech- niques considérables, ainsi qu'il est facile de se le figurer. Les décors modernes exécutés à tête reposée et dans l'atelier, â l'huile, et sur toile marouflée ensuite sur la muraille, ne sont pas des le dit quekiucfois, et malgré les tons neutres fresques, comme on adoptés par certains artistes pour avoir l'air d'imiter la fresque réelle. Les peintres qui ont commencé, au xvi* siècle, à peindre à l'huile sur donnant à leurs mur ou sur toile marouflée, ont utilisé ce procédé en ouvrages tout l'éclat qu'il peut fournir fig. 333 Fig. 334. ITALIE 10' bien équilibré dans les lignes, i'harmo- nie des tons est toujours sûre, le choix des sujets est en rapport avec l'esprit ou les goûts du propriétaire. Fi- gures isolées ou groupées, scènes de mythologie dra- matiques ou gra- cieuses^ paysages réeJs ou de fanlai- sie, en conservant l'uniformité des plans, la sobriété des raccourcis et la simplification de formes, ont Fig. toujours une variété infinie La 335. peinture de la figure 335, au musée de Naples, a été trouvée à Portici quel sont représentés des feuillages touffus et comme en 1747 et représente Silène et Bacchus en/aní (haut des plantes qui bordent une plate-bande ; au-dessus, des 0^80, largeur 0'"65); ce n'est qu'un fragment. panneaux séparés par des colonnades fantaisistes, au La maison de Castor et Pollux, ou du Questeur, dé- milieu desquels est un tableau; en haut, une frise sur couverte en 1829-1830, est une des plus belles de Pompéi, fond clair couronnée par une corniche peinte. Dans ces la noble figure de Déméter (fig. 336) en provient tableaux, quelque négligée que soit parfois l'exé- cution, les qualités fondamentales de la composi- tion s'y montrent toujours Tout est décoratif et Fig. 336. Fig. 338, 108 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF Fig. 339. ' C'est à Stable qu'on a trouvé la gracieuse femme à Cet arrangement est d'une puissance difficile à atteindre sa toilette de la figure 337 Plus ordinaires sont les deux seuils de . portes 340 et 341 11 y aurait une page entière d'histoire naturelle à écrire de Pompéi. L'un souhaite la bienvenue au visiteur, sur la peinture de Pompéi représentée dans la figure 338 tandis que l'autre a la prétention de remplacer le con- , pour montrer avec quelle exaclilude les artistes ont rendu cierge; le premier affecte la forme de cet encadrement des poissons et des molluscjues dans la profondeur de fort usité dans l'antiquité que l'on nomme album; il est l'eau : girelle, torpille, sparalion, sphyrène, scorpène, entouré lui-même d'un ornement composé de petits daurade, pica rel; scare et bar; au centre, un poulpe. La triangles (fz-fg-onum); le second rappelle ce passage de bordure est formée de tiges partant des angles et allon- Pétrone : canis ingens, catena vinctus, superque quadrata géant feuilles et fleurs d'un goût merveilleux. 11 faut pourtant, dans cet éblouissement que nous cause ce qu'étaient les villes romaines, son- ger à d'autres détails. Si on est moins fixé sur la décoration des plafonds, lesquels n'ont pu résister autant aux cataclysmes qui ont enfoui ou ren- versé les constructions romaines, du moins on a Fig. 340. encore chaque jour le bonheur d'exhumer leurs admirables pavements sous les décombres accu- mulés. Un des procédés les plus employés a été la mosaïque, qui se prête à merveille à la décora- tion et dont on a déjà présenté un type en Grèce (fig. 153.) Les musées sont remplis de ce genre de pavement dont la nomenclature et la description mériteraient un gros livre. C'est à Pompéi que Ton trouve les types les plus variés et les plus ingénieux. Celle de la figure 339 fut trouvée en présence de Zahn (qui Ta donnée dans son ou- vrage), le 15 octobre 1830; elle est en marbre et non en pâtes de verre. Deux magnifiques masques tragiques, renversés en arrière, sont mêlés à une grosse guirlande de fruits et de feuillages, que 'les couronnes relient à trois places différentes Fig. Huera scriptum: cave, cave cànem... Enfin, la figure 342 montre un encadrement en méandres avec épaisseurs très usité dans ce genre de travail. Mais l'ouvrage le plus considérable, parmi ces oeuvres de haut goût, est la célèbre mosaïque de la bataille d'Issos ou d'Arbelles, gagnée par Alexandre sur Dareios; elle fut trouvée le 26 octobre 1831 à Pompéi, en présence de Gœthe, sur le pavé d'une exèdre d'une maison nommée d'abord maison de Gœthe, puis du Faune (fig. 343 et 344, environ 4'"30sur 2'"15, au musée de Naples). Alexandre à cheval vient de percer de sa lance un guerrier de l'armée ennemie; celui-ci, une main cramponnée à l'arme de son adver- saire, tombe de son cheval, déjà atteint d'une blessure; l'armée asiatique'voit sa défaite et tourne bride. On est ici en face d'une des rares compositions historiques, peut-être la seule, que nous ayons retrouvée de l'anti- quUé; ce doit être la reproduction d'un ouvrage fameux de ce temps; on y trouve la perspective, les raccourcis, les modelés de la peinture ; c'est enfin une mine inépui- sable pour l'histoire du costume. Quelques-uns pensent que ce pourrait être la copie de l'œuvre d'un artiste très distingué, Heléna , sœur de Timon, contemporaine d'Alexandre. Un exemple est fourni, dans la figure 344 (grandeur de l'exécution), des procédés habiles de l'exé- cution de cette mosaïque. Cet art n'a pas été employé seulement dans des pa- vements; on possède des exemples de parois décorées par le même moyen qui reprendra son importance dans les édifices appartehant à l'influence byzantine. Les terres cuites Jouent un rôle considérable dans rornemcntation des édifices; des types appartenant no ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF d'une manière pluspróciseáTin- fluence grecque ont été déjà four- nis(fig.268 à271) . Les ligures 345 et 346 représentent une antéfixe et la figure 347 un revêtement de chéneau; l'un et l'autre se trouvent dans les collec- tlons du Louvre. Plus on avance dans l'examen des œuvres de l'antiquité, et plus on acquiert cette conviction que c'est à son génie quel'onemprunte toujours. C'est en vain que l'on pré- tendrait mépriser la tradition; il ,y a un bagage de types décoratifs qu'elle a trouvés Fig. 345. Fig. 346. Fig. »i7. ITALIE in el sur lesquels on vivra, aussi longtemps (|uc l'on n'en aura depuis le xvi° siéclc,Vfaisant ainsi du neuf avec du vieux pas composé d'autres pour les mieux reniplaccr : candé- Une des mines inépuisables de types réside dans les objets en marbre, qui -servaient de motifs intérieurs el extérieurs de décoration, et qui animaient ainsi l'archilec- ture; on va en étudier une série dont la plus grande Fig. 349. partie est au Louvre. Figure 348 ; grand candélabre, superposition de motifs divers. Le passage de la forme triangulaire à la forme ronde est assez bien ménagé; excès de richesse. Figures 349 à 351 : socle de candélabre d'une excellente composition; des génies portent les Fig. 350 Fig. 351. attributs de Mars; les chimères des angles finissent en rinceau qui se raccordent sous une -palmetle; têtes de béliers aux angles. Fig. 3'iS. Figures 352 et 353 : autres candélabres, du musée de labres, vastiiies, Ircpieds, autels, grilTons, lèles de béliers, .Naples ceux-ci; dans l'un on voit un bucrane et, dans guirlandes, masques, rinceaux, feuillages, allributs, pieds- l'autre, un agencement de corbeille de feuillages sur- de-biche, griffes de lion, on les tourne et on les retourne monté d'un fût, d'un galbe que l'on nomme en balustj-e. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF / Fig. .3.52 Fig 353 Fig. 350. Fig. 357. n'a pas encore trouvé d'autre emblème pour la musique, Figures 354 à 357 : bouclier (1), quoiqu'on ne fasse plus de musique avec cet instru- enseignes (2), faisceau de licteur (3), ment; mats on en a souvenl abusé en lut donnant des cuirasse, ces allribuls sont encore formes invraisemblables en usage lorsqu'on veut caractériser la guerre ou la justice. Figures 358 et 359 : lyres (/i) ; on (I) Ce houclier csl piiremenl dòcoralir senium, s'il csl oblonj» cl recourbó dans I< clipeus panna, s'il e.s rond, aiicile, s'il esl ovole-avec deux éclian crures demi-circidaircs ; pella.- s'il esl ei ' —' largeur cl demi-circulaire comme un crois Fig. :ij4 sant. la courbe se retournant en voluti au-dessus (2) Signiim, s'il n y a pas d'aigle, aini/j, s'il y a un aigle; vexillum l'étolTe attachée à l'en.seigne ou celle particulière à la cavalerie, ce: types proMennent de la colonne l'rajane (3) Fasces, paquet rcnrerniant des baguettes pour l'ustiger les mal fadeurs et une hache pour les exécuter; bas-relief du palais Matte il Rome /-'i) Lyra, (|uand il n'y a pas de table d'harmonici cithara, quanc y en a une. On les confond le plus souvenl Fig. 3.'jS. Fig 35'.). ITALIE 113 ^¡g. 361. Voilà un objet dont on se demande la destination larves; ce sont sans doute des imitations des pleureuses, réelle (fig. 3(30) ; est-ce bien la vasque d'une fontaine? qui figuraient dans les funérailles. « Dieu, table ou cuvette? » Effectivement, c'est un Ce genre d'emblème a fait fureur, à la fin du siècle trépied; ce n'en est pas moins une composition heu- dernier et au commencement du xix', dans les monu- reuse et bien pondérée qui, probablement, avait sa place dans un ensemble que nous ignorons. Le marbre de la figure 361 est bien un trépied; on le dédie même à Apollon, à cause des instruments de musique qui s'y trouvent appendus et du serpent qui en occupe le centre; ce sont probablement des restaura- tions modernes, ainsi que le bas. Ces deux objets sont au Louvre. 11 n'entrait pas dans les habitudes des anciens de faire figurer des femmes dans les représentations théâ- traies; de plus, tous les acteurs portaient des masques (Persona, sfojwMv), qui caractérisaient les âges, les se.xes et les caractères; les Japonais, naguère, avaient la même habitude. Aussi les masques scéniques sont très nombreux, et les Romains eux-mêmes s'en sont f'ig 362 Fig. 363.. fréquemment servi comme motif de décoration. On a fourni déjà quelques types ( fig. 339 et 3/i8 ); en voici d'autres ( fig. 362 et 363). ments funéraires, avec accompagnement de saW/eri Au On les place encore beaucoup dans la décoration des fond, il ne signifie pas grand chose; mais il a l'avantage théâtres; rl s'en trouve, selon le type 362, dans quelques de constituer un motif facile à ajuster, et l'on va même, tombeaux et môme, en acrotére d'angle, que l'on nomme par abus, jusqu'à le placer sur l'écu d'un cartouche. ITALIE 115 Panthéon, aussi à Rome ; de Mercure, d'Auguste et de Jupiter, à Pompéi; de Vesta, à Tivoli; de Mérida en Espagne; de Nîmes (époque d'Adrien) et de . Vienne en France; de Paimyre et de Balbek ou Héliopolis (époque d'Antonin); d'Aphrodisias en Carie; d'Aizani en Phrygie;de Jupiter, à Athènes;de Pola;—les tombeaux, en outre de ceux étrusques, d'Adrien, de Caius Sexlns Fig 369 (époque d'Auguste), de Cecilia Metella, à Rome, de Pompéi; des rois de Mauritanie (par Juba II), à Koleah, Figure 364 marbre du musée du Louvre, où l'on voit à trente-huit kilomètres d'Alger; de Mylasa en Carie; de un autel Réellement, il se compose d'une base où la vallée de Josaphal; de Saint-Rémy d'Aix et de la voie figure une ronde de danseurs, d'un cadran solaire et d'un de Trion à Lyon, en France; de Tarragone en Espagne; zodiaque où sont représentés les douze dieux ; Zeus, d'Igel entre Trêves et Luxembourg; —les portes d'entrée Jupiter; Hera, Junon, Aphrodite, Vénus avec Cupidon; de Pompéi; d'Autun en France ; de Trêves; — les arcs de Hermès, Mercure, Hestia, Vesta; Poseidon, Neptune; triomphe de Titus (70), de Septime-Sévère (203), de Déméter, Cérès; Arthémis, Diane; Héphaistos, Vulcain; Athéna, Minerve, et Arès, Mars. C'est un beau morceau de sculpture. Figure 365: même musée, bel autel, avec guirlandes, têtes de bélier,sphinx ailés féminins, etc., etc. Figure 366 trône de Saturne, bas-relief du Louvre; figure 367 ; siège dédié à Déméter, même musée. Dans le premier, on retrouve la forme des montants de sièges grecs et étrusques ( fig. 160 et 311 ); dans le second, un ajustement de sphinx ailés féminins pour les côtés. Constantin (311), à Rome; d'Ancône (Trajan), de Vérone; Figure 368 • on donne ce vase comme tjqje de bu- de Mérida en Espagne; d'Orange, de Saint-Chamas, de crane. Saint-Remi, de Langres, de Saintes, de Besançon, de Figure 369 : aplustre, c'est-à-dire, représentation de Reims, en France, — les colonnes de Trajan et Antonine la poupe d'un navire ancien. Figure 370- hippocampe, (Marc-Auréle) à Rome; — les théâtres de Marcellus à animal fabuleux qui a le devant et le corps d'un Rome, de Pompéi, d'Herculanum, d'Arles, de Besançon, cheval, mais qui se termine en queue de poisson; les en France; de l'Asie Mineure et notamment d'Aspendos; artistes l'attachent quelquefois au char marin de Posei- les amphithéâtres du Colisée, à Rome, de Pompéi, de don; tiré de la maison des Bronzes à Pompéi. Vérone (Trajan), de Pola en Istrie, de Nîmes et d'Arles Les principaux monuments de la domination romaine en France; — les Thermes de Caracalla et de Dioctétien à à étudier sont" —les templesde Mars Vengeur, de Jupiter Rome, de Pompéi, de Julien à Paris — , les basiliques de Stator, d'Antonin et Faustinc, de Vesta à Rome; du Constantin à Rome, d'Herculanum et de Pompéi, — le Fig. 36S. 116 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF monument dit de Pílale à Vienne, en France; — des monuments en Algérie et en Tunisie; — les aqueducs de Rome, de Lyon, de Metz, de Nîmes en France"; de Ségovie, de Tarragone, de Merida en Espagne; d'Aspendos, de Constantinople (Valens, Constantin), de Carthage, etc., etc. On pense bien que celte liste n'est pas complète. Si l'on affirme, en l'état actuel des recherches sur l'art,, et avec quelque raison, qu'il n'y a pas réellement d'art romain et qu'on ne constate qu'une continuation de l'art grec dans l'empire, c'est surtout pour la statuaire. Mais, Fig. 372. fils de Nestor Athénien; il était contemporain de Sylla. On a déjà cité l'Hercule Farnèse et la Vénus de Médicis; l'Hercule serait de G lycon d'Athènes, et la poqr avoir apporté leur tempérament, les artistes, qui venaient de la Grèce et de l'Asie, ne se plièrent pas moins, comme pour l'architecture et pour la peinture, aux mœurs et aux institutions. On sait que les Romains se livrèrent, dans leuis conquêtes, à un pillage effréné des œuvres d'art, et qué c'est par cent-^ines qu'ils firent transporter à Rome les statues de marbre et de bronze; c'est la loi fatale des plus forts, sans cela certains musées modernes Vénus,de CLÉOMÈNES,fils seraient d'Apoilodoros, aussi bien d'Athènes, pauvres... Les statuaires de l'Orient sui- contemporain virent, allant d'Auguste (fig. 177 et 192). Ces deux du artistes côté du travail, et s'établirent à Rome. doivent plutôt se rattacher à la à cause Parmi Grèce, du calme eux, on cite .'koASus d'Éphèse, qui a signé la qui régne dans leur statue composition, qu'à l'Italie, où l'on connue sous le nom de Gladiateur combattant préférait des statues ( fig. 371 ); le reproduisant les mouvements vio- torse du Belvédère est signé d'ApouLONios, lents ou les souffrances physiciues. Fig. 373. ITALIE 11 Dans les types qu'il faut considérer comme inconles- lablement romains, se rangent les statues honorifiques, les portraits et les figures allégoriques ou décoratives. Figure 372 : Agrippine. Figure 373 ; satyre Atlante, au musée du Louvre, provenant de la villa Albani à Rome(1). Figure 374 -.Auguste revêtu de sa cuirasse d'apparat,dans l'attitude d'un général qui harangue ses soldats, au Vatican. Figure 375 : bas-reliefd'un piédestal d'une statue élevée à Tibère par les soins du Collège des prêtres d'Auguste à Pouzzoles, comme témoignage de recon- naissance de ciuatorze villes détruites par un tremble- ment de terre, qui furent reconstruites par ordre de cet empereur; la statue a disparu Fig 379. Figure 376 : Ménandre; cette belle statue offre un mo- déle précis d'une chaise pourvue d'un large dossier. figure 377 : \ enfant à l'oie, musée du Louvre. Figure 378 : bas-relief de la colonne Antonine représentant un génie Fig 374 ailé, le génie de l'Univers, selon Vignoli, ou celui de l'Éternité, d'après Visconti, qui emporte sur ses ailes Antonin et sa femme Faustina, divi- nisés tous deux, et auprès desquels sont placés les deux aigles qui s'envolèrent, dit-on, du biicher à leurs funérailles ; au-dessous du génie, Rome, dans son costume traditionnel, les re- garde partir, cl, sur son visage, se peignent à la fois le regret de les perdre et la joie des honneurs qu'ils reçoivent; sur son bouclier sont représentés la louve, Romulus et Rémus. En face d'elle, le génie du champ do Mars, où l'on dressait le bûcher, tenant l'obélisque à'Hélio- polis (Balbek). Que l'on cherche ou que l'on discute à (1) il parallraiL que ces satyres ont supporté l'archi- trave de la scène du théâtre de Dionysios, à Athènes (338-330 avant T-C.), et seraient, par conséquent, un Fig. 375. ouvrage grec. w- ITALIE liy présent, ce sera en vain ; ranliquilé a épuisé les exemples de tous les arrangements et de Louies les expressions plastiques. Mallieureusemcnl, comme loule œuvre humaine, l'art ne peut échapper à la loi fatale de Kig. :j8ü. l'évolution, il porte en lui-même les germes de ce ([ui l'amoindrira, jusqu'à ce que, plus tard, il renaisse dans d'autres milieux! On donne quelques types de médailles et camées, corqme complément de la statuaire, et surtout au point de vue décoratif. Figure 379 ; probablement Juba II, ou'Auguste maria à Cléo'pàtre Séléné, fille d'Antoine et iopâtre, historien, naturalisle et philosophe, mort 23 de J.-C. Figure 380 : as, monnaie représentant Janus. Figure 381 '.César. Figures 382 et 383 : Constantin. Figures 384 et 'S8Ò Alexandre le Grand; médaillon or trouvé à Tarse, de l'époque de Caracalla. Figure 386 : 120 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Ptolémée 1^', Soter, Macédonien, et sa femme Eurydice; signés du môme artiste, en Crimée et en Toscane. Tous camée de la coileclion impériale de Russie. Figure 387 : les genres sont représentés dans les cimetières des Apothéose de Germanicus, type d'aigle romain. Figure388 • Étrusques, qui avaient une si vive les camée à prédilection la pour Bibliothèque nationale- dont l'époque est vases, qu'on les y trouva par milliers. discutée. Toutefois, il en est La signature de Glycon est fausse. Les archéo- qui paraissent bien appartenir à l'Italie; en voici logues ne sont pas d'accord sur le quel- sujet • ce peut être ques types. Figure 300 ; vase d'une forme particulière à'mG.argile qui, noire à la surface, va en s'éclaircissanl à mesure que l'on se rapproche du centre de la pâte; influence- orientale dans le décor qui est en relief. Figure 391 = autre vase d'une forme différente et de môme nature. Figure 392 ; vase de la collection Caslellani; môme nature; décoration d'un caractère très original; celle de la panse, obtenue par la gravure à l'aide d'un système de deux recourbées enroulées et conjuguées en sens opposé, offre un type franchement assyrien ou persan ancien. Passons à présent aux vases appartenant à l'Italie, et FIg. 388. d'un goût incontestablement inférieur à celui des types étudiés au livre précédent, quoiqu'ils aient été exécutés '.mphltrite, Galatée ou toute autre divinité marine par des artistes grecs, mais à une époque plus Figure 389 : égide dans la face inférieure rap- d'une coupe en prochée. onyx, du musée de Naples, dite tasse Farhèse. Elle repré- Figure 393 : vase funéraire d'une forme tourmentée; sente une belle tête de Gorgone. dessin rouge sur fond noir; on y remarque une stèle à Il est bien entendu que les vases peints dits étrusques laquelle est appendue une bandelette, et deux femmes ont été fabriqués en Grèce, où étaient les ateliers prin- tenant, l'une, un miroir, et l'autre une branche de feuil- cipaux, SI bien qu'on a retrouvé de leurs produits. lage. Figure 394 • vase funéraire d'une grande richess'- ' Fig. 38a ITALIE 121 de décoralion; au centre est un édiciile avec un jeune homme assis sur sa chiamyde et tenant un vase cannelé Quatre personnages, deux hommes et deux femmes, sont piaeés autour de Pédicule, superposés les uns aux autres Kig. 390, sans C|ue rien ne paraisse les supporter 11 semblerait f|u'on s'est servi de ponds (1), qu'on a distribués sans grand souci des règles de la composition. Les palmettes de ces types sont démesurément touffues en divisions, ce qui devient un excès a éviter (fig. 395); elles sont Fig 393 Fig. 391 toutefois arrangées avec adresse- et se placent surtout autour des anses (fig 39G), lesquelles sont souvent elles- mêmes ornées de petits masques, comme dans les figures 280 et 39·1 ; le sujet est supporté par des méandres comme {I foucii.ilessin sur dont ) papier fort d'une fi'^furc ou d'un ornemenl ccl.n de le un .1 |)erce tous les ti-nilsUe petits trous- ù t'aiguilte; permet décalquer a rnidc d'une poussière roujje ou l·Ianche (jue i on presse •tvec un lumponsur t.n surllice du papier, un poncis peut ainsi ser\ii pour )a reproduction a l'inlini d'un môme dessin 122 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF dans les vases grecs. G'esl dans cos types que l'on rc- rouge généralement vérnissée, et décorées d'ornements marque presque toujours un motif de décoration, moins en relief dans lescjucls on voit le réstillat de surmoulages employé! antérieurement, lequel consiste en une sorte exécutés sur des pièces d'orfèvrerie. de branche de laurier stylisée (fig. 397). La figure 398, du musée de Naples, représenle uñe tasse de ce genre, dont la décoration est formée de trois zones ; la zone supérieure est composée d'orw. et, dans la zone inférieure, on voit des animaux courant aux travers des broussailles; sur la zone du milieu on lit 11 est un genre de poterie qui appartient franchement l'inscription : bibe amice de meo ; chaque lettre est à la période romaine et été séparée de la suivante qui une a exporté de tous les par feuille; au centre, un côtés, la poterie dite d^Are^i^o buste de femme sous et deux (Arretium); une entre cadii- on en a presque guirlande toujours remarqué dé nombreux cees. On la invite types partout où ont pense que personne qui (celle peut-être dont le portrait est modelé sur la tasse) fait un appel gracieux de prendre part à la somptuosité de son repas, qui est symbolisée par les deux caducées (1). Tig. 397. Ce qu'il y a de plus remarquable dans la verrerie ro- maine, ce sont les verres à diverses couches, à plusieurs teintes, lesFquiegls.pré3s9entent l'aspect d'un camée, et très rares du reste. 5. Le vase de Portland (fig. 399) est le plus bel échan- tillon que l'on connaisse de ce genre et une admirable {{)Ltcaducé€ (caduceiis,xTj;5·Jxst'5v) est l'aUribut cl'//omains ont employé probablement le verre à la 124 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÈCORATIf clôture des fenêtres, toutefois il n'est pas resté de types, du reste, les fenêtres jouaient un rôle des plus modestes dans les mœurs de l'antiquité. L'émail de verre a souvent remplacé le marbre dans la confection des ouvrages de mosaïque dès les pre- miers siècles Un procédé d'exécution des objets, d'un usage très étendu à toutes les époques, est le bronze, dont on a présenté un type en Assyrie (Pig. 89) , et qui prend une place considérable à l'époque gréco-romaine; on a poussé alors cet art à un tel degré, que nous sommes encore réduits à l'imiter. L'on insistera sur quelques types dans chaque application En tête viennent les candélabres et les lampes (1) dont la destination impliquait l'usage du métal. .Si, au point de vue de l'intensité de la lumière, on a parcouru un chemin considérable, surtout depuis les découvertes de la science, il faut reconnaître que l'ustensile lui-meme, comme forme décorative, n'a fait aucun progrès Les anciens employaient des chandelles de cire. (1) Lampe (lucerna)., la lampe antique eloil generalemenl en terre cuite ou en hronze, avec une poignee d'pn «côté cl de l'autre un bec pour la meche; au centre un oriiice .servait à rinlroduclion de rhuile 1! y en avail de suspendues avec défi chaîner» et avec plusieurs meches. rig. «OG It A Lili qu'ils plaçaient comme nous clans un chandelier, dont on présente un type provenant de Pompéi (flg. 405) Il y avait aussi des pieds sur lesquels on plaçait une lampe ù huile, ils avaient généralement la forme d'une haute tige au sommet de laquelle était un plateau ou coupe (fig. 406 et 407). Quant aux lampes à main, il n'est pas de formes qui ne leur aient été données par les artistes de ces époques, et il n'en est aucune ([Ui ne soit réellement originale. Figure 408 : muséedu Louvre. Celte lampe n'avait pas be- soin de support. Figure 400 : lampe ayant la forme d'un pied hu- main Figure410:/iJ»!pe au musée de Naples, provenant de Pompéi; rinceaux gracieux sur le corps ; sur le bon- clion, un enfant jouanl nvecuneoie.Figurc411: lampe provenantd'l 1er- culanum, la chainette soutenant l'éméchoir est dans la main d'gn baladin (|ui se lient sur un seul pied (voir, Art ■ pour tous, n" 2598 le candélabre sur lequel elle était posée). 9 líNSElÜNt;.\lL;NT DE L A H T D ECO H A F ( E On n'oubliera pas que la lampe antique est, pour nous, l'emblème du travail, le candélabre se place aussi tiuelquel'ois dans le même sens Que nous sommes pauvres pour représenter, plastiquement. une idée' Le trépied élait un des objels que l'on orCrail aii.\ dieux et que l'on consacrait le plus souvent dans leurs temples, ou que l'on donnait comme marque d'honneur (voyez pages h,"! et 113) et comme récompense du cou- Fig. M2. rage; il servait aussi quelquefois pour les sacrifices (I) On en possède de remarquables; tels sont ceux; 1°du musée du Louvre (fig. 4f2, 413 et ^lU) avec griffes des Fig. -l·ia Fig. 414. pieds et têtes de chimères ou de lion d'un beau style; 2°de l'ancienne colfection Pourtalés achetée par la Prusse (fig. '^iôet 416 ). La figure 417 représente un siège honorifique trouvé à Pompéi, (|ui figure dans les collections du Louvre. Les objets les plus usuels reçoivent des formes décoratives méritant notre-dtlention, comme Vanse de la figure 418 , la balance dite romaine (2) de la figure iiia , (1) Les anciens employaient aussi la table a trois pieds {Mensa tripes), mais il.s la considéraient comme une des moins-distinguées dont on pût se servir. (2) Balance (libra). Celle du type présenté se nomme tnitina et le poids qui s'avance et se recule, cequipondium Fig. 4lb. ITALIE 127 perfection les que l'on peut alleindi'e dans les objets plus usuels. Chez des peuples constamment en guerre comme ceux de l'Italie, l'armure présente un certain intérêt; elle repose sur les mêmes principes que ceux de l'armure grecque : la cuirasse moule le corps et le casque emboîte le crâne; un bouclier protège le combattant. Flg. 418. Fig. 419. Fig. 4IR. Le bouclier (fig. 422) découvert dans le tombeau dit de du Guerrier, à Tarquinies, est étrusque et montre le soin au el enfin le brasier {/aculas) destiné chauffage à ces armes. l'appartement, de la figure 420 . On admire au musée que l'on' apportait et Figure 423; statue équestre àel·Aorcos Balbus, trouvée de "Lyon un pied en griffe d'un brasier analogue de l'armure d'un officier de seau (fig. 421), Ce sont des modèles de la à Herculanum'; disposition une anse supérieur romain. Revoir ici la louve du Capitole, représentée dans la figure 281 ; les chevaux placés sur la façade de. Saint- Marc de Venise, ayant décoré l'arc de triomphe de Néron, I Fig. 417 puis celui de Trajan, sont aussi en bronze. \28 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Figure 42-4 : cuirasse gauloise du musée Saint-Ger- Fig. \2\. main. Figure 425 ; casque (galea, zfávoí, rEo ..*:3ÍÁa.ov) peut-être étrusque, clans tous les cas remarquable de tous points par son agencement. Figure /i26 : casqué de soldat romain. P'igure 427 -. .casque de purarfe, d'une forme rappe- lant le bonnet- phrygien, que l'on fait remonter à l'époque d'Alexandre; ces trois casques sont au Louvre. Fig. lin. Fig. tó'i. ITALIE 129 Figure ''i28 . casque gaulois du musée de Saint- Germain en Lave. Figure 4'29 jambière {ocrea) de gla- diafeur, remarquable par son ornementation, on pense bien que celles des soldats étaient toutes simples. Fig. 42«. Fig. '.M Les miroirs anciens étaient en métal (1) et portatifs (voyez fig. 337);, leur poignée offrait une certaine richesse, et sur le reverá étaient gravés au trait de petites scènes Irè's curieuses (fig. 431 et 432). Dans le premier type on voit la gravure d'un revers; le second type, qui Vient de Mégareetappartient à la collection Gréau,est curieux par Figure 430 : magnifique boucle de ceinturon {fibula), celle-ci est en argent et vient d'Herculanum. Ces objets étaient souvent donnés comme récompenses aux soldats (1) Miroir (speciikim, îvo 7: t,oov , zitontpov). D'abord en métal blanc formé d'un alliage de cuivre et d'clarn,.puis d'argent. On conservait à la surlace son poli et son brillant au moyen . 130 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Fig. 431. le style des figures, dont la princl- la cista rnystica. D'autres servaient pale, qui sert de support, représente tout simplement à enfermer des précisément une femme tenant un objets â l'usage de la toilette. miroir et arrangeant sa coitTure. La composition des sujets gravés On a beaucoup glosé sur l'objet sur les cistes, comme pour ceux que Ton présente dans la figure 433 des miroirs, est quelquefois très et que l'on nomme c/i/e(ciîfa, xiW,), soignée, on les nomme graffiti. qui n'est en définitive qu'une boite Remarquer, dans le type que ou corbeille cylindrique en métal l'on présente (fig. 433), le sans-façon, avec couvercle. DâVis certaines on de l'ouvrier, qui a placé les anneaux, rangeait des ustensiles sacré.s et destinés à retenir les chaînes de objets appartenant au culledeCérès suspension, sans se soucier de l'en- et de Bacchus, pour les cacher aii.x droit où ils lorabaienl. yeu.xdu public dans les processions Les types de statuettes isolées et autres cérémonies; c'était .alors Fig. 433, en bronze sont excessivement ITALIE 131 est une chasse au lion, avec diverses péripéties; au cen- tre, un taureau assailli par deux lions. La figure 435 représente une coupe trouvée à Préhesle (Palestrina), pastiche évident de l'art égyptien, sur lequel il est inutile d'insister C'était une passion véritable que les anciens avaient pour les pièces d'orfèvrerie : les Grecs, sans doute,, en avaient donné i'exemple, témoin le trésor de My- cènes, trouvé par M. Schliemann, et olTert par lui à la Grèce, où se trouvait la coupe de la figure 436 , qui est en or Toutes les maisons riches possédèrent des pièces de tous genres; le festin de Trimalchion de Pétrone peut en donner l'idée. On est allé même jusqu'à penser que les personnages riches avaient chez eux un atelier. Les fonctionnaires et les militaires emportaient avec eux leur vaisselle pi'écieuse, et ce sont ces circonstances qui nous . ont peut-être valu des trouvailles magnifiques, comme les trésors d'Hildesheim, en Hanovre (1868), et de Bernay, dans l'Eure (1830). Les types 437, 438,-439 s'ont des tasses provenant d'Hildesheim et 434. présentant un emploi très heureux, Fig. comme décor, de la feuille de vigne, de celle de laurier nombreux (voyez, fig. 470 et 471 ) el remplisseni nos.mu- et de celle de lierre C'est un véritable chef-d'œuvre s^es; on est forcé de se restreindre sur ce point, tout que la coupe (fig. 440), aussi d'Hildesheim, qui, selon en constatant qu'ils présentent presque tous la plus quelques connaisseurs, daterait du dernier siècle de la grande entente de cet aspect décoratif, dont on ne se République ■ son fond est rempli par une figure de très préoccupe jamais assez. Tout objet doit jouer son rôle haut relief représentant Minerve assise, la main ap- dans l'habitation ; ce que nous rangeons dans des vitrines avait, sa place déterminée, religieuse ou emblématique, par conséquent décorative, dans l'intérieur antique. Il ne faut jamais l'oublier, c'est une grande leçon. De l'examen des différents types que l'on vient de pré- senler, il résulte que les anciens étaient excessivement habiles da'ns l'art de travailler le métal en creux et en relief par la fonte, par le repoussé, par l'estampage, par la ciselure et par la gravure; il aurait même été plus convenable d'en parler au livre précédent, qui traite particulièrement de la Grèce Cependant, il est si difficile de distinguer, dans les époques plus rapprochées, entre les objets fabriqués en Grèce et ceux d'artistes grecs établis en Italie, que l'on a cru simplifier en partageant et en plaçant les vases à la Grèce et les métaux à l'Italie. Gomme spécimens des objets que portaient partout les vaisseaux des Phéniciens, ces grands exportateurs pour tous les pays, et où se combinent des éléments em- pruntés à la fois à l'Egypte et à l'Assyrie, on donne un plat d'argent trouvé dgns un tombeau, à Cceré (Étruric), la bande extérieure (fig. 434) représente un défilé de chars, de cavaliers et de fantassins; celle intermédiaire FiR. 435 132 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF puyée sur le manchedela charrue. Le cratère 441 vient de Dans les bijoux les plus anciens, tels que ceux des Bernay et figure dans les collections de la Bibliothèque figures 442, 4.'i3. 444, provenant de Mycènes, les ar- nationale. tistes se sont servis de spirales conjuguées en sens inverse, ou en sens opposé, usitées déjà par les Égyp- Fig. 436. Fig. 440. tiens dans leur ornementation (fig. 19 et 21), et qu'on rencontre dans l'architecture grecque la plus reculée (fig. 140 et 234). Ce motif est, du reste, un de ceux que les peuples primitifs emploient des prémiers par une sorte d^intuition. Des découverles assez abondantes de bijoux ont été faites à Rhodes; le bijou 445, qui est au Louvre, en provient ; il pourrait être de fabrication Fig. 439. phénicienne. wmm '' h - 134 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF On ne saurait multiplier outre mesure les types de nationale. Figures 460 et 461 ; épingles ou fibules. ta fécondité des anciens dans ce genre de fabrication, Figures 463 et 464 ; colliers au Louvre. Figure 465 : tant, la variété des motifs y est Infime; ils se font un éracé/rf provenant de Pompéi. Figures 468, 467 (voir jeu d'y employer page 133) et 468 : bijoux gaulois. avec une grande adresse, surtout dans les granula- l lions qui côurent t en cordonnet »s dans un grand nombre de bijoux (fig. 446), et dans Fig. /,C2. \&% filigranes (fig. 459 et 462 , celte dernière figure est au double de l'exécution). Le fill- grane (1) s'est maintenu Jusqu'à nos jours dans les pays Fig. 463. d'Orient et en Italie. Les figures 447 à 459 sont des types, de bondes d'oreilles en or, la plupart provenant d'un don dt> duc de. Luynes et déposés à la Bibliothèque ;)) Tiligrane; fils de métal unis ou granulés, èourbés on-lordus en volutes ou en spO'ale et soudés à jour sur un fond. iTALIli: 13E m. — CARACTERISTIQUES Un peuple de guerriers, occupé à conquérir le monde, désordres qui sont la conséquencè de cet état politique, ne possède pas d'art en propre et ne peut qu'en déve- la majesté du nom romain diminue jusqu'à ce qu'un ' lopper un; lorsque, plus lard, il renonce à sa liberté, et intérêt dynastique fasse partager l'empire et trans- que le régime impérial s'établit à l'aide des soldais, les porter le siégé d'une partie importante en Orient. Donc, Césars songent plutôt à les flatter, pour mieux exercer l'art est entré dans l'empire romain et est resté entre les leur pouvoir absolu, qu'à s'occuper de beaux-arts. Mais mains des Grecs qui, après avoir rempli le monde de les soldats deviennent maîtres à leur tour, et, avec les leurs monuments, retourneront en Asie au moment où Fig, l'Europe deviendra la proie des envahisseurs barbares. l'Orient, avec sa grandeur et avec sa magnificence; corn- Leurs architectes n'ont ni corrompu ni abâtardi les types ment se le figurer avec une autre allure lorsqu'il s'agis- grecs, ceux de leurs ancêtres; il n'y a pas à déplorer les sait, comme à Palmyre, de boi.'der d'un portique majes- soi-disant oblitérations que l'on fit subir au dorique et à tueux une rue de 1,200 mètres de longueur ( fig. /iCt))? l'ionique. Au contraire, les ordonnances du Parlhénon et Qu'on se représente l'effet de ces l.BQO colonnes corin- de l'Erechthéion ne pouvant plus correspondre aux hia- thiennes, de 18 mètres de hauteur, avec un buste ap- gnificences impériales, ces artistes habiles créèrent ce pendu à chaque fût, et aboutissant à deux arcs de triom- corinthien romain qui est la caractéristique la plus gran- phc! Palmyre, construite sous Adrien (117-138), a été diose que l'on puisse imaginer pour une époque et dont détruite par Aurélien, en 273, et ne s'est jamais relevée. on retrouve encore les gigantesques colonnades, perdues Dans un. autre ordre d'idées, saurait-on combiner même dans les déserts de l'Asie et de l'Afrique où furent d'autres structures que celles du théâtre de Marcellus, tant de riches cités 1 du Cotisée ou des Thermes de (jaracalla, à Rome 'Cet arta été ce qu'il devait être, dans l'Occident et dans ( fig. 324 à 331 )? 136 ENSlilGNEMËNl DE L'ART DÉCORATIF Est-ce que les formes helléniques, congues pour des puis, tout û coup, la découverte d'Herculanum et de étfifices de petites dimensions, pouvaieni s'adapter telles, Pompéi leur donnera un second renouvellement. Il se quelles à ces grgante'sques monuments? Non; les con- sera produit, entre la première et la seconde évolution, ceplions grecques, dont on a pu étudier la grâce et la celles que l'on étudiera dans les deux Livres qui vont Dureté, et qui ont donné sans doute l'exemple le plus vivi- suivre, sous l'influence du christianisme, des innovations fiant pour i'arl de la simplicité dans une recherche ex- et des formes nouvelles consliluanl un art différent d'ex- quise, répondaient à des besoins, à des mœurs et ;i des pression; toutefois, il faut savoir fe constater, les type? goûts particuliers. On ne saurait donc présenter, sans que l'on a vus dans les Livres 111 et IV n'en font injustice, à ceux qui cherchent à bien étudier l'esprit des réellement qu'un et ne sont pas oubliés, quand même grandes conceptions décoratives, ce principe esthétique malgré les nuances que l'on va signaler. faux, (|ue les monuments romains sont extravagants et renlerment des combinaisons disparates par rapport à celles de l'époqtie grecque Ces deux périodes d'art ne doivent être ni opposées, ni comparées; autrement ce serait faire de l'archéologie abstraite, par conséquent inutil.ê Le dnrique romain ( fig. .327 ) diffère du grec, surtout dans le chapiteau, son abaque reçoit une moulure, et le fût, sans cannelures, est terminé par un astragale; il com- porle ou non une base. Uionique (fîg. 326) est une sim- plificaliondu grec; la courbegracieusé que l'on a signalée dans le chapiteau disparait; il n'y a pas d'astragale. La base est simple, les cannelures, dépendent des cii'cons- tances; il n'y en a pas au théâtre de Marcellus, les colonnes étant en assises; on conçoit (|ue la plupart des fûts des édifices considérables se trouvant en marbre de couleur, il ne pouvait être question de les canneler. Chaque type constate une adaptation savamment in- gènieuse du génie grec â l'ornementation des édifices et aux ol)|ets de la civilisation romaine. Il y a plus : on a pu reprocher, dans.unc certaine limite, aux ornements grecs d'être comme appliqués sur la forme, et ne lui fournissant que plus ou moins de richesse; une nouvelle évolution s'accomplit,el ladécoration prendcorpsavcc la structure; Le dorique et Vionique grecs se sont transformés, mais on peut le constater ilans les types 348 à 308; les diffé- ils ont bien vite été absorbés par le corinthien Les rents détails sont comme construits, non plus avec des exigences de siructurc ont fait employer la voûte et l'ar- blocs décorés sur leur surface, mais avec des membres cade (fig. 321 à 324, 328 et 331), lesciuelles feront leur che- composés de baiustres, de griffes, de masques, de cou- min au point d'annihiler plus tard l'ordonnance de pes, de piédestaux, de chimères, de sphinx, de têtes colonne surmontée d'un entablement. Les rais de cœur el d'animaux, de guirlandes, qui se combinent les uns avec Vove deviennent moins élancés que dans le grec (fig. 291 Jes autres et que viennent enrichir des frises, des appli(|ues et 292); le rinceau prend une autre allure (fig. 295); la el des bas-reliefs .C'est dans celte période que sont créés feuille d'acanthe, dont on a vu déjà des emplois multiples la plupart des emblèmes caractéristi(|ues, dont on se sert (fig. 280 â 289, 295), fournil le thème le plus commode encore, faute d'avoir pu trouver mieux; et l'on verra plus pour ajuster tous les objets (fig. 3?)8, 352, 418, etc.); la loin la même Italie, au xv'^siècle, employer, mêmejusqu'à palmette s'alourdit un peu el ses divisions se terminent l'abus, des éléments identiques, en rriême temps qu'elle plus volontiers en pointe recourbée. recherchait et assemblait avec opiniâtreté les manuscrits Que dire d'un genre d'ordonnance que l'on a nommé des anciens, leurs médailles el leurs statues englouties le toscan? Malgré les recherches des archéologues, dans la marche des barbares! On épuisera plus tard ces malgré Vilruve et malgré Vignole, son type exact nous cléments, on les transformera Jusqu'à les défigurer. échappé dans l'antiquilé, et il faut, pour le rencontrer. Kig ^tlO. ITALIE 137 aller jusqu'à l'époque moderne, comme, par exemple, pourquoi on a cru reporter l'étude analytique comparée dans le rez-de-chaussée du palais du Luxembourg, à du rinceau romain avec ceux du renouvellement au Pans! Du reste, supprimez les Iriglyphes du dorique Livre consacré à cette période. Il était excessivement romain, et vous obtiendrez à très peu près ce toscan. intéressant de rechercher alors les points de départ de On croit mutile de s'étendre beaucoup sur les ca- cette ornementation si touffue et si savante. 11 est facile ractérisliques de la statuaire de la période romaine de critiquer certaines surcharges d'ornements qui carac- Elle se partage en trois types 1° les ouvrages ap- lérisent quelques monuments de la basse époque de la portés de Grèce, ou ce qu'on nomme des répliques, domination romaine, laquelle recouvre toutes les sur- 2° les ouvrages exécutés par des artistes grecs en Italie faces sans- laisser de repos : ce n'est pas cependant un et conservant le caractère grec, même souvent archaïque motif sérieux pour négliger la valeur intrinsèque de cer- (lesdeux figures 470et'17l rentrent dans ces genres; la pre- tains arrangements. miéreest une .4 ríèmij provenant d'l lerculanum, la seconde QuanI à la peinture, il faut rester sur celle appliquée est VAthénée du musée de Turin); 3° les ouvrages abso- sur les parois des monuments et des maisons, dont on a lument romains ( fig. 372, 37·'i à 378 ). On ne saurait refuser déjà fait ressortir (pages 106 et 107) le caractère. Pétrone une certaine originalité à ces dernières œuvres; scu- lement les artistes, peu préoccupés d'idéal, ont plutôt cherché ô rendre la réalité avec vérité et avec force; c'est en cela que consiste la caractéristique des nombreux bustes et des statues historiques qui peuplent les musées. Certaines sont des chefs-d'œuvre (fig.374); les médiocres conservent de l'allure et une certaine physionomie, puis elles tombent dans l'imbécillité Toutes ces figures ex- priment généralement les symptômes d'une constitu- tion physique déprimée par la mollesse qui est bien évidente par l'expression du nez et de la bouche Les conditions politiques et la tournure de l'esprit pu- blic onl porté aussi les Romains à faire une gránele part à la représentation des faits historiques contemporains; c'est sur les arcs de triomphe et sur leurs colonnes monumentales (fig. 378) qu'ils ont fait retracer par leurs sculpteurs leurs épopées guerrières, leurs sièges, leurs combats, leurs triomphes et les types des nations vain- eues, les<|uels y sont plus scrupuleusement reproduits qu'arlistement conçus. Sarcophages, mausolées de toutes formes, fontaines, candélabres, autels, sont couverts de bas-reliefs ; nul peuple n'a plus taillé de marbre Du reste, ainsi qu'on le développera en détail au\ ca- semble expliquer qu'il a vu dés lableaux (tabula:) do la ractéristi(|ues du Livre IX, il est facile de constater qu'au main de Zeuxis, qui résistaient à l'injure du temps, des renouvellement de l'art en Italie, aux xv' et xvi' siècles, ébauches de Protogène qui le disputaient de vérité à les artistes de ce pays puisèrent à pleines mains (comme la nature elle-même, et qu'il se prosterna devant, des on l'a déjà dit pages IP'i, loO et 13tí) non-seulement pour grisailles d'Apelle, genre de peinture, dit-il, que les leurs groltesque.i, mais encore pour la plupart de leurii. Grecs nommaient monochromes; il ne parle pas de t.-.- thèmes ornementau.x, dans les marbres antiques. C'est bleaux contemporains. Pline l'Ancien non [iltis Pig. 471 10 138 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF IV. — COMPOSITION Quoique les types de celte période aient, comme il a (fig. 472 à 475) . S'il s'agit d'objets de matières différentes, été dit, servi de point de départ au renouvellement de les ornements présênlent une contexture parfaitement l'art en Italie au xv' siècle et, plus lard, en Europe à la en rapport avec elle à un tel point, qu'il n'est même, pas fin du xviii= siècle, on conseille de ne pas faire exécuter nécessaire de le savoir. C'est ainsi qu'on a été conduit â à des élèves des compositions basées sur le style ilalo- dire que les ornements des poteries d'Arezzo n'étaient grec, à part les bijoux. Ces débutants tomberaient très vite, précisément, dans les oblitérations qui se sont pro- duites après les périodes de renouvellement dont il est question, et produiráient, sans s'en douter, des compo- silions déprimées dans le genre de celles dites de Louis XVI, malgré tous les conseils du professeur. Du style grec, en général, du style étrusque ou romain pour la bijouterie, oui. rtg. 472. Fig. 473. Ce n'est pas une raison pour ne pas faire étudier, par des croquis et par des dessins, les des de types que l'on vient que surmoulages pièces d'orfèvrerie; c'est ainsi de Si le les candélabres en professeur veut bien donner la que marbre sont passer en revue. massifs, tandis se que de ceux donner des en bronze peine explications orales sont (que les élèves d'une sveltesse plutôt exagérée ■ noteront 47G â sur un carnet, en les (tig. 478). accompagnant de croquis des types présentés) il lui sera facile de développer les principes suivants : La composition générale est simple, bien ordonnée, comportant des divisions précises et ses détails suffi- sants pour fournir l'échelle. C'est à.ces ordonnances su- perposées que le Colisée de Rome, de même que les autres amphithéâtres, doivent l'impression grandiose, si- 474. non écrasante 475. qu'ils produisent; Fig. puis chacune d'elles Fig. inscrit sur la ceinture de l'édifice le nombrcid'étagcs de Les bijoux, dont on s'est plu à fournir les types les gradins. Le temple paraît grand par rapport aux portiques plus nombreux, ont continué les traditions des Égyptiens du péribole qui l'entoure. et sont restés, avec eux, les modèles sans cesse consul- Il y a toujours un motif-principal ou central, auque. lés pour ce genre. Les boucles d'oreilles se déduisent les accessoires sont subordonnés, soit par leur nature, toujouré du même principe, l'attache et le motif ; l'at- soit par leurs détails; les candélabres 348 et 352 peuvent tache sera une rosace ( fig. 445, 447 et 448), une corne fournir l'exemple de l'inobservation de ce principe, tandis (fig. 449 et 458) ou un cercle (fig. 4.57), auxquels seront que les bronzes 406, 408, 410 et 431, et la coupe 440 sont appendus une figurine ( fig. 450 et 458), une corbeille des modèles de l'excellent équilibre entre les parties prin- ( fig. 455), un animal (fig. 447 et 452) ou une pendeloque cipales, cl d'un motif dominant. (flg. 448 et 457). Dans les colliers, il y a toujours des op- L'ornementation ne coupe, jamais la ligne ou ne se positions de globules gros et petits, une ligne générale superpose pas â une autre ornementation, comme on le dessinant le cou"( fig. 463 et 464 ), ou des pendeloques d'un verra plus tard au xvii' siècle; elle est généralement dis- volume accentué (fig. 463). Aussi, c'est sur ces types et posée par zones et par étages bien définis; des parties sur les bronzes que l'on devra proposer cl faire exé- lisses sont opposées â des parties plus richement déco- cuter des compositions. rées pour les faire valoir. Les détails sont toujours par- L'ornementation des objets se caractérise en ce sens, faitement à l'éehelle les uns avec les autres dans un qu'elle n'est pas seulement un enrichissement d'une, forme même objet, et variés, s'il y a lieu, daiis une même masse que l'on peut enlever au besoin; elle fait corps avec la structure et en dérive; la décoration se construit comme vra les faire sortir de la foule, finissent par se- découra- de l'architecture, avec des membres dont la fonction est ger, par s'aigrir et par perdre les qualités qu'on leur avait toujours rationnelle. C'est, du reste, ce qui constitue une reconnues dans le cours de leurs études. des plus grandes difficultés de l'enseignement de l'art dé- C'est précisément dans l'.exécution immédiate d'œu- 139 coratif; l'élève ne doit pas seulement savoir dessiner un vres d'art industriel et décoratif qu'ils pourront d'abord seul genre de formes, il faut qu'il soit familier avec toutes trouver quelques ressources modestes qui les défraieront les expressions des arts plastiques ; figures, animaux, provisoirement, puis reconnaître leur'voie véritable dans plantes, ornements et architecture, pour les combiner, l'art d'après les sages conseils des maîtres qui les oc- pour créer la Structure même de l'objet imposée par sa destination, et la revêtir d'un aspect artistique et agréable. Remjplir une surface ou un panneau avec des ornemenls, ce n'est pas suffisant. C'est à cette difficulté que l'auteur s'est heurté dans sa carrière; dans une grande école, le professeur d'art décoratif n'est qu'un rouage de l'ensemble, et si les éléves qu'on lui envoie et qu'il doit former ne sont pas suffisamment préparés, il lui est impossible de donner, d'une manière réellement fructueuse, l'enseignement dont la responsabilité lui incombe. On croit devoir fournir ici quelques conseils sur une grave question à l'égard de laquelle les professeurs et les élèves se trouvent toujours dans un embarras extrême. En admettant que les élèves ont été formés, dans une certaine mesure, par les écoles à créer des composi- tions décoratives sérieuses, il vient nécessairement un instant fatal où la nécessité impérieuse de se faire une position les oblige à quitter l'école. 11 faut les avertir en toute sincérité de se garder d'un entraînement qui les conduirait à négliger la spécialité de leurs études antérieures pour ne plus se livrer qu-'à ce que l'on nomme l'art pur; l'avenir certain est par l'art industriel et décoratif. Pour cela, il est vrai, il faut du travail et surtout le courage dene pas craindre de s'humi- lier en des ouvrages qui paraissent d'un ordre secon- daire. Que le professeur ne manque donc pas de préparer de loin l'esprit des jeunes gens à cette solution fatale; cela lui sera facile s'il a le soin de faire observer que la plupart des artistes du .Moyen âge, quoique inconnus, ont produit des oeuvres de toutes sortes qui font encore notre admiration ; que ceux des xv"^ et xvi' siècles ont débuté' pour la plupart dans des ateliers d'orfèvres ; qu'ils ont peint, montés sur des échafaudages, des ornements à la iMg. 'iTU. l'ig. «7. Fig. 178. fresque, et qu'ils ont aidé leurs maîtres dans les travaux les plus humbles. Ce n'est pas à l'école que, l'on peut ac- quérir cette expérience pratique et cette maturité que cupent. L'art 06 n'est qu'un simple trait, mais" celle 507 donne une idée des valeurs de Ions : voilà où l'art religieux était arrivé au vi« siècle. Ces œuvres peignent bien l'état de-cette civilisation où, du reste, sous les débris de l'humanité dégénérée, subsistent le sophiste et l'épicurien, échafaudage minu- lieux de symboles, de distinctions théologiques, d'une richesse accumulée et d'un luxe exagéré II ne reste à Constantinople que Sainte-Sophie comme image de celte autre Rome impériale, non moins luxueuse, car cette DU IV' AU XI·' SIECLE 153 On négligera la statuaire de cette période, laquelle ne diptyque (!) de la Bibliothèque nationale, Anastase, nous a laissé que des types absolument insuffisants: il consul d'Orient en 517, tientdans sa main droite la mappa semble, au contraire, que l'ivoirerie, l'orfèvrerie et circencis, avec laquelle il donnait le signal des jeux, et, l'émaillerie montrent une véritable supériorité. dans la gauche, le ic/p/o, sceptre consulaire; il est assis Figure 508 : Ivoire, partie supérieure d'une feuille tie sur la chaise curule d'ivoire Figure 509 ; partie de coffret en ivoire dit de Sens, remarquable par son griffon ailé. Figure 510 bénitier octogone en isoire, de 0"'18 de Kig, r>ii hauteur, deuv zones en haut, deuv papes, des êvCques et autres ecclésiastiques placés entre des colonnes de (I) Diptyque, p.nnneaii penil ou .stulplp se pliani en deux partie.s Ú l'aide de charnières. Ce.s objels s'olïraient Irequcmnienl A Litre de souvenir ou de cadenu 154 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIT style antique ornées de rideaux ; dans le bas, des guer- riers au devant de portes ouvertes; les masques rece- vaient les anses mobiles cíe ce bénitier; le milieu est réuni par un cercle d'or. avec figures en buste reproduites en émail (1) : saint Côme, saint Damien, saint Démétrius et saint Georges; Constantin des Comme roi Romains-, complément des Porphyrogénèle, ctGéobitz, costumes de cette période ( fig. 506, 508, 510, 522 et 523) on donne le type de Chos- (J) Émail, hintiëre vitrifiée rendue ou moins et diver- roès P', roi de plus Perse, opaque contemporain et vainqueur de sement colorée par l'introduction de différentes" matières. Justinien; son frône est digne d'observation L'émail (fig. cloisonné 511). est celui qui est appliqué à la surface d'»in métal sur lequel on n Figure 512 rapporte des lamelles qui conslilueiU des : couronne royale de Hongrie, dite de creux où l'on défwse l'émail en poudre colorée pour être exposé Saint-Etienne, conservée au chéleau de Bude; bandeau ensuite à une température ;sufnsante pour le fondre; si le métal est frontal enrichi creuse au de huit même effet, on dit que le travail saphirs de est un et huit cmaii champlevé \ plaques d'or les émaux cloisonnés sont lès plus anciens. Après la cuisson, chaque case colorée apparaît sertie d'un mince filet brillant produit par l'épaisseur du cloisonnage; l'èmail pouvant être a sofonté arasé au nu des cloisons, s'enfoncer au fond ou saillir en relief. L'émail champlevé oflre. en outre, la ressource de fournir des intervalles métalliques au besoin plus considérables, que l'on peut orner avec de la gravure au burin Fig. 513. Fig. .515. ou IV= AU XI" SIÈCLE 155 le souverain croyant; le roi Tourcien (Hongrois), d'un gros volume; le Christ est assis, au centre de la Ceysa I"''(1074 ■¡· 1077). Au-dessus, image du Sauveur croix, dans un médaillon ovale dont les contours sont assis entre deuv palmiers sur plac[ue arrondie par le haut; également tracés par des filets d'émail et des pierres à l'opposite, Michel Ducas, empereur des Romains; le précieuses; les symboles des Evangélistes occupent les cercle frontal est donc de 1071-1078. l.manches de la croix; les douze apôtres sont placés, Eigiire 513 : couronne donnée par Agilulphe, roi des trois par trois, dans les angles du panneau, au-dessus et Lombards, à la cathédrale de Mon-{a, d'après une gra- au-dessous des branches de la croix. Les panneaux de vure de Frisi (va" siècle). droite et de gauche renferment chacun six bas-reliefs rectangulaires de 0'"20 par O^IO, dont les sujets sont Fig. S'ls. tirés de la vie et de la passion de Jésus-Christ; ils sont encadrés par des bordures composées de filets d'émail FiR. 5IÜ. et de pierres fines. Les deux côtés (la figure 516 en est Figure 51A . émaillerie de la deu.xième moitié du i.x" un) sont en argent et leur ornementation est traitée dans ou .x® siècle; ascension du Christ (indiquée par Tins- le même genre. Le'centre est cription) placée au centre du plat inférieur de la couver- enrichi dans une lace d'une lure d'un manuscrit de la bibliothèque de Sienne; grosse agate onyx, et dans 0'"067 jiar 0"'062. l'autre d'une topaze voluriti- Figure 515 . fragment de collier en or, travail by- neuse. Volvinius devait être —— —- , zantin. un élève des Grecs sortis de 1 Figures516et517. côté Constantinople et venus en de l'autel d'or ou Paliotto Italie pour échapper à la de la basilique de Saint- persécution des empereurs Ambroise à .Milan, exé- iconoclastes. cuté en 835, sous les Figure 518 parement ordres de l'archevêque d'autel en or (I) donné par Angilberl il. parVoLviMus l'empereur d'Allemagne (hauteur 1"'10, longueur Henri H (972-1024) à l'église 2'"20). La face principale, de Bêle, actuellement au Fifç. 517. toute (i or, est divisée en musée de Cluny. Les cinq '^'S· trois panneaux par des listels d'émail cloisonné ; le arcades, supportées par des colonelles annelees, forment panneau central est rempli par une croix pattée à quatre chacune une niche qui contient une figure de cinquante branches égales, qui est rendue par des filets d'émail centimètres environ de hauteur; le Christ au centre, cloisonné allernanl avec des pierres fines cabochons (1) (!) Parement d'autel ; devant- d'autel (antipendium) ou contretable; (I) Cabochon, pierre précieuse conservée dans sa forme primitive, de là est venu retable, puisqu'on transporta plus tard celle décora- pohe et non taillée lion au-dessus de Paule!, afin de mieux Pexposer à la vue 156 ENSEIGNE'MENT DE L'ART DÉCORATIF Michel,' Gabriel, Raphaël et saint Benoît; aux jiieds un écu et de deux couronnes concenlHques formées d'un du-Ghrist, Henri 11 et sa femme Conégonde daha des rameau bleu chargé de feuilles de lierre également espa- proportions minuscuies et prosternés. Les figures et çées alternativement bleu et jaune mordoré, ave.c ro- ornements sont exécutés en repoussé, puis rétouchés au settes et feuilles de fougère de cette couleur; l'émai! est d'un ton blanchâtrelégèrement rosé ; l'ensemble offre des reflets métalliques peu éclatants; ce n'est pas un travail arabe. Figure 521 . musée de Cluny, 'plat en verre coloré; au centre, un médaillon d'émail bleu, sur lequel se déta- chent en transparence des animaux qui se. poursuivent ; ce médaillon., est entouré d'une couronne à^entrelacs tracés par des lignes d'or et d'émail très fines formant huit médaillons en émail bleu avec animaux transjjarenis : la bordure dans le même système. burin ; leur relief est rempli à l'intérieur avec une matière dure qui est probablement de la résine; les lames d'or sont appliquées sur du bois de cèdre. Fig. 522. Il convient de distinguer deux genres dans les manus- crits : la décoration et les figures; celles-ci peuvent être considérées comme une réduction de la grande peinture. Les manuscrits de cette période sont nombreux. Comme type des figures, on présente une partie de vi- gnette d'un manuscrit du ix" siècle, de la Bibnoíhéque nationale ( fig. 522) , écrit et peint pour l'empereur Basile le Macédonien (867 f 886), lequel renferme le discours de saint Grégoire de Nazianze, et divers faits puisés dans l'Apcien et le Nouveau Testament. Il y a deux scènes dans ce même tableau ; à droite, l'empereur Valens, assis sur Fig. 521. son trône, signe le décret d'exil de saint Basile, qu'un officier du palais pousse au dehors ; au-dessous, on lit : Figure 519 : modèle d'une crosie(0"'50dehauleur).par Basile exilé. A gauche, la punition infligée par Dieu à S. Bernward ; conservé à Hildesheim (9f)2-i022). l'empereur Valens; son fils est étendu mort sur son lit : Figure 520 : plat à rebord de 0"'45 de diamèlre, des lefis de Valens mort ; l'empereur est éloigné du lit par collections du Louvre, décoré au centre d'un aigle dans un officier qui le soutient : Valens détourné. Entrelacer et entrelacer encore, tel a dû être le thème Ou XII" siècle, ([ui a fini par opérer une transformation favori des miniaturistes ainsi que des ornemanistes désirable, aussi ce t\pe embrasse une longue durée de orientaux ; là, ils sont réellement créateurs d'un genre, siècles très discutable sans doute, puisqu il tombe facilement Dans rS de la figure 523, comme dans l'O de la figure 52.'i, le B de la figure 525 et les N I C L I entrela- cés de la figure 526, c'est toujours le même procédé; le coloris rouge et or domine dans ces majuscules d'un manuscrit de la Bibliothèque Mazarme (Breviarium Cassinense, n° 759), lequel appartient au siècle. Si on avance au xiv«, en Russie, c'est encore le même système, car l'ornement russe tout entier repose sur cette donnée Le fleuron (fig. 527) appartient à un ma- dans le défaut de la complication inutile et artificielle,, nuscrit russe de la sacristie du couvent de Saint- mais qui se raccorde admirablement avec la tournure Serge (Trnït^a Sergié). Un évangéliaire saxon du Musée d'esprit de ce temps. Les imitateurs n'ont pas manqué; britanniciue offre des combinaisons analogues (fig. .528} ce n'est que te retour à l'observation de la flore, à la fin On pourrait multiplier les exemples à l'infini 158 ENSEIGNMÍMENT DE L'ART DÉCORATIF Probablement les besoins d'un luxe effréné dans les habillements fit abandonner bien vile les tissus unis, ou à peu près, qui étaient en usage dans l'antiquité, et adopter l'usage d'étoffes historiées. L'introduction de la culture de la soie dans l'empire grec, sous Justinien, augmenta la jirospérité de ses manufactures; les ornements et même les figures, imités peut-être d'abord d'étoffes de l'Asie, dont la vogue était fort grande, furent prodigués à un tel point, que les moralistes du temps critiquèrent vivement ce faste éclatant. Nous devons retenir seulement ceci, que des tissus offraient même des sujets entiers; la bordure du manteau de Théodora (fig. 506) représente l'adoration des mages; c'est ainsi qu'on avait pu dire que ces gens-là, frivoles et orgueilleux, portaient l'Évangile sur leurs vêtements, au lieu de le porter dans leur cœur Dans tous les cas, c'est une grossière faute contre l'esthétique, de même que lorsqu'on décore des tapis ou des sièges, que de les remplir avec des motifs sur lesquels on répugnerait de mârcher ou de s'asseoir. L'étoffe que l'on présente comme , type ( fig. 529 ) est un morceau de soie verte brochée Fig. 529. rose et or provenant de la cathédrale d'Aix-la-Chapelle; Pour terminer ce Livre, on va examiner trois objets, elle représente des griffons et des paons adossés et tous de même ordre, d'un intérêt considérable pour l'his- affrontés; le tablion, que l'on remarque sur la poitrine. toire du mobilier, sur les deux premiers desquels, cepcn- dant, il règne une sorte d'incertitude pour la détermina- tion des époques. Le premier (fig. 530) est le siège dit de saint Pierre à Rome, lequel a été lui-même enveloppé dans le vaste et fastueux monument élevé par Bernini (1) dans le fond de l'abside de la basilique vatieane de Saint-Pierre. Sans doute ce meuble ne peut avoir appartenu à cet apôtre, il est l'œuvre de l'un des papes qui lui ont succédé vers la fin du m' ou le commencement du iv® siècle; cet objet a, du reste, subi de nombreuses transformations. Le siège lui-même est en forme de cube massif de bois rc- couvert de petits bas-reliefs rectangulaires d'ivoire dont plusieurs sont empruntés à la mythologie greccpic; de chat|ue côté sont les anneaux qui servaient à passer les bâtons des Fig. 528. porteurs; le dossier appartient à une époque plus récente d'i/n caractère.lombard. " indique des signes sans signification précise. Reriiar- Qui n'a entendu parler du fauteuil de Dagoberi, fa- (|uer la forme de répanouissenient des feuilles se briqué par saint Éloi qui (fig. 531)? Ce vénérable objet, nu- relèvent à l'extrémité en faisant une sorte de crochet en trefois à Saint-Denis, déposé à présent à la Bibliothèque dedans\ers la tige; cet arrangement se retrouve dans la plupart dos ornements de ta période jus(|u'au (l) CloVANM- Lohenzo Bkhmni , pcinlrc, slatvsaire el arclilleclc xiv" siècle, et particulièrement dans les vitraux (1598-10)80). DU IV AU XU SIÈCLE 15? faire fabriquer des ornements pour décorer l'église Saint-Denis, qu'il avait fait éléver et qui a été recons- truite, dépuis, pour recevoir Le tombeau du saini et de ses deux compagnons de martyre. Rustique et Éleu- thére L'orfèvre Éloi, peut-être disciple d'artistes grecs, exécuta divers ouvrages dans ce but, une grande croix d or d'une extrême richesse, et il'aatres ornements. Le dossier ne figure pas dans le dessin que nous donnons du fauteuil; il est d'une époque plus moderne !• ig. 530, nationale, est en bronze doré, en l'orme de chaise enrule dont les quatre pieds simulent des consoles à tête et à griffes de lion Dagobert se signala par son zélé à Quiinl ;iu li'oisiènie objcl (fig. 532), c'est une chaire en pierre de la cathédrale cVAugsbourg, ([ui remonte au ix= siècle. Un grand nombre de calliédralcs ou d'églises abbatiales en possédaient de semblables, celle fixe de la cathédrale île Vienne en Erance est à peu prés intacte (xut'= siècle); il subsiste des traces notables de celle de Lyon, entr'autres les emmarchements (xii® siècle). Celle d'Augsbourg, dont nous empruntons le dessin à Viollet- le-Duc, quoique très mutilée, est curieuse à cause des deux lions qui supportent le siège. Ces chaises étaient placées ordinairement au fond de l'aljside, entourées le plus souvent de bancs pour les assistants de l'évêque t 'ig 531 ou de l'abbé. 160 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF m. — CARACTÉRISTIQUES Mjslracllon faite de la construction prpprementdite, et Cet idéal est si bien celui des constructeurs, qu'il les en considérantle seul idéal d'un temple vaste et majes- domine toujours, qu'ils soient Grecs, Arabes, Persans, lueux d'effet, il est certain que la forme ronde tentera Hindous ou Européens. S'il y a plusieurs dômes, celui.du toujours l'artiste. La conception centre domine les autres de sa pivote sur un centre qui est l'au- jnasse. On dira que le dôme est tel; la coupole surmontée d'un une vaine décoration ;■ c'est ou- dôme l'annoncera à l'extérieur blier que tout est décoratif ici- d'une manière solennelle. Cela bas; la femme et l'homme cher- n'était pas le programme de chent à embellir leurs formes; l'antiquité païenne, où la statue les arts ne sont pas seulement du dieu reslait à l'intérieur d'un des moyens d'expression, ils sont temple rectangulaire, tandis que aussi et surtout des moyens le peuple assistait dehors au d'embellissement. sacriQce.; aussi les temples ronds Il faut retenir que la coupole sont, ou petits, ou exception- et le dôme sont le's caractéris- neis, comme le Panthéon de tiques de l'influencé by^antine. Rome, salie de thermes accom- Une autre caractéristique à modée à cet usage. relever, c'est l'abandon, en archi- Dans le culte catholirpie, la tecture, de la plate-bande placée foule est dans le temple; aussi immédiatement sur la colonne; les basiliques ne furent qu'une l'arcade règne en maltresse et. adaptation, Sainte-Sophie de même, elle s'exhausse volontiers Constantinople est donc le pre- (fig. 498). Les corniches ont mier grand temple chrétien: peu d'imjxirtance; les paî'ois l'étape des dômes commence exté'rieures, ainsi queies claveaux Après Sainte-Sophie, Sainte-Ma- IV - COMPOSITION ' Tout dessinalcur expérimenté a vile découvert et les mouvements imparfaits ou en sens réflexe (1), trop percé à jour le diagramme (I) facile de l'arrangement fréquents dans les types originaux byeanlin"; cela tient à ce que l'habileté de l'artisan, ainsi Du reste, ces améliorations sur le genre byzantin ont que son habitude de certains procédés et de lois cons- été effectivement réalisées aux xi' el xii' siècles dans talées delà coloration, remplacèrent à celte époque le toutes les régions el pour un grand nombre d'oeuvres. génie inventif de la première heure Incorrect et d'une sénilité enfantine dans certaines par- On conseille vivement de faire étudier avec soin les ties, original dans d'autres, ce type est incontestablement arts d'origine orientale, il y a des circonstances où il simple et d'un effet qui impressionne à première vue. est très utile de les bien connaître pour pouvoir en L'auteur a pu constater dans le cours de son ensei- tirer parti. Sans doute, ils ne- s'applicjueront qua des gnemeni que l'on pourrait tirer un très grand parti de compositions peu compliquées, mais ils peuvent, dans l'ornementation byzantine et russe dans le papier peint■. certains cas, être excessivement utiles^ précisément à il a obtenu de seá élèves, dans ces genres, des compo- cause de leur simplicité, on pourrait presque dire de sillons e.xcessivement originales Seulement, il importe leur naïveté même. nécessairement de leur mettre sous les yeu.x des planches En structure, tout se résume à quelques piliers, qui en couleur de la Grammaire de l'Ornement de Racinct peuvent ne pas être des colonnes, 'supportant cinq et de {'Histoire de l'Ornement russe. coupoles avec dômes, celui du milieu domine; de pe- à consulter ; tites colonnes enrichissent les arcades Ouvrages qui enveloppent Architecture par Ch. Texier et R. Popple- les fenêtres, des assises de couleurs donnent bjr\antine, opposées vell-Pullan. 1 vol. in-folio. l'échelle à l'extérieur Si on utilise dans ce thème les Architecture civile et religieuse du i"" au vu" siecje, principes de l'art moderne en corrigeant les proportions, de Vogué 2 vol. gr. in-í". en rendant par au.x chapiteaux la contexture rationnelle', Architecture du v" au xvii" siècle et lis arts qui en de- en cherchant mieux la découpure des arcades surhaus- arrive à par J. Gailhabaud. volumes in-folio. sées, on une composition très sérieuse pendent, L'Art En de byzantin, par Ch. Bayet. peinture figures, on peut s'inspirer sans incon- L'Art de bâtir les Byzantins, par de Choisy. 18132. vénicnt de la bonne distribution des che\ personnages, de L'Art russe, \'iollet le-Duc. I vol in-8", planches. leur échelle relatixe au monument, de la par simplification Dictionnaire d'-Architecture du xi" au xvi" siècle, par (les lignes el de la coloration à la fois éclatante et sobre. Viollet-le-Duc 10 vol. in-8°. On observera que le Jeu est différent si le fond est bleu s'il est en et on constatera le dernier système Édifices de Rome moderne, par Lelarouilly 3 vol. in- ou or, que folio de et 1 vol de texte. facilite singulièrement le travail. On s'inspirera plus planches Histoire des arts industriels au Mqygn âge et à directement de la nature pour éviter de tracer des ma- de la Renaissance, J. Labafte 3 vol. in-4", nonnettes en.bois, les figures de par profil l'epoqjie avec yeux de face, Hisdoire de Vornement russe du x" au xvi" siècle, par ou ces pieds énormes qui se développent comme si le V, de 2 vol. in-folio. personnage reposait sur ses pointes. BouldvsKy. La En ornementation, Gerspach. on conservera la découpure sobre Mosaïque, par Palais de des Le feuilles, tirera parti des entrelacements les Constantinople et ses abords, par J. La- on sans barte. 1861. •prodiguer, on introduira dans une certaine mesure des Recherches motifs appartenant à l'antiquité pour servir à l'histoire de la peinture et de grecque; on corrigera la sculpture chrétiennes en Orientf par Ch. Bayet. (I) On nomme diagramme en ornemenlalion te Irace inillal el (t) En ornementation, un enveloppement, une volute od une spi- constiïutil'd'une forme dépouillée de so.^ accessoires ou enrichisse- raie en un sens exige, eslhéllQuemcnt, un mouvement Inverse dans !a nieiils, pap-exemple, des spirales ou dos vololes sucressivenico" consécutive, comme dans TS; le C est dans un sens reflexe, qui sens inverse consliluent le rinceau. revient sur lur-méme. LIVRE SIXIEME DU XI' AU xvr SIÈCLE EUROPE 1 - HISTOIRE r-'RANCL (1137-1180). Philippe-Auguste (1180-1223). Louis VIII (1223-1226). Louis IX (1'226-1270J meurt dans la huilième cl dernière croisade. Première croisade Philippe IV, le Bel, créateur de sous Codefroy de Bouillon, duc de l'administration Lorraine (1005). Progrès de monarchicjue Charles la VII et monarchie (1285-1314). française avec Jehanne d'Arc Louis VI, dit le (1422-1461). Louis XI Gros (1108-1137), Louis VI1, dit le (1461-1483). Entrée Jeune des Français en Italie avec Charles VIII (1494). ALLEMAGNE ET ITALIE Querelles et guerres des investitures entre les empereurs et le pape sous la dynastie franconienne (1024-1125). Maison de Saxe, de Souabe. Guelfes et Gibe- lins. Frédéric Barberousse. L'Ilalie est délivrée des Allemands. L'Allemagne livrée à l'anarchie du grand interrégne (1125-1273). Maison de Habsbourg. Maison de Luxembourg (1273-1437). Innocent III, pape, la plus haute personnification du Moyen age (1198-1216). La papauté, après lutte avec Philippe le Bel, s'exile à Avignon (1309), revient à Rome (1377) Big 53S. (I) Florence en République avecles Médicis. (I) Boilier Venise, ou couvercle de première miroir puissance maritime. en ivoire (xiv* siècle); cet objet, (|ur e.sl grandeur de l'exécution, représente une joule entre elieva- de la lior.s. décoration. Observer Des la eussent vi\ac¡lóel hi Japonai.s fait tout le simplicíLè du contraire et gesle des eussent el l'adi-ftsse personnages formé un contour même avec laquelle ils irrégulier la ont été scène agencés dans les pour circonscrire échancrures suivant les exigences de sa composition 164 NSEIGNEMENT DE LART • DÉCORATIF Gênes, en rivalHé avec Venise pendant le xiv« siècle, compte des formes d'.nrcades employées dans celte pé- tombe sous la domination de Milan au milieu du xv' riode. Pise, au rang des villes maritimes, possède la Corse L'arcade en arc plein cintre fig. 536 ) est formée d'un et la Sardaigne, amoindrie par les Génois (1284), est demi-cercle, l'arc surbaissé, ou en anse de panier absorbée par Florence (1509). Milan sous les Visconti et les Sfonta Naples et la Sicile, sous Robert Guiscard souverain normand, et ses successeurs, puis sousla maison d'Anjou Fig 536. ( fig. 537), est formé par une deml-ellip.se. le grand dia- ANGLETERRE mètre étant à la base Si, au contraire, le centre de l'arc est au-dessus de la naissance, comme da.ns la figure 538, Gùillaume-le Conquérant, roi normand (1006-1087). Plantagencts. Henri 11 d'Anjou (1154-1189) Richard Cœur de Lion (1189-11991 Henri U1 (1216-1272) Famille de Lancaslre (1399-1461). il est dit outre-passé ou-en fer à cheval, avec celte cir- constance qu'il peut se raccorder, ou par une continua- Vers le début {époque»dile romanearan reste obscur tion de la courbe, ou par une partie verticale On nomme l'architeclure est seule à produire; les œuvres de sculp- arc en og'/ve ou en tiers-point (1) un arc formé de deux ture el de peinture apparaissent comme des barbarismes. portions de cercles tjui se coupent et donnent un angle Au xii' siècle, période d'études qui se traduit, au xiii® plus ou moins aigu, suivant que les centres sont à la base (époque dite ogivale), par un genre dépourvu de tradition même de l'arc ou qu'ils soni plus ou moins éloignés l'un (différant sur certains principes en Italie de celui de la France), qiii répand son influence en Allemagne et plus tard en Espagne. Au xiv®, tendance à compliquer les formes du xiii®dans les pays d'influence française; l'Italie commence la transformation de son art dans le sens qui la ramènera à des formes empruntées à l'antiquité de l'autre (fig. 539) On a beaucoup écrit sur l'origine de Au xv®, en France, en Angleterre, en Allemagne et en Es- l'arc en ou en de même sur l'art que pagne, .l'esprit de complication et d'exubérance des ogive fiers-point, que l'on nomme gothique ou ogival Ces recherches ne sau- formes du xiv« s'accentue jusqu'à épuisement; l'évolu- raient pas plus aboutir que mettre les archéologues tion continue à s'accomplir en Italie (1). d'accord ; on a de d'une pensé qu'il serait préférable, dans cet Les Arabes constituent leur côté un art ouvrage, de nommer les arcs formés de deux portions de physionomie particulière qui fera l'objet du VIR Livre. cercles qui se coupent des arcs en tiers-point et de ca- La terminologie suivante permettra de mieux se rendre ractériser le genre d'art de chaque monument par le (I) On a classé souvent l'art ogival suivant trois époques qui cor- siècle et par le pays où il a été exécuté. Les arcs ( fig. 540) respondent à peu. prés aux xm*. xiv* et ■ xv* siècles 1- Vaginal pri- traversent une nef AB et sont des arcs-don- maire ou ogive à lancette, CD, parce que l'arc en ogive (voir un peu plus qui loin la définition de cet arc) y afTecterail plus particulièrement une bleaux; les nervures qui se croisent sur la nef et accu- forme aiguC; 2® Vogival secondaire ou rayonnant dans lequel l'arc sent l'aréle dedeux voûtes se ADet BC,se en ogive est tracé de manière à ce que les centres .soient à la nal.s- qui pénétrent, saoce desares; 3® Vogival tertiaire, fleuri, où flamboyant, parce que nomment, comme au Moyen âge, des arcs en croix l'arc en ogive y serait plutôt .surbaissé et que la romificalion des remplissages de fenêtres offrirait des formes qu'on a comp.nrécs à (I) Ogive, du latin aiigfrf,.augmenter, parce que ce genre d'arc a des flammes. plu.s d'élévation que l'arc plein cintre. En réalité, on rencontre en même temps et des ogives aigués et Si on place successivement à chaque angle d'un triangle é(|uilatéral des ogives équilatérales et des ogives surbaissées, suivant les exi- un compas, ouvert de la lonf^ueur d'un côl6 de ce triangle, et tjn'on gences de la construction, jiiémc dans un seul édifice, soit dans une réunisse fes trois angles par des portions de cercle, on obtient un de ces périodes, soit dans les autres. En second lieu, cette classifi- triangle curviligne, dont deux côtés représentent l'arc en tiens-point cation, qui parait s'adapter assez bien à la marche de l'arl en France, originel, ou ogive équilatérale. ne correspond pas, du moins aux ménaes dates, avec la marche de VioLLfrr-Lfv-Di'c, Diet. d'ArcIiit., t. I, Arc, Archhecture; t. 111, l'art dans les autres pays. Cloître; ,t. IV. Construction (pour les flg. 536 à 543). DU XI" AU XVI" SIÈCLE 165 d'ogive, les nervures AC et BD, qui accompagnent la AKB legèoméiral de l'arc-doubleau ; BMF le geométral courbe de la voûte le long du mur de la nef, se nomment de l'arc formeret Ces divers arcs spnl rçunis ensemble, formerels (1). En conséquence, les points A BCD repo- sur une même ligne, dans le haut de la figure, pour bien montrer leurs hauteurs réciproques dans le système. Les arcs formant des arcades reposent toujours immè- diatenient sur l'abaque du chapiteau (fig. 5451, dont la Fig sent sur les chapileàtiv, landls que les points IIGH cl CK sont au Somme! des arcs et des nervures de la voûte Ion- Kifudinalementet Iransversaleraent. A la fin du xii" siècle Kig 541 et au commencement du xm", on fit des voûtes en plan carré ABCD( fig. 541) , comprenant deux travées des nefs AE.BF. EC, FO Ce sont des arcs plein cintre BCAD en Fig. MS. saillie, dans ce cas, travàille. ainsi qu'il a été déjà eXph- qué ( fig. 480 el page 1431. Dans certains pays où les ma- tériaux le permettent, les voasiojrs (1 ) des arcades sont composes de pierres de taille de couleurs différentes; telles sont celles du cloître de la cathédrale du Piijr en Velay ( fig. 542), dont la construction remonte au x" siè- de; ce cloître fut rebâti au xii' sur trois côtés; mais une des galeries anciennes subsiste encore Un arrangement Kig 5'i2. d'arcades très curieux à observer est celui du côté nord du diagonale, chœur de la cathédrale de qui engendrent les voûtes et Canterbury ( fig. 543 ), de la se coupent en G; fin du geométral EIF XII"siècle; des ont est l'arc-doubleau de la croisée archéologues pensé que ces en- d'ogive; (U Voiissoir^ du latin (1) Probablement volutits, du participe passé lalin/orma. passif de volvere, forme; le formeret aOcusebien ta terme enroulePi taUIèe concourir à la de rormalion'd'un arc ou la pierre voûte dans pour sn pénétration contre lo mur. d'une voûte 166 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF trelgcements d'arcs avaient donné l'idée de l'are en ogive comme une tribune prise dans l'épaisseur du mur; le ou en tiers-point. En fait, l'arc en tiers-point est très an- type 5<<4 vient de la catliédrate de Lyon et appartient à la cien comme forme (Trésor d'Atrée à Mycènes) et se ren- fin du xn® siècle. Les petits arcs successifs, supportés seulement par des consoles, tels qu'on les observe dans cette figure, au-dessous du triforium, se nomment des arcatures; cette Fig 544. qualification a été souvent appliquée au système des ga- leHes, comme celle de la figure 543 . fig. M3. Le clerestory (mot anglais) est la galerie placée au- dessus du triforium, a la base des fenêtres hautes de la contre dans tous les pays; les Arabes l'ont employé en nef; le type 545 représente une vue prise du clerestory Egypte au viii® siècle, à la mosquée de Touloun, au intérieur Sur le haut des nefs, du transept (1) et du chœur Caire (1), comme principe de construction de la cathédrale de Lyon (partie appartenant au xiii® siè- Le triforium est une galerie placée au-dessus des de), au point où s'opère l'exhaussement de la grande basses nefs pour masquer la hauteur de ta toiture qui les nef. Voyez aussi la figure 558 ([ui appartient au même recouvre, dans laquelle on peut circuler et qui forme monument (1) Voir, ptus loin. Livre Vit, ta nomenctature des édldces de l'art aralje la ligure 768 (I) Transept, nef transversale d'une cl égtise. (Voyez page IW.) . L à DU XI' AU XVI' SIÈCLE 167 n. — TYPES sur la croisée; la grande nef est recouverte par une charpente ; c'est une dès églises de l'Italie qui produit le plus grand effet à l'intérieur et à l'exlérièur. On voit i fig. 546) que la façade est décorée, en bas, d'une rangée de pilastres supportant des arcades, et, dans le haut, par quatre galeries superposées et diminuant graduellement, critiquable en dessin, cé parti est admirable dans l'effet de l'exécution. Les Pisans ne purent se permettre ce luxe de supports, applic|ué également au Baptistère et au Campanile, qu'en continuant le pillage en règle des Marbres par assises noires et blanches, grandes formes solides avec des revélemenls d'arcades suppor- lèes par des colonnelles gracieuses, une expression complète de la beauté'sereine et heureuse ; tels sont les quatre monuments qui reposent, comme de belles créa- tures mortes, dans un coin désert de la ville de Pise ■ la Caihédrale, le Baptistère, le Campanile et le Campo- Santo (1) La Cathédrale (il Duomo, comme l'on dit en Italie) Fig, 547 a été fondée en 1063, après une grande victoire des Pisans fûts de monuments antiques commencé par les cons- près de Palerme, construite sur les plans des architectes trucleurs chrétiens Busketus et Rainaldus , enfin consacrée par le pape Il serait impossible, à moins de transformer cet ou- Célase II en 1118 vrage en traité d'architecture, de présenter tous les Véritable basilique à cinq nefs, elle reproduit les dis- types de constructions religieuses qui se succèdent dans positions des types 483 et 489 , avec cette différence tous les pays pendant la période de ce livre; on se qu'elle possède un transept à trois nefs et une coupole borne, en conséquence, à signaler les modifications suc- cessives les plus importantes cpii se produisent dans (1) Tainc l'aspect décoratif 168 EÎSSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF En France, à peine Charlemagne mort, ses tentatives la paroi laissée libre entre les retombées en y plaçant d'œuvres artistiques n'aboutirent pas ; les discussions des fenêtres qui fournirent dans le haut une lumière politiques et les invasions semèrent la désolation et la agréable à l'aspect. Dès lors on ne tendit plus qu'à ruine; le siècle est un des pauvres de l'art. Au xi', il exhausser les nefs principales au-desSus des nefs basses pour donner plus d'importance aux jours supérieurs, et les édifices s'accusèrent de plus en plus par la hauteur. On doit signaler ici, comme bien en dehors de ce mou- vement, en Italie, quelques églises du xii» siècle, telles que celle de Santa Maria déWAmmiraglio (La Marto- rana), à Palerme ( fig. 548), de 1143, curieux mélange de coupole d'art oriental, de voûtes et d'arcs en tiers-point avec décor en mosaïque. Et que l'on ne s'arrête jamais trop à des recherches sur celte forme d'arc en tiers-point; elle fut sans doute adoptée autant à cause de sa solidité qu'à cause de l'è- lancement qu'elle produit dans faspect et de son carac- 1ère éminemment religieux ; les artistes du Moyen âge savaient employer, avec souplesse, des agencements qui nous paraissent parfois étranges et exotiques. En voici un exemple dans des arcades, appartenant au xiii' siècle, des clerestory de la cathédrale de Lyon ( fig. 549 ), de por- tées inégales, qui certainement ne se retrouvent pas dans se produisit de nouveaux erforts; Ton rechercha à cons- truire des églises avec un certain luxe et à substituer la voûte aux charpentes qui recouvraient les nefs des églises {voyez fig. 504 ) ; d'un aspect peu satisfaisant, ces charpentes fournissaient, par leur fragilité même, un élément trop facile à la destruction. Mais les construe- teurs montrèrent une fois de plus qu'il ne s'agit pas de désirer. Leurs premières voûtes furent en berceau plein cintre pour la grande nef, comme à la cathédrale d'An- tun (fig. 547). On constata bien vile que ce système répandait de la tristesse sur l'ensemble du vaisseau et tendait à renverser les murs latéraux; on les remplaça par des voûtes d'aréte correspondant aux piliers. Se- conde déception ; les voûtes se fendirent comme les prer mières au milieu, et il fallut plus tard consolider toutes les grandes nefs du xii« siècle par des arcs-boutanls (1). d'autres édifices de la localité, mais qui répondaient sans Toutefois, celle nouvelle siruclure donna l'idée d'utiliser doute à la nécessité d'un arrangement imposé par la siruclure autant qu'à la fantaisie des maîtres de l'œuvre. On voit le revers de ces arcades dans la figure 545 . (I) /lre-íoH(tard Boeswii.lwai.d , fut chargé de la reslauralion Sainte-Chapelle du Palais, à Paris, fondée par le roi du monument. saint Louis et construite en 1245 par Pierre de Montreuil, A quoi alfribuer la sereine beauté de cette œuvre qui dont il vient d'être question. Elle se compose, comme peut se placer au rang des plus incontestables de l'arl? on peut s'en rendre compte par les figures 563 çl 564, Pour celui qui se donne la peine de penser, c'est à d'une seule nef élevée élle-méme sur. une autre très l'entente qui s'y manifeste et qui doit exister dans lou* les arts, entre l'idée et son exécution, entre la forme et la décoration. Rien ne s'y voit de banal ou de convenu, I tout y est écrit clairement et se lit à première vue; une A I 1 simplicité apparente séduit, quoique la plus grande ri- basse. En A était le trésor (le(|uel n'exisle plus) et en B chesse soit répandue; l'impression à déterminer, et un passage: en E la tribune du souverain. La stabilité de recherchée sans doute par l'artiste, se produit invariable- ce vaisseau merveilleux d'effet est assurée par des con- ment sur chaque visiteur • il s'arrête étonné et ébloui treforls entre lesquels les fenêtres DDC ne sont qu'un C'est réellement au.constructeur qu'il faut rendre le réseau très mince garni de vitraux étincelants. Toutes plus grand hommage; Cependant eùt-il pu réaliser le les surfaces de l'intérieur sont décorées de peintures rêve de son génie, s'il n'avait su d'avance qu'il rencon- aux plus vives couleurs; au fond se voit la tribune sur trerait des aides certains et habiles dans tous ses coopé- laquelle étaient exposées, sous un ciborium élégant, les rateurs? La ligne de démarcation qui existe entre chaque reliques chères au pieux roi saini Louis. genre d'art plastique de l'époque moderne, est un des La flèche élancée est un ouvrage moderne, composé plus grands obstacles a l'unité de toute œuvre 11 faut Fig. sc.. Fig. MS. 176 ENSEIGNEMENT üE L'ART DÉCORATIF absolument s'efforcer it combattre par l'enseignement sur un lion; deux anges thuriféraires l'accompagnent. Le ce préjugé fâcheur, qu'il y a ties genres d'art inférieurs sommet de la dalle est orné par une architecture de les uns aux autres; cela n'est pas vrai, cela n'est pas équitable. Le seul désir de tous ceux qui concourent à une œuvre doit être, en conséquence, de concentrer si bien leur esprit sur la pensée initiale, qu'ils oublieront d'y faire briller leur art au détriment de celui qgs autres. Il convient également de se pénétrer de ce principe, que l'on tend à méconnaître de plus en plus, lequel exige d'une certaine que l'artiste, au lieu de suivre le convenu mode en honneur passager, doit se faire un idéal per- sonnel de l'aspect décoratif de son œuvre. S'il ne sait en concevoir d'avance les traits généraux, il n'est pas doué; car ce ne sera pas une recherche opérée par des es- quisses péniblement recommencées qui le lui fournira. Si l'on peut améliorer par l'étude un idéal bien pensé, on ne saurait le découvrir à force de recherche. Cette création d'un art original et presque dépourvu de tradition, l'ingéniosité et la variété extrême des corn- binaisons qui ne cessent jamais de se conformer aux exigences de la masse générale, l'échelle constamment observée, ce naturalisme à la fois si élégant et se rac- cordant toujours avec une intention de pensée et de rnouvement bien définie, ne constitueht-ijs pas,~chez les artistes du Moyen âge, un genre d'effort qui, avec le mé- rite du sacrifice de leur personnalité, représente la véri- table mise en œuvre d'un idéal de l'ordre le plus élevé? Les derniers monuments funéraires examinés ( fig. 485 et •486 ) consistaient en sarcophages qui étaient comme une suite de ceux de l'antiquité; le christianisme con- tinua d'abord cet usage, puis il donna lieu à de nou- veaux modes de sépulture et â un changement dans l'esprit de la décoration funèbre. En effet, interdite d'abord dáns les églises, la sépulture ne tarda pas à y devenir d'un usage constant, surtout en ce qui concernait les hauts dignitaires. Le corps, enfoui profondément dans le sot, dut être rappelé à l'extérieur et donna lieu à des monuments de deux ordres différents : les dalles et les mausolées pla- cés dans les cryptes, dans les chapelles, dans les cloîtres, entre les piliers ou dans une arcade ménagée dans J'épaisseur des murs des édifices religieux eux-mêmes. Les plus modestes étaient les dalles, où l'on gravait le portrait en pied du défunt avec une inscription; quelque- fois, ces dalles recevaient des incrustations en métal ou en matières de couleur; quelquefois elles consistaient en une plaque de bronze coulée et émaillée. Fig. 565. La figure 565 est la dalle tombale de Druyes, sire dais au-dessus du d'Aguilly, chevalier, mort en 1343. convention qui forme comme un li est en costume militaire; les pieds sont appuyés personnage. DU Xl« AU XVI» SIÈCLE 177 Qui ne connaît ces mausolées affectant la forme d'un On sait que l'église de Brou n'était, elle-même, coffre de pierre sur lequel est couchée la statue du qu'un grand mausolée. Le 15 septembre 1504 expirait au défunt, le plus souvent les mains jointes? Les person- château de Pont-d'Ain, entre les bras de son épouse nages sont représentés dans leurs costumes d'apparat; Marguerite, le prince de Savoie, Philibert le Beau. La le colTre est décoré avec plus ou moins de richesse. Ce qui caractérise surtout ces monuments, e'est plutôt la recherche de, l'ostentation et de la mémoire que celle du deuil! Du reste, ce fut par des conceptions fausses, qui ont pris naissance on ne saurait trop dire comment, et qui sont absolument contraires au bon sens et à l'esprit chrétien, que l'on prit au xviii» siècle l'habitude d'attri- buts funéraires composés de têtes de mort, d'ossements en croix, de sabliers, de pavots, de faux, etc., etc. Est-il des monuments funéraires d'un caractère plus sévère et plus étonnants d'effet que ceux de Vérone? Sans doute l'ostentation en est, comme on l'a dit plus haut, l'idée dominante, mais ces tombeaux impression- nent par leur aspect sinistre et étrange ; un sarcophage élevé, par quatre supports sous un dais de pierre en forme de pyramide, que surmonte une petite statue équestre, en constitue la donnée largement écrite ( Hg. 56G). Il y en a deux à peu prés semblables dans une petite enceinte à l'extérieur et contre une petite église simple et sombre; le monument que nous donnons fut élevé de son vivant à Cane III délia Scala, dit Signore, mort en 1365, par Bonino da Campiglione . Cette famille gibeline des délia Scala, qui gouverna. Vérone et dont l'un des membres, Cane I»'' dit le Grand, prolégea Ali- ghieri, connue dans l'histoire par ses dissensions fratri- cides épouvantables, se trouve ainsi rappelée à la posté- rité par un poète illustre et par des monuments de l'art! Remarquons que les arcades du tombeau sont reliées entre elles au-dessus du chapiteau par des chaînages sans lesquels cette structure ne pourrait tenir debout. Vers le xv» siècle on prit une habitude assez bizarre qui conslslait à ajourer le coffre sous leciuel était le défunt en costume d'apparat, et à y placer son corps nu; l'un était dit,« en élévation » et l'autre le «gisant ». Parmi les types qu'on peut présenter comme résumant cette don- née, combinéé avec celle des anciens dais d'architec- ture couronnant un coffre, est le beau tombeau de Marguerite d'Autriche ( fig. 567 ) dans l'église de Brou, à Bourg en Bresse (1). On s'est arrêté à, ce type, qui cependant appartient chronologiquement au commeb- cement du xvi» siècle, parce qu'il représente encore Fig. 566. l'esprit du Moyen âge et qu'il nous montre le genre d'architecture usité dans les Pays-Bas. douleur'de Marguerite fut grande, et cette jeune femme, célèbre depuis par son esprit et par ses talents, mais (t) Voir, plus loin, figure MB la léte d'une statuette de. ce tora- déjà remarquable par sa naissance et la bizarrerie -1511 ?), dont il sera (|ueslion au livre suivant, bien que, comme Perréal et Van Boghen, sa període d'activité soit à cheval sur le xV et le xvi°siècle Les mausolées de Brou ont été exécutés en albâtre, marbre tendre, sorti des carrières de Saint- Lothain (Jura). N'oublions pas les construe- tions civiles, car il ne serait pas exact de penser que les expressions décoratives du Moyen ùge ont été exclusivement religieuses. Seule- ment la société, sans cesse troublée parles luttes politiques, donna, aux habitations importantes cdmme aux châteaux , la physionomie sinon réelle, du moins apparente, de la défense; c'est ce quien constitue ta caractéristique essentielte. Le nord et le midi offrent chacun leur al- lure : au nord, le type le plus in- téressant est le Château du Louvre^ Fig. 567. constrtiit par Charles V ( fig, 568 ) magnifique monumenl, où elle réunit le tombeau ilc c'est Raymond du Temple qui en construisit le grand es- Philibert, le sien el celui de sa belle-mère Marguerite Calier (1364-1380). Dans la cour intérieure du Louvre ac- de Bourbon. Ces travau.x, commencés par le Français luel, des lignes en asphalte blanc ou en granit, tracées Jehan Perreal( I ), peintre et architecte, furent e.\écutés sur le pavé en 1868, figurent exactement le plan de cette par le Flamand VAn Bochen . C'est l'art de Bruges demeure royale que des fouilles firent alors reconnaître transplanté dans une province de France qui apparie- François P' commença à la reconstruiré avec la pensée nait à la Maison de Sqvoie, et qui a heureusement sur- de se tenir dans le même périmètre, lequel a été dou- vécu à bien des guerres e}. à des év¿nements qui ont blé dans tous les sens (voye-A figure 910). Un autre type dépouillé ce pays de tant de monuments de l'art. des plus intéressants est le palais des Papes, à Avignon, Le mausolée de Marguerite de Bourbon, qui lui fait dont on attribue la construction à Pierre Obreri (1316- pendant, est plus simple et n'a pas de <> gisant ». Celui 1376); les remparts de cette ville ( fig. 570) peuvent être du duc, isolé au milieu du chœur, est composé d'un rapportés à la même époque, et l'on peiïf constater que coffre ajouré (2) et orné d'une riche sbulpture, sous le- l'influence italienne s'y fait sentir en examinant le palais quel est le gisant et au-dessus la statue de pierre cou- public de Sienne ( fig. 569). Aucun de. ces édifices n'a subi des assauts sérieux, toutefois on les voit disposés (.i) Voyez . Jehan Perréal^ par E. L. G. Charvel. Lyon, 1874, le En ils nous en jïarmî les principaux statuaires employés à ces travaux, on cite comme pour inspirer respect. effet, Conrad Mevt et son frère Thomas Suisses , d'origine. imposent encore par l'entente de leurs lignes, étagées (2) Voyez, plus loin, ligure 647, une partie du colTie de ce mausolée. sans symétrie sans doute, à coup sûr bien préférables à Fi(r 568. la Irop froide pondération des œuvres modernes Le pa- lais de Sienne {1316-i:{7fi) nous offre un type de ces grandes tours, celle dile del Mangia (132.5-1345), haule (le lOl^SO, qui animent les horizons italiens. Il semble même qu'elles aient inspiré aussi les constructeurs du midi de la France Vliôlel de ville de Saint-Antonin (xii" siècle) ne parait-il pas un édifice municipal d'au delà des Alpes (fig. 571)? Il y a, le plus souvent, de grandes différences dans les détails des mâchicoulis ; on nomme ainsi le système de consoles supportant un parapet gé- néralement crénelé laissant entre leurs intervalles un espace vide à l'aide duquel les défenseurs pouvaient jeter des projectiles ou des liquides brûlants sur ceux (|ui cherchaient à pénétrer par les portes, à escalader les ouvertures ou à saper la base des murailles. En Italie, par exemplé, au palais de la Seigneurie de Florence ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF (fig. 572), ils affectent un agencement d'un caractère plu- tard, par ceux dits " del Bigallo. » Au-dessus des arcades, tôt décoratif (1298, Arnolfo del Cambio ), en France, à trois petites statues, la Vîèrge et deux saints, par Alberto Tarascón, au château du roi René{ñg. 573), la disposition est à la fois très bien comprise au point de vue de la construction et d'un goût parfait ("xv^ siècle), on a vu des arrangements différents aux figures 569, 570 et 571 Fig. 572 m Armoldo (1361) Nous ne savons trop si les grands personnages désiraient mieux, dans ce temps-là qu'à pré- sent, de se faire pardonner leurs richesses et leur puis- Cotîime type de l'architecture de la cathédrale de.FIo- rence, on donne une vue d'un charmant petit édifice de Fig. 57a la même ville, contemporain la loggia del Bigallo | fig. 574 ); elle fut construite en 1352=^1358, par les « capi- sanee par des fondations philanthropiques; un nombre lani di Santa Maria délia Misericordia », remplacés, plus considérable d'édifices construits dajis ce but a malhcu* bu XI» AU XVI» SIÈCLE rcusement disparu en France dans les commotions poli- tiques; il faut souvent ctiercher dans les archives les traces de ces nialadrcries et de ces hospices qui sé trou- valent à tant de carrefours des chemins publics et des villes. L'individualité disparait dans la centralisation poli- Fi-, S?.;. tique, de même que les grands magasins absorbent les 182 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF petits et que les usines industrielles ont détruit, en éta- liens ne nous donnent-ils pas une leçon trop méritée par blissant la division du travail, toute œuvre patiente de le respect avec lequel ils perpétuent le souvenir de tous l'artisïin' Aussi on semble reporté à un passé presque leurs grands hommes et conservent tous leurs monu- étrange lorsqu'on pénètre dans cet hôpital de JSsaune, où ments nationaux, même ceux qui caractérisent des ad- rien ne semble avoir été changé "depuis le xv siècle versaires ou des ennemis '' L'art et l'histoire ne se peuvent ( fig. 575) Galeries pittoresques en bois, gables élevés avec séparer; ce n'est pas en détruisant des œuvres qui vous leurs dentelles de plomb, grandes salles comme des cha- rappellent des souvenirs odieux que vous servirez l'art, pelles, avec leurs fenêtres hautes sous lesquelles deux c'est, au contraire, en les laissant toutes au jugement im- rangées de lits s'allongent dans des alcôves de bois * jus- partial de l'histoire. Si on insiste sur ce sujet, c'est {[u'on que vers un autel, mobilier, costumes des hospitalières, estime que ce serait un bon enseignement que de répéter rien n'a change depuis sa fondation, en par Nicolas sans cesse ces principes dans les écoles publiques Le respect des monuments et des œuvres des arts doit mar- cher avec le patriotisme véritable. Les habitations particulières du .Moyen âge n'ont pas plus échappé que les précédentes aux vicissitudes des mœurs et des révolutions; toutes ont été défigurées à l'intérieur çà et là, on rencontre encore quelques baies de fenêtres du xv® siècle, le xvi® nous fournira encore quelques types, parce qu'il est plus rapproché 11 existe bien à Cluny un certain nombre de maisons ( fig. 576 ) qui ■ passent pour appartenir aux xi® et xii® siècles : on ex- plique bien vite que les ordonnances du rez-de-chaussée qui paraissent bien plus récentes ont été remaniées ul- lérieurement Figure 577 Hôtel de Sens, à Paris, ancienne propriété des archevêques sênonais (1471-1519), tourelles en en- corbellement aux angles, fenêtres à meneaux, lucarnes; aspect très pittoresque, comme la plupart des habita- tions de cette époque. Les formes architecturales, ayánt à répondre aux exigences de la structure et aux programmes unpo- sés par les ordonnateurs, s'affranchirent plus vite de la tradition que les formes ornementales. Aux xi° et xii' siècles, on remarque encore en France des ar- Rolin, chancelier du duc de Bourgogne. On a même pris rangements d'influence étrangère et d'époque anté- le soin de réunir dans une salle, véritable musée, le trip- rleure : près d'Arles, dans une sculpture de corniche tyque (1) du donateur ét divers objets anciens; le conseil de la petite chapelle de Sainte-Croix, à Montmajour d'administration siège dans les mêmes chaises que ceux ( fig. 578 , du xi" siècle); dans la claire-voie en pierre du XVI® siècle; on pourrait dire que les malades s'a- d'une fenêtre provenant de l'église de Fenioux, dans breuvent dans les mêmes tasses en plomb, puisque les la Charente-Inférieure (fig. 579 (in , du xi® siècle); dans mêmes modèles sont reproduits scrupuleusement à l'aide deux fragments du musée de Toulouse I fig. 580 et 581 , du de moules conservés. G est avec bonheur qu'on recueille xii® siècle). L'influence byzanline se révèle par les enla- cà et là ces marques de respect pour le bon souvenir , cements, les fleurons des rinceaux de la figure 582 , qui l'artr n'est-il pas le moyen le plus merveilleux de trans- représente un fragment du musée de Toulouse (xii® siècle), mettre les sentiments les plus élevés de l'àme? Les Ita- sont arabes. A la cathédrale de Lyon ( fig. 583 ), il règne dans la partie inférieure du chœur, laquelle appartient 'es (1230). C'est bien toujours une corbeille soule- nant un abaque, mais,.aulaur de cette corbeille, s'épa- nouit une série de crochets décorés eux-mêmes de peine modelée, n'est qu'un accessoire; on.observe une influence orientale. Figures 605, 606 et 607 plantain; application dans deux chapiteaux, l'un de Notre-Dame de Paris (fig. 606), et l'autre de Véglise de Montréal (Yonne), tous les deux du xiii® siècle Fig. 608 Dans la figure 606 , le chapiteau se compose d'une sim- feuilles. Généralement on réserve à de pie corbeille contre laquelle les feuilles sont appliquées, chaque groupe d'un seul de et surmontée d'un abaque : tout vestige de volute chapiteaux l'application- aux genre feuillage angles a disparu, mais comme cet arrangement est en (1) Crochet, uncinelli des Italiens; Itrappen des Allemands. DU XI« AU XVI= SIÈCLE 189 chêne, érable, laurier, se partage en deux cresson, etc., ele même lèvres ; la , supé- de petites tètes finissant rieureadeux lobes, en touffe feuillue, ces raf- l'inférieure en a finements de recherche trois A A A ; la fleur indiquent la tournure est représentée de d'esprit particulière au.x profil en G G; l'or- artistes de cette épo(|ue. nemanisle en com- Voici encore quelcjues pose une tète de exemples : figure 609 crochet B assez ¡¡erre provenant de la vigoureuse; de Sainte-Cllapelle (xiii'^ siè- celles encore jeu- de); des pétioles sortent nés G, il arrange de tiges colelées suppor- ceux D des angles Fig 009. tant des feuilles de lierre de chapiteaux ex- De même que dans la période d'art antérieure, tous trémement simples les chapiteaux des types 598 à 608 sont combinés de ma- du commencement nière à ce que leur abaque puisse recexoir dans presque du xiii® siècle, à toute sa largeur la retombée d'arcades, dont tous les Notre - Dame de profils s'assemblent comme un faisceau en surplombant Paris. Figure 611 : arum ( gouet ou pied de veau); fleur de la famille des aracées. Elle a pour enveloppe Fig. 6H, une grande bractée appelée spathe; du fond de cet ample cornet s'éléve un axe charnu terminé en haut par une massue et portant en bas un anneau de fleurs à pistil; plus haut, un anneau de fleurs à élamines. Ges fleurs sont les unes et les autres sans corolle et, pour ainsi dire, incrustées sur Fig. 610. le nu de la colonne ou du pilastre; il n'y a pas, comme dans les chapiteaux qui supportent les architraves, une portion en saillie, absolument inutile, qui ne se justifie que par des considérations d'aspect. Figure 610 . mujliei\ de la famille des scrofulariacées ou labiées; le calice a cinq divisions; corolle monopétale irrégulicre composée d'un tu.be large, bossu à la base, qui Fiç. 613. 190 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF l'axe qui les porte. Les artistes n'ont retenu quelaspathe et ont augmenté la massue qu'ils ont détaillée de gros grains (fig. 612 et 613); ils en ont même, comme on le voit, placé quelquefois deux ; l'interprétation est, du reste, déjà assez éloignée de la (lèur. Quelquefois le crochet est retenu par une sorte d'en- veloppe qui précise la forme et semble contenir Jes feuillages; tel est un chapiteau de Véglise de Saint-Leu- d"Esserent ( fig. 614), qui appartient à la fin du xiii® siècle. Ce mode présente moins de sécheresse que le précédent, lequel, après avoir inspiré de nombreux monuments en Fig. 61^. Fig. 616 France el dans quelques parties de l'Europe, a fini par être remplacé par des groupes de feuilles dont les pétioles semblent sortir de la corbeille. Il en existe des exemples, dès 1240, aux grandes fenêtres de la salle synodale de Sens [ fig. 615) qui se génèralisenl abso- lument au xiv' siècle. Le chapiteau ( fig. 616 ) du triforium de la cathédrale de Limoges ne porte rien, il n'est qu'un ornement; il ne travaille pas, caries profils de l'arcade qu'il supporte surson tailloir sont exactement les mêmes que ceux de la pile et sans surplomb Aussi, le chapiteau disparaît au xv" siècle, et les moulures se profilent depuis la base jusqu'au sommet de l'arcade, comme on le voit figure 560 . Le découpage intérieur de l'arcade prend ainsi-une sorte de raideur et perd ce galbe d'un effet à la fois décoratif et rationnel Fijf. 615 qui implique un élargissement successifdepuisja colonne. m DU XL AU xvr SIÊCLL 19t Fig. Gil cathédrale de Laon qui est mince pour faciliter la circulation jusqu'au mur ( fig.618 ). On va revenir supporte, en passant par la corbeille, arrondie el sur celle quesllon des décorée, par le tailloir carré qui surplombe, et enfin par bases, car il convienl la retombée des arcades. de signaler, aupara- Les crochets n'ont pas été placés seulement sur les vanl, uneinlerprélalion chapiteaux, ils ont été aussi employés dans des ram- de la fleur exolique de pants de pignons, on les voit, alternés avec des feuilles, dielytria speclabilis, dans la frise supérieure de la façade occidentale de la (|ui vient de l'Inde et cathédrale d'Amiens (fig. 617), sculpture de 0"'60 de de la Chine ( fig. 619), hauteur el d'une grande énergie (1230 environ); jusque laquelle a été souvent dans les griffes (1) des angles des bases, comme â la utilisée sur les étoffes et sur les objets venus (1) Griffe, ornemcnl (jui se place dans l'espace laissé libre entre le le 620 lore inférleur de la base cl sa plinthe, surtout aux xn* et xiii* siècles. d'Orient; type Cet ornement a été aussi formé de petites tètes, d'animaux, etc., etc. est un ornementdccor- On a vu qu'on nommait aussi griffe les pieds en forme de pattes de lions de certains objets ( fig. 3·^i8, 3G0, 40.'>. ^«13, AKi, 415 et'^*21 ). î92 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF dons d'arcs-doublcaiix cl 38. 1ère conventionnel des et plus maniéré, quoique les Eigure 636 : bas-relief au portail, dit libraires, de plus œuvres de ce siècle méritent encore notre admiration la cathédrale de Rouen, représentant la création. Dans leur allure toute particulière. un par encadrement, d'une forme très commune au xiii» et En Allemagne, l'apogée de cet art correspond à cette au XIV» siècle, le Père Éternel, assis de profil, tient un disque représentant le monde; divers animaux corn- période. 200 liNSEIGNEMENT DE L"A IVF DECOFFATIF plètenl la composition qui est ainsi écrite d'une ma- accompagnés de clochetons dans les dais et de tours cré nière saisissante. nelées dans les piédestaux, lesquels sont caractéristiques Figure 637 deux saintes provenant du même portai! de cette époque Les mêmes agencements se On remar(|uent remarquera les détails décoratifs des dais qui sur- dans lesébraseme'nisde porlailsde la cathédraledc Lyon montent ces personnages, ainsi que ceux du piédestal sur L'étude de l'architecture et de la statuaire de celte pé lequel ils reposent Ils se composent de sortes de gables riode du xiv siècle peut se compléter par l'examen d'un Fig. 630. lripty>[ue( fig.638 ) provc.nant de la collection Basilewski Les costumes se composent encore, comme au Il sé'compose d'une série d'arcades encadrant chaque xiii'^ siècle, de grandes tuniques et de longs manteaux personnage; les arcades, formées de petites colonnettes dont les plis, déjà un peu raides, sont largement et d'arcs drápés. brisés qu'encadre un arc en tiers-point, sont Dans la rangée du haut . le Christ montrant ses d'une incontestable élégance; celles du haut sont sur- plaies, accompagné de deux anges portant la lance, la montées de gablés et de clochetons. La statuaire est croix et la couronne d'épines; la sainte Vierge et saint empreinte déjà d'une certaine afféterie qui s'exagérera, Joseph agenouillés ¡l'.Annonciation et la Nativité. Dans la au siècle suivant; les personnages se cambrent et jia- rangée du bas, la Vierge tenant l'Enfant, accompagnée de raissent poser. Néanmoins, les gestes sont précis et deux anges céroféraires, les Rois mages et la Pré- pleins de verve. sentaUon. DU XI' AU XVI' SIÈCLE 201 Quittons ces œuvres pour en examiner d'autres non core la chaire de lafacade de la cathédrale de Prato (après moins émouvantes; le naturalisme du xv* siècle de llltalie 1434); c'est de celte chaire que l'on montre au peuple la ne succède-t-il pas à celui des xiii' et xiv* français? Quelle ceinture de la Vierge, la sacra cintola, que possède la allure et quelle vie dans les sculptures de Donatello ou cathédrale ( fig. '639). Donato di Niccolo di Betti Bardi (138(>-1466)! On a osé | L'œuvre de Donatello est considérable ; il n'entre pas lui faire le reproche de rudesse. Avec Michelozzo dans le plan de cet ouvrage d'en fournir les détails. Ce presque j (1391-1472) il sculpta cette belle danse d'enfants qui dé- I qui est incontestable, c'est la science prodigieuse et la Fig. 639. souplesse de cet arlisle, dont on peut résumer en un mot bouclier et son armure simple. Figure 641 -.statue équestre les qualités disant sa statuaire est réellement e.\- j en bronze (1) d'Érasme de Narni, surnommé Gattame- en que pressivc. C'est lui qui, du reste, préside, du premier , (t) Il a deux manières de couler une statue en bronze ; la y pre- coup, à la transformation de cet art au xv' siècle. II est mièro, dans un moule dit de potée', la seconde, dans un moule de réaliste tout en interprétant la nature comme le firent les i sable. Première manière. OnJait un moule en plâtre à bon creux (c'est- à-dire formé de pièces que l'on démonte) que l'on recouvre d'une anciens Grecs, et peut-être plus par intuition et par génie couche de cire de l'épaisseur que l'on veut donner au métal. On rem-- avoir connu leurs œuvres plit le vide intérieur du moule, à mesure que pour que s'élève l'appareil, par mortier de l'une des statues du marché un pldlre et de brique pilée, que l'on nomme le noyauy Figure 640 : saint Georges, lequel soutient la. cire lorsqu'on a enlevé le moule. Lorsque la cire aux grains (Or San Michèle), à Florence, de Donatello ; est ainsi à découvert, l'artiste fait disparaître les balévTCS. répare la endroits défectueux et en sondant, si elle a l'épaisseur personnage chevaleresque, plein d'une ardeur juvénile, cire aux vérifie, convenable partout; même au besoin il retouche son œuvre. Cela dans une atlilude fermeet provocatrice, avec son énorme ^ f.-iit, on dispose des cylindres de cjre sur divers points de la surface 202 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF églisé de Saint- Antoine, à Padoiie; le dessin a été fait des cylindres. Le moule est recuit encore, puis enterré, et il ne paraît plus hors du moule que les tuyaux servant de jets et á'évents. Un bassin communiquant avec les jets est cons- Iruit au-dessus pour recevoir le métal du fourneau place i^énéra- lement au-dessus. On coule et il ne reste plus qu'à déterrer, scier les tuyaux, enlever le noyau et réparer. Deuxième manière. Du sable mêlé de pous- sierde charbon est ap- pliqué contre lemodèle. Quand la pièce est os- sez dure, on la pare sur place sur ses faces extérieures et on l'en- lève avec deux aiguil- les; si elle est exacte, on la replace et on procède à la pièce voi- sine. On dispose ces diverses pièces dans un châssis que l'on garnit de sable et qui .sert de chappe; on y pi-aliqUe les évenls à mesure. Sur une pre- mière assise de châssis on en èlève une se- conde, et ainsi de suite, l.e moulage terminé, on enlève les châssis et on Jes remonte de nouveau sur remplace- ment où sera coulée la statue; on remplit le creux de sable battu pour former le noyau, puis on les démonte de nouveau pour dévêtir celui-ci. Alors on racle et on refoule un peu le noyau de maniere à ob- tenir un vide corres- pondant à l'épaisseur qu'on veut donner au commandant bronze, et, au en chef des armées de moyen Venise. de1A38 de quelques pincées de à 14A1, par Donatello, élevée au devanl de la fameuse sable misessur le noyau refoulé sur lequel on qui feront comme des tuyaux creux pour porter le metal ou pour repose le moule, on donner de l'issue à l'air. On s'occupe alors à faire en potee le veri- s'assure, d'après la table moule dans lequel on coulera le métal. La poiee st compose de dépression de celles-ci, terre, sablonneuse et de crottin de cheval puIvéiMsés. tamises, broyés si le vide est suffisant. et réduits à l'état de pûte liquide, à laquelle on ajoute des poils do On conçoit que, dans bœuf. On l'élend au pinceau sur la cire par couches au nombre de cette manière, il reste trente environ, en attendant toujours (lue la dernière couche soit sur la piece fondue des sèche. On entoure le tout d'un revétemcni épais et on procede à balèvres du moule SR; cuisson, qui fuit fondre la cire qui s'écoule, ainsi que celle monté pièce à pièce. Fig. 643. DU Xl» AU XVI« SIÈCLE 203 d'après l'esquisse en bronze qui appartient au comte de natello, est célèbre par ses portes de bronze du Baptistère Nieu\verkerke,'ancien surintendant des Beaux-Arts. de la cathédrale de Florence. Le monument en a trois . Lòrenzo Ghiberti (1378-1455), contemporain de Do- l'une au sud, de Nicolas Pisano, achevée en 1330; celle Fig. 642. au nord, de Ghiberti, exécutée è la suite d'un concours de la sculpture, car, au lieu de placer ses personnages (1403-1424); la troisième, en face de la cathédrale (1425- dans un milieu, idéal, il les disposa, comme dans un ta- 1452), aussi de Ghiberti. bleau, avec dès monuments en perspective et des Celte dernière ( fig. 042 et 643 ) est d'une manière diffé- paysages à l'arrière-plan. Par une coïncidence à obser- rente de celle du nord; le statuaire y dépassa les bornes ver, l'école d'Athènes de Raphael Sanzio semble procé- ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF der du même «entiment par l'élégance, par la beauté des types et par la composition. Celte porte a, de toiis temps, excité la plus vive admiration. Les feuillages, fleurs et ornements, sont traités dans une manière toute particulière, procédant de la nature, à laquelle on ne ■trouve ni précédents ni imitateurs. Lucx della Robbia (1400-1481) se place à côté de Do- natello et de Chiberti; il est célèbre surtout par ses ba.s- reliefs en terre-cuite modelée et émaillée (1). La fi- giire 644 , qui représente ['Ascension, est au-dessus de la porte d'une des sacristies de la cathédrale de Florence. Cet arlislè, moins pénétré que Chiberti de l'antiquilc, est toujours simple, ému et gracieux ; ses personnages prient, chantent, tout est chez lui vivant et naturel; les membres de sa famille, héritiers de ses procédés, ont constitué des produits d'un genre spécial qui sont venus jusqu'en France. (1) On donne, au Livre VII, des renseignements techniques reía- tifs à cette fabrication: l'expression « émaillée » n'est pas absolument exacte; les terres cuites des deila Robbiâ recevaient une application d'une couverte (coperta) faite avec de i'étain, du cuivre, de Panti- moine et autres minéraux. [ Vasabi . tld. de Sienne, III, page 48.) Pig. DU XI' AU XVI' SIÈCLE Fig, 645. Figure 645 , VAnnonciation, par .Andrea della Robbia, au-dessus de la porte de Yéglise Santa Maria degliinno- centi (Hospice des Enfants trouvés (1), à Florence). Le rapprochement des œuvres de la statuaire et des arrangements décoratifs de l'architecture pouvant être utile à faire, on donne ( fig. 646 ) une niche d'un contrefort de la cathédrale du Mans, du xm® siècle, que l'on peut comparer avec celle du marché aux grains de Florence ( fig. 640). On voit déjà poindre aux pilastres de cette dernière figure l'influence des ordonnances antiques, en même temps que le dais conserve encore l'arc en tiers- St point et son ajustement de rem- plissage, habituel aux xni' et xiv® siècles. . Figure 647 : statuette du tom- , .r \ beau de Philibert le Beau, à l'église li V\ \ de ' Brou, à Bourg en Bresse (hau- ' teur 0°'52), avec la niche du coffre où elle est placée, laquelle caractérise l'architecture du monument. Figure 648 : tête d'une statuette du tombeau de Marguerite d'Autriche, dans la même église. (Voyez la figure 567 pour les détails historiques sur les tombeaux de Brou. Ces sculplures^sont attribuées à Conrad Meyt ou à son frère, Thomas, comme il a été déjà expliqué. La statuaire de la fin du xv® siècle hanche fortement Fig. M7. (i) Voir, plus loin, la ligure 761^ 206 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF les décoratifs et leur donne les coiffur.es se trouvaient donc livrés à trois courants d'influence . personnages et les ajustements du temps. celui de l'étude de la nature, celui de leuf génie individuel Il a été déjà facile de constater, à l'examen de la et celui résultant de l'influence de l'antique; les peintres figure 642 qui représente une des portes du Baptistère à leur tour cherchaient dans leurs œuvres cet esprit , de Florence (1425-1452), par Ghiberti, qu'une évolution classique particulier qui leur fut habituel pendant de longues années. Dans un autre ordre, des hommes livrés à l'étude et à l'enseignement, que l'on a nommé les hu- manistes, traduisaient les ouvrages grecs et latins. Ce mouvement remonte au xiv« siècle : sans compter Ali- ghieri, qu'on pourrait regarder comme précurseur, Pe- trarca (1304-1374), Bocaccio (1313-1375), Poggio Braccio- lini (1380-1459), Philelphe (1398-1481), Leo Battista Alberti (1398-1485>, /Eneas Sylvius Piccolomini, Pie II (1405-1464), Pontano (1426-1503), Marcile Ficino (1433- 1491), il se produit dans les compositions un singulier mélange des idées chrétiennes avec les païennes, de fin- fluence classique avec celle du Moyen âge ; l'étude des traités des anciens enseigne à son tour aux artistes à s'ocCuper de la physionomie, de l'anatomie, de la per.s- pective ; le "moulage en plâtre est renouvelé et facilite la vulgarisation des œuvres. ,\u milieu du xv° siècle, ces humanistes ne deviennent que des grammairiens cherchant dans leurs écrits en latin une prétendue pureté du langage, et, alors, les belles phrases l'emportent sur l'élévation des idées. Toutefois, il ne faut pas accorderoutre mesure à cette influence; les artistes ne changent pas d'un seul mouve- ment toute une rhanière de faire acceptée; en architec- ture, le renouvellement se produit surtout dans les détails; l'exemple le plus intéressant de cette tendance se voit dans la facade de la Chartreuse de Pavie. Corn- mencée en 1473, elle occupa une pléiade de sculpteurs pendant un grand nombre d'années; elle est'attribuée à .\mbrogio Borgognone au . Parmi les sculpteurs, on cite, xv® siècle, Giovanni Antonio .Amadeo ou Amadio (env. 1447-1522) et Andrea Fusisa ; au .xvi', Giacó.mo ôella Porta (1541-1604), .-Vgostino Busti dit Bamdaja , (1470—?), auquel on attribiie la porte, et Cristofano Solari , dit 11 Gobbo (?—1540). Médaillons de prétendus personnages romains, guirlandes, colonnes en forme de candélabres, niches, bas-reliefs, anges, etc., etc., se groupent et se superposent; chacune des qiyatre grandes fenêtres (fig. 649) de l'étage inférieur représente à elle seule un travail considérable. On doit se faire une idée dé l'im- considérable dans la décoration s'accomplissait en llalie; pression que cette œuvre produisit sur les Français qui la disposition générale et les moulures-accusent des ré- accompagnèrent Charles Vlll dans sa première camjia- miniscences de l'antiquité. Les monuments anciens n'a- gne en Italie, én 1494, et ne ¡las hésitera lui attribuer une vaienl transformation s'eftéctua pas été tous perdus, et peut-être, parmi eux, influence considérablésur la qui quelques-uns, qui ne sont pas parvenus jusqu'à nous, immédiatement en France, dans les arts décoralifs,- la. subsistaient encore. Les statuaires et les ornemanistes structure générale restant celle de l'usage habituel. Fig, 6'i9. DU \D AU XVI« SIÈCLE •207 On a passé, sans s'en occuper, dans le Livre précé- j et ses produits sont des œuvres de maître. Tout en dent, sur les médailles envisagées au point de vue de l'arl | s'inspirant de l'exemple des anciens, il met dans ses et de la composition. Sans doute, on a continué depuis ! l'antiquité il fabriquer les monnaies qui sont un moyen ! de transaction indispensable dans une société; toutefois médailles le sentiment de la physionomie et un certain ce n'était devenu cju'un travail d'ouvrier- Il faut arriver naturalisme qui n'excluent en rien la grande allure; il y ;i saint Louis, au xiii" siècle, pour rencontrer une certaine a dans l'exécution méplate de ses tètes une extrême recherche décorative dans les types, et ses successeurs finesse et l'observation des détails; il posséda dans son suivnl la voie; certaines monnaies et les sceaux seraient temps la plus grande célébrité. Le type de la figure 050 intéressants à étudier; cela dépasserait les bornes de n'ait il ce livre, déjà bien rempli. représente Pisano lui-même, quoiqu'il pas signé: Par circonstance digne de c'est un y aune médaille de O^S? et une de 0'"57 de diamètre celle une remorque, ; ont peintre italien qui créa un type nouveau, comme s'il de 0F"'3i3g.le 6re5p0ré.sente plus âgé. D'autres graveurs F-ig. 652. semblait qu'il ait voulu transporter le portrait dans ce marché sor ses traces. Figure 651 : Sigismondn Pandolfo il genre d'art. V'ittore P isano dit P isanello né vers 1380, di , Malatesta, , général de Fèglisc romaine, né en 1417; mort en 1468 mort en 1455 ou 1456, est l'auteur de ce et est pas en avant. devint seigneur de Rimini en 1432 Fig. 651. Pig. 653. 208 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Celte médaille est attribuée à Matteo de Pasti , peintre, ardoise; ces reliefs sont ensuite moulés au plâtre et fon- architecte, sculpteur et médailleur'véronais; Pisano a dus en fonte. Une machine spéciale reproduit en ébau- également fait une médaille de Malatesla. Figure 652: che à la réduction voulue, sur tm bloc d'acier non Isolta da trempé, Aiti Rimini, maltresse, puis quatrième femme(l) ce médaillon en fonte; le graveur retouche.et achève; de P. Malatesta, mariée en 1456, morte en 1470. Tête puis le bloc est trempé; on le nomme alors poinqon, parce couverte d'une coiffe maintenue par deux rubans croisés; qu'il est enfoncé dans un.autre bloc d'acier non du trempé, fond de la coiffe s'échappent, d'une manière très orí- qui deviendra le coin après avoir été trempé. Les lettres ginale, les cheveux, qui tombent en arrière, formant deux sont ajoutées avec des alphabets poinçons spéciaux avant la trempe. Fig. 655. Les monnaies et médailles étaient frappées autrefois en appliquant purement et simplement les deux cojns sur le flan ; à présent, on frappe en 'virole, c'est-à-dire que le métal est retenu par un cercle d'acier dans lequél s'encastrent les coins. Il n'y a pas de bavures autour de touffes finissant en pointe i corsage montant orné de la pièce, et le résultat de l'opération, comme on peut le fleurs en relief; attribuée à Matteo de Pasti. Figure 653; concevoir, est bien meilleur. Cosimo di Medici (Cosme le Grand), âgé et coiffé du En ce mor- qui concerne lès monnaies proprement dites, tier,; né en 1386, il est mort en 1-464, et gouverna Flo- il est utile de noter que leur exécution, confiée, antérieu- rence, depuis 1434 jusqu'à sa mort; cette médaille est rément à la^période dont on s'occupe,.-à des ouvriers'de anonyme. Figure 654 : Leonello d'Esté, fils naturel de condition servile, fut, au xii® siècle, le partage.d'officiers Niccolo III, né en 1407, seigneur de Ferrare en 1441, mort spéciaux et subàllernes, de monnoyeurs, formant corpo- en 1450; attribuée à Niccolo , médailleur(2). Figure 655 ration. U : est, le plus souvent, très difficile de distinguer Francesco de Bonsi, Florentin; le revers porte la date de parmi eux entre le frappeur qui n'est qu'un artisan et le 1484: anonyme. Ces médailles ont été pour la plupart graveur qui fait œuvre d'artiste, ces deux ordres de tra- fondues et non frappées. vaux ayant pu être exécutés par le môme individu. Les monnaies et médailles sont frappées à l'aide Des généraux-maîtres avaient la haute surveillance de de coins, c'est-à-dire à l'aide de deux blocs en fer trempé l'exécution des monnaies, et leur juridiction S'étendait dans lesquels sont gravées en creux les figures qui vien- sur les changeurs, sur les orfèvres et sur les afiinèurs; dront en relief sur lès deux côtés de la rondelle de métal ces hauts fonctionnaires formaient ce qu'on nommait la interposée éhtre les coins, laquelle on nomme quelquefois Chambre des Monnaies, distincte de la Chambre des le flan. .Actuellement, pour arriver à la confection du Comptes. Les artistes ne doivent pas ignorer que, par coin, on commence par modeler les figures de la mon- une continuation singulière des anciennes législations, il naie ou de la médaille, en grand, avec de la cire sur une ne petit encore actuellement être frappé de médailles (1) Piero delta Francesca sans belière l'Hôtel (1423-1492) fait des Monnaies. a un portrait du qu'à même personnage (Galerie nationale de Londres). Maialesta répudia Voici sa quelques noms de sculpteurs, en dehors dé ceux première femme, empoisonna la seconde et étrangla la troisième. déjà cités (2) Une médaille, et du même pe'rsonnage pour la figure médaillon période: en au sommet d'un tableau représentant saint Antoine et saint En France: de Constantin de Jarnac, monument d'.un Vittore Georges, Pisano (tableau de la Galerie nationale de Londres). évèque à Périgueux (xit« siècle); Gilbert , cathédralé Fig. 654. DU XI« AU. XVI» SIÈCLE 209 (l'Aulun elde Charlieu; Jean Bouteillier , Notre-Dame de matière noire, en essuyant la plaque et en frottant ou en Paris (xiv° siècle) ; Hennequin de la Croix , mausolée de appuyant dessus, une fêuille de papier humide qui reçut Charles le Sage (1380); Jacques Morel , tombeau du car- ainsi le poncis du trait gravé. Cette épreuve constitue dinal de Saluces, à la cathédrale de Lyon ; Jehan de Dro- réellement ce qu'il convient de nommer une estampe, gnes et Antoine Monturier , mausolée de Jehan sans puisque le papier a péíiétré dans le creux de la gra- Peur, à Dijon (1419-1474); Jehan de Saint-Priest , sculpteur vure et s'y est imprégné du noir qui y avait été inséré. à Lyon (1490?-1516). En recouvrant une plaque de métal d'une couche mince En Italie : Bonnano de Pise, portes de la cathédrale de vernis noirci à la fumée, sur laquelle on dessine avec (fin du xii® siècle); Andrea di Cione , dit Orcagna , bal- une pointe, et les traits, creusés ainsi, étant remplis daquin ou mailre-aulel d'Or San Michèle, à Florence d'eau-forte, le creux s'obtient par la morsure (1308?-!368?); Andrea del Verrochio , de Florence, statue Les pavements des édifices de la période que l'on élu- équestre de Bartolomeo CoUeoni, général de la république die sont exécutés en diverses matières et suivant un de Venise (1435-1488); Filippo Calendario , de Venise, palais des doges (milieu du xiv° siècle); Antonio Polla- juolo, de Florence (1429-1498); Desiderio daSettignagno, Antonio Rosellino et Mino da Fiesole (fin du xv° siècle); Matteo Civitali , de Lucques (1435-1501). En Allemagne: Sebald Schonhofer , de Nuremberg (xiv® siècle); Martin et George de Clusenbacii , saint Geor- ges è cheval, de Prague (1475) ; Adam Kraft , de Nurem- berg (1437-1507) ;. Claus de Vouzonnes, Claus Sluter, holiandais ou flamands, et Jacques de Baerze , de Ter- munde, tombeau de Philippe le Hardi et le puits de Moïse, A Dijon (xiv® el xv® siècles). En Espagne; Nupo Sanchez , .sculptures du chœur de la cathédrale de Séville (1475). Notre attention ne doit pas négliger la gravure qui appartient à l'ordre plastique; elle constitue en même temps un procédé original de représentation el un moyen Fig. 656. de reproduction. Il y a deux genres à distinguer : 1° Les caractères d'imprimerie et la xylographie grand nombre de procédés : mosaïque de marbres ou de (ÇuXov, bois, TpayEiv, écrire) s'obtiennent en réservant sur verres colorés, dallages en pierres dans lesquelles étaient une surface, à l'aide d'outils spéciaux, un relief q\x\, re- pratiquées des incrustations de ciments de couleur, car- couvert d'encre, produit par impression des formes relages de terre cuite à dessins en reliefs moulés et ver- déterminées. Ce sont les Chinois qui inventèrent, en nis, carrelages à dessins imprimés d'un creux que l'on 1040, ce procédé, qu'ils emploient encore pour leurs pu- remplissait d'une terre d'une autre couleur ou sur blications en gravant sur des plaques de bois; ils ne se engobe (1), etc., etc. Pour le moment, on ne retiendra les servent pas encore de caractères mobiles analogues à types qu'au point de vue de leur ornementation ceux employés depuis. Le travail de l'artiste graveur La figure 656 (2) représente un carrelage du xii' siè- xylographe constitue une œuvre d'un caractère particu- de, de la chapelle de la Sainte- Vierge, à Saint-Denis ; il se lier c|ui exige une réelle science; l'on |)eul môme affirmer compose de bandes formées de cercles noirs et rouges (|ue, dans le cas où il n'a pas tracé lui-même le dessin el qui se pénètrent, et de compartiments très fins avec où il doit traduire celui d'un autre, son habiieté plus ou morceaux triangulaires carrés ou en fuseau qui n'ont pas moins grande peut ou l'embellir ou l'estropier plus de 0"'03 de côté. Ce type présente une application 2° Le procédé de la gravure sur métal implique iine de petits morceaux de couleurs différentes (les tons noirs opération en sens inverse du précédent; l'orfèvre ou vert sombre sont rendus par du noir, le rouge par I omaso Finiguerra passc pour l'avoir découvert en 1542; des hachures et le jaune par le blanc). il pourrait être bien antérieur. On l'aura inventé le jour où l'on a reproduit des dessins tracés (1) Voir du Livre Vit les détails techniques relatifs à la fabrication avec une pointe de la terre cuite. sur une plaque de métal, en les remplissant avec une (2) Voir Viollet-le-Duc, Diet. d'Arch., t. 11, Carrelage. 14 210 Fig. 6Ô7. Fij^ures 657 et 658 : carrelages en Ierre cuite du abbaye de Saint-Pierre de Vif, à Sens; il appartient au xni" siècle, à la cathédrale de Saint-Oiner, à Téchelle de xiii° siècle; les carreaux unis sont rouges; remarquer le 0,15 par mèire. Le premier se compose d'un mt>lif cen- type de la fleur de lis à cette daté (fig. 659). Irai et de carrés alternés d'une décoration formée d'un Quelle a été réellement la part de la peinture purement fleuron et d'un oiseau; le'Second, très original, se cons- décorative au Moyen âge? On est autorisé à [lenser que titue par un médaillon à quatre lobes central avec tiges la structure même des églises ne laissant pas de grandes accolées d'oiseaux, aux angles duquel se groupent surfaces unies et libres, elle ne s'exerçait que sur des quatre autres médaillons à Imis lobes dont le-cenlre est détails et était réservée pour les salles des palais et des occupé par trois têtes de femmes avec voiles et cou- habitations particulières. D'ailleurs, les vitraux colorés ronnes. Le fond est brun rouge sur lequel les ornements constituaient à eux seuls une riche décoration, dont les se détachent en jaune rougeâtre. Cet assemblage est couleurs, renvoyées sur des peintures, n'auraient pu que d'une grande richesse obtenue, comme on le voit, par déterminer des effets désagréables à rœil. Enfin l'on sait des dispositions d'une véritable simplicité. que la décoration des parois des chambres et des pièces Un carrelage assez intéressanf est celui de l'ancienne importantes consistait le plus souvent en tentures mobi- les. On n'étudiera donc ici ((ue les types les plus indispensablés, c'est-à-dire quelques frises ho- rizontales ou litres (1), qui régnaient à la base des voûtes et surmontaient les appareils réels ou feints des parois verticales. Voici deux litres du temple Saint-Jean, à Poitiers, du xii' siècle ( (ig. 660 et 661 ). Celle .\ forme frise sous la charpente; tons ; H brun rouge, J jaune, V vert, BG gris ariloise;. les oiseaux brun rouge et jaune, les points blancs. On a déjà vu des méandres analogues dans l'antiquité. La litre B forme l'appui des fenêtres; sur fond ardoisé clair, palmes jaunes, fleurôns brun rouge clair, au milieu brun rouge foncé, bordé de filets blancs. I.a litre de la figure 662 vient de Véglise des (1) Litre ou lisle; lista slgnille bordure en haut ails- mand. DU XI» AU XVI» SIfiCLE 211 on voit la coupe en A; il y a un ornement courant en « et i et de b en c. Ornement B, brun rouge sur fond ocre avec larges filets noirs sur les rives des feuilles, et trait blanc à égaie distance du bord, à cheval sur le filet noir. Orne- ment B', jaune foncé (ocre jaune méléc d'ocre rouge) sur fond ocre Jaune redessiné de filels brun rouge très sombre et de traits blancs; h l'intérieur des pois blancs sont plus marqués sur le fond jaune. Ornemçnt B", brun rouge rede.s- siné d'un filét blanc sur fond jaune avec tiges G gris ardoise. On voit que les efl'ets sont obtenus avec très peu de couleur (1 ). (I) V. VioLLtrr-i.E -Diic, Diet. d'Archit., t. VII, Peinture, el t. IX, Vitrail. On emprunte à ces dçux article^ Íes figures 660 a 666 et 070 . Jacobins d'Angers, et appartient nu xni» siècle. Elle est obtenue par l'opposition du brun rouge avec de l'ocre jaune et un fond noir. Les liges des entrelacs sont alternativement jaunes et rouges, ainsi que les feuilles et grappes; les feuilles jaunes sont cernées de rouge et de noir sur fond blanc; les feuilles rouges sont peintes à plat; deux larges filets jaunes en dedans et rouges en dehors arrêtent le fond noir. I Dans ta salle du rez-de-chaussée du donjon de Coucy se remarquent des formerets peints (fig. tiG3 et 664), dont ■ | Fig. «03. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Cormuc des Égyptiens, des Phéniciens, des Juifs, des Assyriens, Mèdes et Perses, la fabrication du verre a été aussi pratiquée par les Romáins; toutefois, la véritable peinture sur verre ne remonte qu'au x" siècle. En France, le plus ancien emploi du verre dans les vitraux d'église est à Newiller (ancien département du Bas-Rhin); le vitrail de la figure-665 est tiré de Véglise de Boulieu et appartient au xii" siècle; il est en verre blanc, et c'est la mise en plomb (1) qui forme les dessins. Le vitrail de la (I) Pour exécuter un vi'iráil, on trace d'abord le dessin sur une feuÜle de papier avec l'indication de toulcs les divisions de verres et de l'armature en fer qui devra les consolider. Les verres se coupent sur ce dessin, que Tort nomme carton, à l'aide d'un diamant (autre- fois ce travail se faisait au fer chaud), et alors ils reçoivent la pein- ture et la cuisson. Une fols les verres préparés ou cuits, on les réunit entre des tringleltes en plomb soudées entre elles à eux par leur jonction, lesquelles sont fabriquées à l'aide de lingots que l'on élire dans une filière que l'on nomme tire-plomb. Ces Iringlettes donnent comme section deux ailes dispo.sées parallèlement l'une fi Tjg. CCC. lÉltti DU Xl« AU XV1« SIÈCLE 213 figure (366 provient de la chapelle de la Sainte-Vierge de pour ménager des tlairs, et formaient ensuite les traits et la cathédrale d'Auxerre (xiii'^ siècle). Celte petite gri- les hachures soit avec des tons noirs, soit avec des saille {l) occupe une large fenêtre et chaque carré porte nuances de la feinte principale d'angle en angle O^SS. La disposition est heureuse à tous Au .xii= siècle, les vitraux se composent de verres, ou les points de vue teints ou incolores, qui font en quelque sorte le fond du Fig^. 6i)8. A Vabbaye de Saint-Jean aux Bois, prèsCompiègne, la disposition est différente ( fig. 6fi7 ); elle n'en est pas moins bien comprise comme réseau et comme valeur de bor- dure. La fécondité des peintres verriers du xin' siècle est si ingénieuse, que l'on pourrait fournir des types à l'in- fini; on ne peut omettre cependant le beau type de gri- saille du xm' siècle de la figure 668, qui provient de la cathédrale de Salisbury, cette ornementation ne diffère en rien de celle de la sculpture de cette époque comme dessin. Les artistes du xi° siècle peignirent à la fois sur verre teint et sur des verres de couleur; dans le premier cas. Us exprimaient les formes par des traits et des hachures; dans le second, ils épargnaient convenablement le fond J'autre et réunies par une traverse continue de l'épaisseur du verre. Au moment de la mise en plomb, on écarte les ailes d'un côté dans toute leur étendue pour y faire pénétrer les verres, et on les rabat et de ensuite. La cuisson tableau, verres avec du couleurs verre s'exécute souvent plusieurs fois de appliquées au pin- suite, surtout pour les figures, et l'on cuit au four. Certaines cou- ceau, cuites au moufle et servant à marquer le modelé. leurs, comme le jaune, ne se mettent qu'à la deuxième ou troisième Ces couleurs sont cuisson pour qu'elles ne passent On appliquées presque des pas. cuit généralement touj'ours sur une gris, plac|ue de fonte enduite de craie pour éviter que le verre ne s'attache des bruns etdes noirs sans éclat. Les verres teints dans la pas au fer lui-même. masse en en en en bleu ou (1) Grisaille. On rouge, jaune, vert, en nomme ains) des vitraux où l'on violet, n'emploie que du brun et du jaune pour le motif principal, quelquefois de sont d'un la couleur ton magnifique; pas de couleurs pâles Ou corn- pour la bordure seulement. posées; les vitraux sont ën verres de petites dimensions ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF agencés dans des plombs cjui dessinent les principaux correct, les modelés plus poussés, au lieu de s'en teni'r ù motifs. un trait. Certaines fenêtres conservent encoré le système Au xm" siècle, la disposition se compose de cartou- ches renfermant des sujets disposés sur un fond réticulé (ng.669), à bordures de feuillages; ces vitraux sont le plus souvent disposés ilans les fenêtres des basses nefs et de l'abside, tandis (|ue,poürlesfené- tres de la grande nef, on peint des ligures,, soit de proportions ordi- naires,, soit de proportions co- lossales gui rem- plissent le pan- neau aux dépens du fond en nio- saîque; elles par- licipent du carac- tère de la sculp- turé de la même époque. Les car- louches ou mé- daillons .sont dis- posés les ,l-'ig. 671. uns au- dessus des autres de'médaillons; mais, peu à peu, on adopte le parti des dans le sens de grandes figures s'élevantsur un piédestal et couronnées la hauteur sur un rang ou sur deux. Tel est- le vitrail du martyre de saint Étienne, à la cathédrale de Bourges ( fig. fi69), qui appartient à la fin du xui' siècle. Fond des médail- Ions, bleu ; mo- Fig. 670. saîque et entou- rage des médaillons, rouge, avec un peu de bleu et a forme primitive de ce mot est udicr, andci, ander, de l'anglais-/u«íífro». V. Vioi,ij-:r-i.r.-Du(:, Diet, du t\/obiliei\ t. i . La'ndîer (pour iS figures i)02 et 0)02). 226 Fig. 696. Fig 702. Figure 696 . marteau de porte en fer forgé de la cathé- dralede Trani (ancien royaume de Naples), du xa" siècle; tête de lion intéressante à observer par son caractère Figures 697, 698 et 699 ; fragments de plombfondu et doré, faisant partie d'une châsse du xiv® siècle et appliqués sur un fond d'étoffe; arrangements très ingénieux et typiques de cette époque. Fig-. Fig. «tg. DU XI' AU XVi' SIÈCLE . .-227 Figure 700 : flambeau en bronze du xi" siècle, travail allemand; Tyr, l'un des compagnons d'Odin, affourché sur le monstre t'enris. Figure 701 : chandelier en bronze du xii' siècle ; tous sont de petites dimensions sur une même forme générale, avec des ornements peu dissemblables; le nœud central est en cristal de roche; chimères du pied d'un beau caractère (èolleclion J. Charvet). Figure 702 : Tcoci du reliquaire, dit de l'empereur Henri, au Louvre (xii' siècle), en cuivre émaillé et repré- sentant le Clir/if,-de la grandeur de l'original. Les èmau.x du fond du nimbe et les cercles qui indiquent le globe du monde sont'verts; ceux du fond général sont bleus; le livre est blanc. Figure 703 ; bassin émaillé, provenant du trésor de Conques (x)ii'siècle); ces bassins, que l'on trouved'habl- tude par paires, servaient à laver les mains; avec l'un d'eux, muni d'une gargoulilette, on versait l'eau sur les Fif 700. mains de la personne à laquelle on rendait cet honneur. Remarquer la forme des fleurs de lis. Les lions ne sau- raient être pris comme type à imiter, à cause de l'arran- gement disgracieux du train de derrière. Imî;. 701 Fig. 703. 228 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÈCCiATIF Figures 704 el 705 : reliquaire du xiv® siècle en argent esl décorée de feuillages aussi émaillés, placés au doré et émaillé, à l'église de Sainl-Mehoux (Allier), aux milieu d'un orbe à deux pointes el d'un- mouvement quatre cinquièmes de l'exéculion. Sur la face principale intéressant à observer. Le nœud el le pied à six lobes esl un sainl évèque en ronde bosse, assis crosse en main affectent la forme particulière à la partie inférieure el bénissanl. Celle slaluelle en argent est entourée de de la plupart des calices (1), ciboires (2) et ostensoirs (3) cabochons el d'ornements émaillés. La face opposée du Moyea âge (voyez plus loin, fig. 710). Fifiiire 706 : celle crosse (^i), en cuivre émaillè, de la lin du xii" siècle ou peut-èlre du commencemenl du XIII®, se voil au Louvre. Le nœud, entièremenl en cuivre, esl ajouré el montre des anges ailés; des (I) Calice (en latin calix, X'j'-'Ç), gobelet peu profond et circulnire avec un pied : c'est Talion® jfemenl de la coupe grecque fîgurc 228, sans jes ' anses. (2; Ciboire (en latin ciboniim, nouiTitiire), vase de la forme d'un calice, mais avec un corps plus gros et un couvercle, pour renfermer les hosties (3) Osteusoir (en latin ostensus, parlicipe pa.sse passif d'os(eMifere, monirer.dou vase sacré pour prescnler Hioslie au.\ ilomme la broderie a une allure plus libre et plus indépendante que l'impres- sion ou le lissage, elle peut produire plus facilement des effets artistiques. La broderie s'e.xcçuie soit avec l'aiguille ordinaire, soit avec une ai- guille .4 pointe recourbée ou crochet C'est le crochet qui produit ce qu'on nomme le point de chaînette Les points employés dans la broderie se nomment le plu- metis, le sable, Vundé, te da- massé, etc, etc tîouvenl des appliques sont rapportées et cousues tout autour du motif, quelquefois avec des (ils d'or et d'argent Les personnages jouent un très grand rôle dans la décoration des broderies de la période que l'on étudie Figure 73y et 740 . brode- ries russes représentant de» Fia 736. méandres. Fipire 737- manipule (1), sculpture des statues, porche méridional de la calhédraie de Charires (xiii" siècle).. Figure 738 mitre (2) dite de saint Thomas Iteckot (3), au trésor de la cathédrale de Sens (xiii''sièclo); observer les beaux rinceaux qui y ont été brodés. La mitre a perdu depuis son caractère origi- nal et hiératique dans un agrandissement démesuré et par une forme oblongue de pure convention L'art do la broderie est très ancien et a été employé, soil pour accentuer, par quelques pomis surajoutés, ou par un conlournage habile, les parties (1) Manipule (en lalin manipulus^ de manus, main, et plere emplir), bande d'étoffe que les officiants portent au bras pour saisir nver la main, sans les loucher, cerlains objets du cuite. (2) Mitre (en lalin niitraj, coilïure des dignitaires de riCglise: la bande horizontale se nomme circulus etccllc ver- licale titulus. (3) (Célebre prélat anglais, plius connu sous le nom de Thomas de Canl<»rbéry, né h Londres en 1117. chancelici d'Angleterre, ambassadeur en France, puis archevêque de Fig. m Canlorbéry, assassiné par ordre du roi Henri 11, en 1170. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF 7/i2. Tig. 7',i. Tig. QJ Fig. 739. 243 Fig. 7/i3. Fig. 744. Figuro 741 : homme de guerre du xi® siècle, d'après la l'émail du Mans (xii® siècle), au musée d'artillerie de lapisscrie de Baveux, nu musée d'artillerie de Paris. Colle Paris. Colle de mailles sur une robe de soie bleue brodée composée de mailles rondes reliées ensemble, appliquées de Jaune et aux manches jaunes; riche ceinture dorée, sur une grosse loile grise; olives en bois retenant les avec pierreries, bordée d'azur; bouclier aux .armes: jointures de la cotte par des lanières de cuir fauve; d'a\ur semé de lions léopar^és d'or; les armes sont répé- bouclier aux armes: de gueules à la bordure d'or, chargé lées sur le casque et sur le pommeau de l'épée, olifânt d'un morse d'ar,ur (1) avec un fanon d^or; casque mi-parti d'ivoire. or cl azur; chaussures en cuir fauve avec lanières • sur Figures 743 et 744 deux caries extraites d'un jeu de des bas en fourrure grise. tarots exécuté à l'occasion du mariage du duc de Milan Figure l'Cl ; Geoffroy le Bel, dit Plant-agenet (2), duc Philippe Marie Visconli,en 1415, avec Béatrice di Tenda, Normandie, comte d'Anjou et du Maine, d'après Veuve de Facino Cane, seigneur de Vérone ; il est attribué ^1) A:{ur: l'émail bleu en blason; se figure par des hachures ludc (|u'il avait de porter en guise de plume une branclie de genet horj/.ontîiles Il fut la souche de la famille des Plantagenels qui monta sur le tronc (2) f'.e surnom avait été donné a ce personnage à cause de l'habi- d'Angleterre dans la ¡íersonnc do son fils llenrt 11. 2H ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIE à Marziano di Tortona, peintre el secrétaire du duc, et fond gaufré; remarquer les étoffes, les broderies el le il aurait coûté, suivant la tradition, douze cents écus d'or, harnactiemenl des cfievaux en Italie au commencement c'cst-à-dire environ 12,000 francs de notre monnaie; du xv" siècle; les armoiries que supportent les deux per- •Fig. 746. sonnages sont celles de la ville de Milan, caractéristiques On ne saurait mieux résumer la marche de l'art au par la gitivre (1) cpii dévore un petit personna^d. ,Moyen ûge, au point de vue du mobilier, qu'en plaçant ici quatre compositions de Viollet-le-Duc sur les disposi- (i) Cuivre, ancienne forme de vipàre. tions intérieures des appartements des xii", xii:'. xiv et xv' siècles. Alors les salles étaient vastes et ne ressem- chambres indépendantes, on possédait alors des arran- blaieni guère à nos appartements formés de petites gements ingénieux qui permettaient en quelque sorte de 748 placer la chambre à coucher dans une pièce de reception i avec rideaux lonibanls, qui consUluaienl à eux seuls cl, au besoin, d'y installer plusieurs de ces lits Immenses, | comme un logement individuel- La figure 745 représente 246 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF une chambre de seigneur au xii' siècle ; i'arcbiteclure est Les cheminées sont grandes et assez élevées pour simple elle mobilier massif; mais bientôt au xiii'siècle, qu'une personne debout puisse se placer au-dessous; comme on le voit dans la figure 746, les fenêtres sont ce système, qui a été critiqué, offre cependant ce mérite- plus grandes, le plafond plus ouvragé, les murs, au lieu particulier qu'il ne perd rien du calorique; la flamme est d'être revêtus de peintures, sont masqués par des drape- vue dans toute sa hauteur et la fumée, du reste, perd de ries; le mobilier a pris de la richessëavec un peu de con- sa chaleur à mesure qu'elle s'élève; un cerclé nombreux fortable. C'est au xiV siècle que les mœurs se ressentent peut se grouper ainsi autour du foyer. Les petites che- d'une direction d'esprit portée à la vanité et à la galan- minées sont un leurre; toute la chaleur monte le long de- terie. Il est facile d'observer dans la figure 747 que les la gaine; il n'y a pour nos appartements modernes .de meubles sont plus précieux par le travail et la matière, mode de chauffage sérieux que les poêles. qu'ils sont nombreux et variés de forme; que le superflu, Un mérite particulier des grandes cheminées est les objets d'art, la recherche du bien-vivre commencent de fournir le motif décoratif le plus important de la salle', à indiquer une société raffinée, qui ne craint plus la dé- et on peut constater quel parti on peut en tirer. pense et où les bourgeois eux-mêmes veulent avoir des Les lits sont généralement placés dans un angle, sans demeures qui ne le cèdent en rien à cellés des gentils- souci de symétrie, ce qui est á l'encontre des usages hommes. A ce moment les femmes sont accusées par les modernes. Du reste, cette disposition était indispensable rómaociers.et les poètes de provoquer des dépenses hors pour obtenir une ruelle dans laquelle on pouvait se de proportion avec le bien de leurs époux. La chambre dévêtir et sé mettre au lit, à l'abri des rideaux, malgré de la figure 748 (xv® siècle) donne le dernier mot par un la présence d'autres personnes dans la chambre. luxe qui se poursuivra au xvi", avec des formes décora- Les fenêtres sont rares et petites. Lorsqu'on prétend lives différentes, mais avec des dispositions générales à présent imiter ce qu'on nomme le style du Moyen âge, analogues (1). on est certain d'échouer; à celte époque, les murs étaient On observera, dans les figures 745 à 748 , divers types épais, les chambres étaient grandes, les fenêtres étaient d'ameublement intérieur qui n'ont pu être fournis au petites, peu nombreuses et placées irrégulièrement; courant de ce livre et qui, pour être des interprétations tandis qu'à notre époque, par suite des exigences par 'Viollet-le-Duc, n'en sont pas moins caractéris- mêmes de la construction moderne, les murs sont tiques'(2). minces, les chambres sont petites, les fenêtres sont (1) Voir (Art pour tous, figure 1778) une reproduction d'une grandes, nombreuses et gra- symétriques On le voit, le vure de J ean Vedbeman V bies dit , le Frison, représentant un inté- programme d'aspect décoratif du serait rieur s et d'ombres |I humaine dans un idéal poétique. Très habiles encore qui captivent le spectateur; Théophile Gautier se laissa dans'les travaux purement industriels, les Orientaux aller à la fantaisie de passèr plusieurs jours et même la paraissent ne pas éprouver, plus qu'il y a douze siècles, nuit, à l'Alhambra. le besoin de ces sensations qu'éveillent une belle statue Dans les niches d_e ce palais étaient placés des vases ou un brillant tableau. décoratifs en faïence ou en porcelaine, dont la figure 779 . donne un type très intéressant ; celui-ci, en faïence, qui appartient au musée de l'Alhambra, de 1"'35 de hauteur, est recouvert de dessins bleus et or sur fond blanc jau- nôtre. Il en existe un autre qui vient aussi de r .A.lhambra, en porcelaine décorée d'ornements d'or et d'émail, très curieux, des huit dernières années de l'art arabe jvoyez Art pour tous, n° 4146). Les monuments les plus remarquables des Arabes sont. la mosquée d'Amrou, au Caire(642, arcades en tiers- point outrepassé, sur colonnes); la mosquée de Jéru- salem (691), celles dé Cordoue (780), celle de Touloun (876 arcades en tiers-point outrepassé ( fig. 768), sur piliers), et de El-Azhar, au Caire, (avec stalactites) ; la tour de Koutab (1143) et la mosquée (1190), dans l'Inde ; la mos- quée de Kalaoun, au Caire (1283), l'Alhambra et leCéné- ralife, à Grenade; l'Alcazar et la Giralda, A Séville; les mosquées d'Hassan (1356), de MonaJyad (1415) et de Kait- Bey (1468), au Caire. Noter aussi les châteaux de la Ziza et de la Cuba, près de Palerme, en Sicile (xii® siècle); la mosquée de Kairouan (675, reconstruite pn 820, en forme de quadrilatère avec coupoles); etc, etc. Les statues des Arabes sont aussi rares que leurs tableaux ; l'interdiction religieuse des représentations humaines n'était pas chéz eux aussi absolue qu'on l'a prétendu (1); toutefois les types connus se bornent aux lions informes qui décorent une fontaine à l'Alhambra et quelques débris épars çà el là. L'esprit dés peuples asia- tiques n'était pas porté de ce côté et, si on cherche une preuve de la direction de leur goût à cet égard, on la trouvera dans l'art hindou, qu'on va étudier, où larepré- sentation de la figure humaine, quoique très fréquente, est toujours médiocre et sensuelle. Les moeurs telles que Mahomet les a légîférées. Comportent, au fond, une vie Voici trois motifs de bois sculpté provenant de la simple et d'intérieur; c'est au '780 à 782 et ce qui a fait et fait encore la moscjuée d'Ebn-Touloun, Caire ( fig. ). qui force du Coran. L'Islamisme compte encore plus de cent faisaient partie de la chaire; des enlacements particuliers millions de disciples dans le monde, lesquels, pas mieux à l'art byzantin, les Arabes ont retenu le système général que dans le passé, n'éprouvent encore ce mouvement de en y apportant le diagramme particulier à leurs fleurons l'esprit, particulier aux peuples occidentaux,, qui cher- Le panneau 781 offre une disposition étoilée, dont le che par un instinct irrésistible à reproduire la figure compartiment central et les écoinçons, produits par les branches de l'étoile, ont reçu une décoration sculptée (t) Les Musulmans pensent qu'il faut éloigner des yeux les images analogue aux deux autres panneaux, tandis que les bran- de la peinture et de la sculpture, parce que le Créateur ne pouvant ches elles-mêmes sont formées d'applications de bois être matière, il faut éloigner des têtes vulgaires l'idée qu'il puisse foncé, et formant, l'être; les représentations de la Trinité, de la Vierge el des saints agencées par ne plus triangulairement sont pour eux que des idoles. , leur assemblage, des dessins prismatiques. Le panneau Fig. 77S. lü riNSElGNEMENT DE L'ART DECORATIF Fig. 780. 783r en bois sculpté, vient du Musée des Arts décoratifs; l'arrangement procède Fig 781. de rhe\agone, diagramme familier aux Arabes. Figures 784 et 785 : cadenas damasquiné des portes de Gama-Sysavyeh,, au Caire Remarquer les formes de la poignée et Fit. 783. arabes r 265 dralede Tarragone{Hvi' siècle); ce type est donné pour montrer Tinfluence arabe persistant sur le genre espa- gnol, après la conquête chrétienne. Figure 787 ■. bassin en cuivre, de la collection do M. Schœffer, enrichi de nielles et entrelacs damasquinés (xvi' siècle), au quart de l'exécution ; cette forme générale typique persiste encore en Orient. Figure 788 ornenftnts sur un vase en cuivre (xvi« slé- Fis 787 llu panneton de la clef, la damasquinerie (\) ne remonte qu'au commencement du x° siècle; les types les plus nombreux appartiennent aux xii® et xiii" siècles; les Arabes se sont distingués dans ce procédé et peuvent être considérés comme les créateurs du genre. Figure 786 : marteau de la porteprincipale de la cathé- (1) Damasquinerie Incrustation de ills d'or ou d'argent dans une rainure gravée dans le métal et un peu plus large au fond qu'à l'entrée; ces /ils, ainsi introduits, sortent en relief ou s'arasent suivant la volonté de l'artiste. Quelquefois l'ouvrier, armé d'une lime en forme de molette d'éperon, conduit rapidement son outil sur l'objet qu'il doit orner, et le fil s'applique au marteau sur toutes les parties du métal préparé ainsi pour le griper et le retenir; ce procédé appartient particulièrement à la Perse et, actuellement, à Dama.s Fig. 788. 266 ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF Lorsque des peuples chrétiens ont copié l'orne- mentation arabe, ils ont placé aussi les inscrip- tions décoratives, en les déformant bien entendu,- ce qui en révèle la fausse origine et n'offre aucun sens. L'art de travaillei le bois fut porté très loin, ainsi qu'on peut s'en rendre compte par les types déjà présentés ( fig. 780 à 783 ). leurs portes de mosquées, leurs chaires, leurs plafonds et ces moucharabiehs, que l'on rencontre encore dans les villes où leur civilisation a brillé, dénotent une habileté d'autant plus à remarquer qu'ils se ser- valent d'outils peu nombreux Le parti le plus habituel consistait dans une charpente dans laquelle venaient s'enchâsser des panneau.x de marqueterie ou de sculptures; la forme générale restait en conséquence assez simple. Les types de meubles conservés sont -peu nombreux ; il faut aller dans l'intérieur des mos- quées pour en trouver quelques-uns du genre du fauteuil, représenté dans la figure 791 La nacre et l'ivoire jouaient, comme dans les produits orientaux actuels, un rôle très important pour l'effet décoratif des marqueteries Du reste, les artisans arabes exercèrent une influence appréciable dans le mobilier espagnol, tant pour la disposition que pour les détails déco- ratifs, luttant en cela avec le goût particulier qiii Fig 786. de), delà collection de .M Goupil, les parties teintées représentent le métal, remarquer la forme du rincón enlacé et l'agencement des fleurons Figure 789 , armôiries de Melek-el-Daher Bej^bars, au Caire, représentant un ¡¡on dans une étoile à douze rais L'orfèvrerie, la céramique, la verrerie, le tissage des étoffes et des tapis furent cultivés avec le plus grand éclat par les Arabes, malheureusement les types anciens sont excessivement rares , mais comme on se trouve en face d'hommes chez lesquels la tradition, la patience et l'adresse sont immuables, certains de leurs produits actuels, conçus dans le même esprit et avec la même habileté, peuvent fournir des renseignements utiles. On trouve partout des imitations de l'art arabe et en même temps ces inscriptions dont ils faisaient un motif d'orne- ment, même dans des couronnements de domes, conjoin- tement avec le croissant, comme on le remarque dans quelques mosquées du Caire (fig, 790i Fig 78S T f ARABES 267 régnait dans les autres parties de l'Europe. On y voit Certaines faiences à reflets métalliques, qui appar- même le mélange d'ornements arabes et de stalactites tiennent dans une certaine mesure à l'influence arabe, avec des arcades enrichies de lobes en tiers-point sur- ont été nommées hispano-arabes ou hispano-moresques i montées de gables et de pinacles, certains cabinets, en c'est une querelle de mots, les peuples envahisseurs de forme de caisse, sont ornés de plaques en fer doré, l'Espagne venaient de l'Asie et de l'Afrique, ils se com- ajourées dans le style arabe ou formées d'appliques en marqueterie, dont le contour rappelle encore cette forme dont on donne plus loin le diagramme i fig. 809 ) si cher Fig. 790. au.x artisles musulmans et (jui est tout á fail caraclé- battirent comme il a été expliqué au chapitre 1" de ce rislique de leurs arrangements. livre; les Almorávides supplantèrent les Arabes et furent L'usage de la terre cuite peinte, et particulièrement renverses à leur tour par les Almohades que les Espa- pour les revêtements, remonte au siècle; les plaques giiols finirent par refouler Tous ces peuples se léguèrent de l'Alhambra sont du xiii' siècle, le plus grand nombre successivement leurs arts en les accommodant à leurs des édifices dq Ceii'e datent du xvi' siècle et présentent goCits et en cédant à ce besoin, inné chez l'homme, de le plus souvent le type de l'ornementation persane. C'est toujours modifier quelque, peu l 'ceuM'edu précédent. Les un point considèreble de l'histoire de l'art à approfondir, centres de fabrication furent à Malaga, à A nca dans l'ile attendu qu'il faudrait savoir s'i les Persans ont suivi les Majorque (Baléares), dans le royaume de 'Valence, à Arabes dans cè9 créations, ou si, comme on est conduit Manisès, etc ; les produits connus appartiennent tous à railmellre, et ne sont pas des ouvrages imités de ceux aux XV' et xvi'siècles. On est peu d'accord sur le moyen de la Perse qui était à ce moment dans tout l'essor de technique qui était emjiloyé pour leur donner les reflets son art. métalliques rouges, cuivreux, etc, qui les distinguent. É 268 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Perse Pour rattacher, autant que possible, la Perse du détruits, ceux qui subsistent, comme la mosquée d'Ha- xvi® siècle avec l'antiquité, on donne la représentation madan, présentent une combinaison de l'arabe avec le de deux des anciens souverains de ce pays le premier persan, et l'on reste en quelque sorte en face d'édifices (fig. 792) est un roi sassanide, d'après un bas-relief de construits à la fin du xvi° siècle, sous le célèbre Shah Taki-Roston ■Abbas ou après lui. Une des mosquees d'ispahan, celle de Le second, que l'on a déjà fourni ( fig. 511 ) est Chos- Mesdjid-t-Shah (1580), peut être prise comme type roès !"• (531-579), assis sur son trône, portant sur la tète (fig. 793 et 79'i) A. est l'entrée, en B, une grande cour. une mitre avec croissant, aussi de la dynastie desSassa- C, des cours latérales entourées de niches servant d'abri, nides C'est sur le fond en cristal d'une coupe en or, de D, F, G, diverses salles et H,la salle principale, en .\,B. 0"'39 de diamètre, composée de pièces de rapport en Trn B nr cristaux de différentes couleurs, faisant partie de la Bibliothèque nationale qu'on trouve cette bizarre figure il); lesaceessoircsdécoratifs, tels que le trône, nous indiquent, dans une certaine mesure, l'état, à cette époque, des arts pour lesquels on ne possède pas de documents bien C, des bassins pré- pour les usages religieux On voit par ces CIS. C'est par un concours de circonstances dispositions que la e.xceptionnelles mosquée musulmane n'a aucun rap- cette est jusqu'à port avec que coupe été prise l'église chrétienne, celles ont parvenue nous, ayant qui été cons^ comme butin sur les Persans truites par les Byzantins, donnée SQus l'influence de Sainte-Sophie et des églises à Charles le Chauve, puis déposée au trésor de l'Abbaye byzantines, comportent bien une vaste salle recoii- de Saint-Denis verte de dômes; toutefois elles sont, le plus souvent, Quant au.x monuments construits pendant trois siè- accompagnées de cours: l'édifice, type celui dé La des en Perse n'est immense par les .Arabes, ils ont été tous Mecque, qu'un espace entoure de presque portiques avec petits dômes, au milieu du(|uel s élève.le sanctuaire (11.Voir l'ensemble clans MEncyclopédie des ans plastiques de de petite dimension, que l'on nomme la Kaab?. Ainsi se A Dcnimin, page I3i4, figure l constátela souplesse des Arabes qui leur a permis de se PERSË 569 servir pour leur cuile de trois types différents; 1° celui conséquent, les plus anciens. Ce n'est qu'en Perse consistant que en un espace entouré de péristyles plus ou les minarets se remarquent comme on vient de les moins étendus (mosquée d'Amrou au Caire), 2° celui qui décrire: dans les autres pays musulmans, i.ls sont ccinsiste carrés en une salle gigantesque supportée par une ou octogones, en plan et à plusieurs galeries, forêt de colonnes, pré- portées par des sur cédée stalactites, des d'une cour (mos- zones vont en dimi- quée de .Cordoue qui ) ; nuant en 3° celui (turc d'étage particu- étage. Toutes les lièrement) qui consiste surfaces extérieures des en une salle mos- recou- verte quées pardes persanes, sont coupoles, revêtues dont de plus faïences une impor- émaillées , tante, .précédée d'une couvertes de dessins COUT. ( mosquée du sut- variés, corn- dans des tan Achmét, à Cons- pris combi- naisons de tantinople). Les mos- rectangles ou de quées la persanes appar- polygones, fleur tiennent un rôle au premier y joue type, important. en ce sens qu'on n'y voit Les stalactites pas de lieu de ont été prière considérable, également em- les ées bassins ploy par les Persans, pour ablu- surtout lions à y sont nombreux l'intérieur de leurs Au point de vue de coupoleset toutes les fois l'aspect, elles qu'il a élé né- se pré- cessaire sentent de faire toujours des avec des portes encorbellements ; en monumen- taies à la • arcade mouluration {de la général courbure qu'on nomme corniche particulière dans l'art indiquée par la fig.770), occidental, inscrite dans n'est un grand pas employée en rectangle, Orient, ou bien elle accompa- gnéesdedeux n'est minarets remplacée que qui n'ont, un d'habilude, par simple filet. Les de galerie grandes cours de mos- qu'à leur sommet et quées sont ressem- persane^ blent, entourées de à cause de leur portiques à deux •plan circulaire, à des étages. Les cheminées d'usines principaux mo- (fig. numents de 794 ). la Perse Cette sont, en outre de la grande arcade constitue de comme mosquée Medjid-i- une sorte de Shah, celle de Me- porche sur - - lequel s'ouvrent 794. dreceh Maderi Shah d'au- Fig. 1res arcades à de (sultan Is- même Hussein), forme, donnant accés aux salles le Palais latéi'ales pahan; des Miroirs te Pavillon des Huit et à la salle portes principale surmontée par une du paradis et le Pavillon coupole dit et des un dôme Tchchel-Soutoun, (courbe Qua- du type 769 ); les dômes rante colonnes, tous bulbeux les trois à les sur le appartiennent Ispahan, à ponts l'époque la plus récente, et ont Zeimderoud , la fait école mosquée de Sunni à Tauris; la Jusqu en Russie et dans mosquée les pays musulmans d'ismael Khoda Bendeh (fig. à 890] ; les Sultanieh, etc, etc dômes plein cintre sont byzantins et, par La statuaire et la peinture de figures persanes ne 17 270 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF comptent en quelque sorte pas ; c'est-tout au plus si on plus nouveau, que celles qu'il a apportées au Louvre et en trouverait quelques types dans des époques presque qui proviennent d'un palais de Danois, à Suze, montrent modernes. qu'il était appliqué par les anciens Per- Figure 795 : buire en faience émaillée; le sans, non seulement sur des surfaces couvercle est en argent. Le mélange d'or- lisses, mais encore sur des pièces mou- nements avec des couronnes de ■ fleurs lées. C'est donc à eux qu'il faut faire naturelles stylisées est remarquable; la remonter le. mérite d'un genre excessive- Forme générale est d'un type bien oriental. ment décoratif, doní les nations ont fait Figure 796 ; burette en faience, fond plus tard des applications plus ou moins blanc, ornements en bleu, rouge et vert; la remarquables. Le mausolée de Tamerlan, forme n'offre, rien de particulier.,et le mérite à Samarcande ( xv« siècle ), offre des spé- réside dans une décoration d'une grande cimens très curieux de la faïence émaillée liberté, formée seulement à'œillets et d'une appliquée à de grandes surfaces. petite fleur qui rappellerait la renoncule. C'est ici le moment d'étudier la fabrica- Figure 797 : aiguière en faience, môme tion technique de la faïence. fond que pour la figure précédente; orne- La terre, bien lavée et tamisée, est mentation à l'aide'de grandes palmes à'on façonnée, soit à la main, soit au tour, soit arrangement particulier à la Per.se. sur des moules, puis séchée et mise au four. Figure 798 : carreau de revêtement en Une fois cuite, elle est recouverte soit faience; les parties par immersion, soit grises représentent par application, un glacis de bleu d'une couche li- clair qui s'harmo- quide, destinée à nise avec le ton de faciliter l'assimila- l'émail. L'original, lion avec le décor, d'un tiers plus grand, laquelle on nomme appartient à M. Du- couverte. ran ton et a figuré, à La pièce est dé- la viii® exposition de Corée soit avant la l'Union centrale des cuisson, soit après. Arts décoratifs; l'in- La décoration se terprétation de la fait avec des cou- fleur et sa distribu- leurs que Fort nom- tion dans le but de me émail, compo- remplir l'espacé sées d'un mélange qu'elle doit décorer, d'oxydes métalli- est digne d'observa- ,ques avec des fon- lion. dants. Soumis à la Il est impossible cuisson, ce composé de douter a présent se vitrifie et adhère que l'emploi de à la pièce, grâce à faïences moulées en la couverte. relief et recouvertes L'emploi le i)lus d'un émail , poly- facile consiste à dé- chrome ne soit très corer après la cuis- ancien (1); les der- son de la couverte nières découvertes et au petit feu; mais de M. Dieulafòy jettent sur ce procédé, un Jour d'autant les résultats sont loin d'égaler ceux dans lesquels la couverte et le décor, n'ayant à subir iju'une seule cuisson (1) Voir : Assyrie, page 3'i, cl Perse ancienne, page 37. au grand feu, conservent, une grande transparence et PERSE 271 nécessairemenl un fondu de Ions qui caraclériseni certains produits, ce dernier procédé se dit aussi peinture sur cru Lorsque la poterie est composée d'une pate qui emprunte sa couleur rougeatre à la présence du fer dans l'argile, elle nécessite une couverte opaque, dite émail sxannifère à cause de l'étain qui entre dans sa compo- sition; elle se décore comme il a été expliqué plus haut Quand la poterie est revêtue d'une couche d'argile blanchâtre, on dit qu'il y a engobe, et le décor consiste alors en dessins gravés à la pointe sur cet enduit et garni par des couleurs for- mées avec des oxydes métalliques. Après une cuisson, la poterie est trempée dans un vernis alcalin et sou- mise à une nouvelle cuisson à la même température; la fusion du vernis avec 272 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF les couleurs donne la transparence et participe à son une sorte d'engobe très mince qui était estampée par éclat brillant. l'application d'une matrice ayant la forme du dessin par son ; Qe dernier procédé est précisément celui qui a été puis le creux produit par la matrice, qui avait pénétré employé dans la céramique l'engobe de couleur foncée, et môme l'argile du persane. fond, On employé au Moyen âge divers procédés pour était rempli par une terre de couleur claire; le carreau a Içs carrelages terre cuite à dessins. Sur des carreaux ainsi préparé était enfin recouvert d'un vernis coloré. en Les carreaux ù incrustations façonnées sont ordinairement de terre rouge avec des dessins en terre blanchâtre, auxquels le vernis a donné une teinte jaune En conséquence, il y a lieu de bien distinguer, dans l'emploi du mot émail, trois genres de pro- cédés absolument dilïérents. 1° l'émail des or- fèvres, c'est-à-dire celui qui s'applique sur du • métal entre des cloisons rapfxirtées ou dans des cavités creusées à cet effet (voir la note de la page 154), 2° l'émail des céramistes, dont on vient de s'occuper, et 3° l'émail des peintres donl il sera question au livre IX On a fréquemment classé parmi les faïences per- sanes celles fabriquées dans l'île de Rhodes, dites de Lindos, dues à des ouvriers faïenciers persans, qui avaient été faits prisonniers par les chevaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Il est certain que la décoration est la môme et que l'on y trouve surtout des fleurs sous l'aspect de convention que l'on vient d'étudier (l); il y en a une magnifique collection au musée de Cluny. , Figure 799 : aiguière; les ornements cl les fleurs sont incrustés en argent sur un fond très coloré, presque noir et d'une grande solidité; hauteur 0"'33. Il est facile d'observer, dans éet obj'et, avec quel esprit ingénieux une décoration d'un effet précis souligne en quelque sorte la forme elle-même. Sans doute, le parti pris n'est rien en lui-môme, et cette forme accuse un corps un peu gros, par rapport à la partie supérieure. L'éçHelle des détails, les uns par rapport aux autres, est bonne: on observera la manière dont ies tiges de llcurs et de feuillages sont distribuées dans le motif du milieu et le Fig. 799. système d'ornement du goulot, qui se dévéloppc avec aisance ordinairement carrés, on appliquait, pendant que la autour d'une forme ronde sans pouvoir être déformé. terre était encore molle, une estampille qui y traçait un dessin en creux; la partie creuse était alors remplie d'une On n'a pas cru devoir ouvrir une division particulière terre d'une autre teinte, qui rendait le dessin ; la pièce dans ce livre, pour étudier l'art des Turcs, prolongement recevait ensuite un vernis plombifère coloré ¡1). Un autre des aris byzantin, arabe et persan ; il fournirail, à ce point procédé, plus compliqué, consistait à recouvrir la terre de vue, nombre de types des plus intéressants. Leslimi- brute d'une terre plus fine de couleur foncée, formant tes du plan de cet ouvrage forcent de ne pas insister. (1) Le carrelage tie la (Igure 659 a été exécuté par ce procédé. (1) Figures "9ñ A 798. ARABES, PERSE 273 III. — CARACTÉRISTIQUES Les Arabes soni, de tous les peuples, celui qui carac- songe à les changer; leurs artisans eux-mêmes se térise le mieux les races de l'Orient; il est facile de tiennent aux anciennes formules. sentir que, par leurs institutions, ils ont créé un genre de Au moment de leurconquête, ils se servirent d'artistes ^ civilisation qui garde encore une sorte de résignation byzantins, mais peu à peu ils s'affranchirent de cette tranquille, que perd chaque jour l'Occident. Religion, nécessité et s'initièrent à l'art-, les Ornementations sur famille, traditions, sont encore assises sur les mêmes fond or furent remplacées par un nouveau système déco- bases, avec les discordes guerrières en moins, sans qu'on rif, les arabesques, eiilremèlées d'inscriptions. On inventa Fig. é des petites arcades superposées en encorbellement vigueur plus ou moins soutenue ( fig. 773). C'est à l'archi- (Pig. 776), qu'on a comparées à des stalactites ou à des lecture byzantine que ce système a été emprunté. alvéoles d'abeilles, qui produisent .un effet particulier, Pour les Arabes, comme pour les autres peuples, leurs surtout lorsqu'on en fait usage pour l'intérieur entier monuments disent ce qu'étaient leurs mœurs; leurs d'une coupole. Les arcs, d'abord en- fer à cheval, c'est- mosquées étaient à la fois temples, caravansérails, hôpir à-dire en plein cintre outrepassé, furent remplacés taux" et'écoles (2); c'est ce qui en par explique la disposition d'autres arcs de toutes formes, tiers-point simple, tiers- en vastes espaces et grandes cours; quant à leurs palais, point outrepassé à lobes à festons. Dans les édifices des sévères au dehors, avec une décoration légère, brillante, premières époques, les arcades sont appareillées avec presque sensuelle en dedans, ils montrent des hommes des matériaux de couleur différente et souvent, plus tard, ingénieux, aimant la vie intérieure et y entourant les le même effet est obtenu par des ornementations d'une femmes d'un luxe raffiné. Leurs objets usuels indiquent tous, le soin el la recherche, c'est-à-dire l'art. (i) Caractères koufiques (répétés deux fois en sens contraire) donnant l'invoc.ntion des Arabes : La Jllah el Allah Mohammed <2) Même, dépôts d'objets, comme à Sainte-Sophie, les Turcs, rasoul Allah (Il n'y a de Dieu que Dieu el Mohammed est le pro- qui parlent pour un long voyage, y déposent, dans les chapelles, leur phèle de Dieu); le co»*ps et le sommet des lettres fi^çurent les princi- argent et leurs objets précieux. O Justinien, te serals-tu douté de col pnux minarets» les dômes el les murs de la Kaabah de la Mecque emploi de ton somptueux monument? 274 ENSEfGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Les Arabes possédèíeni unespril inventif parliculier; on a déjà pu constater que les thènjes décoratifs ne ils eurent bien vile transformé la tradition byzantine, et s'improvisent pas de toutes pièces. Il est dans la néces- plus tard, vivant ù côté des chrétiens de l'occident, ils sité de l'apprentissage de tout art d'être élèveavantd'ètre leur empruntèrent moins (|u'ils lie leur donnèrent maître: élève, on s'initiera aux idées, aux pratiques, aux Depuis, les peuples qui les ont remplacés, ont utilisé tendances du maître; puis, devenu maître à son tour, on leurs éléments décoratifs, mais ne les ont jamais assez modifiés pourqu'on ne puisse pas en reconnaître l'origine. Au fond, ces éléments sont très restreints, et il est facile d'en trouver la clef; c'est ce qui, probablement, leur assure leur marque d'origine. cherchera le plus souvent des conceptions nouvelles qui appartiendront, dans une certaine mesure, aux données du premier enseignement. Selon les époques, et le plus souvent, ce sont les exagérations des maîtres qui pren- nent le dessus. Dans tous les cas, comme on a pu le Par exemple, les menuiseries de leurs plafonds et de leurs portes dérivent constamment des combinaisons de formes purement géométriques, telles que le carré, Vhexagone, {'octogone ( fig. 801 ), le décagone ( fig. 802 ) et autres polygones d'un plus grand nombre de côtés; mais les octogones sont les plus fréquents, et lès diagrammes présentés montrent les ressources que l'on en peut tirer ( fig.781 et 783) presque à l'infini. Quant aux ornementsqui remplissent,les interstices, ils affectent la forme de rin- constater déjà, il s'établit un courant général dans lequel ceaux entrelacés, dont les fleurons ont les diagrammes les transformations qui s'opèrent sous l'action de siècles des figures 803, 804 et ij05 , plus ou moins développées. entiers, deviennent si absolues, qu'on ne retrouve plus Il e.xisie un degré de parenté, nécessaire à signaler, entre qu'avec une étude patiente le point de départ eux et ceux usités dans d'autres pays à la môme époque A l'exemple des artistes occidentaux des xii^ et ( fig. 751'à 755); les uns dérivent incontestablemeTit des xiii'= siècles, qui abandonnèrent peu à peu la tradition autres. Malgré le besoin inné chez les hommes et chez pour s'inspirer de la nature dans les ornements, les Per- les artistes en particulier, de crécrdes formes nouvelles, sans, bien plus tard, puisèrent à la même source avec Fîg. 802. ARABES .PERSE 275 un^fntimenl d'interprétation différent. C'est pourquoi, Les bords des arcades et leurs stalactites sont découpés grâce^à^ tous ces croisements, on finira par trouver aux en dentelle. Du reste les mêmes motifs composant une XVI' et xVq' siècles, en Europe, dans les agencements de travée d'arcade, se reproduisent par le moulage dans les l'ornemen^n^tion des étoffes et des nielles, des thèmes autres travées ; c'est bien plus un art d'artisans ingénieux inspirés incdntestablement de l'art persan. Les Russes, et patients que celui d'artistes à tempérament. pourtant plus Vt^mjobiles que d'autres nations, ne laissent pas de subir les iv^fliiences qui cadrent avec leur tournure d'esprit; ainsi, l'orKementation de la figure 806, qui vient de l'église de l'Interéession, à Pokrova, et appartient au XII' siècle, est bien nettement byzantine, puis celle A de la figure 807 procède de cellfe B ( fig. 808 |, qui est hindoue et vient elle-même de l'arabe, elantérieurementdu byzantin l·voyez fig. .582). On en peut inférer que les artistes de ce Fig. 807. Fig. 808. Pas ou peu de fleurs dans l'ornementation arabe; ce sont les Persans qui commencent, au xvi® siècle, i'inter- prétation de l'œillet d'Inde, île l'œiilet à longue tige, de la jacinthe, du chèvrefeuille, de la tulipe et de la rose ( fig. 795 0 798); on prétend môme qu'ils attribuent à cha- que fleur un sens allégorique lue. 806. pays, après avoir puisé aux sources byzantines, ont cm- prunlé ensuite aux arts de-l'Orient, alors que Constantí- nople restait immobile, ou tombait entre les mains de l'islamisme Une forme sans doute agréable aux Arabes, puis aux autres nations qui ont adopté leur religion, est celle dont nous donnons les diagrammes dans les figures 809 et 810 . Celle 809 est employée très souvent comme masse formant encadrement ( fig. 773, 784,789 et 795 ) ; elle dérive probablement du motif 810 . lequel est lui-même un 809 Fig 810. assemblage de celui de la Fig. figure 803, comme terminaison de deux recourbées en sens à retour L'art persan a-l-il réellement au début communiqué Dans l'art arabe, l'esprit de découpage domine sur son influence à l'art arabe'' Pour affirmer, comme on le celui de modelé, sans doute parce que cp peuple ne pos- fait souvent, il faudrait bien savoir ce qu'il était avant le sëdait pas ce sentiment particulier de la forme qui cons- VII' siècle et les monuments font défaut. Ce qui est cer- titue le sculpteur. Les ornements sont distribués sur une, tain, c'est qu'avec le temps il s'est formé un art persan, deux ou trois coucl^ méplates, dans facile à discerner, surtout après le xvi® siècle. Un point la couche de dessu.. .mportant, comme caractéristique sur lequel les Persans diffèrent des celui 809 faisant masse, son.-, lequel ceux ',.dans la présidencede Madras, où des chevaux et des personnages de toutes sortes for- ment cariatides supportant des entablements qui sont eux-mêmes de petits monuments. 11 semble que ces ouvrages hindous sont le fait d'hommès qui, avec un goût étrange et avec une imagination vive, ne possédaient qu'une vague notion des principes des arts et C|ui, ayant sans doute vu d'autres monuments, avaient à cœur de faire quelque chose d'absolument nouveau - et d'une richesse que personne ne pourrait surpa.sser. Dans l'or- nementation proprement dite, cette préoccupation n'existe plus, elle donne de meilleurs résultats ; on en peut juger par les bordures 815 et 816 , qui proviennent d'un vase en métal; dans celui 815 le métal apparaît sous un , fond gris noir et forme le dessin, tandis que, dans celui 816, c'est le contraire, et le deSsin est obtenu par le mas- tic coulé dans le métal incrusté. Incontestablement dénuée de complications, cette décotation està la fois originale, simple, ingénieuse et parfaitement adaptée au procédé lien est de même des panneaux de porte d'un grand tem- pie Bouddhique de Sânchi (fig. 817) ; on ne saurait ima- giner arrangement plus touffu et plus curieux ; le un néliimbo, en fleur vue par dessus et en fruit, y est habile- ment représenté, au centre,deux fleurs sont interpré- tées à l'égyptienne (1). Remarquer dans léS zones laté- raies un arrangement décoratif que l'on n'à pas encore rencontré; ce n'est pas un rinceau, c'est une tige qui serpente par un mouvement anguleux, donnant à chaque évolution opposée, un culot de feuillage de raccord d'où s'échappent des boutons, des fruits et des fleurs. Dans le a panneau de toile peinte ( fig. 818), lequel appartenu dans le temps au peintre Brion et remonte au XVI® siècle, ce sont, sans contredit, la végétation, les ani- maux, les oiseaux et les ornements qui sont le plus remarquables; les deux grands persoixnages, d'une rai* f Fig. 818 (1) Voyez page 13, INDE 2S7 (leur particulière, ne présentent d'inlérêl(|ue par l'etpres- sant sur des piles en forme de balustre, et encadrant cha- sion de laiète et par le cosUime cune une petite scène de personnages femmes; aotour Si ce décor appartient réellement au xvi"^ siècle il et à côté du sujet central, d'autres bandes très étroites explic|uerait, dans une certaine mesure, certains arrange- avec arcades sans supports, ou un ornement courant. ments persans qui en seraient issus; et ferait ressortir, Entre les deux grands personnages est un arbre à bran- d un autre côté, une influence arabe. L'encadrement du chages, feuilles, fleurs syrnétri(|ucs et animé d'oiseaux, panneau est formé de la juxtaposition d'un certain nombre au sommet, une arcade qui supporte.dans le tympan un de bandes d'ornements de largeurs différentes ; deu.x en paysage stylisé avec arbres, arbustes, animaux, etc., etc. haut et une en bas sont analogues et ne sont constituées C'est de l'Inde que sont venus les procédés pour iéa- que par la succession d'un même motif qui, obtenu pro- liser les dessins sur toile; de là l'expression iVindicnnc bablement par un décalque ou par un poncis, ne comporte et ádndiehneurs, consacrée à ces étoffes et à ceux qui les pas de la part de l'auteur la recherche de contenir des fabriquent. A la naissance de cet art on Europe, on n'c.xé- parties égafes s'ajustant e.xactement dans la largeur du cuta les dessins sur toile que par les procédés qu'eni- pannéau. Il se compose d'une rose centrale, sur laquelle ployaient les peuples anciens et qui sont encore suivis s'ajustent quatre tiges avec feuilles et lleurs, et est ter- ))ar les Hindous, c'est-à-dire à l'aide de pinceau.x à la mine par une sorte d'arcade lobée dans le diagramme manière des peintres; de là encore l'expression de toiles général de la fig. 7G'J, à laquelle la suivante se racxorde peintes et de fabricant de toiles peintes. Ce furent les par la pointe En haut, entre ces bandes, il s'en trouve Portugais qui introduisirent les toiles peintes en Europe. une autre plus large et d'une grande richesse, mais mal- Les Hollandais, plus indu.strieux, on ont importé les pro- heureusement tronepiée; c'est, comme pour la prccé- cédés; cependant c'est à des Français* que revient l'hon- dente, une portion de poncis utilisé, 'l'outefois on en neur d'avoir créé l'impression sur étoffe qui se fait possède à peu [>rés le rapport (1); et, dés qu'on se donne avec des planches gravées, une planche par couleur. La la peine de l'étudier, on ne peut cesser d'en admirer . fabrication du chàle offre de nombreux procédés et em- l'ajustement habile et la pondération. On y voitapparailre brasse toutes sortes de genres en étoffes de coton, de ces magnifiques fleurons (|ui tiennent à la fois du fruit, soie ou de laine, parmi lesquels celui du Cachemire de de la feuille et de la fleur, où les Hindous et les Eersans rinde occupe le premier rang. Le cachemire de l'Inde ont excellé et que l'on n'a pu "qu'imiter; ils sont disposés est fubi'ic|ué avec le duvet pris sous la poitrine d'une au cciUrç et forment masse alternativement avec des race toute spéciale de chèvres du pays des Kirghiz; rosaces sur lescjuelles se rattachent de grands denn- faits par morceaux, aussi l)ien que la bordure, ces cercles, reposant sur la bordure; les remplissages sont fragments sont cousus ensemble pour former un chàle. faits par des liges de Heurs et feuilles et des ornements, C.e travail s'opère, au moyen de. broches plates et Ion- suivant le diagramme de notre fig. Soil. A la base est une gués, par des ouvriers nommés radtfougors. Un beau autre bande fornuic d'arcades successives à lobes repo- chàle du Cachemire, qui en produisait annuellement, S0,(X)0, y occupait par consc'c |UCJiI un nombreux pei'son- ncl. Les couleurs sont, vives et nombreuses; l'effet fil Rapport. Se (lit de parties d'un deasin de papier peml ou général est Irés harmonieux* el obtenu dcloffc, sufTisanles se rendre du raccord des précisément par poi\r compte rouleaux ou des lès assemblés en largeur» et de la ce séquence du même molifeu mélange; le dessin affecte Surtout la forme de palmes longueur. dont il a été question pages 27G et 277. 288 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Chine Ègypliens, Chaldéens, Assyriens, Perses, Grecs, une seule chambre renfermant le dieu, précédés de cours, Romains onl passé : beaucoup emportant avec eux leur précédées elles-mêmes de plusieurs vestibules; le tout histoire, qu'il faut arracher au'x pierres des tombeaux et formant une-enceinte dans laquelle sont les logements est le sou- aux sables du désert, les Chinois sont demeurés ce qu'ils des prêtres ou des hôpitaux. Tout cela plus de étaient trois mille ans avant notre ère; ils sont vieux, bien vent en bois, mais recouvert de dorures, peintures, la couverture, dont les angles se relèvent vieux, et leur vieillesse conserve encore le caractère et d'incrustations; couverte de tuiles en porcelaine les habitudes de leur enfance; ils peuvent bien s'appli- en forme de corne, est Le monde est vaste théâtre où brillante de couleurs. De nombreuses tours à étages querleur proverbe : « un comédie superposés, presque toutes de' même aspect et ne il se joue une éternelle » variant par le nombre d'étages, jusqu'à dix, ont un que caraclère de puérilité ou d'invention enfantine; elles se terminent par une pointe entourée d'anneaux, d'où des- cendent des chaînes fixées aux angles de la toiture. Tout cela est joli, ingénieux, industrieux, conforme à une for- mule générale,à des réglementations officielles très méli- culeuses, selon un type général que l'on nomme le t'ing, mais qui s'éloigne complètement des idées que rOcci- dent s'est fait des expressions de la forme artistique. La conjecture à l'égard de ce que l'on nomme cha- piteau, basée sur la nécessité de coiffer le support d'un linteau ou d'une architrave par un membre intermédiaire, esi contredite par les Chinois : leurs supports n'ont jamais de véritable chapiteau, tandis que les Japonais, comme on le verra, possèdent des arrangements de ce genre très curieux à observer. Nous ne sommes,pas en état de citer les édifices les plus importants et l'époque à laquelle ils ont élé cons- truits; il n'existe pas en Chine de monuments antérieurs au xi" siècle de notre ère. Du reste, avec son esprit positif, ce peuple estime qu'un édifice qui est resté debout autant que la génération qui l'a vu élever, a satisfait à,sa deslirtation. Fig 819 (I). La maison chinoise eSlcomposée d'un rez-de-chaussée sans ou moins de pièces de Ce n'est dans leur architecture qu'il faut aller étages, comprenant plus pas garanti par des treillages extérieurs contre la chercher des types pour nous; quoique possédant des plain-pied, curiosité des passants, ouvert à l'intérieur sur une cour moyens d'une grande puissance, à en juger par les pierres ou un jardin. Par sa construction en briques qui permet énormes de leurs ponts et de leurs arcs de triomphe de varier à l'infini le décor et la couleur des parois, par (pai-sang on pai-leou)-\\s n'ont pas recherché, comme les la forme de sa toiture aux angles relevés, couverts de autres peuples, un aspect imposant par la forme et par la luiies il vernies, débordant de tous côtés et abritant une masse. Leurs temples ne sont que des pavillons, où y a galerie qui s'allonge sur un ou plusieurs côtés, par ses ses et ses rcfouillemenls (I) Pong-llouaiig ou PhéniX'. Animal fantastique ctiinois; oiseau piliers peints, par découpages immortel, symbole de forceetde beauté, moitié aigle et moitié paon, nombreux, elle présente un ensemble d'un aspect gra- et Ky-Lin, animal de boit augut-e chinois, symbole de la félicité deux et Dans le vestibule ou dans la cour est un parfaite. Tête effrayante et rameuse, munie de tentacules nasaux; gai. corps recouvert d'ëcaillps et armé de pointes le long de Téchine; écran mobile, ordinairement garni de plantes grimpantes, jambés fines et déliées se terminant par un sabot fourchu : est-ce l'entrée de la salle de réception, laquelle est une Ironie? Ce plat, de la famille verte, appartient à la collection de qui masque M. 0. du Sartel, meublée, au chevet, d'une table où l'on voit des brûle- CHINE 289 parfums, des vases, des pots de fleurs : c'est l'autel des de cet art depuis 221 de notre ère jusqu'en 1341. le Tou- dieu.x lares; en avant, sopha et rangées de chaises en Hoai-Pao-Kien, de. Hià-Ouen-Yen. donne les noms et obône ou bois foncés. Porcelaines, bronzes, étagères et la biographie de di.\-huil cents artistes. les meubles charges de bibelots, Qu'étaient écrans, peintures appendus peintures de ce temps? Au moment de la belle époque, les empereurs, les grands dignitaires et les gens riches avaient, parait-il, des galeries de tableaux pour lesquels ils faisaient, comme l'ont fait certains amateurs occiden Fig. 822 taux, la folie de vendre leurs Ierres. Les invasions tar- t.ares ont-elles tout détruit? Se Fig. sont-elles 820 bornées à porter I atteinte à cet art, en poussant les espfits'vers la culture conlre Ics murs, complètent la décoration, quelque chose du sol? Des épaves gisent probablement encore dans comme l'atrium romain avec plus de fantaisie. On voit quelques demeures ignorées. Des œuvres nombreuses ainsi que les Chinois ont eu, bien avant nous, ce goût parti- culicr pour les menus obiets d'art qui lesa conduits à leur Fig. 821. Fig. 823. appliquer des industries particulières, qui précèdent beau- et intéressantes ont été recueillies en coup d'autres Europe. On est par leur antiquité. parvenu à classer la peinture chinoise en diverses La peinture fut cultivée en Chine dès une époque époques. Quant au.x reculée: productions relativement récentes, le Hoa-Kien, de Tang-Keou, donne.les annales i elles ne peuvent lutter avec celles du Japon, qui réelle- 290 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF menl leur succèdent dans la marche dé l'art dans ces tranquillité, du bonheur paisible, le gardien, des temples régions. et du foyer domestique; c'ést lui que l'on trouve si sou- 11 est certain qu'à dater du xvii® siècle commence le vent représenté assis, couché, ou debout sur ses pattes, règne d'un procédé, qui consiste à puiser les composi- portant haut sa tète large et puissante (1). Lès deux types, tions dans des ouvrages où se trouvent d'innombrables le premier émaillé sur biscuit bleu turquoise et posé sur un socle violet; le second, sur biscuit vert feuille de camé- lia, la crinière .et la queue gris violacé, appartiennent à M. O. du Sartel. Figure 823 : Kouan-Yin. Sur le vu de cette statuette, on a prétendu que les Chinois avaient connu la sainte Vierge, et d'autant plus que, souvent, son collier à pen- delaques est terminée par une croix et qu'elle est accom- pagnée d'enfants. Kouan-Yin, dieu compatissant et sau- veur, s'est incarné trente-trois fois sous diverses formes d'hommes, de femmes et même d'animaux, pour sauver les êtres. Il est ordinairement considéré comme une déesse, à cause de l'aSpect efféminé sous lequel on le représente. Au fond, c'est le génie de la science, de la longévité, de la puissance ou de la beauté; sous le nom de Nari-Hoi- Kouan-Yin, c'est la protectrice des pêcheurs et la reine des eaux. Flg. 824. modèles de tout ce qu'on peut y faire entrer; il suffît de recopier en groupant avec plus ou moins d'adresse. On reviendra sur ce sujet au chapitre IV On représente souvent Bouddha dans l'attitude calme du savant recueilli, les jambes croisées et les mains éten- dues sur les genoux; une énorme fleur de lotus épa- nouie (i) lui sert de siège; quelquefois il tend à s'unifier avec Brâhma, et alors il possède plusieurs paires de bras dont les mains portent les emblèmes des dons du ciel et des régions inférieures. La figure 820 est un Bouddha en Le dieu de la de la longévité est Cheou-Lao ( fig. 824) ; il porcelaine famille rps'e (voir plus loin, page 295^ tient en main le fruit du pêcher "merveilleux, Fan-Tao, qui procure l'immortalité; c'est le philosophe Laô-Tsse (né en 604, av J.-C.), le fondateur d'une secte mystique, le taôïsme, qui passa au rang des immortels; cette sta- tuette appartient à M. O. du Sartel. Voici, figure 825 , Pou-Taï, le dieu du contentement, le poussait vulgairement connu en Europe; il est assis sur le sol et appuyé sur une outre dont le contenu semble lui procurer une satisfaction complète que manifeste sa face épanouie et son obésité (porcelaine bleue, collec- tlon Cernuschi). Le dragon ( fig- 826 ) est l'emblème de la Fig. 825. puissance terrestre, et par conséquent celui qui est brodé pour cette qualification), deO^lfide hauteur appartenant sur les enseignes et sur les vêtements de l'empereur (2); à la collection Morren, à Bruxelles. Le chien de Fô ( flg. 821 et 822) est connu en Europe sous le nom de (1) Voir ceux qui sont à Fontainebleau, dans la cour de la Fort- chien chinois ou de chimère, emblème de la paix, de la taine, à l'entrée du musée chinois. (2) Le dragon de l'empereur seul possède cinq doigts à ses (l) N'est-ce pas plutôt une fleur de nélumbô? pattes. Fig. 82fe- CHINÉ 29^ par étiquette, on le rapetisse en raison du degré de filia- le plus souvent, celle d'un losange, le ruban qui l'enloure tion ou de parenté des membres de la famille impériale sert au magistrat pour le suspendre à la salle d'audience, qui ont seuls le droit d'en faire leurs armoiries. Ona en arrivant, les plaideurs le frappent en signe d'ac- montré plus haut le phénix et l'animal symbole de la féli- quiescemenl absolu (?) à la sentence que le juge va cité parfaite ( fig. 819 ). rendre. Figure 832 ; le talent, désigné par une des perles tombées des mains de la déesse Ki-Slang-Tien-Niu. Figure 833 ; la musique, désignée par un groupe d'ins- truments. Figure 834 • la puissance , figurée par le sceptre. Figure 835 ; plat en bronze, décoré en relief de carnc- tères Ichouans et des signes du- :çodiaque, d'après une gravured'unouvragechinois de la Bibliothèque nationale. Suivent ci-après quelques indications, relatives a des chiffres ou à des emblèmes symboliq'ues, présentant de l'intérêt pour la décoration. Figure 827 : signe de longévité. Cheott, en caractères Ichouans; il est reproduit fréquemment dans l'ornemen- tntion et particulièrement dans celle des étoffes. Les gures 828 ¿i83'í représentent divers symboles. Figure 828 : l'écriture et la peinture, figurées par le pinceau, le rouleau de pa|)ier et la pierre à broyer L'encre et les couleurs, le loul réuni en faisceau. Figures 829 ■ a 831 la justice, fig. 827. (Po-tou-tong, Description des vases antiques); les mois de l'année dans l'ordre chinois sont : le premier mois, ou plutôt la première lune qui est celle de Mars, que figure le dragon lui-même, parce que c'est à ce moment que, figurée par la pierre sonore, Kouei, falle de jade (1) ou suivant les Chinois, il quitte la mer pour s'élever dans de porcelaine; cette pierre a des formes diverses, mais, les régions supérieures; le serpent pour Avril; le cheval Mai; le bélier (1) Beaucoup pour la d'ol)jcl.s pourJuiij; sont présentés leiin^'e des pour Juillet; comme jades, avec les- quels ils ne doivent pas être confondus. On \e chien : \e pour Août; pour Septembre; le sanglier blanc distingue de jade.blanc, lait, blanc jauniUre avec laches de rouille, qui se rattache au pour Octobre; le rat des pour Novembre; le groupe Ircmoliles et n'a bœuf pour pas été rencontré hors de jade Chine; le vert (gi'oupe des le actinotes), grisâtre, gris verdâtre, Décembre; vert, qui tigre pour Janvier et le lapin pour Février. se trouve en Chine et dans certaines haches ou idoles des naturels Ces animaux, qui se trouvent rarement de réunis sur des l'Océanie; le jade océanien (groupe des pyroxènes), mêmes cou- leurs que les lades porcelaines, le sont précédents, souvent sur qui sert aussi des à la fabrication des bronzes, sur des haches dans l'Océanie; la jadétie^ blanc laiteux, bleuâtre, gris verdâtre. gris meubles ou sur des plaques d'ivoire, rangés en cercle. vert noir, vert foncé, vert pomme, vert .émeraude, orangé, jaune aussi espèce la ces plus douze animaux répandue; InfibroUte, Quelquefois du blanc zodiaque sont marbré laiteux. Jaunâtre, de veines grises et de taches de rouille, et la çhloromélanite représentés par des génies guerriers diversement armés noire, verte par liunsparence- et ayant une téte répondant à leur nom. Fig. 835. 292 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF et tenant en main le sceptre (fig. 836). Ce type, un bron\e de la collection Cernuschi, est remar- quable par la perfection de l'œuvre elle-môme au double point de vue de l'e.xécution et du caractère; le cerf atteint les dernières limites de ce qu'on peut faire pour repro- duire la nature. Les Chinois et les Japonais exécutaient leurs bronzes à cire perdue (voir plus loin, figure 870) Avec ce procédé, chaque pièce reste originale, tan- dis qu'avec les procédés actuels, on peut exécuter autant d'exem- plaires qu'on le désire, d'après un modèle en plâtre ou en métal soi- gneusement retouché; mais la main de l'artiste ne se montre plus avec la môme intensité. Les Fig. 836. bronzes chinois remontent (i une haute antiquité. On a parlé plus haut ( fig. 824 ) de Cheou-Lao, ce dieu Figures 837 et 833 ; vasesen bron7^e\ le type 837 remonte de la longévité dont le crâne énorme contient toute la à huit ou neuf siècles avant notre ère (hauteur O""!5) ; science; il faut le montrer aussi perché sur le cerf blanc Fig. 837 Fig. 838. CHINE 293 remarquer dans le type 838, la forme â terminaison en généra! doni la gravure ne peut donner qu'une.impression à 844 ; chandelier siècle); la arc'en tiers-point du motif qui s'applique sur le col et sur incomplète. Figures 840 (xiv® le pied du vase (hauteur O""!8) ; l'un et l'autre de ces vases légende des couleurs montre que le bleu turquoise forme déve- appartiennent à la collection de M. Dugléré le fond sur lequel les ornements se détachent; B, On constatera sur le bord supérieur et contre les sor- loppement du dessous de la coupe' la' plus importante; du tes de bâtons carrés appliqués contre le milieu du vase C, développement de la petite; D, développement entrent- constamment col au-dessous; E, développement du nœud. Celte forme 838, de véritables méandres qui lanl il est vrai de chandelier u'est pas spéciale à la Chine; on en trouve dans la décoration chinoise et japonaise; de nombreux exemples en Perse, chez les Arabes, et môme en Occident, au Moyen âge. On sait queies Chinois ont montré et montrent encore (dans la province de Tche-Kiang) une habileté toute par- ticuliôre á fabriquer les meubles de plusieurs essences de bois, incrustés de diverses rñatiéres. Leurs.agehce- ments de charpentes, la fabrication des grillages et des jalousies, celle des balustrades et ornements, ne laissent rien à désirer. Avant d'aborder l'examen de la porcelaine chinoise, qui joue un rôle si considérable dans les arts décoratifs, il est utile de fournir les indications indispensables sur sa fabrication en général. La porcelaine est de detfx natures : la pâte dure et la pâte tendre. La première est composée d'une argile blan- che, le kaolin, produit infusible aux plus hautes tempé- ratures que l'on rend transparent, en y ajoutant une petite quantité d'un produit naturel, le feldspath, roclie très abondante dans la nature; la pièce, après les opé- rations préalables et un séchage, subit une première cuisson, dite dégourdi, à 1200 degrés environ, qui facilite la manipulation, puis elle reçoit la couverte (le plus sou- vent nommée émail), composée de feldspath broyé, puis est cuite de nouveau à 1800 degrés. La pâte ainsçpréparée est blanche, sonore, transparente et très dure, puisque une pointe d'acier ne peut la rayer. Elle est alors apte à recevoir la peinture, et ensuite elle subit une troisième cuisson moins intense; ce procédé est nommé sur cou- Fig. 839. verte. certains motifs sont sorte d'intui- La seconde, la pâte tendre, composée en partie de que conçus par une de et de tion inévitable. Les Chinois nomment cet ornement leï- kaolin, de phosphate de chaux, d'oxyde plomb oiten « festons en forme du tonnerre » (voyez pages H, silice, est très translucide; sa couverte à émail est à peu 87 chinois bien plus près de môme nature. Sa fabrication et 88). Le terme caractéristique est présente de grandes exact que le terme antique. difficultés, aussi son prix de vente est-il toujours élevé; L'émail cloisonné la de sa est restreinte (1 ). (voyez page 154), ainsi que tous palette peinture les ouvrages martelés en or, argent, cuivre et bronze, ont été portés au plus haut degré de perfection par les (1) Le produit que l'on nomme nouvelle parcélame de Sèvres a une elle non seulement une couverte Chinois; on en constate un exemple dans le vase admi- pûle légèrement ambrée; accepté de feu, mais encore des couvertes ^lomblfères : elle peut 611*6 rabie ( fig. 839) appartenant â M. E. Galichon. 11 convient grand , enrichie d'émaux ; enfin elle peut être cuite à une température où le . Kamakoura (xii® siècle) ; les nombreux travaux de Figure 867 ; Koiian-non ou Shó Kouan-non (vérilable Hidari Zingoro - (xvii® siècle) aussi architecte; au Koiian-non) slatuelle en bronze niellé d'argenl (collec- xviii® siècle, Mourata Kounihissa, Seï-min, Teïjio, Sômin, Tokousaï , etc. Figure 868 : candélabre de la collection Cernuschi ; le pied, qui offre quelque ressemblance avec ceux du xii' siècle occidental, peut être proposé pour modèle en rai^ son de la fermeté de ses lignes Fig. 807. Figure 869 : candélabre formé d'une grue el d'une tortue, môme colleclion que le précédent. Figure 870 : lanterne en bronze vert (même colleclion). Fig. 866. Le couronnement affecte la même forme que celle du type 864 ; celle lanterne, qui dans le dessin paraît po- sée sur le sol, est conçue pour être lion à l'aide Cernuschi). Kouan-non suspendue joue au Japon le môme rôle d'un anneau assez les que Kouan-Yin qui rappelle animaux du en Chine el s'esl Moyen égalemenl, plus ou âge Les moins, européen. confondu Denïen découpures du dessous de la toiture avec (la Vénus Shinlhoîsle) sont en forme de nuages, celles de déesse de la la mer (Voyez figure partie centrale, 823). destinées à laisser échapper la Voici lumière, ressemblent à quelques indicalions sur les sculpleurs el sur des rfnceanur du xiii® leurs siècle; les affectent un œuvres: les dia- sculplures dans fleurons le lemple de TodjI á gramme de l'art arabe (fig. 780 et 803): la paroi de la lanterne est formée d'un système tïhexagones formant ré- seau ; dans la balustrade de la base, méandres employés fréquemment dans l'art décoratif japonais , les angles de la toiture se terminent par un contour qui se relève en 303 forme de volute analogue aux couvertures des temples bouddhistes et des habitations. Fig. 869. Les listels sont cTécorês de méandres lesquels, ainsi qu" le réseau qui forme fond, sont incrustés en argent Gel objet,.qui mérite une étude approfondie, est repré- senté au tiers de l'exééution. Figure 871 : vase en bronze au cinquième de l'exé- cution (même collection); remarquer ses excellentes proportions; les ornements des parties qui paráissent appliquées et les têtes d'où s'échappent les anses. Figure 872 : vase religieux en bronze damasquiné d'argent de la collection Laurens. Les animaux qui le décorent sont d'un grand caractère et méritent l'examen. Tig. 871, Japon Figure 873 ■ vase en bronze, au cinquième de i'exécu- tien, de Ja collection Cernusohi ; les anses sont formées de racines adaptées par un gond à la panse ; la forme est absolument originale et ne procède d'aucune tradition Figure 874 : vase en bronze (même collection) Type de forme d'une grande pureté ; décoration par zones suc- erosives bien délimitées qui semblent appliquées sur un Fig. 872. fond lisse. Le décor lui-môme est à deux plans, le dès- sous est composé d'un système de méandres sur lesquels s'appliquent des ornements de formes ondulées à tôle d'oiseau. Les types 871, 873 et 874 présentent les uns et les autres les mêmes lambrequins se terminant en forme d'ogive qu'on a constatée dans l'art chinois (figure 838). 874. Les Japonais *Fjg. se sont livrés comme les Chinois à la fabrication d'objets avec émau.x cloisonnés; en général On appelle au Japon Kakémonos (1) des peintures sur ces émaux ont des tons sourds et mats, qui ne donnent soie ou sur papier élégamment encadrées de bandes pas les colorations opulentes de la Chine ; le procédé a été importé au Japon au xv' siècle. (I) C'est-à-dire objet suspendu ; Ki-pô, en cliinois. S06 d'étoffes, unies brochées, montées sur une feuille de utile de comparer le dessin de cette œuvre avec celles de ou papier épais et enroulées sur un cylindre de bois garni l'Occident à la môme époque, et de remarquer qu'elle est natura- ouelquefois, à ses extrémités, de bouts en ivoire, en corne un type d'idéal religieux et non des impressions bois laqué; c'est le tableau de ce pays. On les listes. Le personnage tenant, comme celui de la figure ou en déroule et on les accroche cloisons intérieures lors- 86G, le sistre à anneaux et la boule de aux pierre précieuse, qu'on veut l'habitation. Naturellement la monture est assis sur plusieurs fleurs de nélumbo, dites généra- parer de et l'encadrement en soie sont en rapport, par leur lement de lotus. Kanaoka créa une école, dite Tosa, richesse, avec la valeur de l'œuvre. qui a occupé une grande place dans l'art japonais. On peut citer après lui ; Kosé Hirotaka, Yorivoshi et.MoTo- mitsou (xi= siècle). Toba Sòjo (xn° siècle) et Soumiyosiii (xiii® siècle). Avec le xiv® et le xv® siècle Méi'tshio forme l'école tie Takouma, de cette manière qui jette le dessin en traits vigoureux à l'aide de ces coups de pinceaux tantôt fins et tantôt larges, permettant ces ondulations et cette liberté, que refusent le crayon et la plume. Les Chinois et les .Japonais ne paraissent pas procéder comme nous par la recherche de contours enveloppant des masses, que l'on garnit ensuite de couleurs et d'om- bres. Le pinceau leuh permet de créer quelquefois, en même temps, une forme tout entière : trait, couleurs et ombres. C'est pourquoi l'on voit une feuille ou une fleur représenléesi dans leurs traités de dessin, tour à tour pan deux contours ou par un seul coup de pinceau, lis n'en sont pas moins dessinateurs très habiles, et exécutent un trait avec la plus grande sûreté de main, lorsque cela est nécessaire. Les .laponais paraissent connaître parfaite- ment les lois de la perspective. Les noms des artistes, h dater duxv® siècle jusqu'à nos jours, sonttrèsnombreux ; on citera'; Ogouri Sôtan (vers làBO); Soga Sojô (•]- 1470); Kano Masanobou (-}- vers 1500 à Kioto); Sesshiu (1414-1506); Sesson (-¡- 1495) et Shiougetsou (f T520); Kano MotonobOu (1475-1559) qui caractérise l'art du xvi® siècle; Kano Takanobou qui eut trois fils: Tanyu (né 1601 1674), Naonobou (né 1607- 1651) et Yàsounobou (-¡- 1685); Iouasa Matáhe'í (apogée 1624-1643); Siiiokouado ou ShôJO (1639); Mitsouoki (1616-1691); Kôrin (1661-1716); Genrokou (1688-1704'); au xviii® siècle Mitsouhoshi (1699 -]- 1772); Gekke'i ou Goshin (1741-1811); Hokousa'Î (1760-1849). Figure 876: gravure faisant partie d'un roman du temps de Yoritomo, appelé: .lagami Akashi Goshnou On appelle Makimono la peinture plus petite mais (Musée Guimet). C'est la représentation de la célébration plus longue qui, déroulée, se voit en largeur. C'est par d'un mariage entre un jeune couple réputé pour sa piété milliers la que l'on a recueilli ces œuvres, lesquelles avec filiale; le jeune homme se nomme Zenketchi, jeune les albums peints ou gravés ont fini par permettre de femme O rokou. Un vieillard. Y'osso, sert d'intermé- constituer l'histoire de la peinture japonaise. diaire à leur union et chante pour la fêter (1). Réduction Elle commenceau ix'siècieavec Kosé K.xnaoka , peintre de un tiers. et poète, duquel est un kakémono appartenant à M. Wa- ù chinoise : Leur union, semblable à kaT, représentant D^ijo (fig 875). La couleur a un ton de 0) Inscription droite, poésie celle des roseaux, sera aussi indestructible que le mont et la mer; vieille tapisserie passée d'une grande douceur : il sera leur bon accord durera aussi longtemps que la terre et le ciel. 1ns- •1 JAPON 307 Fig. 876. Figure 877 - Une grî/e d'après une gravure. On voit Figure 879 : Tabatière en ivoire aveç chien de Fó\ la ainsi que de seuls coups de pinceau ont dessiné toutes partie supérieure est en bronze. les formes; ce travail, comme dans la figure précédente, Figure 880 : Neti^ké en ivoire ap|)arlenant à raulcur; a été exactement reproduit ])ar le cliché. Grandeur de grandeui- de l'c.xècution. On nomme ainsi de petites bre- l'exécution- loques qui, attachées à l'aide d'un cordonnet de soie, ser- Figure 878 : garde de sabre. Elle est décorée d'un vent à retenir la ceinture. Celui-ci représente une Apsara ; chien de Fjô descendant des rochers d'une-cascade. Au les apsaras sont des njmphes célestes, danseuses et point de vue de l'art, la garde est la pièce la ¡ j I us intéres- chanteuses, qui font l'ornement du paradis brahmanique. santé de la garniture des sabres; les ciseleurs les plps Elles passent pour jouir d'une beauté et d'une séduction habiles en ont fait des œuvres parfaites et précieuses. merveilleuses, que, sur l'ordre de Dieu, elles Du emploient reste, il ne faut pasoublierquelesJaponais emploient à faire tomber dans le péché les ascètes les plus ver- les métaux divers surtout pour tirer parti des effets de tueu.x. Les deux plus célèbre-s à ce point de vue sont beaulé qu'ils peuvent produire. Le fer, le zinc, l'or, l'ar- Rambhâ et Ménaka. Le Bouddhisme a adopté les gent, le apsa- cuivre, sont utilisés pour le résultat et non en ras comme la plupart des divinités brahmaniques. Ce ty[)e, raison de la valeur intrinsèque. C'est ainsi qu'ils obtien- signé Seï-M in , artiste connu pour ses beaux ouvrages en lient des oppositions de couleur ou des rapprochements bronze, est curieux par sa pose, laquelle résulte de de tons harmonieux l'utilisation d'un morceau d'ivoire en forme de paralléli- pipède. La tunique et la robe sont décorées de lins cnplion à gauclie, poésie japonaise : Maintenant je vais essayer de ornements gravés; cette planter, figurine tient un le bouton de sur dos dUine tortue né- que l'on dit vivre mille ans, un pin dont les deux troncs ne forment qu'un à la base (Foula lumbo dans la molo main droite, et retient de la main gauche malsou). une longue écharpe qui s'enroule autour de son corps. i sos ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Remarquer la gracieuse coiffure composée d'un oiseau et pendant plusieurs jours cet édifice compliqué, elles enrichie de pierreries; la coiffure est l'objet des soins dorment, la nuque reposée sur un oreMler (makura), qui particuliers des femmes japonaises; pour ne pas déranger ressemble à un fer à repasser. JAPON 309 Figure 881 ; Net:{ké en co/yie de cerf décoré d'unjeune chien qui se prélasse au pied d'une touffe de feuillage. Une fabrication bien japonaise c'est celle des laques ; Fig. 880 appliquée a divers objets, elle a fourni des œuvres d'une grande valeur. Le motlaque désigne un vernis (ouroushi) qui recouvre les objets d'une enveloppe brillante et pres- Fig. 878. Fig. 881. que métallique, composée de diverses couches, d'un décor uni ou en relief et, quelquefois, d'incrusiations de nacre, d'ivoire, d'écaillé, de plaques de métal et de pail- Fig. 882. lettesd'or (1). Il est hors de doute à présent que le laque remonte au vu® siècle de notre ère ; il est question dans (1) La gomme qui est employée pour ce vernis est extraite du Rhus venucifera, arbre d'Asie dont la meilleure espèce croit au Japon, et appartenant à la famille des Anacardiacées (Jussieu)'. Trois ou quatre couches de plus en plus minces, polies et sèchèes, sont appliquées successivement sur le squelette de l'objet, qui est le plus souvent formé de lamelles de bois atteignant par leur légèreté la minceur d'une feuille de papier. C'est sur ce fond préparé que le décor vient se superposer et ajouter à ces premières difficultés des soins bien autrement grands en raison du dessin uni ou en relief et des incrus- talions. Le temps et le tour de main minutieux sont les agents les plus importants de ce-genre de travail, qui atteint une solidité ex- Fig. 879. Irême sous une apparence des plus frágiles. 310 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF un livre de l'an 880, du philosophe Shiheï, intitulé Engis- et dans la perfection du dessin. Une période de déca- hiki, de laques rouges et de laques d'or; dans un livre du dence commence à la fin du xi® siècle ; mais au xiii® siècle x" siècle, d'un officier du nom de Minamoto no Jouin, reprend une évolution de renouvellement. intitulé Outsoubo Monogatari, de laques d'oret de laques Aucun nom d'artiste laqueur antérie.ur au xvi' siècle n'est connu; depuis cette époque, les signatures spnt aussi nombreuses que les œuvres remárquables. On a laqué au Japon, non seulement des menus objets tels que coffres, boîtes, étagères et meubles, mais encore les colonnes, les portes, les autels, les ponts, les chaises rig. 883. d'un jaune orangé parsemés de paillettes d'or connues sous le nom de Nashidji; dans le livre de 980, d'une femme Mourasaki Shikibou, intitulé Genji Monogatari de il porteur (norimons), les fourreaux de sabre, etc., etc., et la plus haute ambition du laqueur Japonais au lieu d'être dans la richesse de fornementation, consiste dans la pureté et dans la limpidité des laques foncés et unis. On remarque aussi au Japon des boites en ivoire or- nées d'insectes qui paraissent en mêlai. Gomme il y a impossibilité de fixer du métal sur de l'ivoire, eesinsec- tes sont formés avec du laque rendu épais au moyen de laques incrustées de nacre. Tous les laques antérieurs remeni les chalumeaux avec le doigl. Puis on applique une dernière au x® siècle sont unis; la beauté consiste dans la netteté couche de laque, et l'on polit en frottant avec un morceau de char- bon de bois parfaitement plat. Pour les dessins, on passe une colle Cette sorte de nuages d'or que l'on remarque si fréquemment sur sur laquelle on secoue dé la poudre d'or extrêmement fine, qui a tes ouvrages en laque est produite au moyen d'une série de petits d'abord une teinte grisâtre, et qui apparaît ensuite par le brunissage. chalumeaux dont l'extrémité est couverte par de la jsoie h divers de- La forme est donc le résultat du coup de pinceau qui a appliqué la grés de finesse et où l'on a enfermé de la poudre d^or, de la poudre colle; d'où cette liberté de touche, cette légèreté et cette sorte de de nacre et de couleur. On produit l'effet nuageux en frappant légè- plénitude grasse du dessin. JAPON 311 poudres métalliques ou autres; du laque d'or sur de procher encore et ce n'est qu'au commencement du xvii® récaille de tortue travaillée en relief est une autre corn- siècle qu'on est fixé sur cette fabrication qui sortit du binaison employée par leurs artisans laquelle est d'un village de Séto, d'où est venu le nom de ce produit : très heureux effet. Setomono. On cite des œuvres de Ninseî, Kinkozan, Figure'882: laque; fragment d'un support de nieu- Ogata .Kenzan (16()3-17''i3), Morikaghé , etc., etc. Ce ble; deux tiers de l'éxéculion ; type de rinceaux. sont des statuettes, des objets divers, des vases et des plats avec des couleurs relativement limitées mais 'd'un grand éclat, le vert, le jaune et le violet. La branche la plus connue est celle dite de Satsouma plu's ou moins Fig. 886. bien imitée de nos jours. Ce produit consiste en une Les décorations à l'aide de l'ornement pur et simple pûte dense et de la plus extrême finesse, la couverte joue n'offrent au Japon que des éléments en nombre relalive- enti-e le blanc crémeux et les tons dorés du vieil ivoire et, ment assez restreint: des rinceaux, des enroulements sur ce fon lion à créer, ils doivent d'abord avoir, à son égard, une En réalité on ne doit voir dans ce genre de travail idée précise et certaine et. qu'ensuite, pour la rendre. qu'une difficulté extrême pour'les jeunes gens, à moins Ils doivent interpréter la nature d'une manière vraie et qu'ils ne soient déjà très habiles, et cela pour les élevée, en évitant le convenu. Et qu'il fasse bien saisir cette trois raisons suivantes : nuance délicate, què l'òíi rencontre dans l'art japonais D'abord et en règle générale, plus le style d'une cet écue.il, qu'amoureux de la natùre, leurs artistes sont époque parait reposer sur une liberté complète, plus souvent enclins à remplacer l'étude du vrai par l'impro- son interprétation, qui semble d'autant plus facile, est visation spirituelle de la vraisemblance I semée de périls; on a déjà signalé ce point au livre VI, Il y a aussi un fait matériel qui exerce nécessairéiîient chapitre III, pour le Moyen âge. une influence sur le caractère des arts chinois et japo- En second lieu, l'utilisation décórative de la plante najs. Ces peuples ne se servent pas du crayon et de la et de la fleur dans une large, mesure.— et l'art japonais plume ; ils écrivent et dessinent dès.leur jeune âge à est dans ce cas ;— présente ce fait, très connu des déco- mainlevée avec un pinceau, et le papier dont ils se ser- rateurs experts, que « cela s'arrange toujours»; s'il y a vent, est plus ou moins spongieux. Leur écriture n'est vide ou encombrement'on allonge, ou l'on supprime une ainsi qu'un composé de coups de pointe de pinceau dans fleur, une feuille ou une brindille. Or, il y a grave rncon- divers sens; elle-même a un point de départ figuratif. Il vénient à laisser faîre, dans l'enseignetnent, des composi- est résulté de ce moyen d'exécution, une habileté de tions dont le parti implique un arrangement trop facile ; main particulière qui se fait sentir dans le caractère dé cela rend les élèves paresseux et enorgueillis de rèsul- tous leurs arts, et si bien, que la reproduction rigou- tats obtenus à bon marché. reuse des objets et des dessins ^e ces pays, est non seu- Enfin il faudrait — ce qui n'est pas.— posséder à fond lement d'une difficulté extrême pour le. dessinateur la faune ella flore de ce pays. européen ife plus habile, mais en réalité impossible. En conséquence, une composition dgns le genre japo- On comprend donc que, s il s'agit de concevoir des nais n'est réellement que « la bride sur le cou » mise à compositions décoratives dans les genres chinois et japo- un poulain qui n'a pas encore été dressé. naisi au lieu de se servir du crayon et de la plume, on On observera cfu'un des thémés familiers aux Chinois devrait n'employer que le pinceau. Or, très habiles à et aux Japonais, lequel séduit tout de suite, est le parti passer des teintes plates aveò cet outil, nous sommes qui fait appliquer dessus un ensemble quelconque do généralement très peu exercés à nous en servir pour paysage, d'arbustes, de branches ou de fleurs, souvent au dessiner, même sur des contour.s préparés au crayon. hasard, un ou. plusieurs cartouches ou encadrements où En outre, il faut,savoir le reconnaître, les Chinois et se dessinent encore des fleurs, des sujeis, des inscrip- les Japonais sont, à la fois, des ouvriers remarquables lions, etc., etc. Ces superpositions ne présentent au- par leur adresse et par leur~patience, et des compositeurs cune difficulté et ont été pratiquées à toutes les époques; préparés soit par le caractère même de leur instinct elles ne sont, au point de vue décoratif, que de la licence national, soit par les traités spéciaux dont il.a été ques- et les modernes commencent à en abuser. lion, à créer et à exécuter en même temps, les objets du Si le pastiche appliqué à la décoration des surfaces, domaine industriel et décoratif. Ils se trouvent en quel- est rempli d'inconvénients, que sera-ce, lorsqu'il faudra que sorte dans les conditions des artistes du Moyen âge; créer des objets et par conséquent des formes, le plus souvent asymétriques? Puis où trouver la clef, la vérité (t) Le musée Guimet, récemment ouvert à Paris, peut fournir pour l'liindou, le cliinois et je des séries dé types du plus archéologique de japonais, ces personnages différemment habil tiaut intérêt. 318 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCO.RATIF ils ne font pas, tout consister commé nous dans les pa- il suffit, du reste, de jeter un coup d'œil sur les appli- trons d'ensemble et de détails! fournis par un maître des- cations décoratives qui se sont faites depuis un demi- sînateur spécial ; de telle sorte que notre exécutant n'est siècle, pour constater combien les œuvres de certains qu'un manœuvre plus ou moins soigneux qui estropie ou artistes très personnels, très en renom à leur heure, et ne reproduit bien, dans un travail divisé à l'infini, qu'en qui ont été professeurs, furent très vites démodées et raison d'une longue pratique ou de son bon vouloir. Chez oubliées ! C'était un véritable engouement que d'imiter eux, ce dessin, ou patron initial, ne peut être autre chose leur genre, et cependant la mode ou le goût en ont eu qu'une sorte d'idée générale indiquée comme dans l'ai- ráison bum de Víclard de Honnecoùrt (1) ; la part de l'exécu- Le professeur on le répète, doit être absolument tant est donc considérable, l'étreinte entre la composition, impersonnel le procédé et l'exécution est constamment absolue. Malheureusement il exislechez l'homme et mêmechez La nation française, qui a pos- le professeur le plus consciencieux, ce légitime désir de sédé dans son passé artistique des montrer non seulement que son enseignement obtient artisans doués de facultés analogues des résultats, mais encore que ses élèves sont habiles. comme industrie et supérieures En présence d'ébauches informes ou mal conçues, comme goût, ne poûrra-t-elle donc inconsciemment il fournit, non pas des critiques, mais pas enfin, grâce à un enseignement des idées; et c'est ainsi que, peu à peu, les élèves rationnel et à des lois spéciales, sans trouvent commode de se faire faire, jour par jour, leur revenir aux privilèges corporatifs, se composition. Les travaux' se poursui.yent ainsi ; le pro- ressusciter un jour dans un art clé- fesseur leur donne, à la dernière heure, ùn coup de coralif débarrassé du convenu et des crayon ou un coup de pinceau décisif ; ils sont exposés ; pastiches, reflétant notre vie raffinée le public applaudit; le professeur est loué et les élèves, et portant la marque de notre temps? n'ayant rien appris, ont môme perdu leur sentiment Les élèves doivent toujours être d'originalité personnelle. laissés à leurs propres idées ; les Les conseils d'administration ou de perfectionnement professeurs de composition décora- des écoles publiques feraient bien de se tenir-vigilants tive doivent se borner à leur signaler sur ces points essentiels ; du reste ils ont un excellent les fautes, sqit contre le programme ou le style donnés,- moyen de se rendre compte de la sincérité du travaifdes soit contre l'esthétique générale; encore plus doivent-ils. élèves et de ce qu'ils peuvent faire tout seuls, en les s'interdire de mettre la main au travail faisant composer sur un sujet très simple hors de la pré- La tendance générale est, trop souvent, de donner ù sence du professeur. tout un cours, une directiom beaucoup trop dans le sens Il" y' aurait également lieu à porter une grande atten- des compositions personnelles du professeur lion sur les documents mis entre les mains des élèves. Si l'école publique était encore ce qu'étaient les an- Que des matériaux leur soient fournis et en abondance, ciens ateliers des maîtres, cette observation tomberait rien de mieux;, ceux mêmes qui savent, ont besoin de d'elle-même, car on conçoit que les ateliers rivalise- revoir des documents, lorsqu'ils ont un travail à exécuter; raient entre eux dans une même ville. Mais, si on consi- au contraire, il est excessivement dangereux de présenter dère qu'un grand centre industriel ne possède le plus des compositions -modernes toutes faites^ alors même souvent qu'un seul cours de compositions décoratives, qu'elles seraient signées des maîtres les plus habiles, combien n'est-il pas à redouter que toute une génération parce qu'aussitôt les élèves se bornent à les copier en les de jeunes gens ,soit formée avec les mêmes idées favo- dénaturant. rites pour certains geni'es de décors et des répugnances pour certains autres? Ouvrages à consulter : 26 (1) L'album de Villard de Honnecoùrt, architecte français du VArtpour tous, années, in-folio. xiu® siècle, manuscrit, a été publié en fac-similé et annoté par l'archi- La porcelaine de Chine, par O. du Sartel, 1 vol lecte Las'sus en 1858. in-folio, 250 de texte illustré et 32 (2) Gravure faisant partie du même roman Japonais que celle 876 pages planches, (musée Guimet), L'Art japonais, ))ar M, Louis Gonze, 2 vol, in-é" TEMPS MODERNES LIVRE NEUVIÈME XVP SIÈCLE 1 - HISTOIRE ITALIE chilecture, la sculpture el les arts de décoration se mon- de la trent hors ligne pendant ce la L'Ilalle, champ balaille des siècle, el proie grandes peinture présente en elle-même. puissances européennes, est, en même temps, enfiévrée peu d'originalité d'art. ET ESPAGNE Ludovic le More,(Si'or7,a), qui a décidé Charles VIII ALLEMAGNE à son expédition, meurt à Loches, en 1510; la victoire de La Réforme Charles-Quint (1519-1555). Philippe 11 Pavie, sur François I®'' (1525), l'ait de Charles-Quint Par- (1556-1598). bitre de l'Italie; il. affermit la dynastie des Médicis â ANGLETERRE Florence Gênes fonde Henri VIH Elisabeth Ces ré- sa grandeur la ruine de Pise. (1509-1547). sur (1558-1603); Pise caractérisent, un d'at-t. on a essaye de secouer le joug de Florence, mais lui gnes genre anglais aux|uel reste soumise-. donné le noni de cette dernière souveraine. ■ Venise voit son étoile"territoriale.pâlir; elle conserve sa gloire artistique et maritime. Les II La période artistique que l'on nomme ordinairement papes Jules (1503-1513), Léon X (1513-1522), Adrien VI limitée d'abord dans l'histoire au xvi® (1522-1523), ClémenlVII (1523-1534) etPaiil 111" Renaissance, siècle, (1534-1550) a comme on l'a vu au livre être en remon- marquent l'apogée de l'art à Rome; dû, VI, après élargie au xv® eux commence l'exagération et la boursouflure. tant, moins pour l'Italie, jusqu'àu ; depuis quelque temps, les écrivains d'art iraient volontiers jusqu au XIV® siècle. s'il se trouve l'on rencontre, FRANCE Cependant, que dans tous les pays, des phases de transformation, 'd'apo- Charles VIII (1483-1498). Louis Xll (1498-1515). Fran- gée et de décadence, lesquelles, ne correspondant pas çois l" (1515-1547), Henri II (1547-:1559). François H entre elles chronologiquement, ne sont que des migra- (1559-1560). Charles iX (1560-1574). Henri IH (1574- tions, le mot de RenaissanCé appliqué au xvi® siècle perd 1589). Henri IV (1589-1610). considérablement de sa portée. L'on trouvera, du reste, La période de renouvellement dure jusqu'à la fin du réunies dans ce livre, des œuvres qui caractérisent l'apo- règne de François I®L c'est-à-dire pendant la première gée en Italie, et, en France, une transformation qui ne moitié du siècle et constitue une première manière de tardera pas à atteindre à son tour une puissance qui ne l'art. Depuis Henri II Jusqu'à Henri IV, l'art affecte un sera plus dépassée. Donc, le xvi® siècle représente, dans caractère national que l'on peut considérer comme l'apo- la marche de l'art au travers de l'histoire du monde, non gée. Dans le dernier quart du siècle les formes architec- pas un renouvellement, mais- surtout le maximum d'in- lurales s'alo.ijrdissenl en recherchant la grandeur. Si l'ar tensité qui ait été atteint. 320 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF — TYPES Fig. C'est un sentiment peu fondé de croire que les ar- pays se poursuivit en se contormant à des idées et à des chitecles italiens du xvi® siècle ne travaillèrent que sur mœurs nouvelles. On préféra désormais, dans les édifices religieux, les constructions circulaires ou en forme de croix couronnées d'une coupole et d'un dôme. Les ordon- nances doriques, ioniques et corinthiennes de l'art ro- main vinrent enrichir la structure avec des proportions un peu plus élégantes. C'est Bramante Lazzari (1444-1514) qui est à la téte de ce mouvement, avec le petit temple de San-Pietro in Montorio, à Rome, qu'il construisit aux frais de Ferdinand' IV et d'Isabelle d'Espagne, en 1502 ( fig. 897). Selon le projet de l'artiste, cette petite mer- veille devait être entourée d'une enceinte circulaire, en portique, marquée dans le dessin, qui eût formé, avec elle, un ensemble harmonieux. Les seize colonnes sont en granit gris, les bases et les chapiteaux en'marbre blanc et le surplus en travertin. Le couronnement de la coupole n'a été exécuté qu'au xvii" siècle. Sans doute Brunelleseo et Leone-Battista Albkrti(I) avaient employé des éléments romains avant Bramante; mais il n'est pas de. meilleur type que ce petit temple, pour prouver combien ce dernier maître mit à profit ses éludes sur les monuments antiques (2). Un des types les plus complets des édifices en forme (1) AlberLi, architecte florentin (140&-1472), est un des premiers qui aient, dans ces temps* écrit sur' rarchiteclure; son traité fut publié après sa mort, en 1435. Fba Giocondo , architecte véronfiis (143;> 1514), Sh:bast^a ^o Skrlio îyehilecte bolonais, dont Tauteur de cet ou- , Fig 899 vi'age a publié la biographie, l'ont suîvi dans cette voie. constitueraient réelle (2) € Soiitario e cogitativo se n'andava; e fra non molto spa\io dt des cléments anciens qui ne pas la tempo misuvo quanti edijîcjerano in quella Ciftâ (Bome) e fuoriper ment un genre nouveau; l'évolution commencée dans ce campagna (Vasari). XVM SIECJ.E 321 qui à elle seule est grande comme une église, que l'on peut se rendre compte des immenses dimensions de cet intérieur. L ordonnance corin- Ihienne, comme- toutes celles de l'antiquité-, n'impliq^ue pas l'échelle par elle-même; cet édifice en est la preuve, puis- qu'on pourrait l'exécuter tçl qu'il est, beaucoup plus petit. Ces! pourquoi Sainte-Sophie (voyez page 148 et lig. 495, 496 , 497) impressionne d'abord beau- coup plus; les arcades super- posées des galeries, toutes les parties se groupant autour de la coupole, comme à un centre Fig. 897. commun, et lui étant subor- de croix est certainement \a basilique de Saint-Pierre y à données, donnent, fout de suite, la sensation de la Rome ( fig. 898 et 899 ), non pas qu'elle ait du rapport avec dimension réelle, ce qui ne se produit pas à Saint-Pici're les basiliques qu'on a déjà étudiées (page 144 et ng.483); de Rome. A lexlérieur, vu de la place, le dôme (1), mais parce qu'elle a retenu ce nom de la basilique pri- relégué n l'arrière-plan par la façade, ¡lerd de son mitive bâtie par Constantin en 326. importance, et c'est en cela surtout (|u'on doit regretter Son historique, fort long, ne peut prendre place ici. A qiCe le plan primitif n'ait pas été suivi. Mais à distance. Bramante revient l'idée première : une coupole à la ren- contre de quatre nefs égales en croix grecqiie. Plusieurs architectes se succèdent, changeant tour à tour les plans en croix latine ou en croix grecque, tout en poursuivant l'e.xécution des fondations des qtialre gros piliers qui doivent soutenir la coupole. Le projet, dont la plus grande partie a été réalisée, est celui du célèbre Miciuii.- Angelo BuoNAnaori (1475-1564), à croix grecque, dont on peut sentir parfaitement la masse concrète dans le plan 899 ; ce fut plus tard qûe Carlo M aderno (1556-1629) allongea la branche orientale de irois'travées, construisit les chapelles latérales à cette nef prolongée, et raccorda sa façade et ses collatéraux avec l'ordonnance de pilas- tres du,grand maître; la coupoje fut achevée par G iacomo della Porta , Milanais (1541-1604), qui surhaussa le dôme et lui donna, par une forme elliptique, une courbe plus gracieuse. L'intérieur est une ordonnance corinthienne fig. 901 formée d'une arcade et de deux pilastres (1) supportant comme pour le dôme de la cathédrale de Florence, les une voûte à berceau continu décorée de caissons; les dimensions réelles reprennent, par comi>nraison avec arcades répondent aux basses-nefs du pourtour. Ce n'est les maisons, toute leur valeur, et le dôme est alors le que. par relation, lorsque l'on considère une chapelle. motif principal et caractérislic|ue de la ville éternelle. Ceci prouve, une fols de plus, ((u'il faut avant tout, dans (1) Le pilastre a*25 mètres de hauteur, y compris base et chapi- leau, et 2™59 de largeur: l'entablement a S·'·S'i de hauteur. On me- sure 45747 du pavé jusqu'à •« voùle. (t) La croix du dOme est à de hauteur 322 ENSElGNliMliNT DE L'ART DÉCORATIF ( fig. 900). Désormais, les nombreuses églises construites à Rome présentent cette .composition pure, simple et ré- gulière, se rattachant aux traditions.antiques, qui est restée comme l'expression la plus précise de l'art romain du xvi" siècle, lequel a eu, au xvii® et même au xviii", des imitatéurs non seulement en Italie, mais en France el dans plusieurs p.ays. Les façades offrent d'ordinaire la physionomie de celle de la figure 901 {Santa Catarina de Fornari,-èi Rome), c'est-à-dire qu'elles sont compo- sées de deux ordonnances superposées, couronnées par un fronton et dont celle supérieure est accostée de deux grandes consoles,- cette façade est de Giacomo della Porta. En France, les.traditions du Moyen âge persistèrent surtout dans les édifices religieux d'une manière carac- lèristique. La structure resta ce qu'elle était au xv^ siè- de; seulement on l'habilla avec des détails puisés dans l'art.antique. Un des édifices des plus intéressants à ce titre est Véglise Saint-Eustache, à Paris ( fig. 902) . Com- mencée en. 1532, elle ne fut achevée,- sauf la façade, qu'un siècle plus tard. Le flanc méridional de l'église se déve- loppe dans notre figure; on y remarcpue les larges fenê- tres à meneaux; les balustrades qui environnent les ter- russes des chapelles et les nombreux arcs-boutants, i'oute celte construction est d'une arçhitecture de pi- Fig. 900. lastres corinthiens, ioniques et doriques; des gargouilles l'art, avoir une idée et la poursuivre avec les moyens se projettent çà et là en nombre; .la chapelle de la dont on dispose. Vierge se détache.au rond-point du chœur par un volume Antonio Piconi da San Gallo , Florentin (? — 1546), exceplionnel. Le premier architecte se nommait David. caractérise la forme et la fermeté dans l'archllecturc : La dépouille humaine dont les peuples anciens évi- c'est lui c|ui commença, en 1507, la pelilc église de Santa taient de montrer le hideux spectacle après la mort, Maria di Loreto, place Trajane, à Rome; la coupole a qu'ils cachaient dans un hypogêe ou qu'ils brCilaiénl, ainsi été faite en 1580, sur les plans de Giacomo oella Iluca qu'on l'a expliqué aux livres 1 et IV, fut étendue ailxv® siè- Fig. 902. Fig. 903. ele ( fig. 567 ) sur un suaire, flans la partie inférieure du Chartres . Les quatre, figures allégoriques (1), debout, re- mausolée. On ail ribue ce courant d'idées à ce poème admi- présentent les vertus cardinales : la Justice, la Prudence, rabie de la Divine Comédie, d'où sont sortis ces juge- la Tempérance et la Force. Dans le coffre, une zone infé- ments clerniers, ces danses macabres, ces ossuaires, ces rieure, qui repose sur un socle de marbre noir, est dé- collections de squelettes qui envahirent non seulement Corée de médaillons ou niches circulaires avec moines et la peinture, mais encore la sculpture du xv« au xvn» sié- religieuses en pleurs et en prière ; un fort bandeau de de. Cependant, le goût de l'Italie ne se laissa pas en- marbre noir la couronne. La partie supérieure de la zone tramer dans celte direction; c'est pourquoi Perréai,, inférieure est à l'inverse de celle inférieure : des statues imbu de cet art, ne comprit pas ainsi son Mausolée de d'apôtres en rnarbre blanc se détachent sur un fond en Francois H, duc de Bretagne, et de Marguerite de Foix, terre cuite brune. Au-dessus est l'épaisse table en mar- à. Nantes ( fig. 903), exécuté de 1502 à 1506, par .Michel Colombe. Du reste ce furent deux sculpteurs, Do.menico (1) Allégorie, image que l'on substitue à une ctiose que l'on veut et Bernardino de Mantoue, payés à raison de huit écus désigner, moyen d'exprimer, à l'aide de formes visibles et tangible.s, des idées abstraites, et de mois rejjrésenter matériellement des par et amenés par Perréai, e.xécutérenl concep- qui les or- tions purement moralês. nements ; Colombe y employa de son côté deux de Les aris du ses dessin ,sonl l'ifistrumenl te plus volontiers employé? élèves, Guillaume Recnault pour l'allégorie, on peut même affirmer les Jehan que ctiefs-d'œuvre tics , son neveu, et de arts .sont presque tous purement et slmplemenl des allégories. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF 324 quelque sorte autant de Panthéons, ont fréquemment adopté le type de la figure 9!04 le mausolée (THie- , qui est ronimo Basso, cardinal de Recanati, neveu de Jules II, dans l'église de Sainte-Marie du Peuple, à Rome, par Andrea Sansovino ; Florentin (1460-1529). Cet artiste exè- cuta, à Florence, le groupe de Jésus et de saint Jean- Baptiste, placé.au-dessus de la porte du baptistère, à Lorelte, les ornements de la Santa Casa, et, é Venise, le mausolée du doge Venier, sous le meme parti que ce- lui de Basso. Le personnage, comme on le voit, est cou- ché sur un sarcophage placé dans une niche qu'entoure une riche ordonnance dêcolonnes,dénichés plus petites et de personnages allégoriques. Cette composition offre xiuelque chose de plus théâtral et comme un retable d'aulel,--qui caractérise bien le goût du pays où il a été exécuté. Voici un autre monument funéraine conçu dans un principe qui se distingue par un caractère original, le- quel se voit dans la chapelle .Saint-Jean l'ÉvangélisIe, à Westminster Âbbey ( fig. 905). La statue du déifunt, sir Francis Vere, est couchée sur un socle peu élevé ; à ses côtés, quatre compagnons-d'armes, en costume de céré- monie, soutiennent, au-de.ssus de lui, comme sur un pa- vois, les diverses pièces de son armure L'idée a été tra- duite. dans cette composition avec une grande habileté et avec, des éléments puisés dans la nature elle-même sans influence du convenu; c'est bien un monument fait être placé au milieu d'une chapelle et autour du- pour quel on peut circuler. Les tombeaux de Louis XII, que l'on doit aux Juste, famille de sculpteurs, et de F^ançoiS"R^ sur les dessins de Philibert de l'Orme , tous les deux â Saint-Denis, Kis- wi. bre notr bordée d'une moulure sévèi\ el formanlcorniche Les slaiue> des défunts sont cou- chées, des anges soutiennent les cob-sins sur lesquels leur tèle s'appuie. Un lion et une lionne accroupis soutiennent à leurs pirds leurs écussons-ar- moriés Il y h une parenté étroite comme disposition, entre ce monument et ceu.v des dues de Bourg^ygne, â Dijon. Les Italiens, qui, plusNolon- Uers, adossaient leurs mnuso- lées aux murs latérau.x des nefs des sglises, en faisant en tùg. 905. XVI» SIÈCLE 325 offrenlJes « gisants «s el, au-dessus, les statues age- nouiliées. On possède encore Vurne en marbre où fui déposé le. cœur de Francois /", placée à l'abbaye des Hautes- Bruyères, transportée d'abord au musée des Petits-Au- gmstins, puis à l'église de Sainl-Denis ( fig. 1)06). L'artiste, qui est Pierre Bontemps , semble-l-il par les marchés passés pour son exécution, a exprimé dans sa composition l'inlérél que ce roi porta aux beaux-arts-, aux lettres et aux sciences. Les emblèmes de la mort, comme on les comprenait alors, sont sculptés sur la plinthe du piédestal ; au-dessus sont des bas-reliefs se rapportant à l'art du chant, à la musique instrumentale, à la poésie et à-l'astronomie, des femmes jeunes et gra- cieuses font de la musique et chantent en compagnie de jeunes hommes. Sur les flancs du vase dans d'élégants cartouches (t), sont représentés trois sculpteurs copiant une Vénus, un architecte, un géographe, et un dessina- leur au milieu de fragments antiqu.es. Cette œuvre fut payée 115 livres, selon Dubreuil. Sans prétendre diminuer- le talent de Bontemps, on a des raisons de croire qu'il n'était que rexécutant,-ainsi que pour le tombeau du même roi, aussi à Saint-Denis. Suivant, l'organisation du travail-à cette époque, on com- mandait le dessin des œuvres d.e cette nature,- « le pour- lraict»,à un architecte, à un peintre ou quelquefois à un statuaire; un modelage était exécuté parle sculpteur qui recevait pour cela une rétribution; puis l'on passait un marché avec un praticien qui était charge de la traduc- tion en pierre ou en marbre Ainsi on connaît un sta- tuaire, déjà auteur - d'autres statues pour les -Iiâti- ments royaux, auquel fut confié le soin de modeler certains personnages du tombeau de François l" par Philibert de i'Orme , lesquels modèles furent ensuite transportés dans l'atelier de. Paris, où s'exécutait ce célèbre et beau monument Ce sont ceux qui furent chargés de la traduction en-marbre de ces person-- nages quu indiqués par les seuls marchés qui sont géné- ralement connus, ont eu le privilège de voir arriver leur nom à la postérité. La manière de bâtir les palais, les châteaux et les habitations privées se transforma en Italie à la fin du XV» siècle ; ce ne furent plus ces allures de forteresses au milieu desquelles se passait l'existence chevaleresque et guerrière des seigneurs féodaux, mais, au cont raire, des habitations somptueuses, des châteaux de plaisance dans (1) Cartouche, voir noie 2, page io On nomme également ainsi les encadrements des xvi?,--xvn% xvin" "siècles, dont les motifs sont composés d'enix)u!enienls de cuir ou de papier comme des cornets; Fig 906; cartoccto, cartocci, — Voyez aussi "page 250, flg. 758 . 326 ENSEIGNEMENT DE L'ÁRT DÉCORATIF cour à droite de l'École nationale et spéciale ar Palladio, moment de la dispersion du musée des Monuments celle du Rédempteur, commencée par le Tnème et finie français en 1815. On pourrait multiplier les exemples de par ViNCENzo Scamozzi (1552-1616), le tombeau du doge monuments analogues où l'on trouve toujours une idée Vendramini à Venise, etc,, etc. En France, le château de originale et simple mise en œuvpe avec un art ingénieux. Saint-Germain près Paris ;■ le tombeau de'Louis Xll, à Un des plus importants est {a fontaine qui se voit encore Saint-Denis ; le château de Bloife ;• l'abside de Saint- sur la place Victor-Emmanuel, ancienne Piazza Maggiore, Pierre, à Caen ; la façade de l'église Saint-Michel, à Di- à Bologne. Elle fut exécutée par Laureti et surmontée jon ; l'église de Gisors ; le jubé de l'église de la Magde- d'une statue de Neptune par' Giovanni da Bologna ou leine, à Troyes ; le château de Fontainebleau ; l'Hôtel Gîambologna , dit Jean de £>o« íí / (1524-1608) en 1564 ; elle de Ville de Paris, etc., etc. coûta 70,000 écus d'or ;"tbus les accessoires sont-nllé- En Allemagne et dans les Pays-Bas ; le château XVI« SIÈCLE 335- d'Heidelberg ; le palais épiscopal de Liège ; l'IIòlel de Un autre monument décoré de statues, et resté ina- Ville d'Anvers, etc., elc. chevé, par le grand artiste, est la nouvelle sacristie de En Anglelerre. : Longleál House, par O iovanni di Pa- San-Lorenzo à Florence, et. les mausolées des Médicis, DUA, et Woliaton Qui n'a entendu parler de la statue de Laurent « il Pen- House, etc., elc siero ». (Voyez fig. H06; ) Au-dessous est le sarcophage En Espagne : avec les figures du Crépuscule et de l'Aurore; vis-à-vis le palais de Char- est le mausolée de Julien avec les^figures du Jour et de la les-Qijinl à Gre- Nuit ( fig. 926 ). En réponse à des vers que J.=B. Strozzi nade, par A lonzo inscrivit sur cette dernière, lé maître répondit, faisant Berruguete( 1/i80- allusion à la liberté de sa patrie opprihiée : 1561); l'Escurial, Grato ml e'I sonne e |)iu l'ésser di sasso par Juan de Her- Mentre che'l danno e la vergogna dura : Non RERA, etc., elc. veder, non sentir m'è gran ventura ; Pero non mi deslar; deli I parla liasse. On a vu Mi- chel-Ange archi- 'Simple construction carrée surmontée d'une coupole, tecle; il fauH'é- et faisant pendant à la vieille sacristie, par Brunellesco ludierdans la sla- est l'édifice où, contre les murs, sont, placés dés sarco- luaire, celte autre phages, sur les couvercles desquels sont les figures expression de dont nous avons parlé; au-dessus et entre elles, sur un l'art qui est peut- plan reculé, au bord d'une niche creusée dans le niur, être celle où il a sont des personnages assis. L'idée est simple comme excellé (1). A composition; mais il a passé comme un souffle d'une Saint-Pierre ès conception surnaturelle dans ces grands corps allongés, Liens (S.-Pietro aux membres inférieurs ramenés les- uns sur les autres in Vincoli ), à par des actions brusques et raccourcies, d'une nudité dé- Rome, on admire sespérée, aux poses violentes, ou l'on sent la gène que P'g- ^*25. j3 statue de Moïse s'est imposée le maître pour faire entrer ses personna- ( fig. 925), de proportions colossales, mais qui avait été laite pour être vue à une certaine hauteur, du mausolée de Jules //. L'hisloire de ce monument serait celle des en- traves, des dégoûts et des.fatigues de toutes sortes qui atteignent les artistes, même les .plus célèbres. Conçu en 1504, poursuivi sans qu'on sache bien dáns quelle église on le:placera, modifié ¿ans ses formes, il n'est laissé au libre sentiment du maître que le 20_août 1542, et encore, ce ne sera (|u'en 1550 que le Moïse, resté dans l'atelier, quoique terminé, pourra être misen place! L'ensemble de la statue est d'une proportion hors nature, d'une vigueur étrange et d'un effet saisissant. 11 n'a jamais existé d'être pareil ; la barbe est démesurée; le front est bas et étroit pour la face trop petite;les bras sont énormes, avec des veines très indiquées, ainsi que celles des mains; le torse est gigantesque; la draperie .couvrant un genou, devenu si fameux, est impossible. Plg. 920 tl). S'il se levait, comme dit Taine, quel geste, quelle voix de lion ! ges dans un bloc de marbre dont il a fixé d'avance la (I) C'élait silhouette. 11 aussi de ;-il écrit passe dans ces figures les traces des pasr- son art prédilection a ces vers : sions qui animaient alors le grand artiste; ce n'.estpas Motlo ditello a! gusto intero e sano ^ L'opéra délia prim' arle n'assembra 1 \olÜ e gli atli A. e con plu vive membra (1) iiévcit, auquel est empruntée cette figure, a gravé ce motif Oi cera, o terrai o pietra un corpo humano en sens inverse. 336 ENSlülGNEMliiNT DE L'ART DÉCORATIF K seulement de la statuaire, c'est aussi de la poésie. Cette grande leçon de l'idée réalisée en martre, à môme du -coup de ciseau, par des formes à la fois naturalistes et irnmatériellement traduites, n'a pas été souvent com- prise; et pourtant, c'est l'art comme il doit être toujours, poursuivant son but si élevé ; sans idée première, sans pen- sée, il n'est plus qu'une pa- tiente imitation de la nature. S'il fallait l'en croire lui- même, Benvenuto Cellini (1500-1572) était le plus grand artiste de son temps; fort méchant homme, arrogant, cynique, il faut aussi no pas lui refuser du talent essen- tiellement décoratif, qui s'aj)- pliqua surtout au.x ouvrages d'orfèvrerie et de fonte. Ac- cueilli en France par Fran- çois l'L il exécuta, pour la porte dorée de Fontaine- 927. bleau (1), une Nymphe enla- cant un cerf ( fig. 927) ; c'est ce qui explique la forme circulaire donné Henri 11 à Diane de Poitiers. Fig. 928. de ce bronze, qui fut, plus tard, par PHiLiBçhT de l'Ohme fit (1) Lis deux en le motif de la satyres que Cellini Ut en môme temps, lesquels ne principal porte d'entrée furent pas non plus mis en place, servirent à la décoration de la grande cheminée de -la salie des fêtes de Fontainebleau par Philibert de rOrme; mais lors de*Ja Révolution^ ils ont été fondus. Fig. 929. du chateau d'Anet. J ean Coujon (?-15(38) est le représen- tant de la sculpture française du xvi' siècle; ses œuvres sont partout le complément décoratif d'un ensemble voulu : au Louvre, au château d'Anet, à l'hôtel Carnavalet.. T XVI' SIÈCLE 337 monument de la Fontaine des Innocents qui supportent une urne en bronze renfermant le cœur de C'est le petit statuaire, cette série de Henri II ( fig. 929 ). Le piédestal est'une œuvre d'un Ca- a le plus popularisé ce par nymphes debout entres les pilastres ( fig. 928), élancées, •ractère qui se rapproche de très près de celui de l'urne, que l'on a donnée figure 906 . On regrette de ne pouvoir le montrer,ainsi-que l'urne placée sur la léte des figures. Pie- 930. Fig. 931. des ont vélues de draperies légères, gracieuses et fort à l'aise, Citons enfin comme ayant produit œuvres qui e.xéculées avec si peu de saillie: Un autre artiste français' marqué dans l'histoire de la statuaire : Licier Richier bien connu par ses figures dites des Trois Grâces, c'est (avant 1523, après 1544), auteur d'Ouvrages estimés; Trois figures debout.et dra- Barthélémy Prieur (1550-1590) ; Alonzo y Gonzàlés Ber- Gshmmn Pilon (1515-1590). dignes et campées avec une grádense allure. RUGUETE (1480-1550), architecte, statuaire et peintre, et pées, Fig. 932. enfin la famille, des Vischer on doit le- tom- née en 1516, reine en 1553, mariée en 1554, , à laquelle d'Angleterre beau de-saint Sébald à Nuremberg, terminé en 1519. est morte en 1558. Cette pièce est par Jacopoda Tbezzo, Figure 930 mila- : Alphonse /"' d'Esté, troisième duc de sculpteur, graveur en pierres fines et médailleùr Pérrare, fils aîné d'Hercule I", né il est mort en en 1476,'duc de Fer- nais; ses médailles vont de 1552 à 1578; rare 1505, mort 1534, Niccolo di Forzore Spi- 1589, à Madrid. Figure 932 : Amaiie en en par Puceri; or; travail di et neli.i , dit Niccolo Florentino. Figure 931 : MaHe Tudor,- italien. Figure 933 : Vittoria Colonna Avala, poète reine d'Angleterre, de. France-et d'Écosse, protectrice l'une des femmes illustres de l'Italie, objet de l'amour de la Foi. Marie Tudor, deuxième femme de Philippe II. platonique de Michel-Ange (1490-1547); travail italien. k 338 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Fig. 935. Figure 934 : Charles-Quint, 1537, fonte, puis la médaillé-portrait, et par Heinrich Reitz , prfèvre de rentrer la fabrication entre les Leipzig. Figure 935 :-MaximiHen L", ^*56 -1-'^-^ mains des graveurs-monnayeurs. empereur d'Allemagne, mort en 1 6. Mais le procédé de la gravure d'un 1519; travail allemand. Figure Ferdinand de Gon- coin exige la pl^s grande habileté et ne souffre pas dé \ague, général en chef des armées de Gharles-Quinl médiocrité. Les artistes médailleurs allemands ont Figures 937 et 938 : médailles allemandes. Figure 939 ; beaucoup produit; ils ne recherchèrent pas la beauté et l'allure idéales. Ils se sont attachés à un réalisme vigoureux et naïf qui, sans tomber dans la trivialilé, ne manque pas de grandeur; l'expression des physionomies est rendue d'une manière saisissante. Philibert le Beau, duc de Savoie, et Marguerite d'Au- triche, par Jehan Marende , orfèvre; établi à Bourg en Bresse; médaille Fig. 9'i1. Fig. 942. Figures 911 et 942 : Camées de la Bibliothèque na-^ tionale représentant, l'un, une tôle d'empereur romain, et l'autre, une tôle d'jmpéraCrice, dans des montures du xvi" siècle; ces camées ne sont pas antiques. On distin- gue dans la gravure en pierres, fines; ou glyptique,, les intailles, ou pierres gravées en creux, et les camées (1), Fig. 940. répandue ; ou gemmes, dans lesquels les sujets sont' en relief. On c'est ce qui en explique la grande quantité. Obtenus emploie ordinairement l'agate, pierre fine quartzeusc d'abord par le procédé de la fonte, les peintres ou les très dure et en partie transparente, dont le nom vient sculpteurs pouvaient en produire sàns connaître l'art du fleuve Achates (le Drillo) en Sicile, où elle se trouvait du monnayeur. Dans la seconde moitié du xvi® siècle, les procédés mécaniques perfectionnés firent abandonner la (1) Carnee, de camaïeu ou effet de peinluj'e monochrome. XVI' SIÈCLE 339 coquillages qui imitent l'onyx. La gravure s'opère à l'aide de la pointe (diamant) du louret et de la bouterolle, (le ferritin refusum des anciens). Les graveurs s'arrangent pour utiliser les diverses couches, afin de détacher en silhouette certaines figures sur un fond teinté : par exemple, une nuance incarnat pour les chairs, ies taches, les veines colorées; l'inégalité des couches pour les vête- ments et les accessoires. Les anciens se servaient volon- tiers de la couleur des gemmes pour maintenir à chaque divinité le caractère et l'aspect qui lui étaient propres '• l'aigue-marine à Amphitrite. à Neptuné, .aux Tritons, l'améthyste à Bacchus, etc., etc. Le plus grand des maîtres connus, Michel-Ange, caractérisé déjà comme architecte et comme statuaire, s'impose encore comme peintre. Le pape Jules 11 le chargea de peindre à la fresque la voiite de la chapelle Sixtine;i\ accepta, quoique ignorant les procédés. C'est la plus grande page décorative que l'on connaisse, si l'on songe-bien qu'elle ne prend sa valeur que par la peinture, puisque sa forme architecturale, qui existait déjà, ne comptait qu'une série de pénétrations produites dans une grande voûte; les murs étaient peints; dans la voûte, rien. 11, y établit, avec le pinceau, des reliefs et des profondeurs dans une unité tranquille et sans dorures. 11 faudrait un livre entier pour décrire cet immense poème, puisé dans des sujets empruntés à la Genèse, en abondance. On distingue les agales par leur couleur soutenu dans lés pendentifs entre les pénétrations par cl les et les La 943 est par les couches concentriques qui les divisent. Quand sybilles par pro|)hétes. figure les couches sont nombreuses el bien blanches flans une Jérémie. « Son colossal Jérémie, qui rêve appuyant sa pâle jaunâtre, c'est. Vonyx; quand la pierre est rouge tête énorme sur son énorme main, à quoi rêve-t-i.l les cerise, unie el tressée descend presque transparente, c'est la cornaline, yeux baissés? Sa barbe et flottante qui si elle est rouge orangé, sardoine; bleu de c\(î\,saph,i- rine; vert pomme, chryso- prase; vert foncé, héliotrope; blanc laiteux el légèrement bleuâtre, calcédoine;, à cou,- ches circulaires, agate œillée; mêlée de jaspe, agatejaspée; celle qui offre dans l'intérieur de sa pâte une représenta- lion d'herbes el de mousse, agate herborisée ou arbori- sée. On emploie aussi le jaspe, le lapis-la:{uli, la mala- chite, la turquoise, Vaiguë- marine, Vaméthyste, Vaventu- rine, le ^enat, le cristal de roche, le jade^ la serpentine, la nacre de perle ou certains Fig. 945. jusqu'à sa poitrine, ses mains de travailleur, sillonnées aucun souci du convenu. Toutes ces figures nues, de veines saillantes ; son front plissé, son masque épais, comme il était naturel, faillirent entraîner la perte de le grondement sourd qui va sortir de sa poitrine donnent 1 ouvrage, qui a été singulièrement détérioré plus fard l'idée d'un de ces rois barbares, sombres chasseurs. » par les inspirations d'une petite morale ou par le caprice (Taine). Quatre années et demie furent employées à cet de la mode (1). immense travail, qui fut exposé vers 1512 à l'admiration On sait que la Seigneurie de Florence avait rêvé de du public. Le Jugement dernier, qui décore le fond de faire décorer la salle du conseil du palazzo Vecchio par la même chapelle, commencé plus tard, lut terminé en les deux plus grands peintres du temps. On revient ici 1541, après huit- années de travail; le maître avait sur l'ordre historique, car ce fut au commencement du soixante-six ans. La composition est un modèle d'ordre siècle, en 1504, que Vinci et Michel-Ange furent coaviés et de méthode; elle étage et superpose ses innom- à cette belle œuvre, non en rivalité, mais dans le but brables figures en quatre rangées à peu près parallèles, élevé d'attacher ces deux àrtistes à Florence. Le premier dont la symétrie s'atténue par le jet de certaines figures en dehors de la ligne des masses. En réalité, cette con- (I) Il en existe une copie par Sigalon à i'Écoie nationale et spé- ception est un écho lointain de la Divine Comédie, sans claie des beaux-arts de Paris. L XVI·' SIÈCLÉ Fig. 946. entreprit un choc de cavalerie, la Bataille d'Anghiari, et conservée au château de Holkham, en Angleterre. Un le second un Épisode de la guerre contre les Pisans. Le dessin de Rubens , qui est au Louvre, fait sur les car- travail de Vinci fut effacé, et le carton de'Michel-Ange tons de Vinci, et gravé par Edeunck , représente un découpé en morceaux et détruit. Il n'en reste qu'une groupe de quatre cavaliers de la bataille d'Anghiari. estampe de Marco Antonio Raimondi (vers 1483-1527), qui 11 se dit .fréquemment, à propos de peinture, qu'une a détaché de cette œuvre un groupe de baigneurs sur- figure est décorative. 11 faut distinguer : car toute p'eih- pris au bord d'une berge abrupte "( fig. 944) , et la compo- ture étant, par son essence môme, décorative de quelque sitien entière, par Aristotile oi San Gallo , laquelle est chose, ou .comme panneau ou comme tableau, il ne se 21 342 ENSEIGNEMENT DE L'AfiT DECORATIE peut pas qu'une fraction de l'œuvre soit décorative oii lavées à la sépia, et il peignit une première coupole pour non. Ce qu'on doit nommer des figures décoratives, ce servir dé modèle aux autres. sont celles qui, en peinture comme en sculpture, ont été Une autre œuvre décorative de Raphaël est la conçues pour s'ajouter, en quelque sorte, à d'autres élé- rie de la villa dite de la Farnésine, construite tels par. Çal- ments que l'architecture, des ornements, des fleurs, dazzare Peruzzi (fig. 946) ; la fable de des Psyché en fait le animaux ou des paysages, pour compléter un motif sujet; elle fut exécutée sur les dessins du de maître, décoration. Ces pat, figures doivent alors se plier par J. Romain, Penni, Raffaello dal Colle et Giovanni da leur pose, par leur équilibre, par leur échelle et par UpiNE (1) qui a peint la. guirlande de fleiirs et fruits. C'est leur coloris à l'ensemble de la composition. Les maîtres •une peinture gaie, grande et forte. Les figures, rudement italiens se sont montrés dociles à cette loi, et on peut faites, plutôt indic|uées qu'achevées, sont d'un ton de môme affirmer que leurs plus belles œuvres sont pré- brique. 11 est probable que les élèves ont outré la ma- cisément celles où ils se sont trouvés dans ces condi- niére du maître. On verra plus loin ( fig. 955) que lions. Un de Raphaël ceux que l'on peut citer encore, est ce avait décoré aussi la voûte de l'une des salles de la villa peintie d'une organisation impressionnable et tendre, du pape Jules IJ, qui se'détacha de l'art traditionnel et encore un peu sec Au point de vue de la composition, toutes les œuvres et hiératique, quoique déjà empreint de tendresse et de ce maître peuvent servir de modèles ; en d'une général,-Fa lumière limpide et fraîche, de son maîfre Pérugin, symétrie y est observée, et les personnages s'éciuilibrenl pour'se rapprocher de l'antique et pour créer un genre des deux côtés par rapport à celui ou à ceux for- idéal qui plein de grâce et de noblesse, un peu sculptural, ment l'action principale, placés au milieu; et surtout très quelque décoratif. Raphael ( Rafaello Santi da nombreux que soient les personnages, ils ne Ursino Rafaello produisent , ou Sanzio, 1~483-1520), complète la pas une confusion désagréable de bras ou de triade célèbre de jambes; Vinci et de Michel Ange, à cheval sur ils sont à leur aise et sans places vides et dans des la fin du xv= siècle et le commencement du xvi'. Ses dimensions convenables en ráison de l'encadrement; œuvres sont considérables pour sa courte vie. En outre rien ne décèle une gène quelconque; le de nombreux point principal tableaux, il fut appelé à des décorations de perspective est choisi bien à'la place qui convient; importantes au Vatican; les quatre chambres que l'on les groupes sont xlisposés avec discernement ; les nomme chambre de l'ÉcOle poses d'Athènes ou de la Signature sont convenablement diversifiées; il règne un calme et (ISOS-lSil); chambre d'Héliodore; chambre de l'Incen- une douceur particuliers dans l'ensemble; la recherche die du bourg (Iblfi-lSI?) ; chambre de Constantin, enfin constante de la beauté réglée est préférée à la variété les Loges. La Théologie ( fig. 945) est une des figures des expressions. allégoriques ménagées dans le plafond de la chambre de 11 faut aller à Venise pour se faire une idée de l'exé- l'Ecole d'Athènes. Raphaël enrichit, avec l'aide, de Jean cution savamment hardie des peintres vénitiens, de la d'Udinë , les galeries du premier étage. On venait de dé- prodigieuse puissance de leur composition, de-toutes les couvrir les tjiermes de Titus, et les délicates décorations richesses de leurs couleurs et du rapport parfait qui peintes qu'on y remarqua, charmèrent sans doute cet existe entre elles et le clair-obscur. Ils sont des décora- artiste'(il avait été chargé de diriger les fouilles). Ce teurs par excellence, savants en perspective, cherchant qu'il e.xécuta s'éloignait sans doute pour la plus grande à représenter la joie, la lumière; ils recherchent les partie du type antique ; le plus souvent, il n'eut pour grandes scènes qu'ils rendent avec une vérité saisissante guide que son goût et son imagination inépuisable. Ce et avec une beauté sensuelle. Titien (Tiziano Veccellio genre de décoration, à tort qualifié du nom d'arabes- da Cadore 1477-1575) sort de l'école de J. Bellini; mais ques, doit être désigné, comme en Italie, sous le nom il lui donne une ampleur et un caractère de qui font de lui grottesques (grotteschi), qu'on lui donnait alors, parce un des plus grands représentants de la qu'on les peinture après trouvait, pour la plupart, dans des chambres Vinci, Michel-Ange et Raphaël. Que de belles œuvres souterraines, dans des caves [grotte). C'est à la galerie dans sa longue carrière, répandues à du deuxième présent partout, étage qu'est la suite des cinquante-deux non compris celles que l'on admire encore à Venise! peintures, aussi connues sous le nom de loges de Ra- Le Louvre possède de lui un tableau phaèl, allégorique selon représentant les principaux faits de l'.Ancien et du Nouveau Testament, exécutées vers 1516-1518 par (1) Fr. Penni, i7 fattvre peintre florenlin (1488-1528), Rafaeu.o ses élèves. Jules Romain (Giulio Pippi, 1492-1546) dal Colle en (1490-1541), Giov. N anm da U dine, peinli'e vénitien et ro- dessina main les (1.Í87-156Í), Pinnixo dec V tous cartons aga d'après les esquisses du (1000-1547), aidèrent Raphaël dans maître ses Iravaux, XVI' SIÈCLE 343 F'-ig. 949. les uns, portrait d'Alphonse d'Avalos, marquis del Guasto trent décorateurs habiles et nous charment par la ri- et de sa maîtresse, selon les autres ( fig. 951 ). Paolo chesse, par la vie et par la bonne ordonnance de leurs CAGLtARi (Véronése 1528-1588) et J acopo Robusti (Tin- compositions : ils ont bien cette joyeuseté d'idéal et toret 1518-1594) complétèrent la gloire de Venise dans de couleur qui font la gloire de la peinture vénitienne. la peinture. Ce dernier n'a peul-ôtre-pas le coloris puis- Tainea bien résumé en quelques lignes cette évolution sant et enchanteur du premier Tous les deux se mon de la peinture des Italiens au xvi' siècle « Ils ont Fig. 950. retrouvé le corps nu . le reste n'est que préparation, dé- de la grâce, da mouvem.enl, de la volupté, de la magni- veloppement, variété, puis altéra(iòn et décadence. Les ficence d'un beau corps, nu ou drapé, qui lève une uns, comme les Vénitiens, y mettent le grand mouve- jambe ou un bras. » ment libre, la magnificence et la volupté; d'autres, Michel-Ange, qui avail passé sa vie solitaire à étudier commcCorrège, surtout la grâce délicieuse et riante; le corps humain, qui voulait que ce corps eût une forme d'autres,-comme les Bolonais, l'intérêt dramatique; d'aii- qui exprimât une idée, pour qu'il puisse montrer ce senti- 1res, comme Caravage^ la vérité Crue et saisissante; en liment du nu dont les anciens étaient pénétrés, fut suivi ôorrime, il ne s'agit jamais pour eu.x que de vérité, que par des irhilàteurs qui n'en prirent que l'exubérance. 34^ ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Fig. 952. Annibal Carrachb (1560-1609), aidé par son frère Au- drant les niches, les portes et les fenêtres. On rémarque gustin (1558-1601), par Domimquin (Domenico Zampieri, J'arrangement particulier xles personnages nus et pelo- 1581-1641), cl quelques autres de ses élèves, peignil à la tonnés sur eux-mêmes, placés à l'extrémité de la gale- fresque la grande galerie du palais Farnèse à Rome rie, au-dessous du tableau qu'ils semblent supporter ( fig. 952) . Le parli pris dècoralif de l'époque est main- ( fig. 1127). On ne peut refuser de reconnaître de grandes tenu ; la voûte en berceau esl, comme on le voit, agencée qualités de composition à cet ensemble qui n'est, comme d'une zone inférieure de panneaux de formes diverses, on l'a fait remarquer plus haut, discutable qu'au point séparés par des cariatides à gaine, et d'une zone cen- de vue d'un emploi abusif de l'exubérance du corps traie comprenant trois tableaux,. Les murs sont décorés humain, fausse imitation du style de Michel-Ange. d'une ordonnance corinthienne sur soubassement enca Figure 953 ; gravure de Hans Sebald Brehain, 1543. XVI' SIÈCLE 34ò Lansquenets tenant conseil; légende • « Que faire main- pas permis de fournir quelques types du célèbre A lbf.rt tenant? Voici la guerre qui branle dans le manche « Dureu (1471-1588) qui, à cheval sur les xv° et xvi° siècles, eut un talent universel; graveur et peintre, il étudia moins la sculpture; son réalisme est souvent vulgaire, et il donne un caractère local même aux sujets religieux; surtout il se plait aux compositions étranges. HA^s H olbein le Jeune (1497 ou 1498-1543) est excellent por- traitiste, c'est au musée de Bàle en Suisse que l'on peut aussi voir de lui des œuvres réalistes, rendues d'une manière poignante. En France, J ean Cousin (1501-1589) fut architecte, statuaire, peintre et graveur; il est le peintre français qui caractérise l'art de son genre, en Sujet de ceux qu'on a faits en Flandre pour des bour- geois marchands, dont la satisfaction était plutôt dans Kig. 951 France, que les C louet avaient illustré avant lui. Martin Fréminet (1567-1619) a peint le plafond de la chapelle du chateau de Fontainebleau. Pour l'Espagne, on doit citer A lonzo Sanchiîz Coello (1515-1590). Pinson avance dans le xvi' siècle et plus on s'aperçoit que les peintres s'appliquent peu à peu à peindre des ta- bleaux. Ne pouvant Icurconfier des décorations d'édifices, les grands s'habituaient à se contenter de toiles isolées, d'un transport facile et d'une défaite commode. Ainsi les maîtres furent entraînés à créer des œuvres pour plaire avant tout èt qui reflètent le goût du siècle. Les joies de la vie et l'amour des jouissances se représentent dans les scènes religieuses, dans les scènes pathétiques, aussi bien que dans les sujets mythologiques. Antonio .A llegri Fig. dit CorrÈge (1494 '.' 1534) montre un charme naturel; il la tranquillité de la vie privée que dans un idéal poé- vise, dans ses tableaux comme dans les peintures de ses tique. coupoles, à l'illusion du clair-obscur; le On Mariage mys- regrette c^ue lés limites de cet ouvrage n'aient tique de sainte Catherine, qui est au Louvre (fig. 947) esi 3A h ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Fig. 952. Annibal Carrachs (1560-1609), aidé par son frère Au- drant les niches, les portes et les fenètrés. On remarque gustin (1558-1601), par Dqminiquin (Domenico Zampieri, l'arrangement particulier des personnages nus et pelo- 1581 -1641), et quelques autres de ses élèves, peignit à la tonnés sur eux-mêmes, placés à l'extrémité de la gale- fresque la grande galerie du palais Farnèse à Rome rie, au-dessous du tableau qu'ils semblent supporter ( fig. 952) . Le parti pris dècoràtif de l'époque est main- ( fig. 1127 ). On ne peut refuser de reconnaître de grandes tenu ; la voûte en berceau est, comme on le voit, agencée qualités de composition à cet ensemble qui n'est, comme d'une zone inférieure de panneaux de formes diverses, on l'a fait remarquer plus haut, discutable qu'au point séparés par des cariatides à gaine, et d'une zone cen- de vue d'un emploi abusif de l'exubérance du corps traie comprenant trois tableaux. Les murs sont décorés humain, fausse imitation du style de Michel-Ange. d'une ordonnance corinthienne sur soubassement enca Figure 953 : gravure de Hans Sebald Breham, 1543. XVI' SIÈCLE 345 Lansquenets tenant conseil; légende • « Que faire main- pas permis de fournir quelques types du célèbre Albicrt tenant? Voici la guerre qui branle dans le manche » Dunen (1471-1588) qui, à cheval sur les xv° et xvi° siècles, eut un talent universel; graveur et peintre, il étudia moins la sculpture; son réalisme est souvent vulgaire, et il donne un caractère local même aux sujets religieux; surtout il se plait aux compositions étranges. Ha^ s Holbein le Jeune (1497 ou 1498-1543) est excellent por- traitiste, c'est au musée de Bále en Suisse que l'on peut aussi voir de lui des œuvres réalistes, rendues d'une manière poignante. En France, Jean Cousin ¡1501-1589) fut architecte, statuaire, peintre et graveur; il est le peintre français quf caractérise l'art de son genre, en Sujet de ceux qu'on a faits en Flandre pour des bour- geois marchands, dont la satisfaction était plutôt dans Kig. 951 France, que les Clouet avaient illustré avant lui. Martin Fréminet (1567-1619) a peint le plafond de la chapelle du chateau de Fontainebleau. Pour l'Espagne, on doit citer Alonzo Sanchez Coello (1515-1590), Plus on avance dans le xvi' siècle et plusons'apecçoil que les peintres s'appliquent peu à peu à peindre des ta- bleaux. Ne pouvant leurconfier des décorations d'édifices, les grands s'habituaient à se contenter de toiles isolées, d'un transport facile et d'une défaite commode. Ainsi les maîtres furent entraînés à créer des œuvres pour plaire avant tout èt qui reflètent le goCit du siècle. Les joies de la vie et l'amour des .(ouissances se représentent dans les scènes religieuses, dans les scènes pathétiques, aussi bien que dans les sujets mythologiques. Antonio .Alleori Fig. íí'iiS dit CorrÉge (1494'.' 1534) montre un charme naturel; il la tranquillité de la vie privée que dans un idéal poé- vise, dans ses tableaux comme dans les peintures de ses dque. coupoles, à l'illusion du clair-obscur; le Mariage mys- On regrette t^ue Içs limites de cet ouvrage n'aient tique de sainte Catherine, qui est au Louvre (0^.947) esi 346 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Fig. un des bons types de ce maître. Andrea Vanucçhi dit del ae Tajetto), qu'il construisit; en cuire de grandes fres- Sarto , Florentin (1487-1531) dont la vie est si triste, fut ques, il y a dans cet édifice, de merveilleuses orne- un grand coloriste, et ses oeuvres se caractérisent en mentations en grottesques qui sont des modèles du outre par la plus grande noblesse ; le Louvre possède genre ; sa Danse d'Apollon et. des Muses ( fig. 9^<9 ), sorte de lui un tableau exécuté en France sous François P', de grisaille sur fond or, qui n'est qu'une décoration, se représentant/a Charité (fig. 948). N'oublions pas Félève voit au Palais Pitti. Ses œuvres ont eu une grande préféré de RaphaèL giplo Romano , dont il a été déjà influence sur Nicc. Primaticcio de Bologne (1504-1570), parié, qui transporta le style de son maître à Manloue et Niccolo del l'Abbate (1509 du '512-1571) et Giovanm- y fit les décorations du célèbre palais du Té (abréviation Battista Rosso di Rossi (maître Roux, 1196-1541), appe- XVI< SIÈCLE 347 lés à Fontainebleau, où ils ont formé un genre facile à toutes les œuvres inspirées par Raphaël, or) constate à reconnaître comme dans la figure 950 qui est un mé- la , villa du pape Jules les mêmes qualités d'une compo- daillon représentant Diane et Actéon. sition générale bien conçue et saisissable à la première On a vu plus haut (page 339) que Michel-Ange ayant à vue, complétée par des détails d'une exquise délicatesse. décorer la voûte de la chapelle Sixline, avait adopté un Des parties lisses sont opposées à des parties plus parti de représenter par de la peinture des reliefs, des ornées ; de çà et de là sont des motifs qui animent profondeurs et des tableaux; la galerie du Palais Farnèse, de Carràche ( fig. 952 ), est conçue avec le même prin- cipe ; la voûte de la galerie de la Farnésine, de Raphaël ( fig. 946), fait plus de part " aux tableaux. B aldassare Peruzzi , que nous avons déjà eu occasion de citer (page 328 et figure 909 ), a peint à la fresque en corn- partiments, comme on le voit dans la figure 954 , la voûte d'une salle du Palais de la Chancellerie à Rome, cons- truit par Bramante. Ce n'est pas la recherche d'une illu- sipn ; c'est d'une conception incontestablement ration- nelle et d'une application sinon facile, du moins très praticable. Quoique l'altri- bution de cette fresque à Peruzzi ne soit pas certaine, nous n'en devons pas moins y constater une œuvre côn- çue avec science, avec pon- dération et une grande habi- lété; elle est malheureuse- ment en très mauvais état Un troisième parti est celui imité de l'antique, qui consiste à couvrir les sur- faces 955 avec des grottesques. Fig. Les élèves de Raphaël (voyez page 341 et figure 946 ) l'ensemble et le rendent intéressant. Tous les détails excellèrent dans ce genre de décoration, qui Joua un fournis déjà par les peintres décorateurs de l'antiquité y grand rôle dans celle de la Villa dite du Pape Jules à sont interprétés et arrangés avec une telle liberté de Rome, dont on- présente un fragment de voûte dans la main, qu il semble qlie l'on a devant soi un genre de figure 955 C'est l'architecte Giacomo B arozzi da V ignola décor spécial à ce temps (1507-1575) qui construisit ce charmant Casino pour le S'il est un genre de décorations bien italien, c'est le pape Jules 111 en 1553; les travaux furent achevés par sgraffito , on nomme ainsi un procédé pour décorer les Bartolommeo .^mmanato de Florence (1511-1592), lequel parois extérieures des édifices, lequel consiste à appli- fil la nymphée, ou sorte de grotte fraîche. Comme dans quer sur un fond de stuc noir un enduit blanc, ou réci- 34S ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF proquement, mais enlevé par hachures de manière à bre les parties indiquées, et les creux sont former des dessins remplis par ; on dit le plus souvent de ces déco- une mixture de résine noire bouillie ou de bitume et de rations des sgraffiti ; un type très intéressant est celui terre noire; on polit ensuite (1). Un des de la 956 ouvrages des figure plus qui provient du Palais Montargo à Flo- réputés de ce genre est le pavement de la cathédrale de rence Tous les agencements habituels de la décoration Sienne, exécuté devant le maître-autel, de 1517à 1547, du siècle par XVI® s'y trouvent réunis ; Médaillon central Beccafumi (1486-1551). elliptique interrompu dans les axes par des volutes; ( Éig. 957) : vitrail an Musée du Louvre ; Suisse aile- •nascarons de face; mascarons grimaçants placés de pro- mande; deux hallebardiers; armes du canton d'Uri et de l'empereur d'Allemagne, 1538. (Fig. 958) : vitrail au Musée du Louvre\ la gravure est au 1/3 de l'original; ornements Fig. 957 jaunes, draperies rouges, tête et extrémités, bistre. Type Fig. 956. excellent d'un entourage en architecture de pure conven- tion, qui est fil une et retenant des réminiscence guirlandes cassolettes du même ; ; trépied génies parti ; adopté dès le XIV® ailés dont les siècle jambes s'agencent bouquet pour en de feuilles accompagner les-grandes figures. L'échelle d'acanthe entre le d'où les s'échappent divers et ornements est rinceaux personnage élégants ; bien observée. sorte de Cette chimères ou de sphinx aide's féminins Vertu, au long col quoiqu'un peu maniérée, est recourbé et terminant aussi élégante et. pleine d'allure môme : se les détails de par un mouvement de quand sa rinceaux draperies pendantes, parure sont décoratifs; observer les ; etc., etc. dans ornements, Remarquer que l'on nomme sgraffiti uñ l'ajustement des de guirlandes formées d'une succession de genre pa- vementdans feuilles en forme de un parti analogue, marbre culots, enfilées les unes aux sur blanc et autres; gris; on lorsque les des dessins ont été couronnes de la tracés peut même sur la surface composer manière. bien aplanie, et qu'on y marque les ombres et les demi-teintes des hachures; des Ce par sculpteurs entaillent (1) travail dans est, en définitive, le même le que celui des miroira et mar- des cistes antiques (voy. p, t30) qui porte le même nom, tal actividad comercial era reconocida ya apai o- desde el siglo XIV, llegando a su má- Rial\ ÎS. ximo apogeo con Jaime II Fugger, lia- de le le- mado "El Rico", dami in- inter di- La banca moderna mor da La banca a partir del siglo XVII co- pulaj in- mienza a evolucionar hasta lo que dos'f [n- hoy conocemos como un banco mo- de. derno. Durante todo este siglo los E plateros especulaban con los sobran- moi tes de los elementos metálicos, oro y perc plata, utilizados en su trabajo; por lar. ejemplo, sólo incluían en la circula- Este ción interna de Inglaterra los peores te 11 metales. Las monedas aparecían "re- emil lo- cortadas" en los bordes para recupe- sor ue rar el metal fino. Si era necesario, los pue . o plateros las recortaban ellos mismos can| 1 y —de ahí que en adelante se grabaran añ£ le- en los bordes para evitar estos abu- sos. Esto infiuyó en la creación del pri- rnrc mer banco de emisión, el Banco de bajl Inglaterra, que nace en 1694 y que fue nie El oficio de estos banqueros tiene XVI' SIÈCLE Les vitraux des édifices religieux de cette période, comme on l'a expliqué au livre VI, commencèrent à perdre leur grand caractère décoratif vers le vV siècle, en devenant trop souvent des tableaux. Cependant il y a deux points essentiels à considérer dans l'exécution des vitraux. Si l'intérieur à décorer est monodhrome, comme l'est une église construite en pierré, il con- vipntde l'animer par des vitres colorées. Dans le cas où, au contraire, l'intérieur est enrichi de peintures, n'y a^t-il pas inconvénient à en baïioler ou à en dénaturer les formes et les tonalités par des rayons irisés de toutes les. cou- leurs? Aussi, en général, les vitraux du XVI' siècle sont traités en grisaille avec quelques parties colorées en jaune, parce que, le, plus souvenL une riche ornementation et un mobilier somptueux se trouvaient- dans les intérieurs Néan- moins il ne faut exagérer ni dans un sens ni dans un autre ; car c'est par leur couleur que les vitraux peuvent devenir l'objet de la recherche d'une décoration qui, en amortissant l'éclat trop vif du jour, possédera les différents caractères de la magnificénce et de l'éclat, ou de la douceur et du mystère Il se produisit à la fin du xV siècle une transformation du goût dans l'émail- lerie, qui fit employer des procédés différents de ceux dont il a déjà été question (page 154) ; le métal fut entiè- rement caché sous l'émail qui rendit alors à la fois le trait et le coloris. L'émail des peintres s'exécute par les procédés suivants le métal, préala- blement embouti et décapé, est recou- vert d'une couche d'émail soit noir, soit fortement coloré; sur ce fond ainsi préparé, le dessin est établi avec de l'émail blanc qui, par son plus ou moins d'épaisseur, forme le modelé; les parties les plus épaisses donnent les clairs, et celles très minces, par trans- ' '''^ parence, les ombres. Quelquefois la première couche d'émail noir ou d'émail foncé, qui couclie d'émail blanc sur laquelle l'émailleur trace avec | forme fond, est entièrement recou\ertc d'une même j une pointe les contours du sujet, qui apparaissent ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF ainsi en noir et l'ail ressortir, de la même manière, le et de dégradations de teintes qui peuvent résulter de la dessin intérieur perdes traits et par des hachures. Dans fusion ; les relouches étant faciles, le dessin et le coloris les deu.x procédés, des rehauts de blanc produisent les atteignent une grande jierfection. Quelquefois on fixe sur lumières les plus vives; des rehagts d'or, posés ensuite, le fond de l'émail une feuille d'or ou d'argent très mince donnent au tableau un éclat et une harmonie parfaits; que Ton nomme pai//on ; on peint les par- des carnations sont enfin appliquées, au besoin, sur cette ties ombrées avec des couleurs vitrifiables sur cette grisaille : le ciel et quelques parties de fond sont expri- feuille légère, puis on la recouvre d'un vernis translucide, més |)ar des épaisseurs de couleurs. Bien entendu que la les rellets du métal donnent à l'émail une vivacité parti- pièce est portée plusieurs fois au feu pendant ces diver- ctilièré. ses opérations qui ne se font que successivement. L'ad- Cet art, qui a donné des œuvres si remarquables, est dition d'un fond d'émail sur le métal avant tout travail- français; ses artistes les plus célèbres sont Limousins, de peinture, permet donc d'établir librement et à plusieurs simples, modestes, connus seulement par leurs œuvres reprises les couleurs et toutes sortes de combinaisons Après M onvaerm , qui a vécu à la fin du xv« siée Fig. 959 viennent Léonahu Pkmcaud dit Nardon ou Nardou (pé- d'or; c'est une des plus suaves productions de L. Limosin riode do travail 1495-1513), .1 i;an I"' Pénicaud dit l'Ancien qui a signé L. L. sur une petite feuille en dessous de la (né t485?-15T2). Lkon vud L imosin (1505-1576), travaille pen- main droite. dant quarante années et produit, parmi des œuvres aussi PiERRK Reymond (période de travail 1534-1582) a pro- belles que nombreuses, telles que les douze tableaux de duit des émaux pendant cinquante années ; il est le plus la chapelle du Château d'Anet (actuellement à l'Église fécond des artistes de ce genre; son dessin a toujours un de Saint-Pierre, à Chartres), des suites de portraits de peu de sécheresse ; il se distingue par les ornements. Le souverains, vingt-trois plaques pour la Sainte-Chapelle plat de la figure 960 , de l'année 1558, provenant de la du Palais, etc., etc., le petit tableau qui est au Louvre et collection Basilewski, est signé P. R. Au centre, la Créa- représente Vénus et l'Amour, sous les traits, dit-on, de tion de l'homme et de la femme, le Péché originel, le Pa- Diane de PoitieTs ( fig. 959). 11 est facile de constater, radis perdu, le Meurtre d'Abel ; ornementation sur le dans la remarquable gravure dont on se sert pour type, marli ; au centre, un buste de femme. Voyez, plus loin laquelle est tirée du beau livre de Labarte sur les Arts ( Fig. 1128), une aiguière de cet artiste. Jean II Pénicaud industriels, le contour très net du personnage enlevé (1510 ou 1515-1590) dit J unior fut un dessinateur habile ; avec une pointe bien fine dans l'émail blanc, de façon à son coloris, très fondu et d'un éclat remarquable, est dû atteindre l'émail plus foncé dont la plaque a été préala- souvenfau procédé suivant : il superpose successivement blement recouverte ; la draperie sur laquelle la belle deux couches grises à la couche noire du fond ; la pre- déesse repose étendue sur l'herbe, est bleue rehaussée mière a été passée au feu après que l'artiste a eu tracé yvi' SIÈCLÊ 35i I'ig. 9 les contours des dessins qui paraissent en noir, comme I une grisaille rehaussée d'or avec une perfection infinie. d habitude; la seconde couche grise, passée ensuite, est Il y a aussi un . Ikas III Pémcald et un Pisant Pénicaud. enlevée à la pointe pour donner des hachures dont le ton En 1559, PiEiîRK CouRTEYS exécuta pour la décoration est, plus doux que si elles avaient été faites sur le fond du château de Madrid, au bois de Boulogne, près Paris, noir. Un des chefs-d'œuvre de ce genre de peinture est les plus grands émaux qui aient été faits à Limoges ; ce le tableau représentant la 'Sainte Vierge et Venfant Jésus. sont douze médaillons de 1,65 de hauteur sur 1 mètre (fig. %l , grandeur de l'original (|ui est au Louv re). C'est environ de largeur ; neuf sont au musée de Clunv. Il y ^52 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIE plaque d'or servait d'excipient, se parlbndaienl au feu sans s'altérer. Il n'était plus besoin de fond noir; on peignit comme sur de la porcelaine ou sur de la faïence; la peinture en émail se transforma en peinture sur émail. Les procédés des Limo- sin et des Rénicaud n'ont été renouvelés qu'au xix° siècle. On colora, à la lin du xv"^ siècle et au xvi' siècle, la surface de pièces d'orfèvrerie de brillants émaux translucides; Benvknuto Cei.i.im , qui a sou- vent employé ce procédé, a fait connaître, dans son Traité de l'orfèvrerie (chapitre iv), celui qu'il employait; on le'nomme émail en basse-taille. 11 a été abandonné longtemps et n'est employé encore que rarement à cause des difficultés extré- mes du travail, qui exige à la fois le savoir et l'habileté tl'uii artiste, l'adresse et la patience d'un ouvrier. (Voyez plus loin figures 1028 à lO'.^O .) Sans avoir la prétention d'imposer un système qui peut paraître radical, on a sciem- ment écarté dans cet ouvrage la plupart des classifications de ce qu'on nomme •• écoles ou styles ; sans doute ce genre de division est un moyen comme un autre de fixer les impres- sions sur les transformations Fig 961. successives des arts, et parcon- a encore au xvi« siècle Jean Couirricys, Jean Le Couax, séquenL d'en faciliter le souvenir chez les élèves. Lors- Jean Court dit Vigier, les Couly Noylikh, Martiai. qu'on étudie l'art d'un seul pays ou d'une seule période, Courteys, Martial Reymond, Suzanne Le Court ; mais on forme ainsi des divisions cpii permettent d'apprécier forcé avec celte dernière artiste, le genre devient petit et certaines nuances; lorsque, au contraire, on est plus empreint de mignardise et de grâce affectée; Jean d'étudier les migrations de l'art dans son histoire tout Laudin qui appartient au xvii' siècle, a exécuté un grand entière depuis l'époque la plus reculée, au lieu des , nombre d'émaux qui sont, néanmoins, d'une très grande nuances, ilest, à notreavis, plus sage de n'examiner que valeur. Du reste, il se produisit, au milieu du xvii» siècle, les caractères généraux. Par exemple, on a trouvé le une nouvelle modification dans les procédés. On trouva moyen dediviser la France du xvi'siècle par écoles pour des émaux translucides qui, étendus sur leur fond les différents meubles, tels que tables, dressoirs, coffres, d 'émail blanc ou très, légèrement coloré; auquel une chaires, armoires, etc., etc. ; il y aurait les écoles de la XV1< SIÈCLE 353 Normandie, de la Bretagne, de la Picardie, de la Cham- pagne, de la Lorraine, de la Touraine e4 de l'Ile-de- France, delà Bourgogne, de la ville et des environs de Lyon, du Midi, de l'Auvergne et de Toulouse, etc., etc. Même pour la France on doit avouer qu'un examen im- partial ne permet pas de trouver des caractéristiques précises qui indiqueraient de semblables classifications. En réalité, chaque provincé et chaque ville de l'Europe possédaient des sculpteurs et des menuisiers qui s'inspi- i raient plus particulièrement des mœurs et des monu- ments au milieu desquels ils vivaient. Cependant les communications n'étaient pas si difficiles qu'on ne regar- dât pas un peu à côté ; aussi il se produisit peu á peu un mélange absolu du décor comme du faire de l'orne- mentation. Fig. 9M. En outre, qui peut affirmer que le meuble étudié n'a pas été l'objet d!un arrangement quelconque, ancien ou récent ? Il y a eu des truqueurs à toutes les é'poques. Les amateurssoni gens terribles et, lorsqu'ils ont placé sur le meuble qu'ils possèdent l'étiquette d'un soi-disant style, ils n'en démordent pas, et elle reste dans lecata- logue. On engageenconséquencelesartistesdécorateurs à se borner surtout à rechercher la date appro.ximativeà l'aide des transformations qui se sont produites succès- sivemenl dans les arts. Ce qui prouve combien on peut- faire fausse route, c'est ce fait que l'art religieux a toujours conservé plus longtemps les traditions des formes anciennes. Voici deux types qui paraissent appar- tenir au xv° siècle et qui sont du xvi=. Fig, 962 : petite chapelle portative au musée de Cltiny, n° 720, d'après un dessin de Viollel-le-Duc ; la Sainte- Trinité et deux anges ¡ouaxú. de la musique. Fig. 063. Figure 963 ; stalles de la cathédrale d'Amiens (dessin 22 354 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF de Viollel-le-Duc). Elle^ furcnl commencées en 1507 ei actuellement cent dix stalles, et la dépensé s'éleva a neuf achevées en 1522 par les maîtres menuisiers Alexandre mille quatre cent qualre-vmgl-huit livres onze sols huit Huet et Arnoult Boullin.sous la direction de Jehan Tur- deniers II n'y a pas moins de quatre cenis sujets pin, et par le tailleur d'images Antoine A vernier . On voit sculptés dans la figure, les stalles de face; en C est la section des Figure %4 Panneau d'une crédence (Louis XII) , un montants séparatifs et en D l'élévation de l'un de ces vase au-dessus duquel est une tête de chérubin d'où sort montants avec l'amorce des deux écharpes formant acco- un motif de fleuron très touffu ; le meuble auquel appar lade au-dessous des voûtains en arc d'ogive. On compte tient ce panneau est daté de 1530. XVI' SIÈCLE 355 966. Figures 965, 966, 967, 968 et 969 • Lit à baldaquin au chaque côté cet amortissement, méritènt d'être étudiées musée de Cluny. Le chevet sert de support aux figures La décoration du châlit et du pied en forme de balustre de Marsel de la Victoire qui soutiennent le couronne- est tout à fait caractéristique de la sculpture sur bois de cette époque, et particulièrement ce panneau appliqué qui se termine en console aux extrémités, couronné d'une Fig. 967. ment; au-d.essous d'une traverse moulurée, et entre deux mascarons saillants, un panneau sculpté, s'étendant en longueur, porte une couronne ducale accompagnée de branches de feuillages. Ce motif est surmonté d'une sorte Fig. 970. corniche el supporté en dessous par des façons de gout- tes de triglyphes ( fig, 967) . Le délai! du couronnement est reproduit dans la figure 968 ; la courtepointe, le ciel et les gouttières (1) sont postérieurs de quelques années; ces tentures proviennent du lit de Pierre de Gondii pre- Paris de ce et étaient conservées de tympan échancré portant à son centre un éctisson à mier évêque de nom, au château de Villepreux (hauteur 2,75, largeur 2,15). Ce cartouche entouré d'une guirlande, supportée par un mascaron et accompagnée d'une draperie ; les consoles (1) La courtepointe recouvre les couvertures; le ciel forme le pla- garnies de rinceaux qui accompagnent et terminent de fond; la gouttière et les baldaquins accompagnent le couronnement. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF beau meuble, qui a dû être remanié (1). appartient au donne issue par le haut, à droite et à gauche, à deux mou- troisième tiers du xvj» siècle. vements de rinceaux qui se terminent par des têtes de Figure 970 ; angle de l'encadrement de l'une des portes dauphins très caractéristiques du temps de François 1"" de l'église de Saint-Màclou à Rouen ; entrelacs qui se raè- un agencement,aussi avec dauphins, se retrouve dans le cordent d'une manière adroite par un écusson à car- couronnement ; le dessin de toute l'ornementation est touche tracé avec une grande fermeté. Fig. 971. Ftg. 972 Figure 971 : chaire de la collection Récappé. On a Figure 972 ; grande armoire de la collection Sellière. expliqué au livre vi l'emploi de ce meuble. Celui-ci se On rapporte la décoration de ce meuble à l'influence fait remarquer par l'ajustement de la partie supérieure d'un dessinateur de Dijon, Hugues Sambin ; il est môme du panneau qui enrichit le dossier. Deux enfants sou- qualifié d'architecleuret maître menuisier; né vers les pre- tiennent bien un écHMon à,cartouche très simple, lequel mières années du xvi® siècle, il termina en 1535 le portai! de l'église Saint-.Michel, à Dijon, et a publié en 1572, à (l) Les lils antérieurs au xvn« siècle ont été, pour la plupart, di- Lyon, un livre sur nous reviendrons 'aux caracté- minués par suite du changement qui se produisit dans les habitudes lequel dome&liques, ristiques de celte période. La lourdeur et la bizarrerie ¿¿Îàâm XVI« SIÈCLE 35? des combinaisons de Sambin doivent être précisément un motif pour ne pas se pro- noncer d'une manière trop affirmative pour attribuer ce meuble absolument à la Bourgogne ; de plus, on le donne plutôt comme type que comme exemple à sui- vre : il manque d'équilibre. Il y a quelques bons détails à retenir : le décor des mou- lures de la base ; celui des gaines des cariatides des deux corps ; les courónne- ments des panneaux du haut et particulièrement de ceux à droite et à gauche, qui présentent deux consoles qui s'ajustent sur une petite cor- niche d'où sort un culot. Figure. 973 : meuble à dossier. Le transport de l'ar- chitecture clans l'ébénisterie est sans doute désagréable à l'usage; on obtient des dispositions qui ne s'acco- modent pas avec la structure elle-même; ce qu'il faut em- prunter à l'architecture, ce n'est pas la forme de ses membres, mais le sentiment des lignes qu'elle exprime par la forme. Ce meuble en est l'exemple, car son agen- cement montre les qualités architecturales des lignes combinées avec une struc- lure en bois très franche-. On y voit un plateau inférieur, propre à recevoirdes objets, au-dessus duquel est sup- Fig. 973 porté, par des satyres en forme du fameux gamito de Vér-one (le nain bossu, de doivent être notés comme caractéristiques. Le dessus du Gabriel Caliari, le père de Paul Véronèse, qui supporte meuble fait rayon, et un dossier, composé d'un grand le bénétier fait d'un chapiteau antique à Santa Anastasia), panneau, surmonté d'un fronton ornemental, est appli- une première zone pour les tiroirs, puis un buffet à qué contre le mur. portes, séparées par des pilastres d'une forme parti- Figure 974 ; panneau de la collection de M. Bonnafé culière.- Ces pilastres, très fréquemment employés à la Un e'cusson entouré de deux cartouches superposés est lin du XVI® sièél^ et d'un arrangement tout architectural. suspendu par dés rubans; à droite et à gauche, des tro- Í58 ENSEIGNELMENT DE L'ART GÉCORATIF phées militaires; au-aessous, un Terme d'où partent | chef-d'œuvre, en ce sens qu'il est bien de la sculpture deux rinceaux d'une belle structure. ce panneau est un I sur bois telle qu'elle doit être comprise et exécutée On PIO 97 <51 Fig. 976 sent que le dessin des contours a été applique sur la,ma- corps du musee de Cliiny (I ensemble est dans tArt pour iiére, et qu ensuite les détails ont été bien enlevés avec tous, n° 957) ; la tradition rapporte que cet ouvrage au- ta gouge. Il doit appartenir au milieu du xvi' siècle rait été exécuté par les moines de l'abbaye de Clairvaux, Figure 975 panneau provenant d'une armoire à deux à l'occasion de la féte de leur abbé; il appartiendtail XVI« SIÈCLE 35? Î'ig. 977. ' Fig. 975 ainsi au milieu du xvi® siècle. Le couvenl possédant un ment aussi spus Henri 11, hôtel à Dijon, il serait plus probable que le meuble au- sous la direction de Phi- rail été commandé aux menuisiers de Dijon. Observons libert de l'Orme. le mode de décoration des moulures spéciales au bois, Figure976: panneau de en ce sens qu'il s'obtient par un simple refouillement, weiié/ereprésentantMars; représenté en noir dans la figure; la disposition générale le genre de ce morceau des rinceaux et de Vécusson à cartouche paraît inspirée de sculpture se rapporte par des panneaux analogues des boiseries de la galerie à celui du régne de Charles IX, c'est-à-dire du troisième de François l" à Fontainebleau, exécutées probable- tiers du xvi" siècle, par un caractère plus architectural et 560 ENSEIGNEMENT DE LART DÉCORATIF tabUs;'ce meuble a les dispositions habituelles de l'époque , observer les godrons obliques sous la tablette, les chimères faisant consoles, la manière ingeníense avec laquelle le pilastre a gaine et é chapiteau ionique masque le bôti central, les pendentifs en cul-de-.lampe des angles; le mascaron avec cornes; la petite tète du bas couronnée â me palmette &vec une draperie qui s at- tache aux deux cOtès Ce dernier motif revient sans cesse dans la décoration de cette époque, les palmettes, au lieu de s'arrondir en dehors vers leur découpure, comme dans l'aTitiquité, se terminent par une incision en dedans Fig. 979. qui offre un clemi-cercle, laissant deux listels sur l'arête plus sérieux; des drapeaux et des armes sont appliqués une alternance de divisions étroites et larges s'y remarque derrière te personnage, ce qui implique déjà les super- quelquefois, comme dans la palmette renversée positions de motifs qui deviendront plus fré- qnenles; les boucliers, faisceaux de licteurs, carquois et casque qui servent de support, sont d'un ajustement à retenir; le couronne- mentqui rentre dans le genre de l'un des pan- neaux du haut du meuble 972 , est conçu avec une grande so- briété; qui n'exclut pas l'invention ingénieuse. Figures 977 et 978 ■. ce panneau et ce cha- pitean sont dus à Pierre Floetner de Nurem- berg (f 1546); ils ont été exécutés vers 1540 (galerie nationale de Munich); moins finis et moins délicats que ceux exécutés en France à la môme époque, ils n'en sont pas moins très intéressants, puis- qu'ils montrent le sen- liment particulier de deux pays différents. Ce sculpteur a fait un cor avec cent treize têtes et visages hu- mains en haut relief. Figures 979 et 980 : XV1«- SIÈCLE 361 Fig. Figure 982: celle composition de table esl tiree de de buffet du même auteur, où l'on 1 des c.aria- œuvre de Joh.vnnès remarque Vedreman de Vriés , Hollandais, dit tides à gaine, dont le semble Gérard corps placé dans un étui de Jode (I517-1G04); elle offre un caractère de beaucoup trop long, attendu que, dans ce détail solidité décoratif particulier; la figure 981 représente une sorte purement d'imagination, il convient que la proportion du S62 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF corps humain soit observée de façon à ce que le socle la frise appliquée sur les traverses hautes est d'une corn- de la gaine représente les pieds de la figure. Vedreman position heureuse. de Vriès a fait un traité de perspective. Figure 984 : soufflet en noyer sculpé, au musée de South-Kensington à Londres; travail italien. Ce mo- deste accessoire du mobilier domestique est traité ic" Fig. 984. avec une habileté décorative qui démontre qu'avec quel que effort d'imagination, on peut mettre de l'art partout: Fig. 983. Deux corps imaginaires d'hommes barbus accusent le cori- tour; des enroulements en cartouche remplacent les Figure 983 : chaise à Hossier renversé, au musée bras et les jambes pour accompagner le mouvement el- de Cluny; ce meuble, de Iravail flamand, offre des liptique du corps de l'objet; au centre est un petit génie, conlours d'une silhouette désagréable dans son dossier; les bras croisés sur la tête, qui semble s'appuyer sur une ouverture y est ménagée pour faciliter le transport; une guirlande qui s'allache aux cartouches au-dessus- XVI« SIÈCLE 363 C'est une petite merveille que le drageoir en ivoire de malgré tous les genres d'enroulements que l'on peut la figure 985 ; les proportions sont bien observées entre rechercher. La tôle martelée permet d'ajouter des élé- la hauteur et la largeur; le système de consoles qili ac- ments feuillus qui animent ces formes; à l'aide'de la compagne le pied donne de la légèreté et de l'élégance, lime on ajoute quelqiies détails; souvent même, un poin- tout en soutenant la forme évasée; le nœud est un heu- çon en acier permet de répéter, par l'étampage (t), des reux mélange d'enfants et de guirlandes. Figures 986 et pièces de dimensions réduites. Le Moyén âge, après 087 ; cuiller et fourchette en ivoire, de la collection de s'être restreint à ces procédés, rechercha d'autres formes .M. Bach, des bustes de femmes ornent l'extrémité du moins dérivées de la matière elle-même lorsqu'elle sort Fig. 986. Kig. 987. décoratives et même architecturales, manche, qui est raccordé d'une manière très adroite, de l'usine, plus de la les ilents la cuiller. à l'aide de la ciselure et gravure. Au xvi> siècle, on par un mascaron, avec ou obtenu Dans les de ferronnerie, les artisans du se fait un idéal de décoration possible en fer, par ouvrages le fer 685 à 689); du plâns avec vigueur et netteté. On assouplit la matière en. Moyen âge décoraient ( figures ceux siècle firent de la décoration avec du fer; il y a là la contournant dans de légères et gracieuses composi- xyi= une nuance difficile à déterminer clairement, sur laquelle il faut (1) Vétampe est une matrice d'acier dans laquelle sont modelées, on cherchera à s'expliquer. Avant tout, ne pas les formes l'on veut exécuter en relief, et en relief les en creux, que oublier c[ue le fer est remis, au sortir de l'usine, à l'ar- formes que l'on veut exécuter en creux. Quand le métal est rougi au ou on le force à les creux et tisan, sous.forme de barres de différentes largeurs et feu, on rapplique sur l'étampe, épouser les-reliefs par le marteau; on emploie aussi pour cela le balancier. épaisseurs, et de tôle. L'objet doit s'obtenir en chauf- Mais ce procédé d'étampage exige que les reliefs sortent librement fant le fer au rouge, et en le travaillant et.en le soudant de la matrice; d'où la nécessité que la pièce soit de dépouitle.U en les modèles ne peuvent pas être repoussés en résulte dessous, jusqu'à ce qu'on ail produit la forme désirée, qui, que on des soudures, on ne relie ensemble des à moins que, par pièces doit le comprendre, se meut dans une limite monotone. étampées de façon a obtenir un relief convenable. XV1« SIÈCLE 365 lions de la ténuité la plus grande que précisément per- collection Sauvageol; sur la plaque, les armes de France met seul le métal employé. surmontées de la couronne royale ; au bas, un chiffre qui Figure 988 clef à peigne de la collection Sauvageot; s'applique aussi bien à Henri 11 et à Diane de Poitiers, gaine carrée à jour avec rosace évidée çn forme de pou- qu'à-ce roi et à Catherine de Médicis; au-dessous, les lie' base carrée a évidement. Figure 989 : clef, gracieux trois croissants enlacés et la devise . donec totum im- travail fran^-ais chimères adossées et mascarons, tige pi.tiAT ORBEM ; toutefois, la présence des carquois et des Pig. 99'|. l'"ig. 993. carrée. Figure t)'.)0 entrée de serrure, de la collection Héches permet de supposer què cet objet proviendrait Sauvageol; deu.x chimères adossées; joli mascaron qui du château d'Anel construit pour Diane de Poitiers; l'é- se relie par un ruban. Figure 991 : admirable mascaron quivoque est fréquente dans les monuments de de la l'époque collection Sauvageol; travail austère, par plans, de Henri 11. qui rappelle bien la matière employée. Figure 992 : autre Figure 994 ; verrou de la collection de M. Locquel- ' mascaron, au muséô de Cluny d'un beau caractère, Pinchón, de Rouen ; ce travail de ciselure est aussi par- comme la figure précédente. Figure 993 ■ verrou de la fait que s'il avait été obtenu par la fonte. Figure 995 : XVI' SIÈCLE 367 heurtoir àe là collection de M. Richard Courmqnl; travail 997 : crémaillère de la collection de M. Bréaute", de Ver- espagnol (moitié de l'original)- Figure 996 : applique d'un non, remarquable parson beau travail de ferronnerie et heurtoir de la meme collection et du même pays. Figure son style. Figure 998 : chenet provenant d'une auberge 999 de Froissy (Côte-d'Or), dessin de Viollet-le-Duc l'orne- trouve aucune trace d'influence de tradition et réelle- , ment B cache le tenon de là grosse pomme est le ment On voit s'être donné , en A originale. que l'artiste, après profil ; fin du xvi' siècle. Figure 999 magnifique entrée pour cadre une ellipse d'une grande importance, en rai- de serrure de coffre, d'un travail italien, au musée de son sans doute du rôle décoratif que la plaque devait Cluny Cet objet montre une composition où l'on ne jouer dans le coffre, a recherché quatre divisions prin- 368 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF cipales dont une devait renfermer l'entrée de la clef ; en vrai, lorsqu'il trace pour la fonte le dessin d'un objet qui conséquence, après avpir placé un mascaron au centre, comporte, par son essence même, des formes d'imila- il y a raccordé les lobes dont des oiseaux fantastiques lion d'un art comme celui du serrurier. Personne n'hési- occupent lé centre ; mais la branche de feuillage qui les téra, on én est certain, à affirmer qu'il ne doit inspirer accompagne se retourne autour de l'entrée ; des échan- que des objets qui utilisent les qualités de la matière crures à jour en demi-cercle s'opposent aux quatre fleu- employée dans leur fonction véritable. La fonte se brise rons qui coupent la ligne de l'ellipse L'idée mère a été facilement sous un choc léger, tandis qu'elle résiste à interprétée par les détails convenables, sans fatigue et des charges considérables ; en reproduction de formes sans recherche d'imitation d'un autre type. sculpturales, elle ne tarde pas à se couvrir de la lèpre On conçoit que des artistes aussi habiles ont appliqué de la rouille, si on ne l'entretient de peinture ou si on les mômes qualités et la même adresse à tpus les objets. ne la recouvre pas d'une couche de galvano qui empûte les détails. On le voit donc l'emploi de la fonte, même Fig. 1000. Fig 1001 même à ceux tie pelite dimension ; le coffret en fer ci- limité a certaines applications, a un champ très large, selé aux armes de Médicis, de la vente Debruge, n'a que et on déconseille vivemeni aux décorateurs de la faire dix-huit cerilimèires de largeur sur vingt-six de hauteur, sortir de son véritable rôle. Mais, observera-t-on, il y a ( iig. 1000) : il a été payé 1270 francs. Des peiTectionne- la fonte de cuivre ; la cherté du produit en limite l'emploi ments de procédés ont permis d'obtenir, au xix® siècle, aux œuvres véritablement artistiques et empêchera tou- des produits remarquables de réussite par la fonte du jours de lui faire imiter les œuvres du serrurier, de plus, fer f cela a eu pour résultat de la substituer dans unecer- le temps lui donne une patine qui ajoute souvent à son taine mesure, à cause de son prix relativement réduit, caractère. Enfin, entre la fonte de fer et celle de cuivre, aux ouvrages exécutés à la forge. Il y a un véritable ma- il y aura toujours cette différence que la ciselure, le lentendu plus dans celle question qui touche absolument à l'art souvent indispensable par ce procédé, exige un travail industriel et décoratif. Sans doute il est facile de repro- long et dispendieux qu'on (luire applique facilement et volon- en fonte de fer, avec des moulages perfectionnés, 'tiers sur l'un, tandis qu'il est coûteux et difficile sur toutes les formes plastiques, même des balustrades et l'autre, si on veut pénétrer dans les angles rentrants. des grilles. Cependant si l'on se donne la peine de rai- A cette brillante époque du xvi' siècle, les armes fu- sonner, on est en droit de se demander si le dessinateur renF presque toujours des œuvres d'art, tant le senti- qui fournit la composition au modeleur, est bien dans le ment du goûfavait laissé son empreinte Ce qui même XVI< SIÈCLE Fig. .I0ü2 Kiff. 1003. 370 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF est caraclérislique, c'est que tous les détails des arniu- plus belles de ce genre. Après Tarmure dite maximi- res revêtaient, même dans la plus simple, une forme har- tienne de la fin du xv° et du commencement du xvi", les monieuse et par conséquent belle. On a vu, figure 741 , que armures de parade sont nombreuses ; puis la décadence l'armement complet date du dixième siècle ; l'homme finit par se trahir, et les cuirasses à cosse de pois et les commença à se couvrir de jiied en cap du haubert de longs cuissards écrevisse du temps de Louis XIII, soni mailles. L'armure à plaques ou à plates, d'abord en cuir suivis de l'armure de l'époque de Louis XIV et enfin de püi.s en fer, dale dir .\iii® siècle. Le xv« siècle a laissé les la bufflelerie de la guerre de Trente ans L'cpée a vu sa lame diminuer de largeur depuis feuillages sont émaillés aussi ; le surplus est doré. Fi_- Charlemagne : elle a toujours été l'arme caractéristique gure 1003 ; détails de l'armure de Henri II, au Louvre ; de la vaillance et de la noblesse avec le casque et le ces nielles damasquinées d'argent représentent un rin- bouclier. ceaii de la plus grande élégance. Figure jOO'^i ; Casque de Figure 1001 ; bouclier de travail italien avec épées ; parade du musée d'artillerie, à l'Hôtel des Invalides ; l'épée du sommet, en fer grisaille, enrichie d'émaux en c'est une bourgiagnote' à oreillères et à couvre-nuque or et d'incrustations de l'époque de Henri II. Figure que l'on peut considérer comme un des plus beaux types 1002: casque de Charles IX, au musée du Louvre ; il est du milieu du \vi'= siècle. Remarquer dans ce type ; le )cl dans l'Or/àvrcric (clia)). V). iiuTis il .s'cloignc de la rcalilc 3-tí .i ENSEIGNEMENT DE L'ART DECORATIF Figure 1021 ; roche en forme de cassette en argent dindon (hauteur et en cristal, au (>"'37 , largeur, muséede Naples. 0"'25); la monture Ce magnifique est en argent morceau d'orfé- ciselé et doré; ce vrerie est signé vase a été vendu parCiovANNi'BEn- 3000 francs NARDi, graveur en Il n'est pas pierres fines. La d'objet de luxe figure d'Hercule qui n'ait été, plus est assise au-des- <]ue l'aiguière, le sus; aux quatre sujet de l'étude angles se trou- et du travail des vent Minerve, orfèvres du xvi"= Mars, Vénus et siècle, sa forme Bacchus; sur la est pèu variée, à l'ace principale vrai dire, on peut sont des bas-re- se demander licl's en cristal re- comment on présentant le pourrait ta modi- combat des Cen- fier, car elle ré- taures ét des La- pond, telle qu'on pithes et celui des la présente dans •Amazones; sur la 1021 les trois types face postérieure 1023, 1024 et 1025 se voient la chasse de Méléagre et Silène ivre; sur les à toutes les exigences d'une bonne esthétique, dont les côtés, l'artiste a placé les jeux du cirque et la flotte de vases grecs ont été le point de départ, c'est-à-dire . Xerxès vaincue. Quoicpie d'une structure absolument pied et col petits; mouvement ovoïde un peu brusque architecturale, cet objet offre des qualités intéressantes au sommet; un motif prin- de composition ; les zones sont bien écrites; l'échelle cipal faisant ceinture au est observée dans les figures; les cariatides présentent centre. Mais il était donné un arrangement e.xcellent de chapiteaux, de draperies au xvi= siècle de créer des et de guirlandes; même les pieds reparaissent à l'extré- variétés de décoration mité de la dans cet ensemble. gaine; la Figure 1023 : aiguière, figure en- ])ar Etuînne de Laulne tière a bien maître Stephanas,graveur, les propor- (1519-1583), appartenant tions du au cajiitaine Leyiand, à corps hu- Londres (hauteur, O"";!!)) main ( huit Les divinités de la Fable têtes); les sont représentées dans les fronlonsont médaillons formant, au une courbe milieu de l'aiguière,' une un peu trop zone très importante; les aplatie zones même du haut el Figure du bas de la panse sont 1022 vase bien proportionnées, el «g. 1022. en cristal de celle du haut fournit ta Ktg. 1023. XVI' SIÈCLE 3Í7 place d'un mascaron au devant et de l'attache de l'anse bas ; le pied est trop aplati; l'idée de transformer le Co) par derrière en une tète d'imagination très grosse, accompagnée Figure 1024 aiguière en étain par François Briot, d'une figurine de satyre, est discutable. orfèvre (né à Chamblain en Bassigny vers 1550); les sujets de la panse, encadrés de cartouches, sont les vertus théologales; la zone est un peu étroite et aurait pu être agrandie au-dessus.sans inconvénient; les orne- ments se ressentent d'une influence allemande dans l'agencement des cartouches. Des imitations des ai- guiéres de BriOt ont été faites par Palissy ou par ses successeurs Figure 1025 aiguière en argent doré et émaillé, au musée du Louvre; le bas-relief de la zone principale est emprunté à In conquête de Tunis par Charles-Quint, fait de guerre rappelé aussi dans, le bassin avec l'inscrip- tion : Caroti V. Rom.-P F Augusto i535. Cet ouvrage, qui passe pour être allemand, peut être l'objet de quel- ques critiques"' la zone du milieu est trop petde, parce que l'artiste a occupé trop de place par l'agencement de guirlandes pendues à des mascarons pour le dessous, ce qui ne l'a pas empéché de mettre des gôdrons plus Fig. t025. 23 378 Fig. 1026. Fig. 1027. Figures 1026 et 1027 : bracelets en or (grandeur des gure 1028 : pendeloques, d'après un dessin d'AoaiEN de originaux) de la collection Sauvageot, au Louvre. Fi- S ainte H ubert ; une sirène qui Joue avec un enfant; le corps, qui se termine en poisson, offre des surfaces émaillées semées de pierres fines. Figure : pende- loque en or émaillé, de fa collection Sauvageot, au Lou- vre; travail de Nuremberg; un cul-de-lampe sert debase Fig. 1029 à un cheval monté par un fauconnier portant une dame en croupe; une double chaînette réunit le motif princi- pal à une pièce échancrée attenant à l'anneau supérieur; des perles fines, à suspension libre, garnissent les points principaux de ce bijou. Figure 1030 : pendeloque en or I émaillé; une sirène tient d'une main un miroir formé ! d'un diamant, de l'autre, un serpent; un rubis est sur le ' ventre XVI« SIÈCLE 379 Luca delia Robbia, comme On l'a vu page 204, avait employé une couverle sur ses sculplures en Ierre pour les rendre iriallérables aux injures du temps; on reconnut aussi que les dépôts limoneux des rivières et des torrents qui, sortant en grand nombre des Apennins, arrosent la marche d'Ancône, la Bomagne et rOmbrie, étaient très favorables à la fabrication des poteries, qui fut pra- tiquée d'une manière certaine au xiví siècle en Italie. Celle industrie fil de grands progrès dans ce pays dès le milieu du xv= siècle, et l'on fabriqua, pour l'usage courant, avec un genre de procédé que l'on a nommé la me\:{a majolica. L'argile qui avait formé la pièce était recou- verte d'une couche de terre très bjanche (engobe), qu on tirait des environs de Sienne. C'est sur ce fond ■blanc qu'on faisait des peintures; la pièce, étant séchée, recevait une demi-cuisson {a bistuggio), puis- elle était recouverte d'un vernis plom- Fig. 1032. bifère, et reportée au feu pour recevoir sa cuisson définitive; on employait quatre majolica était fabriquée par des moyens différents : la couleurs le jaune, le vert, le noir et le bleu. La pièce, façonnée au tour ou moulée, puis séchée, recevait la première cuisson, comme la mezza majolica, en- suite, elle était plongée dans une couverte blanche et dure qui couvrait la terre par son opacité; la pièce, de nouveau séchée, recevait sa- peinture, jaune, verte, vio- letle et bleue, mélangée d'un fondant (mar^acotto); après cette peinture, la pièce était plongée dans un liquide qui formait une autre couverte translucide, puis recevait sa cuisson définitive. Des perfectionnements successifs firent découvrir des teintes intermédiaires, mais le rouge, si difficile à obtenir, ne le fut qu'à Faenza. Les autres centrés de fabrication furent ; Pesaro, Gub- bio, Urbino, Castel-Durante, Ferrare, Rimini, Derula, puis Venise, Fabriano et Nocera. Dans la première épo- que, le contour est obtenu par un trait violet, bleu plus tard; les sujets sont à peine modelés; teintes plates sur les vêtements; le bleu clair domine; bleu lapis foncé, brun rouge, jaune clair, orangé, violet etr verdàtre. Dans la deuxième époque, l'art fait des progrès, et des artistes habiles s'adonnant à ce genre, ont reproduit des gravu- res et des sujets historiques; le dessin est plus correct, le coloris plus doûx ; l'émail est'plus éclatant. Figure 1031 • 380 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF môlré 0 "'230), fabrique de Gíííí /o , , milieu du xvi= siècle; un amour les yeux bandés est à genoux dans r'ombilie; sur le bord, des bouquets de feuilles disposés à droite d'un gland ; les figures el l'ornementation "sont en relief; traits bleus, revestissage de couleur jaune chamois métallique, avec quelques louches de rouge feu, sur fond bleu lapis (au Louvre). C'est' ici l'occasion de noter qu'un très grand nombre de seigneurs et de princes italiens rivalisèrent pour encourager la fabrication de la faience, el établirent même dès ateliers dans leurs palais. Parmi eux, le duc Hercule'P'de Ferrare est l'un des plus anciens; le marquis Leonello d'Esle, fils naturel de Nicolas m (1/i41-1450), dont on a donné la mé- dadle (fig. CS·'i), fil exécuter par le potier Bastiano des pla(|ues en terre cuite, revêtues d'un émail stanni- y ^ fére et décorées de pcin- Í turcs, c |ui devaient élre pla- cées autour de I une des m cours du palais; d'autres JfÊL princes de la même maison encouragèrent les produc- carrelage daté de 1509, probablement de Faenza, au tions céramiques. Une des plus Louvre; fond noir, coloris bleu, jaune et vori Fj- belles productions de l'atelier de iS. gure 1032 : coupe de Cubbio, par Cioncio Andheoi.i (a majolica d'Alphonse est une travaillé de 1519 à 1537); fond bleu avec reflets métal- buire (fig. IPS') ) d'une forme élé- gante et originale. On y vóil un ecu parti d'Esté el de Conzague, qui est celui tl'lsabelle. sœur du duc du Fig. io.'f> Mphonse 1""^ el femme marquis- François II de Manloue. 11 est démontré que celte pièce est l'œuvre du peintre Antonio , et que l'on peut fixer sa date à l'année 1523 environ; son fond est bleu, avec mascarons, génies, etc., de couleur. Figure 1035 : ai- guière de la fabritjue d'Urhino (troisième époque de la majolica); sur la panse, un triton entouré d'autres divi- nités de In mer (à M. Arundel de Londres, vendue 2,887 francs). On rencontre fréquemment sur les pro- duclions de cette (lériode, ¿i Urbino, des dessins origi- naux, qui n'ont été ni peints ni gravés, de Raphael et de ses élèves; aussi elles deviennent ainsi de véritables objets d'art excessivement précieux. L'impulsion aurait tiques et rehauls d'or (Musée do Cluny). Francesco été donnée par Cuidobaido II (1538), duc d'Urbino, qui Xanto Aveli.i da Rovico, (pu a travaille de 1531 à 1542, plaça ainsi ses. fabriques à la tête de loules les autres, jette un grand éclat sur les fabriques d'Urbino.- l'atelier qui a produit les plus beaux Ouvrages est celui Figure 1033 : coupe à ombilic (I) et relief (dia- de Cuido Duiuntino dit Fontana aidé de ses trois fils ; , Ombihc, dit d'un bouton Orazio, Gamillo et Nicolô . La (1) .se ou portion on saiilic au centre d'une fabrique de Castel Durante coupe ou d'un boucliei. fut, pendant le régne de Cuidobaido, pour ainsi dire une XV1« SIÈCLE 381 annexe de celle d'Urbino. Une cerlaine obs- curilé persiste sur les princes qui ont fait travailler à Caffaggiolo, ainsi que sur les artisles qui y furent ernployés. Une production céramique d'un genre nou- veau et particulier est celle de Bernabd Palissv (1510-1590); ses faïences consistent en reliefs (1) colorés de couleurs telles que le jaune pur, le jaune d'ocre, un beau bleu d'indigo, un bleu grisâtre, le brun, le violet et un blanc jaunâtre; le dessous de ses plats est marbré de diverses nuances. Dans les bas-reliefs et dans les sta- luettes, les carnations sont toujours colorées de son blanc jaunâtre. Figure 1036 : bassin rustique ayant appartenu à la collection De- bruge. C'est le type le plus caractéristique du talent original de Palissy; il a exécuté un très grand nombre de pièces dans cet esprit. Les coquilles, les poissons, les reptiles et les plantes appartiennent tous aux environs de Paris, ce qui tend à prouver que c'est dans cette localité qu'il a fabriqué la plupart de ses pièces rustiques. Figure 1037 : bassin attribué au même artiste; le bas-relief représente la Kig. 1037. nymphe de Fontainebleau s'appuyant sur un cerf et entourée d'une meute de chiens; le bord est n'aurait fait que mouler des plantes et des animaux sur décoré de têtes d'anges, de masques,.de satyres et de nature (1); toutefois, certains produits montrent un salières de deux sortes (Diam., 0'"50; collection Rous- Fig. Í03B. Fig. 1038. sel, 7,665 francs). On dénie à Palissy les œuvres autres mélange de personnages avec des motifs du genre que celles dites rustiques; n'étant pas sculpteur, il rustique : Il a eu probablement des collaborateurs, des continuateurs et des imitateurs à qui, peut-être, ces. tt) Ne connaissant pas l'émail slannifèrc. Palissy a "employé, pour fabriquer ses faïences, une terre blanche débarrassée de ses impu- retés par te lavage, et qui lui servit de fond: ii ctierclia vainement (0 Ori a trouvé aux Tuileries, dans les débris de son atelier, un ta composition d'un émail véritablement blanc. moulage d'homme (communiqué par M. Anatole de Montaiglon)i 382 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF œuvres doivent être allribuées, ainsi que les statuettes même faïence (appartenant à M. .A. de Rothschild), inspire telles V^nfant au chien ( fig. 1038), qui est au Louvre. le même sentiment. Ces objets, dontle prix, peu en rap que l'inléréi pour les Toutefois, on doit avertir ici de ce fait, que les personnes port avec leurs petites dimensions, égale : les plus compétentes considèrent ces genres divers collectionneurs sont au nombre de cinquante-deux et un en et un en comme appartenant tous à cet artiste, dont la person- trente en France vingt Angleterre nalité est upe des plus intéressantes de celles .dit Russie .\vi= siècle. Ses deux fils Nicolas et Mathuiîin héritèrent d'une partie de ses ()rocèdés, mais il parait qu'ils ne connurent pas tous les secrets que leur père avait trouvés avec tant de pénibles recherches. Kig 1040- Figure 1041 canette de gres cérame, au musée du LouVre (collection Sauvageot). Labarte explique d'une manière très précise que l'in- . Kig 1039 vasion de l'empire d'Orient par les Turcs et la prise de > Pendant longtemps on fut dans une incertitude, qui parait un peu diminuée à présent, au sujet d'un produit céramique français, comme le précédent, que l'on a nom- mé d'abord faïence de Henri II, puis d'Oiron. Depuis les recherches de M. Benjamin Fillon, ce serait unefantaisie lu.xueuse d'Hélène d'Hangest dame de Boisy, veuve d'Arthur Gouffier, grand-maître de France, pour offrir des souvenirs à ses voisins, à ses amis et à ses tenants, avec leurs armes et leurs devises. Il est cependant sin- gulier qu'aucune pièce n'offre les siennes Cette poterie, faite d'une sorte de terre de j)ipe ou d'argile blanche, est décorée d'arabesques, d'armoiries, d'emblèmes et d'entrelacs bruns appliqués dans la pâte blanche par le procédé de l'incrustation, sans faire au- cune saillie sur le nu de l'objet, cuite et ensuite recou- Fig. lO^i verte de vernis de Ce n'est pas seulement par ces élégantesincrustations Constantinople (1453), en occasionnant l'émigration aux arts et que ces faïences sont embellies, elles furent reçoivent encore tant d'artistes en Italie, profitables tels consoles, figurines, pi- particulièrement à celui de la verrerie. Les verriers vé- des reliefs, que mascarôns, lastres les formes et la composition ont une physiono- nitiens empruntèrent aux Grecs leurs procédés pourco- ; lorer, dorer et émailler le verre, puis le mouvement des mie originale et quelque peu étrange comme dans ce xv= et xvi° siècles vers l'antiquité produisit de nouvelles réchaud ( fig. 1039) appartenant à la collection de M. An- surtout drew Fountaine de Narford ; le hanap ( fig. 1040), de la formés et par conséquent de nouveaux procédés, XVI' SIÈCLE 383 lés vases enrichis de filigrane de verre blanc, opaque ou d'un nommé Thesèo M utio. On attribue à cette fabrique coloré qui se conlournait en mille dessins variés. un gobelet ( fig. 1046 ) qui appartient à la collection de Les vases de la verrerie vénitienne se divisent en cinq Félix Slade; Il est de verre jaunâtre et richement émaillè; catégories : ceux fabriqués en verre blanc ; ceux fails avec du verre teint dans la masse ; les vases émaillés et dorés; les vases à fils de verres colorés et les vases mo- saïques. Figure 1042 ; gobelet en verre coloré (2' moitié du XV® siècle) en imbrications d'or bordées de blanc, et chargé de perles d'émail bleu.. Figure 1043 aiguière en Fig. 1042. Fig. 1043. Fig. 1044. Fig. 1046. verrefiligrané, auquel on a donné un mouvement de tor- un gentilhomme offre un bouqueté une darfie et, sur une. sion imprimant aux divers filets colorés une direction de banderole, on lit : lE SVIS .\ VOVS ; la dame, tenant spirale ; les verriers de Murano donnent à ce travail le un cœur cadenassé, répond : MO CVER AVÉS. Dans'.un nom de retorcimento. Figure 1044 : buire en verre blanc troisième compartiment se trouve un bouc léchant l'ou- avec un sujet, des ornements en émaux de couleur et verture d'un vase a col étroit et, sur le bord, cette inscrip- d'or. Figure 1045 : flacon aplati, aussi des fabriques de tion : IE SVIS A VOVS. lEHAN BOVCAV ET ANTOIf- Venise, en verre blanc décoré d'entrelacs émaillés de di- NETTE BOVC ; les pe.'sonnages ont le costume dp Fig. 1045. Fig. 1047. verses couleurs (collection Sauvageot, au Louvre). temps de Henri 11. Figure 1047 : burette d'autel en cris- Henri 11, voulant soustraire la France aux achats qu'elle tal de roche, montée en or émaillé ; la panse, de forme laisail à l'Italie, attira des artistes de ce pays et établit ovoïde, est taillée eh gpdrons ; partie supérieure en or une fabrique à .Saint-Germain en Laye, sous la direction émaillé, composée, pour l'ansÇid'un enfant dont les pieds • 384 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF sont appuyés sur une tête de taureau el pour le goulol, trop détaillées sur le procédé de la broderie;if n y a que d'une tête d'aigle dont le : 1" cou allongé est supporté par deux divisions à élablir dans ce genre de travail un petit ange qui pose les pieds sur une tête de lion celui qui s'exécule libremeni ù l'aiguille sur une éloffe, (hauteur 0,15, collection Sollykoft' ; les deux burettes et 2° celui qui s'exécute sur un canevas ou tissu à fils, vendues ». 7.700 francs). croisés et que l'on nomme alors « à points comptés On estime qu'il est inutile as est formé de partent les mouvements de rinceau au nombre de deux, cincj feuilles, deux de profil, une deface et deux interiné- l'un Intérieur, pour se compléter en spirale, et l'autre ex- tliaires, c'est le support figuré de tout le motif. Chaque técieur, pour continuer ; il en est de même successive- 406 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF' ment. Le système de chaque ver que le mouvement ae tour de spire est conçu spire se continue derrière la comme il suit une lige rosace de façon à arriver à émergeante qui se renfle son centre, d'où sort, par un comme un calice de fleur mouvement réfle.xe, un culot et produit, soit un culot allongé et chargé de grains soit un retroussis de petites Des brindilles, peu impor- acanthes en forme de cou- tantes dans le type 1119, se ronne renversée. Alors, si multiplient avec des enfile- c'est un culot, il y a nouvelle ments de culots dans celui tige et motif de retroussis 1120; elles ont pour objet de en couronne; si c'est ce remplir les vides et de relier retroussis, il s'ajuste une entre eux les divers mouve- feuille d'acanthe d'un arran- ments. Les nervures et côtes gement particulier au lieu des rosaces peuvent se trou- de se grefïer sur un pétiole, ver, soit à mouvement pen- la feuille d'acanthe se replie pendiculaire au centre, soit brusquement à sa base sur en hélice Le type 1121, au elle-même et se présente de lieu de présenter une direc- profil; elle se développe tion verticale, est composé dans un sens comme repliée pour une direction horizon- en cuiller sur sa nervure taie; il peut ainsi s'ajuster centrale, tandis que l'autre facilement à la suite d'un partie repliée disparaît pour arrangement de feuilles, ana- devenir tige à son tour logue à celui que l'on a Mais cette tige sert en quel- signalé pour le-génie de la que sorte de carcasse à la figure 295. Remarquer pour feuille, qui appuie sur elle tous CCS rinceaux que la le contour en spirale. Quel- (lireclion des côtes et des quefois ce repliement brus- nervures des feuilles, appli- que de la naissance de la f|uéesconl re les mouvements feuille n'est pas accusé ainsi; de spires, participe tou- la feuille parait comme ajus- jours à ces mouvements, et tée sur la couronne en en est en quelque sorte le retroussis du culot, et, ce prolongement. Les yeux sont ^qlii est bien plus rationnel, toujours placés très prés des la tige n'est en quelque sorte contours, afin de laisser plus qu'un enfilage continu qui de place au développement forme la carcasse gérié^ale des incisions. Lorsque l'ex- dès .mouvements enroulés trémité d'une feuille se consécutivement en sens retrousse pour montrer son contraire du rinceau. Cette revers, le mouvemen t est tou- feuille se retrousse sur un jours très accentue, comme œil à l'extrémité pour mon- pour rentrer sur lui-même trer les son revers et sur un c'est une des conditions mouvement contrarié. Enfin plus importantes de cette •chaque spire du rinceau se partie de l'ornement. termine alternativement l'élude par On a insisté sur une rosace ou par un ^ou- de tous les détails qui pré- quel de feuilles. Bien obser- cèdent, parce qu'ils sont les XVI« SIÈCLE 407 Fig. caractéristiques les plus neau pour se mélanger avec précises, communes soit à d'autres qui émergent de la l'ornementation antique,soit chevelure. Cette composi- à celle du xvi" siècle. tion a servi souvent de motif Figures 1122 et 1123 ; au xvi·' siècle, quoiqu'elle composition par Deutsch , au ait l'inconvénient de devenir musée de Bâle; caractéris- un peu compliquée (voyez, tique de l'art allemand. Ar- par exemple, la figure 955). rangement d'animaux (des Dans tous les cas, elle pos- ours), avec des rinceaux en ■ sède le mérite incontestable forme des cattocci de la de se construire d'une ma- figure 758, singulièrement nière rationnelle, puisque alourdis. c'est un corps d'imagination Voici encore une gravure qui sert de point de base et d'Augustin Vénitien d'après de support à un ensemble, un antique dont on n'a et que, par son importance pas trouvé le type original et par les parties lisses (fig. 1124). C'est encore un qu'elle comporte, elle rem- arrangement de génie dans plit les conditions voulues l'esprit de celui de la figure par une bonne esthétique. 295 pour le bas; seulement On a encore à citer un les rinceaux, au lieu de autre artiste dont les com- se développer horizontale- positions ont eu une très Fig. 1122. ment, montent dans le pan- grande influencé sur l'art à Fig. 1123. 408 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF la fin du xvi= et ensuite au xvii" siècle : c'est Wendec I excessive, qui l'a conduit à des complications con- Dietterlin , architecte de Strasbourg (1550-1599) éta'bli I traires au bon goût. La figure 1125, qui représente des montants de pilastres, indique des superposi- tions de plans, deà rac- cords par des profils coupés, des volutes dans tous les sens, des termi- nàisons en gaine, des rentrants au-dessous des chapiteaux, un mélange de pérsonnages et d'or- nementsd'un goût alour- di, lesquels, pour être très curieux, défient toute analyse. On cite encore quel- ques caractéristiques constantes de l'ornemen- tation de la période. D'abord les écussons en- tourés de cartouches; à cet égard, il convient de fai re observer qu'un écus- son n'est employé alors que pour contenir une armbirie ou un emblème avec devise, ou un per- ■sonnage allégorique (fig. 956 , 966 , 974, 975, 1056^ 1061. 1065, 1073 à 1076, 1090 à 1Ó92) . C'est à tort qu'on y place un masca- ron; si on n'y met rien, cela semble un non-sens. Quelquefois ces écus- sons à cartouche sont accompagnés de deux personnages, comme les tenants en armoiries; ceux qui ont prétendu s'inspirer de cetteépoque n'ont presque jamais manqué d'en placer, en négligeant A tort de leur faire Fig. 1124. marquer une allé- gorie à ce qui est con- d'abord dans cette ville; il fit paraître à Stuttgard, en •tenu dans l'écusson lui-même. 1593, et à Nuremberg, en 1598, des volumes où il s'est Une autre caractéristique est le mascaron, él surtout laissé aller à toutes les fantaisies d'une imagination une tête accompagnée de draperies, qui s'attachent sur les XVI« SIÈCLE 409 oreilles, el surmontée ou non ¡Tune pàlmette ( fis. 973 , les arts de l'architecture et de la statuaire atteignaient 980,984, 992, 1008, 1012, 1014, 1056 e 11092). On en fait une supériorité qui n'a plus été dépassée. Comment se presque toujours un point centrai et marquant de la faft-il que des hommes que divisaient profondément des composition. Les guirlandes et les chutes de draperies sont nombreuses. Un motif très employé aussi est un corps d'homme ou de femme avec des ailes en guise de bras, et finissant en bas par un groupe de feuilles d'acanthe dont, le plus souvent, ils sort des rinceaüx (fig. 1008, 1031 et 1099 ); souvent la tête est coiffée d'une palmette Généralement, les parties qui forment support sont établies à l'aide de cariatides à gaine ( fig . 472, 974, 981, 1008, 1017, 1021 , 105B. 1108 à 1110 ). L'emploi de pilastres se 1er- minant également en gaine, et diminués sous - un chapiteau ionique, est fréquent (iig. 973 , 980, 982 et 1125) Les superpositions de plans d'ornements sorit rares au début et né se produisent que vers la fin delà période. C'est un prin- cipe' général que de recouvrir toutes les surfaces avec des orne- ments divers; toutefois cette mé- thode, assez sûre en elle-même; est améliorée par cette circons- tance, qu'il y a presque toujours une dominante^ des. détails prin- cipaux et accusés d'une manière plus intéressante dans le milieu dé la composition. Remarquer que l'on n'y rencontre que très Üig. 1125. rarement des interprétatioris de la plante et de la fleur. luttes perpétuelles aient été ainsi enfiévrés d'art? On Du reste, ce goût de tout orner se manifeste dans les pose facilement la question mais on ne sait comment la objets qui appartiennent à la vie privée : il n'en est pas résoudre un qui né soit l'objet d'une recherche et d'un soin qui On n'insistera pas dans ce chapitre sur ia statuaire a eu poûr résultat de faire du xvi= siècle le type le plus et sur la peinture, dont on étudiera l'esthétique au cha- complet dé l'art élégant et. raffiné, en même temps que pitre suivant. 4-10 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF IV - COMPOSITION On ne s'est pas fait faute de s'inspirer de l'art du ce qu'il faut rechercher, c'est l'idée, en la traduí- XVI' siècle dans les eompiositions modernes de l'arehi- sant par des formes belles et comprises à première vue. teclure, et toujours, comme on devait s'y attendre,- on Le xvi« siècle, imbu d'un retour vers celles des huma- n'a produit que des imitations insuffisantes. D'abord, nistes grecs et latins, a:pu concevoir ses oeuvres dans pour s'inspirer d'une époque, il faudrait la bieri con- cette direction, qui était alors comprise dés masses po- naître, et on n'en èst pas encore là ; en outre, les mœurs pulaires ; le nôtre doit avoir un autre but. Ainsi ce que ayant changé, ce qui était vrai au xvi' siècle ne saurait, l'on peut indiquer comme d'une bonne esthétique, chez l'être au xix'; dans cette tes.artistes du xvi® sièr circonstance, le profes- de, une fois le courant seur ferait bien mieux d'esprit admis, c'est de se préoccuper plu- que, dansleurs œuvres, tôt des principes es- tout élait pensé et con- thétiques que l'on peut cordait sans mélange rencontrer dans les dissonant de mylholo- œuvrès de ce temps gie et de naturalisme. quede sa reproduction On peut enfin chercher pure. Toutefois quel- à inspirer aux éléves quescompositions,don- qué toute création doit nées avec obligation de être simplp d'idée et- se conformer à" l'une concrète dans ses dé- des phases de la trans- tails. Tous les types formation de cet art, que l'on a présentés pourraient avoir leur démontrent que les ar- avantage ; un sujet tistes du XVI® siècle donné sur l'art fran- savaient avoir une pen- içais tel qu'il était sous sée accessible à l'exa- les règnes de Louis XII, Fig. 1120. -men de première vue, de Henri II et de Charles IX, pèrmettrail aux élèves de et en même temps une grande allure d'ensemble, gra- fixer, dans leur sentiment, les différences qui existent cieuse et intéressante par Ses détails; c'est de cette entre ces périodes de renouvellement que l'on a explir- alliance que dérive le charifie qui nous captive et nous quées aux chapitres précédents, et par conséquent les fait admirer. de ne jamais donner l'habillement d'une époque à des On a vu ( page 339) qua Michel-Ange, pour lequel, corppositions d'une'autre. cependant, c'était un jeu que de présenter les raccourcis En statuaire, le xvi' siècle fournit des exemples/bien les plus hardis et les plus fiers, composa la chapelle fertiles en leçons utilés. Il ne faut pas recommencer la Sixtine en compartiments de formes et de grandeurs production d'œuvres allégoriques dont pn abuse;'de diverses, mélangeant les effets de relief de statuaire personnages nus ne représentaht pas toujours concrète- peints avec ceux da panneaux décorés de sujets bibli- ment des idées abstraites auxquelles le public ne com- ques; que RaphaéLpeignit comme des tableaux la voûta prend rien. A notre époque sceptique, puisqu on veut du vestibule de la Farnésine ( tig. 946); comment Baldas- faire de l'histoire en marbre ou en bronze, ce n'est sare Peruzzi disposa son œuvre du palais de la Chan- plus de la mythologie qu'il faut évoquer les souvenirs; cellerie (fig. 954), et Carrache les galeries du palais Fm-- XVI<=' SIÈCLE 411 lïèfíe ( fig. 952 et 1127). Ètudioas donc à présent corn- faire un tableau qui'puisse s'enlever pour se poser sur ment le professeur doit enseigner l'agéncement des un chevalet ou s'accrocher à la muraille, le goût et l'œil personnages dans les voûtes et dans les plafonds. Ra- fussent satisfaits. On ne conseillera donc ni défaire un tionnellement, la figure humaine ne devrait pas entrer tableau quelconque, ni de s'engager dans la voie des dans ce genre de décoration. Un plafond se compose de raccourcis hasardés; c'est une question de sage me- poutres et de solives -elont il faut savoir tirer parti; sure. Car, au fond, pas plus qu'au théâtre, il ne peut y une voûte en appareil montre ses joints; si elle est for- avoir complète illusion; le trompe-l'œil absolu est une mée de petits matériaux et recherche vaine . c'est tou- recouverte d'un enduit, son jours du plâtre ou du marbre, décor doit s'exécuter comme, de la toile et des couleurs ; de par exemple, dans la figure même que les décors de 955. Que la scène à représen- théâtre sont faits avec des ter soit en à plat, sans re- châssis, de même' les ac- cherche de profondeur, ou teurs expriment des senti- qu'elle soit peinte de manière ments-de des luttes . passion, à donner l'illusion de pers- et des mouvements cherchés pective, les personnages ne à l'aide de phrases étudiées, peuvent raisonnablement s'ad- qui ne sont pas ceux de leur mettre que rñarchant sur un vie privée, et sous un costume sol placé horizontalement, et emprunté ! non en travers et au-dessus Le professeur ne perdra de la tête des spectateurs ; il pas de vue que les artistes peut y avoir des positions dans du xvr® siècle se sont forte- la salle où l'on voit le tableau ment inspirés, au début, des avec les personnages Jes pieds œuvres de l'antiquité, et que en l'air. C'est pourquoi les c'est là qu'il faut toujours artistes du xvi" siècle, comme rechercher les premiers prin- Titien, Corrége, Véronèse, cipes de composition ; cette Tintoret, etc., ayant, par suite préoccupation se manifeste du luxe innové dans ce siècle par certaines publications de pour la demeure des grands, camées ou intailles antiques, à décorer de vastes espaces, telles que celles d 'ÈNF.o Vico. imaginèrent un geiire d'agen- On voit, par exemple, dans la cement qui faisait, en quelque figure 1126 , Vénus aphrodite sorte, de l'espace compris portée sur des chevaux marins; dans un encadrement réservé c'est sur des canevas analo- dans la voûte, ou dans un pla- gues que le xvi" siècle a Ira- fond, ou dans une coupole, vaillé. 1127. comme un Jour percé au On conseillera de concen- travers, dans lequel on apercevait une scène avec per- trer généralement, dans la décoration intérieure d'une sonnages échafaudés sur de l'architecture, ou enlevés salle, toute la richesse et les motifs les plus intéressants et suspendus dans un ciel, les uns et les autres présen- vers le haut, afin de forcer, en quelque sorte, le visiteur tant des raccourcis considérables, quelquefois exagérés; à lever la fête. Les parties inférieures doivent être c'est ce que depuis on a .dit, on ne sait pourquoi, a faire calmes, autant pour le relief que pour la couléur et pour plafonner ». Certaines ,de ces compositions ont pu pro- les détails. Même, dans cette circonstance, il doit tou- duire quelque illusion, lorsqu'elles sortaient de la brosse jours exister un point bien .en vue, où les notes les plus du peintre, quoique ne pouvant, en réalité, tromper per- brillantes doivent appeler l'attention'. Les œuvres d'art, sonne. Dans le plus grand nombre, l'artiste n'a prétendu telles qu'elles viennent d'être présentées, quoique très que conventionnellement à ce trompe-fœil, et s'est chargées d'ornements, on le répété encore, ne paraissent bbrné à arranger son oeuvre de manière que,.sans belles que parce que l'on a su y sacrifier rtiooienlané- 412 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF ment l'effet de certains détails. Après avoir été attiré vers Ce serait une erreur que de le croire; il y a, comme on ie motif en vedette, l'œii est retenu peu à peu par l'a expliqué, des lois certaines et précises dans les arran- l'examen de détiUls intéressants, moins accusés, qui gements de l'ornement, lesquelles sont, en définitive, le avaient d'abord échappé au regard. Certaines œuvres résultat de l'expérience. Par exemple, dans le rinceau. In modernes, où chaque artiste, peintre ou statuaire, chargé position des raccords entre les divers détails se fait près- d'une partie de l'ensemble, a trop tenu à appeler que constamment sur un point qui se rapproche de la l'attention par sa couleur ou par son relief, manquent verticale ou de l'horizontale ( fig. 1119, 1120 et 1121 ) pour d'unité. Chacun doit savoir jouer son rôle dans les limites le départ des culots et des attaches. Ces raccords se qui conviennent. font toujours d'une manière franche, sinon il y a.désè- 11 convient de toujours avoir une zone dorrrinante quilibration. En géiyéral, il convient de rapprocher les dans les vases ( Hg. 1128 aiguière en émail, par Pierre raccords plutôt du côté du départ de la spirale que veis , Reymond); dans leur composition, ainsi que dans celle le centre, sinon on manque de place pour le motif final. des plats, il faut éviter de ■ reproduire, pour les mcdail- Un rinceau bien ordonné doit comprendre au moins Ions, trop de 'ableaux de peinture; on sait que la ma- deux tours complets de spirale; s'il y en a moins, il pa- nufacture de Sèvres s'était laissée aller trop à ce sys- rait pauvre; le motif final doit présenter une certaine lènie. Le sujet doit être traité d'une manière spéciale lorsqu'il doit figurer ainsi ; tous les types présentés importance, par la raison évidente qu'il est le sujet de dans ce livre en sont la preuve. Entrer aussi trop_dans l'intérêt principal. la voie sculpturale pour les \ases qui ne sont pas en Il est incontestable que dans l'orfèvrerie, qui est eff marbre, en bronze, ou en orfèvrerie, est une faute quelque sorte de la sculpture, il faut bien prendre garde contre l'esthétique. Les compositions de Lepaulre ont à ce principe vrai, que la décoration y doit , être engen- été, bien à tort, ainsi reproduites, ou à peu près, en drée par la forme au lieu de l'engendrer; en consé- porcelaine. Toutes les décorations de céramique du quence, certaines pièces représentant des chasses, des xvi" siècle sont toujours corespectives à la matière. Car arbres, des rochers, des scènes de personnages, etc., si certains peuples ont conçu une ornementation d'un ne sont que de la plastique en métal cl doivent être, caractère géométrique en y mêlant la faune et la flore, écartées. C'est donc aussi un défaut que d'introduire c'est que cela concordait avec la nature même des trop de figures humaines en ronde bosse dans une com- objets à décorer; on sait que, d'un autre côté, d'autres position de ce genre, et surtout de la faire pivoter tout abandonnaient, comme dans le Moyen âge et dans l'ex- entière sur une figpre, comme on le voit souvent dans trême Orient, les tracés géométriques pour n'appliquer les candélabres et-dans les chandeliers. D'abord l'idée, exclusivement que l'imitation de la nature. Le xvi^ siècle si idée il y a, n'est pas précisément neuve, et ensuite, est dans une voie différente : il voit surtout un système de décoration Dau- dérivé de l'art . Armoiries avec des famille du antique et purement con- (1) casque héraldique Soliers, phinè. Les lambrequins ou rinceaux qui en forment le seul ornement ventionnel. Est-ce à dire que la,fantaisie seule le guide? dérivent des cartocei,'dont on a donné le type à la flgure 758. Fig. H29 (1). Fip. H28. SIÈGLÊ quel que soil le mérite plastique de la canéphore, du Dictiotjnaire raisonne' de VArchitecture française, du satyre ou du nègre qu'on y a employés, le raccord de la XI' au XVI'siècle, par Viollet-le-Duc. 10 vol. in-8°. partie supérieure avec la tête laisse toujours à désirer. Dictionnaire raisonné du Mobilier français de l'époque S'il s'agit de supporter une bougie, celle-ci .sera toujours carlovingienne à la Renaissance, par Viollet-le-Duc. 6 vol. ti^op grosse pour la figure; s'il s'agit d'éclairage au gaz, in-8° cela implique un tuyau qui traverse le corps! Enfin il n'est pas noble d'employer à un rdle semblable une gra- cieusejeune fille; l'on peut employer les figures pour des cariatides, à condition, toutefois, qu'elles se ter- minent en gaine. Le xvi" siècle a fait jouer, sans doute, un très grand rôle aux personnages dans la décoration (fig. 984, 1015, 1020, 1021, 1073 et 1076); cela tenait à la facilité extrême des artistes de ce temps, qui étaient souvent peintres de tempérament; en outre, on doit reconnaitre que la figure humaine est la plus belle expression de la forme, et qu'on ne saurait jamais trop l'employer Ceci doit être un motif pour que les professeurs d'art décoratif exigent, avant tout, que leurs élèves soient tous habiles à dessiner un personnage, il ne faut pas qu'ifs se bornent, lorsqu'ils ont à en placer, de copier un dessin ou une estampe. Tout personnage ma! dessiné non seulement dépare une composition décorative, mais encore la rend inacceptable. Du reste, il est facile de comprendre que les personnages qui se mélangent avec de l'ornementation doivent se plier à certains contours et remplir dans l'ensemble un rôle déterminé. 11 est ma- tériellement impossible de rencontrer une figure, des- sinée d'avance pour un autre emploi, comme de faire tordre un modèle vivant pour atteindre le but déterminé. Un grand nombre des sujets de composition qui se rapportent aux besoins modernes, peuvent être donnés au.x élèves, en les engageant a s'inspirer de l'art du XVI' siècle, parce que c'est celui dont le caractère s'y adapte le mieux Sans doute il vaudrait mieux pouvoir les exercer sur des éléments absolument originaux, et sans l'imitation d'une période déterminée, on a longue- ment développé cette théorie dans le livre précédent. Mais tant que les élèves n'auront pas acquis assez de savoir en dessin et assez d'expérience de la composi- tion, ce sera toujours sur le .xvi' siècle que l'on pourra les faire travailler avec plus de fruit Ouvrages à consulter • de Rome moderne, Paul 3 vol. Art (L') architectural France, E. Édifices par en Letarouilly. par Rouyer. gr in-fol de planches et 1 vol. in-4° de texte. 2 vol gr. in-4°. 200 planches et texte Art (L') pour tous, encyclopédie de l'art industriel et (1) Armure de tournât du roi décoratif, d'Esp.igne Philippe 11, au musée par E. Reiber. 25 volumes. de Bruxelles. Travail espagnol. 25 414 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Histoire des arts industriels au Moyen âge et à la Re- Musée de peinture et de sculpture, par Réveil, avec naissance, par Jules Labarte. 3 vol. in 4°. notices par R. et L. Mènard. 10.vol. in-18,1172 gravures. Histoire et description du château d'Anet, par P. D. Œuvre de Jean Goujon, par Réveil. 1 vol. pet. in-fol. Roussel. 1 vol. pel. in-fql. Œuvre de Jacques Androuet du Cerceau. 12 séries. Hôtel de Bourgtheroulde, à Rouen, par MM. Lafonl Palais, Châteaux, Hôtels et Maisons de France, par et Marcel. 1 vol. in-A". Claude Sauvageot. 4 vol. pet. in-fol. Lettres sur la Toscane en 1400, par G. Rohault de Palais de Fontainebleau, par Rodolphe Pfnor. 2 vol. Fleury. 2 vol. gr. in-8°. in-fol. 150 planches et tables. Magasin pittoresque, tomes IX, XI et Xll. Renaissance monumentale en France, par A Berty. Monographie dû château de Heidelberg, par Rodolphe 2 vol. gr. in-4°. Pfnor. 1 vol. in-fol. Sculpture française au Moyen âge et à la Renais- Monuments anciens et modernes, par Jules Guilha- sanee, par A. de Baudot et Mieusement. 120 planches. baud. 4 vol. in-4°. Toscane au Moyen âge, par G. Rohault de Fleury. Monuments de Pise au Moyen âge, par G. Rohaull Vatican (Le) et la basilique de Saint-Pierre de Rome, de Fleury. Atlas et 1 vol. de lexte. par Letarouilly, complété par A.Simil. 2 vol. in-fol. LIVRE DIXIÈME DU XVP AU XIX" SIÈCLE HISTOIRE FRANCE On aurait pu arrêter cet ouvrage au livre précédent, puisque les xvii"-' et xviii*^ siècles représentent, par rap- Henri IV (1589-1610). Louis XIII (1610-1643). Louis XIV port au XVI', non pas une décadence, mais une sorte de (1643-1715). Louis XV (1715-1774). Louis XVl (1774-1792). dégénérescence République (1792-1804). Premier empire Sous le règne de Louis .XIV, la manière des arlistes français, empreinte d'un style grandiose, s'impose à toute ANGLETERRE l'Europe. Jacques I" (1603-1625). Charles I" (1625-1649). Pro- lectorat de Cromwell. Charles H. Jacques II. Guillaume III et Anne Stuart, fin de la dynastie des Stuarts (1660-1714). Dynastie de Hanovre. George 1°'', George II et George III (1-714-1820). ESPAGNE. ALLEMAGNE. ITALIE Philippe IH (1598-1621), roi d'Espagne, domine en Ita- lie. Philippe IV (1621-1665). Le Portugal secoue le |Oug (1640); indépendance des Pays-Bas (1648); révolte de Masaniello à Naples (1647) Kin de la branche espagnole de la Maison d'Autriche avec Gharles II. Avènement des Bourbons. Sous le règne de Mathias (1612-1619), qua- trièmc successeur de Gharles-Quint, éclate la guerre de Fig. H31 (1). ■Trente ans, qui se termine, en 1648, parle traité de West- phalie; sous Ferdinand III (1637-1657), deuxième succès- Plus tard, cette manière tend, pour l'architecture, à se de traité affaiblit l'empire d'Allemagne simplifier de plus en dans un- Mathias. plus sens scur qui prétendu antique; le incline et met les protestants sur le même pied les .catho- dans la statuaire et dans la que peinture, sentiment les liqués. Marie-Thérèse décorations intérieures et (1717-1780) fait élire son vers le naturalisme. Dans empereur mari François I". dans les le père de Joseph H et de Marie-.Antoi- objets, genre glisse pendant quelque temps et de diverses nette, reine de France. En 1723, après la mort du dernier vers un décor contourné qualifié manières, soi-disant des Médicis, Jean Gaston, en 1737, l'empereur d'AIlema- puis il tombe dans des formés un peu froides, de gne prend possession de la Toscane comme fief vacant, inspirées l'antique. et la place sous le gouvernement des princes de sa Mai- (1) Cabinet en écaille avec ornements d'ivoire du xvii« siècle. son. Les Turcs affaiblissent au xvii" siècle la puissance VEspérance dans l'arcade de l'étage inférieur; la Prudence et la de Venise, dans Fidélité sont adossées au centre. Les cariatides ont le buste en qui ne conserve que ses possessions ivoire et la gaine en écaille. Les sujets des bas-reliefs sont tirés de l'Italie septentrionale; son dernier doge est Louis Manin l'histoire de Joseph. Observer les colonnes ( largeur hauteur i®!3). On nommait ce meuble cabinet parcequ'il servait (1788-1797). sur- tout à serrer les bijoux et à classer les médailles et les menus objets d'art. Le plus souvent, le centre est occupé par un motif d'archilec- lure avec niche dans le genre de celui du type présenté. m 416 ENSEIGNEMENT DE L'.ART DÉCORATIF II - TYPES Pour ne pas allonger outre mesure-cet ouvrage et sons de plus en plus simples, on arriva peu à peu à ce n'être forcé de fournir-un trop grand nombre de genre classique qui caractérise l'extérieur des édifices de pas figures, on réunit au chapitre troisième de ce livre Té- la fin du XVII® siècle, tels que Sainte-Geneviève et l'hôtel tude de la marche de l'architecture aux xvii° et xviii® siè- des Monnaies à . Paris. Il y eut pendant longtemps une des. On se borne à expliquer ici que, par des combinai tendance à abandonner le système d'une seule ordon- Fig. 113-2. nance de colonnes avec entablement par étage pour en la figure H32 , qui est du dessin de Jean- Lepautre (1617- réunir plusieurs, comme dans la façade de Saint-Pierre 1682). On peut reprocher à cette composilion le peu d'im- de Rome ( fig. 898). li se produisit également la tentative, portance de l'entablement par rapport aux pilastres; Tar- plus ou moins réussie, d'accoupler les colonnes par deux rangement du couronnement de la porte est caractéris- dans un péristyle extérieur ou intérieur. tique, ainsi que les ornements des panneaux de portes et Quant à la, décoration intérieure, elie montre dès le •des pilastres de la moitié à gauche, de ia décoration au début une sage simplicité et un caractère grandiose. temps de Louis XIV. Tels sont les deux exemples de lambris représentés dans Le type que l'on peut considérer comme représen- DU XVI< AU XIX-^ SIÈCLE 417 tant le mieux le parti décoratif des salies d'apparat du xvu® siècle est la galerie d'Apollon, qui relie le Louvre à la galerie du bord de l'eau; il a été fréquemment imité; Charles Lebrun dirigea les travaux; les sculptures furent exécutées par François Girardon (1628-1715), Gas- pard de Marsy (1624-1681), son frère Balthasar de Marsy (1628-1674), et par Thomas Regnauldin (1627-1706). On attribue la peinture des grotesques de la voûte à Léo- nardGontier et à Jacques Gervaise (1620-1670); les guir- landes de fleurs et de fruits qui pendent des médaillons peints par Gervaise sont de Jean-Baptiste Monnoyer (1635-1699), qui les exécuta en 1667. Les grotesques des panneaux du' bas, dont on fournit un type ( fig. 1133), se- raient des frères Lemoine et particulièrement de Jean , qui a gravé des motifs de cette galerie avec Jean Berain (1630- 1697) et François Chauveau (1613-1676); la dorure qui a été prodiguée est de Paul Goujon dit la Baronniére . Le parti décoratif consiste en un système d'ouvertures dé fenêtres, répétées sur le côté opposé, dont les intervalles sont agencés de lambris ijui sont combinés, soit pour en- cadrer des sujets, soit de panneaux pouvant recevoir des enrichissements. La voûte, en plein cintre continu, est conçue dans le parti de celle dite des Garrache, au palais Farnèse à Rome, laquelle on a étudiée au livre précé- dent ( fig. 952 ). Sa longueur est de 61 ""39 et sa largeur de 9'"46; elle ne fut pas acheyée et subit ensuite de nom- breuses détériorations, jusqu'à ce qu'elle fut restaurée et complétée, de nos jours, par les soins de l'archi- tecle Duban . Le panneau de la de l'embrasure de" la fenêtre du milieu; l'ornementation se détache sur un fond d'or; les sphinx féminins du haut, le per» sonnage principal, la draperie du milieu et les fleurs des corbeilles sont bleus; les rinceaux et ornements sont en grisaille ; l'architecture du bas et le vase sont en imitation d'onyx violàtre. Figiire 1134 : panneau et grotesques du château des Tut- leries; dessin et gravure de Lemoine . On remarquera que le décor procède d'un motif formant support, d'où émergent des rinceaux, lesquels eux-mêmes supportent des vases-, la partie supérieure consiste en une agrafe (1) d'où sortent également des rinceaux qui s'ajustent sur une feuille; (I) Agrafe, motif d'Ornement saillant, avec vo- lutes qui semblent s'accrocher sur un corps de moulures 418 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF siècle; depuis, on du temps qui tendait à se corrompre. En examinant ce cet arrangement est habituel au xvii' abusé dans la décoration système de décor avec plus de sang-froid, on n'y voit en a du siècle l'expan- réellement que la recherche de formes nouvelles, à un 11 se produisit dans le courant xvin= de décoration qui a donné lieu à bien des moment où celles habituellement sion d'un employées se trou- genre valent en quelque sorte épuisées. L'analyse de ce genre est assez dif- licile à faire, et peut- être le mot de rocaille serait celui qui en ex- primerait le mieux le caractère. Les feuilles y affectent une struc- ture de palmes, et, dans l'ensemble des ajuste- ments, on sent quelque chose comme la forme de coquilles qui se ter- minent enroulées en forme de volutes. La structure de l'ensemble des panneaux est irré- gulière, un corps de moulures se trouve contourné dans un sens, tandis que l'autre l'est en sens contraire, et quelquefois l'un ou l'autre donnent origine à un second ou à un troisième Les feuil- lagcs, les fruits et les fleurs sont répandus assez nombreux pour garnir l'ensemble, ils se rapprochent d'assez prés de la nature. En réalité la composition est ti'és bien pondérée et dénote des artistes d'Une très grande ha- bileté; on pourrait même dire d'un grand Fig. U35 talent. Du reste, ce jugements contradictoires, et qui a été affublé d'une série de décor, on le répète, n'a été appliqué qu'aux in- genre Je qualificatioñs plus ou moins exactes, de style pompa- térieurs et aux objets mobiliers, ainsi qu'on le verra plus dour, rococo, baroque, rocaille.:. On a dit que la fantai- loin. La figure 1135 est un exemple du degré jusqu'au- sie, la coquetterie raffinée et frivole, des conceptions bi- quel la fantaisie et l'imagination du décorateur ont pu zarres, désordonnées et étaient la atteindre dans ce parti pris; c'est un salon du château de extravagantes en cause, et que cette cause avait sa source dans le goût Bruchsal, jadis la résidence des évôqups de Spire dans DU XVI» AU XiX» SIÈCLE 419 Fig 1136. le duché de Bade Au-dessus d'une ordonnance conn- d'une petite corniche servant de base à toute une série thienne se trouvent des consoles qui forment attique pour de ces motifs contournés dont il vient d'être question, ajuster des ceils-de-bœuf ovales, et qui sont surmontées lesquels servent de bordure à une peinture formant <520 ENSEIGNEMENT DE LART DECORATIF plafond. 11 est évi- La console (1), le fauteuil ei le canapé soni en haj-monje. dent que certaines On devra cependant ne pas oublier que ce genre offre parties de cette dé- un sentiment plus simple dans les types français coration produisent y^'escalier du palais Royal à Paris (-fig. 1136) . construit l'effet d'une rocaille en 1763 par Piebre Contant d'Ivrv (2-1777), est remar- Au-dessus des por- quable par ses dispositions grandioses L'ionique qui y tes sont des tru- a été employé, présente dans son chapiteau une disposi- meaux. c'est-à-dire lion fréquente aux xvir et xviir siècles des volutes soi * des couronnements lent d'une échine et .se présentent accolées sur osé sur une gaine DU XVI« AU XIX' SIÈCLE .421 Porta ; façade de Saint-Pierre de Rome ( 1604 ), par Carlo Maderno (1556-1629); palais du Luxembourg (1611) et église Saint-Gervais (1616-1621) à Paris; ancien palais de Versailles (1627), par Jacques Lemercier ; palais Royal à Paris (1629-1634 et 1781-1786); Saint-Paul de Londres; abbaye du Val-de-Grâce à Paris (1645-1666); abbaye des Dames de Saint-Pierre à Lyon (1), par F rançois II de Rovers de la Valfenière (1574-1667); colonnade de la place Saint-Pierre de Rome (1661), par Giovanni Lorenzo Bernini (1598-1680); hôtel des Invalides à Paris (1671-1674, le dôme en 1706); arcs de triomphe dits porte Saint-Denis (1672) et porte Saint- Martin (1674) à Paris; palais de Versailles (1675-1770); palais de White Hall et hôpital de Greenwich, par Inico Jones (1572-1651); Santa Maria délia Salute à Venise, par Baldassare Longhe Na (1602-1682); colonnade du Louvre (1685), par C laude Perrault (1613-1688) ; palais de Schœnbrunn (1696), par Johann Bernarht F ischer (1560-1724); chapelle de Versailles, par Robert de Cotte (1656-1735); château royal de Berlin (1699-1706); palais Balbi à Gênes (xvii' et xviii' siècle), par Bartolommeo Bianco. Façade de Saint-Jean de Latran à Rome, par A les- sandro Galilei (1691-1737); hôpital général des Pauvres à Naples et palais Corsini à Rome (1736), par F erdinando F uga (1699-1788); École militaire et édifices de la place Fig. 1139. Louis XV, par Jacques-Ange Gabriel (1710-1782); la Su- offre peu de différence avec la carialide à gaine; il se perga près de Turin, parFiLippo Juvara (1685-1735); châ- trouve avec ou sans bras. Figure 1138 : chapiteau de la teau de Wurtzbourg, par Balthazar Neumann (1720-1744); composition de Jean Berain qui caractérise très bien les détails employés dans l'architecture du xvn' siècle. (1) Voyez Leí de Royen de la C'est Valfenière, par E. L. G. Charvel. nu\ XVII' et xviii'-siècles que les palais et les habi- Lyon, 1870. talions privées commen- cérenl à présenter un conforlable plus grand que dans la période pré- cédente, tout en conser- vanl une certaine am- pleur. Leur caractère décoratif procède, à l'ex- lérieur, de celui des édi- fices de la même époque. Les constructions de ce genre furent très nom- breuses. Voici les noms, de quelques édiñces des xvn' et xviu' siècles et de leurs'arohilectes : villa AIdòbrandini à Frascati illWll), par C. D ri.i.a Fig. 1140. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF hôtel des Monnaies à Paris, par Jacques-Denis Antoine tue la pliis connue est le Milon de Crotone ( fig. H39) qui (1733-1801); théâtre de Bordeaux, par Victor Louis (1735- est au Louvre. Ses cariatides du balcon de l'hôtel de 1807); église Sainte-Geneviève à Paris (1764), par Jac- ques-Germain SouFEi .oT (1709-1780). La statuaire a acquis au xvii' siècle, en France, une ville de Toulon, qui jouissent d'une grande célébrité, dé- passent en formes et en mouvement ce qui convient à, la plastique. On peut citer encore supériorité qui paraît se conserver encore. Jacques Sar- de lui son bas- RAZiN (1588-1660) a e.xécuté les grahdes cariatides du pa- relief d'Alexan- Villon principal du Louvre; Içs frères Anguier, François dre avec Diogène, (1604-1669) et Michel (1612-1686), s'appliquent surtout à au Louvre, et i la statuaire décorative. Mais deux noms résu- ment l'art à cette épo- '' que ; Pierre Puget ' (1622-1694) et François • Girardon (1628.-1715). Le prerriier travailla en ^ Italie et en France, se laissant beaucoup trop aller au maniérisme ^ des Italiens; il ne fut pas méconnu comme ..v on s'est plu à l'écrire, et son œuvre est des , plus importants.Sa sta son chef-d'œuvre esl le Mausolée du cardinal de Riche- lieu, dans l'église de la Sorbonne à Paris (fig, 1140) Les jardins du palais de Versailles sont peuplés de ses statues; il a aussi exécuté des sculptures dans la galerie 423 d'Apollon, qui font face aux fenêtres, et le fleuve adossé au mur du coté méridional Antoink Coysevox (1640-1720) non moins fécond, Nicolas Coustoij (1658-1733); son élève Guillaume I" (1677-1747); son frère, aussi élève de Coysevox, et son fils Guillaume II (1716-1777); Michel-Ange Slodtz (1705- 1764), Edme Bouchardon (1698-1762) comptent parmi les plus célèbres de la période, lout en abusant un peu trop du mouvement et de la ligne ondoyante La statuaire reçoit ensuite un sentiment de réaction contre le maniéré et le convenu, à ce même moment où, comme on l'a expliqué plus haut, l'architecture prend un aspect de plus en plus sévère. Jean-Baptiste Pigalle(I714-1785). Augu.stin Pajou (1730-1809), Jean-Antoine Houdon . (1740- 1828), AntoineCanova (1757-1822)et Barthélemv-Alexandre Thorwaldsen (1770-1844) montrent par leurs yuvrages les étapes successives qui se produisent du côté d'un certain naturalisme. Il faut ranger comme statuaire d'une nature a part le modeleur Claude Michel , dit Clodion (1738-18.14); ce fut un artiste Fig. Ii''·9 habile, qui s'appliqua surtout à des œuvres ayant un caractère décoratif gracieux ; telle est sa source celui de la Peste de Milan, à Marseille. Cirardon, tout en ( fig. 1141 ). ce petit chef-d'œuvre est signé sous le bras donnant à ses figures plus de mouvement que ne gauche l'avaient fait les statuaires de la période précédente, se fil remarquer par ses grandes qualités de composition; Fig. 1150. Fig. Íi51 ENSEIGNEMENT DÉ L'ART DÉCORATIF On doit citer en outre, parmi les statuaires, Antoiné Zampieri dit Dominiquin (1581-1641), dont la vie fut si schluter (1668-1717); Àlonzo Gang (1601-1667); Etienne- malheureuse. Pierre-Paul Rubens (1577-1640) eut, au Christophe-Gabriei. Al- contraire, une existence brillante. Maurice Falconnet (1716-1791); Riche, chargé de mis- elc sions diplomatiques, il n'en exécuta pas moins des œu- LEGRAiN (1710-1795), etc., on Voici quelques types de médailles. Figure 1142 ; Fran- vres importantes et nombreuses, parmi lesquelles de la du du Luxem^ cois IV, marquis de Mantoue, en 1612, à l'âge de vingt- doit citer la décoration galerie palais sont au Louvre sept ans, mort la même année. Figure 1143 ; Henri IV bourg à Paris, dont vingt et un tableaux et Marie de Médicis, 11 mérite par Guillaume Dupré ; ce médail- plus d'éloges pour sa peinture mythologico-his- la reli- leur présente les mêmes qualités que Pisano, que l'on torique et pour ses portraits, que pour peinture 207; portraits e.xpriment bien la phy- gieuse, où il manque de caractère et d'élévation, ainsi a signalé page ses sionomie et les costumes de l'époque. Figure 1144 Anne qu'on peut le voir dans son tableau de Sainte Anne ins- . d'Autriche, pzT le même. Figure 1145 ; Louis XIV, type ttuisant la Vier,ge (fig. 1151), qui est au musée d'Anvers, ce tableau ordinaire du temps. Figures 1146 et 1147 : jeton de la lequel montre cependant une certaine finesse; chambre de Commerce dé Lyon; ce corps remonte à est de vers 1630. 11 fit entrer dans les Flandres un genre l'année 1702, et ce jeton est le premier qui ail été nouveau pour ces pays qui perdaient le souvenir du fabriqué en conformité de l'arrêt du Conseil qui en mysticisme des Van Eyck et des Hemling; il montra, en avait décrété l'établissement. Sur la face, les armoiries s'exaltant de la robuste constitution de ses modèles, une du lion champ de gueules exubérance de chair â láquelle l'Italie et la France de la chambre, composées sur dans un cercle placé sur un champ fleurdelisé; le Rhône avaient su imposer une grâce, une poésie et une décence au-dessous, mélangent l'xîau de leurs relative. Le manque de goût fit chez lui un et la Saône, placés grand tort au-dessous d'un soleil qui â ses qualités décoratives, en même temps que son des- urnes; au'revers, un globe travail et l'inonde de de la correction la du ses rayons, avec la légende ; dum circuit or- sin perdit par rapidité NAT (il l'embellit en en faisant le tour). Figure 1148 • par une étonnanfe facilité. Antoine Van Dyck (1599- Louis A'KJeune, typé ordinaire du temps. 1641), son élève, est le maître du portrait, nul ne sait mais encore Si le xvi'= siècle fournit peu de peintres français, au •mieux que lui y mettre non seulement la vie, riches; il eut à Rome, la beauté et la grâce sans sacrifier à la vérité. Charles contraire le xvii'= est des plus y au F', fille du lord commencement de ce siècle, toute une colonie d'artistes roi d'Angleterre le maria à Mary Ruthven, de cette nationalité. C'est qu'aussi on remarquait encore comte de Gowry, fille d'honneur de la reine, dont il a en Italie quelques maîtres qui, à l'exemple de Carrache, laissé le portrait dans le genre d'une madone allaitant ralentissaient la dégénérescence. Parmi on peut son enfant ( fig. 1150). Il y a trois sortes de eux portraits nommer Francesco Albani (1578-1660) et Guido Reni ceux qui ressemblent en enlaidissant, ceux qui rendent sa sans m (1575-1642). Ce dernier possédait le don de la grâce et de la ressemblance dans toute perfection, plus la belle ordonnance; elles se révèlent par de nombreux moins que la nature, et enfin ceux qui, à une ressem- tableaux décoratifs auxquels on reproche, bien à tort, un blance parfaite, ajoutent un caractère imperceptible de admi- parti pris de couleur argentée, grise et rose pâle qui en beauté. Ce qu'on nomme beauté, et ce que tous du Rospigliosi à Rome rent, ne peut se définir par des phrases; cela se sent; fait la grâce; son Aurore palais est, raison, considérée comme un des plus beaux l'artiste habile est celui qui, sentant la beauté, possède avec de rendre la ressemblance. types du genre; il peignit, pendant qu'il était à Bologne, en même temps le talent David tenant la tête de Goliath (fig. 1149), qui es.t au Les Pays-Bas du sud ont produit un peintre d'un Louvre. Quant prèmier, c'est le peintre gracieux des genre particulier, qui nous déroute par la manière dont au seconde femme, Dora- le sujet est traité, mais qui, saisissant la nature sur le amours ; il eut douze enfants, et sa lice, était d'une rare beauté; c'est pourquoi elle et ses fait, charme par le coloris et par l'effet pittoresque. le maître. enfants posèrent souvent dans les tableaux du maître, David Teniers le Jeune (1610-1690) en est saint où il s'exerçait de préférence sur des sujets qui lui per- Voyez comme il rend le Reniement de Pierre, qui sont mettaient d'employer ces gracieux modèles ; la Ronde des est au Louvre; des soldats en costume du temps amours ( fig. 1150), qui est au musée de Milan, est dans ce assis et Jouent aux cartes; au deuxième plan saint Pierre à cas; il en existe à Dresde une répétition où l'arbre est chauffe sous une haute cheminée, en se répondant et remplacé par une statue de l'amour ; ses paysages le pla- une servante qui l'interroge ( fig. 1153) . Des buveurs cent parmi les plus habiles dans ce genre. 11 faut citer des cuisinières ! L'idéal des artistes est descendu avec de ici un des, plus grands peintres de l'époque, Domenico une étonnante habileté, dans la seule reproduction, DU XVÏ- AU XIX' SIÈCLE 425 Fig. (152. Fig. H53. scènes familières! Rembrandt Harmensz Van Ryn (1607- caractère offlciel qui engendra une certaine froideur 16G9) visé dans a aux grands effets de lumière; c'est aussi à l'aspect, laquelle cependant n'excluait ton brun doré, pas une un composi- qui lui est particulier, que ses peintures tion habile, un dessin correct, la vérité de- doivent lin charme considérable; l'expression il a fait, de plus, un et une grande harmonie; le coloris est m- très grand nombre généralement de gravures à l'eau-forte (plus de suffisant. Simon Vouet trois (1590-1649), Nicolas Poussin cents) qui méri- (1594- 1665), Stella lent l'allenlion. Jacques Le XVII' siècle (1596-1657), Claude fut Gellée dit aussi Lorrain l'ûge d'or des (1600-1682), Philippe peinires espagnols ; de Champaigne Joseph Ribera dit l'Es- (1601- 1674),-Pierre Mignard PAGNOLKT (1588-1656); François Z (1610-1695) et Eus- urbaran tache LeSUEUR ( 15!)8-1662), suivani (1617- l'avis de 1655), Philippe IV appartiennent à cette le manière. Char- « roi des peinires». les enfin Don Diego Ro- Lebrun(1619-1690) Silva Ve- exerça une direction uiiiGUEz i)a y souvent i.ASQuEz (1599-1660). lyrannique sur tous Ce les arts de dernier, grand co- son lorisle et dé- et naluralisle, époque, une choisit plo^a activité des ex- types sans élévation traordinaire : cartons et générale- de ment tapisseries, déco- communs, comme dans celte mascarade bachique rations, de sculptures, mobiliers, fêtes la figure 1154. Esteban publiques, tout Murillo passa (1618—1682), peintre par ses mains et porta l'empreinte de son surtout religieux, goût. On est est á la fois mystique et sensuel, forcé de reconnaître que, si cette souvent naturaliste omnipotence a montré implacable des avantages, elle ne Il est parait pas avoir donné à l'art juste de revenir aux peinires français, dont la français une direction liste serait originale. Peut-être aussi avait-on trop longue à étudier dans cet ouvrage. Lés exécuté trop de travaux, et il arts y succéda se développant la une-période de sous protection des grands per- repos relatif. Les sohnages peintres français de portraits furent au commencement du xvii' siècle, prirent "n Fr.ançois de Troy (1645-1790), Nicolas de Largii.i.ièrk 26 4126 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF second, avec un caraclère décoralif, mel en scène des pastorales et de la mythologie sensuelle; ce sont les peintres des trumeaux et des petits plafonds; l'un et l'autre ont été reproduits avec profusion par la gravure. Avec Jean-Baptiste-Simon Chardin (1699-1779) et Jean-Baptiste Greuse (1725-1805), nous atteignons la fin du xviii= siècle; toutefois nous ne nous trouvons plus en face que xle tableaux qui semblent vouloir faire œuvre de moralistes et peints avec un naturalisme de convention; les dessinateurs et les peintres se pressent en rangs serrés, cherchant, selon leur tempérament, le genre qui plaira le mieux au public; sans doute, il y a de grands pein- tres, toutefois leur talent reste personnel; l'histoire de l'art devient l'histoire de chaque artiste. On peüt facilement dénombrer les diverses pièces qui constituaient le mobilier air xvii® siècle: des labiés et, des sièges.supportés.par des colonnes torses, des miroirs à bordure carrée ou octogone, des cabinets ( voyez fig. 1131 ) et des lits enveloppés par des draperies montées sur des châssis. Du reste la draperie joue alors un rôle important dans l'ameublement, les estampes du temps le montrent suffisamment. Les meubles que l'on va étudier à présent (1656-1746) et Hyacinthe Ri- gaud (1659-1743); on sait combien ils y ont excellé Après Charles Delafosse (1640-1716), Jean Jouvenet (1644-1717) et AntoineCo.ypel (1661-1722), qui conservèrent le genre majestueux et clas- sique, mélangéd'unecertaine emphase, nous arrivons à deux peiniresdontlesœuvres paraissent inséparables de celte manière de décoration Intérieure dont on s'est occupé plus haut : Antoine Watteau (1684-4721 ) -e t Fran- çois Boucher (1704-1770). Le premier est le maiire des compositions représentant des fêles et des plaisirs; le Fig. lise. DU XVP AU XIX« SLÈCLE 427 indiqueront les transformations successives qui se sont prise comme type de celle usitée au temps de Louis XIV, produites dans la manière décorative. on y sent déjà, par le chanlournemenl des moulures et Figure 1155 : chaise en ébéne sculpté, au musée d'an- par leur arrêt à l'aide d'une recourbée enroulée sur un tiquités d'Oxford.; elle fut donnée par le roi Charles 11 à mouvement de volute, d'où sort une feuille à Ashmole. fondateur de l'Ashmolean. découpures Figure 1156 ; frag- allongées, le genre de décoration a été à la ment d'un qui indiqué panneau en bois; cette décoration peut être figure 1136 Observons le motif central, qui peut être Fig. 415- Fig 1158 considéré comme la dégénérescence de la palmette. No- et dossier, et dont les contours sont brodés de tons à ce passemen- propos que Jacques Verbeck (1704-1771) a dirigé terie. (Pour les la canapés et fauteuils de plus grande des l'époque de partie sculptures décoratives faites à Louis XV, voyez la figure 1135 ). Figure 1158 : chaise Versailles de'la pendant le règne de Louis XV. Figure 1157 : collection Récappé appartenant au fauteuil comméncement du de la chambre du maréchal d'Effiat, (au musée règne de Louis XVI On observera de comme caractéris- Cluny, n°® 1519 à 1524), des premières années du rè- tiques : la forme des pieds en colonnettes de s'amincissant gne Louis XIV; bâtis en bois de noyer tourné; gar- par le bas et cannelées; les piécettes enfilées niture servant à en velours ciselé de Gênes cramoisi encadrant les. décorer les traverses; les deux petites rosaces dans des carreaux de damas de pan- soie rose et blanc formant siège neaux, aux Jointures; la forme du couronnement et ses 428 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF petits amortissements supérieurs. Figure 1159 : armoire .(galerie d'Apollon), attribuée à André-Charles Boulle en ébène, cinquième de l'exécution, au musée du Louvre (1642-1732). Cet ébéniste, qui suivait les dessins de Jean DU XVD AU XIX' SIÈCLE 429 Bérain, est célèbre par ce genre de meubles ou l'applica- lion de bronzes dorés sur un fond de mar quelerie d'écaille noire, incrustée d'or- nemenls en cuivre, joue un grand rôle. Les ouvrages de cet artiste présentent prescjue toujours une forme architecloni- que qui implique plutôt une disposition. d'apparat qu'un usage journalier. En même temps, la nature des matières employées en rend l'entretien très difficile. Boulle fut aidé, le plus sou- vent, par Domenico Cucci, établi aux Go- belins, qui exécuta Fig. 1160. une quantité considé- rabie de cabinets, puis des serrures, verrous et orne- bronzes; il n'accuse pas la matière avec laquelle le menis en cuivre ciselé au palais de Versailles. Effecti- meuble est construit; c'est une forme décorative réalisée vemenl ce genre, qui passa de mode même du temps par des procédés habiles, et rien dé plus. On observera de l'ébéniste qui le créa, n'est intéressant qu'en raison dans le type 1159 le- bel ajustement de rinceaux qui de la valeur intrinsèque des ornements qui le décorent partent du pied du panneau principal, représentant ou de l'habileté avec laquelle le modeleur a préparé les Louis .'ÍIV en Hercule. Figure M60 : table en bois sculpté et doré, appartenant au doc- • leur Camuset; époque de Louis -XIV, au cinquième de l'exécution. Les pieds affec- tent une disposition en gaine carré.e, avec consoles acco- lées au sommet, fréquente à cette époque; ils sont reliés par des traverses aussi en forme de consoles, dont les recourbées sont brisées au milieu, suivant un goûlfami- lier à ce temps. (Voir encore ici la figure 1135 pour une table-console de l'époque de LquIsXV ). Figure 1161 : iab/e, composition de Salembier. FIg. net.. caractéristique du goût du DU XVI' AU XIX' SIÈCLE 431 temps de Louis XVI. Figure observera la belle ordonnance de l'ensemble et l'élé- 1162 : armoire à bijoux de Ja gance toute particulière des cariatides, coiffées de cha- reine Marie-.Antoinelte, exécutée piteaux ioniques ; l'entablement manque de hauteur. par Je.an-Ferdinand Sghwerdfe- L'artiste paraît s'être inspiré dans une large mesure, GER. Ce meuble est un des plus pour ses ornements, de ceux de Giocondo Albertolli. importants de la fin du xv)ii' siè- ! On doit citer en outre, parmi les artistes qui se sont de, à un moment où le goût de I distingués dans le meuble : Philippe I"" Caffieri (vers l'antique Se faisait particulière- I 1633-1716), père d'une famille qui a travaillé dans le ment sentir, à la suite de la- ! mémé genre (1); Pierre Goler ou Goi.i.f (? découverte 1f)84); d'IIercula- num et de Pompéi, quoi- qu'en définitive il n'y ait dans cette composi- tion qu'un antique dfe convention. Huit pieds à faisceaux sont surmon- tés par des têtes d'aigles accolées; les panneaux du corps-principal sont séparés par des caria- fides en pied symboli- sant les saisons; celui Fig. 1163. centre est rempli par un bas-relief représentant les arts libéraux, dont le cadre à jour, en cuivre ciselé, se détache sur un fond de nacre; "ceux des extrémités sont ornés de grotesques sous verre, peints par De- GAULT, et entourés aussi d'une bordure de nacre. Fig. 1164. Les trois figures du couronnement qui supportaient la Charles Cressent (1685-1768), lebéniste du Régent, dont couronne royale représentent la Richesse, l'Art et le les ouvrages sont intéressants Commerce par leurs ornements en (voir pour les détails à une plus grande cuivre ciselé; Jean-François Ceben , surtout échelle. Art marqueteur; pour tous, n" 5181 à 5.184); le fond du les Martin , inventeurs d'un procédé de meuble laque ou vernis est noir et les figures, en cuivre ciselé. On imité de la Chine et du Japon, qui porte leur nom; Grin- ling Gibbons (? 1650- 1720), qui a fait la boi- serie du salon des ambassadeurs au châ- teau de Windsor; An- drea Brustoloni (1670- 1732), qui a surtout travaillé à Venise; Pie- tro piffetti ( 1700- 1777); David Roentgen et Jean-Henri Riesener (1735-1806), qui carac- térisent le genre Louis XVI; Jacob Desmalter; Pierre Philibert Tho- Fig. (1) Voir, 1)65. plus haut, figure 1)36 et page 420. ENSEIGNEMENT Dlî LART DECOR ATI en raison du méca- MiBE (17,hl-18.43), qui exécuta les bronzes du berceau du de structure générale, probablement roi de Rome, composés par Rierre-Paui Prud'hon (1760- nisme de la serrure, elle montre néanmoins dans l'anneau l 'arrangement heureux de feuilles enroulées et d'une cou- 18*23), etc.. el( Figure tUi'3 clef áo xvn''siècle, elle esl un peu lourde ronne. autour d'un cartouche Figure balcon en fer 11Ü7 Kig 1166 FIK forgé On sait que c'est au xvir siècle qu'il se produisit lémoignecie rhabilelc cl de la science des serruriers qui transformation et se comme une importante dans les escaliers qui Le fer employé esl mince, méplat présente, sa section la étaient auparavant presque tous à vis, et pour lesquels on le voit, sur le côté le plus étroit, plus avec celle des chassis L'ornemen- on adopta des rampes droites avec paliers et balcons. large correspondant combinaisons de recourbées C'est à cette disposition nouvelle ipie l'on doit des talion esl produite par des ouvrages de ferronnerie dans le genre du type présenté, enrollices, ('(ïnnigiióes en sens opposé ou en sons inverse en où le métal a été employé d'une manière très rationnelle. (voir page 11 et note'-i) On obtient ce IravSil appli- DU XVU AU XIX' SIÈCLE 433 quant le fer chauffé au rouge contre des modèles cour- s'est compliqué , deux recourbées enroulées sont fré- bés et préparés à cet effet, après y avoir fixé l'extrémité quemmeni reprises à leur extrémité sur un mouvement de la barre de fer. Les divers morceaux ainsi obtenus son! soudés ensemble et i-eliés entre eux par des Fig. 1168. Fig. H69. anneaux placés convenablement. Quelquefois on ajoute des fleurons en tôle découpée et repoüssée, à certains de volute ; elles s'entrelacent quelquefois ; les anneaux points de Jonctions, comme dans le type présenté. Fi^ formant liens ont disparu ; les ornements en tôle décou- gure 1165 : balcon en fer forgé du xviii' siècle. Le travail pée et repoussce prennent plus d'importance et s'adaptent 434 e;nseignement de l'art décoratif aux mouvemenls des recourbées comme des feuillages d'autel en bronze, xvii' siècle; cette composition présente qui en feraient partie. à première vue, un défaut d'ampleur dans la coupe, com- Figure 1166 : trépied en fer forgé au huitième de l'ori- pensé probablement par un disque plus large que l'on ginal; fabrique italienne. Ces objets, destinés à supporter ajustait pour recevoir les débris de cire qui pouvaient des braseros, se fabriquaient surtout à Venise; on doit tomber. Observer que l'objet présente la disposition qui en'observer la bonne structure et la forme originale et gracieuse. Figure 1167 : landier, pelle et pincettes ; fabrique ita- lienne du commencement du xvii'' siècle, de la'collection de M L d'Yvon ; il existe une certaine corrélation entre l'arrangement du landier et celui de ce candélabre; c'est pourquoi on peut reprocher à cette composition d'être formée en quelque sorte de motifs superposés : deux dau- est la plus ordinaire : un pied ou support, décoré ici des phins reliés par une guirlande , une tète de chérubin qui armoiries du donateur ; un nœud, décoré de tètes de ché- se tient sans doute parce qu'elle a des ailes ; un motif de rubins reliées par des draperies ; un balustre décoré de support avec cartouche pourarmoiries ; un deuxième mo- feuilles et une coupe. L'effet est moins heureux lorsqu'il tif acompagné de deux enfants qui sonnent de la trompe n'y a pas de nœud. Figure 1169 • flambeau à deux bran- et contenant un autre cartouche avec un arbre pour ches en cuivre; travail français du xvin siècle (voir le emblème ; enfin une statuette d'Hercule. Observer l'ou- flambeau symétrique, Art pour Tous n° 1668) ; un satyre vrage de la ferronnerie dqs ustensiles qui est d'une belle assis sur une lionne supporte une corne d'abondance sur Caelure et d'un dessin gracieux, l'igiirc 1168: candélabre laquelle s'ajustent les supports des bougies. Fig. 1170 Fig. 1171. Du XVI' AU XIX' SIÈCLE 435 Fig. 1172. Fig. 1175.- Figure H70 : coupe ou cassolette (1 ) en Jaspe ét bronze doré, exécutée pour le duc d'Aumont, par Pierre Gou- tiiière (?i740-4806) ; on y constate le goût particulier qui se manifesta sous Louis XVI, pour un genre prétendu inspiré de l'antique, lequel se continua au commencement du XIX' siècle avec un caractère plus froid (voir 'figures 1161et 1162 , puis, plus loin, 1209 à 1214) ; (hauteur : 0,53). Des mascaron? de satyres s'ajustent sous les branches de supports en forme de trépied qui se terminent en bas par des pieds-de-biche ; ils sont reliés entre eux par une (I) Cassolette, sorte de brasier qui sert à brûler des pastilles aro- matiques. Fig. H73. Fig. i m. ENSEIGNEMENT DE L'ART DÈCORATIE guirlande de vigne, feuilles ei raisins, ajustés par masses dule du commencement du .xviii'' siècle (collection d'un bon effet. Un serpent est placé au centre, soit par habi- Spitzer) ; cet objet offre dans sa décoration une série de tude prise, soit pour garnir celte partie qui serait un peu dispositions familières aux artistes de ce temps. Ce sont d'abord les figures ailées d'imagination qui cantonnent les angles, s'ajustent par des rinceaux en cartouches avec les pieds et avec un mascaron placé au centre. lequel est coiffé d'une palmctie; cet arrangement- qui date déjà du xvi' siècle ( ligures 973, 98/1 et 1(X)8 ), |)ùis l'élégante coupole du sommet, couronnée d'une casso- lette, et se raccordant par des consoles d'une forme Kig. H76. Fig. net. typique avec les pilastres, enfin le raccord d'une corniche en demi-cercle sur ces pilastres, raccord qui est vide presque malgré le lien du bas (1). Figure H71 : cartel oa pen- toujours voulu comme point de départ de la composi- tion. (1) Cel objet ful payé 12,000 livres par la reine à la vente d'Aumont (art. 25 du catalogue) en 1782, et plus tard, 31,900 francs C'est et l'Italie ont par le mar- l'Allemagne qui cultivé avec le plus quis d'HerUbrd. de succès l'art de \orfèvrerie au xvi^ siècle, comme on 1 DU XV1« AU X1X« SIÈCLU , 437 ghien, dont on a placé les armes sur les des- sins de Juste-Aukéi.e . Mëissonnier (1693-1750) orfèvre et ciseleur, qui reçut le titre de des- sinateur du Cabinet du roi. Un triton et une sirène, placés aux angles, soutiennent des poissons se recourbant et formant les anses; le panneau du bas représente le char de Neptune; on ne trouve pas encore dans cette pièce la manière qui caractérise celles qui vont suivre, qui sont de Pierre II Germain- (1751-1784). Figures 1173,1174 et 1175 : calice, cuvette et sucrier; ce dernier objet est le type le plus caractérisé du genre dit rocaille. Figure 1176 ; couteau dont le manche en bois l'a vu et ensuite au commencement du xvii® siècle ; à est formé par un personnage d'un beau caractère. partir de celte épo(|ue c'est la France, la .Belgique, la Figure 1177 ; petit couteau dont l extrémité du manche Hollande et même, sous quélques rapports, l'Angleterre est terminée par une chimère d'un style bizarre. Figure qui se distinguent. On rappelle ici que, par bijou- terie, on comprend la partie de l'orfèvrerie de petites pièces, particulièrement, la parure des femmes. La joaillerie est presque synonyme de bijouterie, mais désigne ordinairement les mor- ceaux les plus importants où les pierreries Jouent le plus grand rôle. La vaisselle est montée lors- que les pièces sont composées de parties Jointes par la soudure ; elle est plate lorsqu'elle est faite d'une seule pièce et sans aucune soudure. Ob- server que le, procédé d'orfèvrerie qui touche Je plus à- l'art exige que le travail du repoussé soit e.xécuté à main levée, en mastiquant l'envers de 'a face sur laquelle on repousse ; le travail le plus commun s'exé- ^ cute à l'étampe corn- me il a été expliqué page 363 ,(I). H72 : seau à rafrai- chir exécuté en 1723 pour le duc d'En- (1) On sait que Louis XIV envoya toute son or- fèvrerie au creuset de la Monnaici et provoqua la Fig. 1183. même mesure" de la part des grands seigneurs lors desmai- 1178 : collier dé statue russe en vermeil repoussé (xvu« heurs de ses dernières guerres. siècle) ; on y trouve par places des motifs dont le carac- C'est ce qui explique la rareté de ces objets appartenant aux xvi' et tère est encore byzantin. F'igures 1179, 1180 et 1181 : xvir siècles. C'est ici le cas. de boites de montre, par l'allemand Michel Le Blon (1590- rappeler aussi qu'un atelier était réservé au Louvre dit pour les orfèvres. 1656) Blondus . Ces trois dessins sont d'e.xcellents On peut trouver des types de celte types de la ciselure appliquée à ce genre d'orfèvrerie. merveilleuse orfèvrerie dans les tableaux : et dans les 1182 tapisseries du Figure dessin de broche en joaillerie du temps Fig. 1185. temps. de Louis XVI. Sans doute, il y aurait beaucoup à étudier 438 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF sur la question de l'application de formes naturalistes à en conséquence, de celui qui est le plus ordinaire dans ce la parure ; ce genre n'est pas absolument rationnel, produit. Rouen fabriquait déjà les faïences au xvi® siècle, puisque les pierreries n'y interviennent que pour souli- mais c est au xvin^que cette fabrication prit une vraie im- gner. Toutefois, l'elTel produit est si flatteur, qu'on portance. Le décor se compose généralement de dessins n'oserait lé critiquer. symétriques non modelés, formantdes lambrequins rayon- On peut ne considérer les faïences fabriquées à nants autourdu centre, s'il s'agit d'un plat ou d'une assiette, Nevers, au commencement du xvn® siècle, qué comme et descendant du bord et couvrant la panse s'il s'agit d'un vase; il est traité générale- menten bleu sur blanc; le jaune, le vert et le rouge s'y rencontrent aussi. Figure 1184 : assiette de Rouen On a fabriqué, aussi de la faïence à Strasbourg, à Niederwiller, à Marseille, à Lille, à Nuremberg, à Deift et à Alcora. Figure 1185 : gobelet à couvercle en verre blanc ondé, de fabrication allemande, au musée de South Kensington. Le xvii® siècle est, avec le XVI', le régne de la splen- deur de la broderie : le luxe qu'on y apportait fit tra- vailler des ouvriers mer- veilleusement habiles, en France, en Italie,en Espagne et dans les Flandres. En même temps, à la fin du XVI' siècle, il s'était fait, contre les vêtements de velours sombre, une réac- tion en faveur des étoffes à ramages ; • les dessina- leurs cherchèrent des mo- déles dans les plantes; un Pig, H84. horticulteur intelligent, Jean Robin, créa pour cela un des iniilalions de celles de la dernière époque d'Urbino ; jardin et des serres. Cet établissement, acheté par après IÜ60, le goût persan se subslilua et continua jus- Henri I V, devint le jardin du roi ; bientôt on employa ces qu'au xviji'", moment où apparurent les faïences de Mous- plantes à l'éducation des étudiants en médecine, sans tiers, puis celles de Rouen, avec un nouveau genre déco- nuire aux dessinateurs de broderies et d'étoffes, et le ratif, (|ui leur attira line grande faveur. La fabrication de Jardin des Plantes de Paris fut ainsi créé. Des édits Moustiers est des plus intéressantes au point de vue de Henri IV et de Louis XIH cherchèrent à réagir contre décoratif; les formes sont souvent empruntées à la vais- le luxe des étoffes et des broderies, et restèrent à selle métallique ; le décor est tiré des œuvres des mai- l'état de lettre morte. Figure 1186 : dessin de broderie du 1res du temps et, généralement, traité en camaïeu. ^ xvii'siècle; on y observe le mélange de formes déco- gure 11ij3 : assiette de Moustiers, à bords échancrés ; ralives et de fleurs et feuillages interprétés dans une moitié de l'original ; décor inspiré de l'Italie et s'èloignant large mesure. DU XVI' AU XIX' SIÈCLE- On a expliqué plus haul que la tenture jouait un rôle consi- dèrable dans l'ameublement du xvii® siècle; elle était composée, soit d'étofïes unies ou brodées, soit d'étoffes brochées, soit de tapisseries. Fisuçe 1187 : làm- breqtiin brodé sur soie cramoi- sie; les ornements s'enlèvent en jaune d'or à l'exception de quelques parties vertes et bleues. Observer le caractère oriental des ornements. Figure 1188 : broderie en application sur serge vert bleu, de rubans et de satin jaune ; les orne- ments et fleurs en satin sont doublés de papier et contournés de ganse jaune; les parties au trait du dessin représentent le dessin en ganse simple. Le plus grand nombre des courtines des lits du xvii° siècle étaient formées par de la serge brodée de cette manière, et rien ne peut produire un effet plus heu- reux dans des conditions aussi peu coûteuses. ) L'habitude de parer les murs des chambres avec des tapis a existé de tout temps. Les tapis- series (1 ) se suspendaient à des (1) On dislingue dans la tapisserie la haute lisse et la basse lisse. Dans le métier de haute lisse, la chaîne est Fig. 1186. Fig. I1R7. 440 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF Kig. cious à crochets placés dans le haut, et tombaient libre- presque toujours basses et larges quoique à un seul ment jusqu'au sol en masquant les portes qui étaient vantail. On s'arrangeait pour qu'il y eût une fente verti- verticale, et les .fils qui la composent sont alternativement passés de et fixées à tous les fils de la nappe de devant, on la croise alternati- chaque côté de tubes de verre (des bâtons de crolsure, comme on vement avec celle postérieure, au moment où l'on fait tine passée de les appelle), les fils pairs d'un côté les Impairs de l'autre, de manière fils de couleur, horizontaux, avec une broche; c'est le seul métier à produire, sous l'action du tapissier, une double nappe. A l'aide de employé actuellement aux Gobelins. Dans le métier de basse lisse, cordelettes en forme d'anneaux (appelées lisses) mues par une perche. la chaîne est tendue horizontalement. V DU XV1« AU XIX= SIÈCLE cale nu devant; le plus souvent, l'embrasure très large comme très anciennes; celte fabrication se répand en- permcllail à la menuiserie de la porte de se déve- suite à Paris et dans les l'iandres au xiy'' siècle. L'usage lopper sans gêne. Ainsi s'explique l'absence de déco- des tapisseries s'étendit partout au xv® siècle; mais ration intérieure dans la plupart des habitations, même encore ici c'est l'Italie qui vint améliorer la composition royales; pendant de longues années. C'est au xiii® siècle décorative, et les caftons des artistes italiens furent que l'usage des tapisseries parait prendre un certain envoyés dans les Flandres pour être reproduits; toute- développement ; les manufactures d'Arras sont citées fois, les tapissiers conservaient un certain droit d'initia- <• /i42 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF live, en ajoutant de l'or et en arrangeant la coloration avec leur expérience de l'effet. On sait que les fameux cartons de Raphaël ont été traduits en tapisserie par le Bruxellois Pierre Van Aelst. Le nombre des cartons de Jules Romain et de ses élèves est considérable. François P'' s'efforça de déve- lopper cet art en France; mais c'est à Henri IV, puis à Louis XIV qu'il faut reconnaître le mérite du nouvel essor qui lui fut donné par l'établissement, en 1662, d'une manufacture spéciale (devenue depuis Manufacture des Cobelins), soit à l'aide cje tapissiers flamands, soit à l'aide de tapissiers français établis á l'atelier du Louvre. On retrouve encore le peintre Lebrun à la direction de ce genre d'industrie, et c'est ici le cas de rappeler que l'en- seignement du dessin devant, à juste titre, dans l'esprit des hommes de ce temps, précéder l'enseignement tech- H90. nique, on créa une école de soixante enfants destinés à Fig. devenir les ouvriers de la manufacture. Bien entendu, les lois esthétiques qui doivent régir les décorations de ce genre furent observées; lés compositions furent conçues pour de la tapisserie avec les simplifications qu'elles exigent ; la traduction servile d'un tableau, qui fut pratiquée de nos jours cl qui a été heu- reusement abandonnée, doit être repous- sée par tout artiste possédant un véri- table goût. Réduits aux carions des peintres flamands, les ateliers de Bruxelles décii- nèrent; mais, en Angleterre, les tapisseries de Mortiake jouirent, pendant quelque temps, d'une juste célébrité. Au xvm* siècle, la tapisserie se régla avec le nou- veau goût décoratif. Plus de grandes scènes représentant des batailles ou des cérémonies officielles; on arrangea des chasses, des aventures héroïques; Jkan- Baptiste Oudrv (1686-1755), puis François Boucher, fournirent les cartons cl ÍM^S!>rtA- ,' 'Tv^^r ^ ' 'f * ^ ¿ - ùi ,"t 'w "9" 1 ¿-3Í^Í6^;.,,. Tf '„N ,' -=* ^ . , ^S^^'^VJA', ' j-"\ ■- ■■> , f-í ^ ....■i.'Pï· v- ■—-> >>' V ,, « ^ ií4rí5.-.--í?i!fef- ' -f- ^ .v= - 7:w fSt^^=W5á Jggfp':;^^ ■(-•C /î^ A N lo;^ ■m. A'*^ ■* ►5!. , , '¿■'-m> INDEX PREMIER INDEX : Enseignement et Technique. — Théorie de la Composition décorative pages 467 à 470 DEUXIÈME INDEX : Formes et Décors. — Caractéristiques des Epoques et des Styles pages 471 à 479 TROISIÈME INDEX : Représentations Allégoriques. — Person- nages Historiques et Mythologiques pages 480 et 481 PREMIER INDEX ALPHABÉTIQUE — Pages 467 à 470 — ENSEIGNEMENT ET TECHNIQUE THÉORIE DE LA COMPOSITION DÉCORATIVE -LES CHIFFRES INDIQUENT LA PAGINATION — LES FIGURES ÉTANT PRÉCÉDÉES OU SUIVIES DE LEUR ANALYSE OU DE LEUR DESCRIPTION, IL NE NOUS A PAS PARU UTILE D'EN DRESSER UN INDEX SPÉCIAL, CELUI-CI POUVANT EN TENIR LIEU. A Architecture égyptienne, 6 à 11, 23. Abus de types d'ornement, 113, Architecture 112, 122, assyrienne, 29. i58, 3 375, 40H. Architecture 17, persane ancienne, 35, 36, 40. Accompagnement, 459. Architecture grecque, 44 à 59, 84. Adaptation de l'art 84. Architecture grec, romaine, 9 > à 109, i35, i36, 137. Adaptation de Fart arabe, 276. Architecture du moyen-âge (i), 142 à i5i. Adaptation de l'art du 160. moyen-âge, 247, 2 56, 257. Architecture du moyen-âge (2), 164 à 196, Adaptation de l'art à japonais, 317. 247 252. Adaptation de l'art du Architecture xvi= siècle, 410. arabe, 260 à 263, 273. Adaptation de l'art du xvnc siècle, Architecture 448. persane, 268, 269. Allégorie, 323. Architecture américaine, 281. Alternance, 12. Architecture hindoue, 282, 283 à 285, 3i3. Apprentissage, 460. Architecture chinoise, 288, 3i3. Arcade, 98, loi à io3, io5, Architecture 143, 164 japonaise, 3oo, 3oi, 3i3. 142, a 166, 168, 261, 275,276, Architecture du 286, xvie 287. siècle, 820 à 335, 899, Arcature, 166. 4 >0. Arc-boutant, 168, Architecture des xvii® et 172. xviii® siècles, 416, Arc doubleau, 164. 421, 422, 447, 448. Arc en fer à cheval, 164, Architecture de 273. convention, 224, 280 à 282, Arc en tiers-point, 164, 166, 168 à 236, 255. 171. Arc en tiers-point à 2. quatre centres, i32, 260. Art, Arc en tiers point outrepassé, 259, 260, 263, Asymétrie, 814. 273. A:{ur (Blason), 239, Arc formeret, i65. Arc lobé, 262, 273. Arc lobé enlacé, C 260, 261. Arc plein cintre, 164, i65, 169, 170, Arc 171. Céramique plein cintre égyptienne, 20, 21. outrepassé, 164, 260, 261, Céramique 273. assyrienne, 84. Arc Céramique surbaissé, persane ancienne, 164. Céramique grecque, 71 à 83. 468 PREMIER INDEX AI.PHABÉTIQUE Céramique étrusque et romaine, 120 à 122 Décoration grecque, 84. Céramique moyen-âge, 209, 210, 253. Décoration romaine, 106. a 109, 187 à 189. Cérainique arabe et persane, 270 à 272. Décoration moyen-âge (i), 160, 161. Céramique américaine, 281. Décoration moyen-âge (2), 210, 211, 24^ à Céramique chinoise, 3i5, 3i6. 246. Céramique japoitaise, 3ii, 3i5, 3i6. Décoration arabe, 276. Céramique du xvie siècle, 379 à 302. Décoration chinoise, 289. Céramique des xvii® eixviiie siècles, 437, 438. Décoration japonaise, 3oo, 806, 311. Choix des matériaux de composition, 318. Décoration du xvi® siècle, 410 à 413. Coloration^ 18, 2u, 2i3 à 2i5, 253 à 266, Décoration des xviie et xvine siècles, 447 à 277, 278^ 349, 35ü, 379 à 38i, 438. 456. Communication des ouvrages, 278. Décoration des moulures du bois, 388 à 860. Composition de la statuaire, 410. Découpage des ornements, 262 à 264, 278, 277. Composition de l'orfèvrerie, 412, 413. Diagramme, 162, 248,249,268,274,275,287. Composition des bijoux, 25, i38. Disproportion des personnages, 18, 62, 196, Composition des vases, 87, 88, 3i5 à 817, 876, 197, 282. 877. E Composition des voûtes et plafonds, 889, 842, 844 à 847, 410, 411. Échelle, 8, 18, 28, 26, 68, 85, 86, 88, 176, Conférences sur l'art décoratif, 461 à 468. 248, 272, 848, 876, 482. Conseils pour l'exécution des compositions I Écriture chinoise et japonaise, 291, 817. . décoratives, 88, 188, 278, 817, 318. I Email des céramistes, 270 à 272, 879 à 38i. Conservation des œuvres d'art, 182. I Email des orfèvres, 28, 184, i58, 226 à 281, Construction égyptienne, 11, 25. 288, 298, 294, 8o5, 412. Construction assyrienne et persane ancienne, Émail des peintres, 272, 849 à 882. Émail en basse 40,41. taille, 882, 878. Construction grecque, 84, 85. Emploi des métaux, 807, Construction romaine, 102, io3, io5, i35, Engobe, 8r, 271. 136. Enseignement du dessin, 448, 446. Construction moyen-âge (i), 148, 147,. 149, Équilibre, 18, 188. i5i, 160. Etreinte entre la structure et la décoration, Construction moyen-âge (2), 164 à 166, 248, 189, 281, 276, 818, 489. 284, 255. F. G Construction hindoue, 282, 288. Construction chinoise, 288. Eaïence, terre cuite, brique émaillée, 20, 21, Construction japonaise, 3oo, 801. 81, 84, 87, 71 à 83, 109, iio, 121, 122, Construction des à ornements, 86, 87, 98 à 98, 204, 208, 209, 210, 267, 2Ó9 à 272, 879 121, 274, 276, 405 à 407. 882, 487, 488.. Contraste, 469. Eaune, 817, 412. Eerronnerie, 222 à 228, 264, 268, 368 à 368, D 481 à 484. Eiligrane, 184, 288. Damasquinerie, 265, 871. Elore, i6r, 287, 286, 3i5, 418. Décor, 4. Elore (Allégorie de la), 828. Décorateur, 4. Eonte de fer, 868. Décoration égyptienne, 9 à i3, 28. Fonte du bronze, 201, 202, 292, 3oi à 3o5, Décoration assyrienne, 29, 41. 868: Décoration persane ancienne, 87. Fresque, 106. enseignement — technique — composition 469 GolU, 457. i Or, 277, 278. Grafitti, 348. i Orfèvrerie, 23, 24, 25, i32, i33, i38, 154 à Gravwe, 208^ 3o6 à 308. i i56, 229, 23ô à 282, 272, 281, 375 à 377, Grisaille, 212, 213. \ 412, 413, 435 à 487. Grotesques (arabesques), 104, 106, 187, 206, | Organisation du travail, 247, 248, 256, 460. 216, 326, 331, 332, 342, 346 à 349, 370, i Ornement égyptien, 26. 372, 395, 396, 402, 417, 430, 43 f, 445. i Ornement assyrien, 41. Gueules (blason), 239. j Ornement grec, 87. Ornement romain, i38. ' H. I I Ornement moyen-âge (i), 161. //e/ice, 49, 5o, Ornement 91, 92, 94. j moyen-âge (2), 249, 25o. 6. Ornement arabe et Hiéroglyphe, j persan, 274, 275. Hypostyle, 7, 9. | Ornement hindou, chinois et japonais, 311. à. Idée, 314, 317, 458, 459. i 314. Indienne, 286, 287. i O-nement xvie siècle, 412. Interprétation des animaux, 67, 69, j Ornement xviie et xviii® 42, 70, siècles, 448 à 486. 72, 74, 75, 77, 87, 89, 100, 108, II5, 129, i Ornemaniste, ornementiste, 4. i3o, 134, i53, 167, i58, 227, 240,253, j Ornementation, 4. 284,292,303, 3o5, 309, 3 ii, 38i, 406. i P Interprétation de la plante ou de la fleur, j Peinture 62, 106 à 32, 85 à 193, i égyptienne, 18, 26, 26. 79, 108, i i 249, Peinture 25 o , 253, 256 à 258, 274, 275, 277, 3i5, | grecque, 70. Peinture étrusque et romaine, 96, 100, 106 à 317, 455. j Interprétation des poissons, 108, 299. i 108, 187. 107, Peinture Ivoire, i53, i63, 199, 200, 233 à 235, 299, | moyen-âge [i], i52, 162, 168, 174, 307 à 309, 3i3, 314, 1 175. ^ ^ Peinture moyen-âge [2), 210, 211, 214 a 218. Peinture persane, 269, 270. Peinture Jeunes artistes, i38. américaine, 281. Peinture Joaillerie, fij. chinoise, 289, 290, 3i3. Peinture japonaise, 3i3. L Peinture xvie siècle, 889 à 847, 400 à 411. Laque, 309 à 3ii, 3i3, 461. Peinture xvii® et xviii® 299, siècles, 428 à 426, Lisse, 489, 440. 457. Perspective, 2) ïy M Pierreries, 487, 488. Menuiserie, 219, 274, 353. Ponds, 121, 287. Mobilier, 21, 22, 219 à 221, 224, 225, 244 à Pondération, 198. 246, 266, 288, 289, 3oo, 326, 327, Porcelaine, 263, 288, 290, 298 à 267, 299, 311, 426. 312, 3i5 à 3 402, 17. Mosaïque, 56, 86, 108, 109, 145, 149, 162, Portrait, 424, 425. 216. Pourpre, 38. N. O Profil, 46, 47, 5i, 52, 85, 86, 251, 262. Proportions du corps humain, 85, 887 à 889. Naturalisme, réalisme, 176, 201, 207, 2 52, 3i3, 3i4, R 317, 410. Nécessité de savoir dessiner la figure hu- Raccord d'angle de moulure, 5i, 98, 355, 359 maine, 413. 36o, 379. PREMIKR INDEX ALPHABÉTIQUE Raccord sincère, 275, 276. Statuaire persane, 269, 270. Rapport, 287. Statuaire hindoue, 280, 282 à 284. Rapport des fonds avec les ornements, 87, Statuaire américaine, 281. 284, 382, 395 à 398. Statuaire chinoise, 289 à 292. Recourbée enroulée, 11. Statuaire japonaise, 279, 3oi, 3o2. Reliure, 897, 398, 445, 446. . Statuaire du siècle, 335 à 337, 400, 4 .9, Renversement alternatif, 76. 410. Retorcimento, 383. Statuaire des xvii' et xviii® siècles, 421 à 423, Rocaille, 418 à 420, 435, 487, 443, 444, 452. Structure des meubles, 218, 219, 264, 429. Stylisation, i3, 26, 79, i85, 188, 189, 191 à S 193, 257, 258, 277. ^ Sujets de composition, 88, i38, 162,258, Serge, 439. 278, i 317,410,413,457. Sgraffito, 347, 348, Superposition des 262, 275, Smaltes, 56. motifs, 307, 317, 36o, 409. Spirale, 12, 52, 72, 87, 88. Symétrie, 198,-314, Statuaire 327. égyptienne, 14 à 19, 25, 26. Statuaire assyrienne, 29 à 33. T. V. X Statuaire persane ancienne, 37. Tapisserie, 489 à 448, 451. Statuaire grecque, 60 à 66, 69, 71, 84. Terre cuite, 81 à 83, 110, Statuaire 109, 267. romaine, ii5 à 120. Traité 3i5. Statuaire de'composition, 290, moyen-âge (i), 146, i53. Travail manuel, 817, 3 18, à Statuaire 489 461. moyen-âge (2), 196 à 209, 262, Vairé (Blason), 253. 894. Velours, 427. Statuaire arabe, 263. j Xylographie, 209, 887. — CONSULTER — DEUXIÈME INDEX ALPHABÉTIQUE FORMES ET DÉCORS CARACTÉRISTIQUES DES ÉPOQUES ET DES STYLES — Pages 471 à 479 — TROISIÈME INDEX ALPHABÉTIQUE REPRÉSENTATIONS ALLÉGORIQUES PERSONNAGES HISTORIQUES ET MYTHOLOGIQUES — Pages 480 et 481 — DEUXIÈME INDEX ALPHABÉTIQUE — Pages 471 à 479 — FORMES ET DÉCORS CRRf\CTÉRISTTOUES DES ÉPOQUES ET DES STYLES LA PAGINATION — — LES CHIFFRES INDIQUENT les figures Étant précédées ou suivies de leur analyse ou de leur description, il ne nous a pas paru utile d'en DRES'^ER un index spécial, CELUI-CI POUVANT EN TENIR LIEU A Antéfixe, 46, 64, 110. Apadàna, 35, 36, 85, 8C. Abside, 144. Aplustre, 115. Acanthe, 49, 5o, 55, 8r à 84, 86, 91 à 95, 99,- Appareil, 44. 136, i83, 187, 33i, 348, 355, 358, 339, Applique, 366, 36y. 362, 364, 365, 309, 370 à 374, 379, 387, Arabe ques (voyez Grotesques), 104, 261 à 388, 395, 4o 5 à 408, 417, 420, 426, 428,^ 265. 433, 445. Arbre sacré, 32. Accoudoirs, 218, 219. Architrave, 9, 46, 47, 5o. Acrotère, 46, 46. Armature de puits, 222, 223. Aigle, 24, 91, 92, 112, 114, ii5, 118, 119, Armoire, 356, 358, 428, 429. 206, 229, 239 à 241, 393, 430, 431, 437. Armoiries, 219, 227, 232, 239, 266, 325, 826, Aiguière, 270 à 272. 376, 377, 38o, 383, 412. 329, 348, 349, 38o, 384, 390, 393, 394, Ailes, 7, 17, 23, 24, 93, iii, 1185 119,372, 412, 446. 373, 376. Armure, 242, 243, 870, 418. Album, 108. Arum, 189, 190. Amande, 39. Assiette, 296, 298, 488, 489. Ambon, 144. Astragale, 47 à 49. Amphore, 72, 76 à 78. Aubépine, 295, 296. Amphorisque, 76. Autel, 114, ii5, 144, i55. — Axis, 298. Anémone, .19. Animaux, 127, i3o, i3i, i57, i58, 187, B 197, 200, 2 o 3, 218, 233, 25 o , 263, 286, 291, Baguette, 5i, 52. 336 ,381 ,406. Bahut, 221. Anneau, 23, 223. Balance, 126, 127. 355. Annelets, 46, 47. Baldaquin, 354, Anse, 67, à 80, 87, 88, 121, i23, 126, Balustrade, 821, 408, 418. 21, 72 112, 287, 821, 354, 355, 433, 127, 128, i 32, 263, 271, 272, 292, 293, •Bdlustre, m, 3o3, 3o5, 3[6, 376, 377, 3So, 382, 383, 434. 3i5. 403,404,412. Bambou, à Ante, S 52, 86. Bandeau d'imprimerie, 387 389> 445- i, 472 DEUXIÈME INDEX ALPHABÉTIQUE Bandeaux de vases grecs, 72 à 80. j Bronze, 32, 124 à 129, 226, 227, 291, 29^, Barque, i3, 17, 23. i 3oi à 3o5, 3i3, 3i5, 3i6, 378, 874, 488, Base égyptienne, 9. i 434» Base persane ancienne, 36, 86. 1 Bucrâne, 97, m, 112, 1 15, 396, 408. Base grecque, 47, 5o, 52, 55, 58, 59, 85, 86. I Buffet, 361. Base romaine, 92, 94, 98, 102, 104. Buire, 270, 271, .383. Base moyen-âge (i), 142, 144, 145. Burette, 270, 271, 383. Base moyen-âge (2), i65, 166, 168, 191 à Buste ou corps imaginaire, 802, 870 à 874, 193, 252. 379, 884, 387 à 389, 895, 896, 407 à 409, Base arabe, 262. 433, 484, 449, 453. Base hindoue, 282. Base du xvi= siècle, 320, 33i. C Base des xvii« et xviiie siècles, 416. Bassin plat, 227, 381, Cabinet, 415, 426. Bassin profond, 265. Cabochon, i55, 228 à 281, 233. Bâtons, 287. Cachemire, 287. Bâtons 265. rompus, 209, 3o3. Cadenas, 264, Bec de chouette, 5i. Cadre, 418, 420. Bélier, i5, 291. Caducée, 122, 3oi, 802, 3o6. Bénitier, i53. Caissons, io5. Besans, 369, 370. Calice, 228, 435, 487. Bijouterie, 437. Camaïeu, 338, 488. Bijoux égyptiens, 23 à 25. Camée, 119, 120, 338, 339. Bijoux étrusques et romains, i32, i33, i38. Canapé, 418, 420, 427. Bijoux moyen-âge, Canards, 296, 298. 229, 23o. Bijoux du xvie siècle, 378. Canaux, 68, 94, m, 299. Bijoux du xviiie siècle, 487. Candélabre, 111, 112, 124, 125, i38, 189,302, Bœuf, 67, 126, 3o3, 878, 395, 419, 433, 484. 72, 127, 291. Canéphore, 53. Boîte de montre, 375, 486, 437. Boîtier,'i63, Í35. Cannelure, 36, 46 à 49, 52, 55, 90 à 92, io3, 106, ii3, ?3(i. 124, 189, 824, 327, 828, 416. Bossage, Canthare, 78, 79, 8 <. Bonnet phrygien, 70. 356, Bouc ailé, Cariatide, 5o, 84, 36i, 876, 401, 402, 409, 93. 4 I Boucle 5, 421, de ceinturon, 422, 480, 481, 480. 129. Carquois, ii3, 118, 358, 36o, 365. Boucles d'oreille, 23, i33. Bouclier, 61, 118, 23i Carrelage, 209, 210, 253, 272, 879, 38o. 112, 127, 128, 202, Carte à jouer, 248, 244. 358, 368, 370, 462, 463. Cartel, 484, 486. Bouquet de fleurs, 417, 437, 443, 455, 466. Cartocci, 25o, 407, 412. Bouquet de feuilles, 38i, 392, qoS à 408. Cartouche, 206, 825, 884 à 35g, 408, 408,481 Bouteille, 295, 296. à 488, 435, 442 à 445, 448, 454. Bracelet, 23, i34, 878. Cartouche égyptien, i5. Branche palmée, 117 ,311, 355, 462, 453,458, Casque, 18 à 20, 60, 61, 66, 69, 70, 72, 78, 462. 77, III, 118, 119, 128, 129, 182, 160, i63, Brasier, 127, 128, 226. 208, 281, 242, 280, 824, 858, 369 à 871, Brorhe, 437. 412, 4:8, 416, 436, 442, 444. Broderie, 33, 84, i52, 241, 242, 299, 3i2, 385, Cassette, 876. 386, 488 à 440. Cassolette, 848, 484, 435, 481. formes et décors — époques et styles 473 Caulicoles, 91. Chimère, m, 33i, 848, 356, 357, 36o, 864, Cella, 8, 62, 63. 365, 871, 372. Cerf, 72, 292, 336, 381, 396. Chinoiseries du xvme siècle, 484, 488. Chaire, 159, 219, 244, 246, 356. Chiton, 66. Chaise, 33, 34, 107, 116, 118, 362, 426, 427. Chlamyde, 66. Chambre, 244 à 246. Chouette, 68 à 70, 335. Châlit, 354, 355. Chrysanthème, 297, 299, 3i5. Chandelier (ou Flambeau), 124, 126, 227, Ciboire, 228. 293, 294, 433, 434. Ciel, 354, 355. Chape, 240. Cinq Ordres, 400. Chapiteau égyptien, 9, 10, 23. Ciste, corbeille cylindrique en métal avec Chapiteau persan ancien, 36. couvercle, i3o. Chapiteau grec, 45 à 5i, 53, 55, 59, 84. Claire-voie, 182, ¡83. Chapiteau romain, 91, 92, 94, 98, 99, loi, Clef, 864, 365, 431, 482. 102, 104, 106, i35, i36, 142, 145. Clerestory, 166. Chapiteau moyen-âge (i), 147, 148, i5i. Clocheton, 286, 3i3. Chapiteau moyen-âge (2), i65 à 169, 186, 187, Coflfre, 220, 221. 188 à 190,249. Coffret, i53, 368. Chapiteau arabe, 261, 262. Coiffure égyptienne, 18 à 20. Chapiteau hindou, 282. Coiffure assyrienne, 3o, 82, 33. Chapiteau japonais, 3oi. Coiffure persane ancienne, 87. Chapiteau xvi® siècle, 32i à 824, 826 à 33i, Coiffure grecque, 62 à 66, 68 à 72, 77, 80. 356, 357, 359. Coiffure étrusque et romaine, 97, 100, 107, Chapiteau des xviie et xvni* siècles, 416, 416, 112, 116 à 119. 418,419,420,480,448. Coiffure moyen-âge (i), 182, i53, i56. 161, Char, 18, 33. i63. Chardon, 287. Coiffure moyen-âge (2), 197, 208, 207, 208, Charnières, 220. 288, 248 à 248. Charpente, 146, i5i. Coiffure hindoue, 282 à 286. Chasse, 235. Coiffure chinoise, 289, 297, 298. ^Chasse-mouches, 33, 84, 87, 282. Coiffure japonaise, 802, 807 à 809. Châsse, 280, 23i. Coiffure XVI® siècle, 887, 338, 843. Chasuble, 214, 2i5. Coiffure xvii® et xviii® siècles, 422, 428, 428, Cheminée, 244 2246 ,330, 382 ,402,416,418, 441. '420. Collier, 28, 24, 184, 184, 879, 386, 486, 487. Chêne, 444, 449, 453, 453. Colonne égyptienne, 9 à 11. Chéneau, 46, 47, 54, 55, 82, iro, 827. Colonne persane ancienne, 35, 36. Chenet, 366, 867. — (Voir Landier). Colonne grecque, 44 à 47, 55, 89. Cheval, 18, 63, 69, 75, 77, 87, 119, 204, 284. Colonne romaine, 90 à 98, 94, 98, 99, 101, 291. 102, 104, 106. Cheval marin (hippocampe), ii5, 874, 410, Colonne moyen-âge (i), 142, 148, 148, 147, 411. 148, i5o, i5i, i55. Chevet (ou Oreiller), 22, 3o8. Colonne moyen-âge (2), i65 à 169, 174. Chèvrefeuille, 33, 275. Colonne arabe, 261, 262, 276. Chevron, 9, 18; 52. Colonne hindoue, 282. Chien, 16, 108, 291, 809, 336, 38r, 3go. Colonne chinoise, 288. Chien de Fô, 289, 290, 295, 296, 807, 809. Colonne japonaise, 3oo, 3oi. 474 dküxième index alphabetique Colonne xvi® siècle, 320 à 322, 324, 32G à Costume militaire romain, 128. 328. - ■ . Costume militaire moyen-âge (I), 160. Colonne xvii® et xvnie siècles, 416, 448. Costume militaire moyen-âge (2), i63, 204, Colonne torse, 416, 426. 221, 242 à 24S. Coloquinte, 39.. Costume militaire xvu siècle, 824, 838, 843, Colosses, 7, 8, 68, 69» 848, 369.418. Composite, 94,.98, 821, 824, 327, 33i. Costume militaire xviii-^ siè le, 428. Congélations, 447, 448. , „ Coupe, i3i, 182, i38. 879, 38o, 408, 488, 484. Console, 32i, 322, 401, 408, 416, 429. Coupole, 148, 146 à i 52, 100, 168, 178, 174, Console (meuble), 418, 269, 820 à ■■'22. 420. Coq, 3ii, 3 i 2 Couronne î prin^ièie ou héraldique, 18 à 2n, Coquille, 334, 450. i52, 154, 1-56, 197, 199, 216, 229, 280, . Corbeille (calathos), 9, 10, 49, 5o. 288, 829, 333, 848, 355, 382, 89J, 894, Corbeille en tresses, 107,, 417, 427, 455, 456 481,482. ■ Corbeille mystique, 114. Couronne végétale, 56, 108, iig, 882, 848, Corinthien grec, 49, 5o, -84. ■ 394- , Corinthien romain, 9 92, 94, 98, loi, io5, Courtepointe, 864, 355. , 106, i35, i36. Couteau, 486 à 488. Corinthien xvi^ siècle, 320 à 822, 827 à 329, Crabe, 69, 404. •'^44· Craquelé, 296, 29^, 817. Corinthien xvii^ et xviiie -iéoles, 3 16, 418. Cratère, 67, 68, 72, 77. Corne d'abondance, 119, 352, 388 à 890, Crémaillère, 228, 866, 367. 895, 896, 433, 484, 46J. Créneaux, 179, 180, 878. Cornes, 68. Crête, 281 3288, 827, 829, 383. Costume civil et religieux . . égyptien, 8, à Crochet, 188 à 14 190, 192, 198. 25 21. Croix, 164, i55, 281, 286, o, 487. Costume assyrien, 3o, 82, 33. Croix ansée, 16, 20, 24. Costume persan ancien. 87, 109. Crosse, i55, i56, 214, 228, 229. Costume grec, 5"o, 5 3, 60 à 63, 65 à 69, ,•.rossette, 488. 71. 868. 72, 75, 77, 78, 81, 82, 87, 88, Cuiller, 22, 28, 109. Costume étrusque, 96, Cuirasse, 60, 6r, 112, 117, 119, 128,160,204, 97. Costume romain, 97, io5, 116 à 119, 128. 217, 824, 418. 428. 882. Costume moyen-âge (i), r52, i53, i56. Cul-de-lampe, 868, 419, 420, 480. terminer les Costume Cul-de-lampe moyen-âge (2), i63, 176, 2o5, pour pages, 887, 207, ^ 208, 889, 214, 2 i 5, 235, 248. 445. à à Costume Culot, 882, 888, 847 849, 884 859, 887, persan, 268. à Costume Hindou, 286. 888, 895, 401, 408, 400 4')8, 445. Costume Cuvette, chinois, 485, 48Ó. 297. — Costume Cyathe, 78. japonais, 807, 3 18. Cygne, 69. Costume xvie siècle, 824, 887, 888, 879, 383 D 386, 898, 400. Costume xviu et xviii« siècles, 421, 422, 425, Dais, 197, 200, 2i8y 219. . . 441.' • Dallage, 56, 209, 210, 253. Costume militaire égyptien, 18. Dalle tumulaire, 176. . Costume militaire assyrien, 3o. Dalmatique, 240. Costume militaire persan ancien, 87, 109. Damier, 11, 12, 209. Costume militaire grec, 60, 61, 109. i1 Dauphin, 69, 833, 856 8'9, 878, 482, 484. 484. formes et decors — époques et styles 473 Dentelle-, 385, 381. I Épi, 18r, 829, 333. — Épingle, i33. Denticules, 4g, 5o, 55, Sg, gt, gg, 102. 1 Érable, i85, 23i. Dents de scie, 248. i Escargot, 388. Dielytria, igi. j Étampe, 228, 363. Dieu à tête d'aigle, 32, I Étoffe, i58, 240, 241, 243, 278, 286, 807. Dindon, 376. j Exèdre, 99. Diptyque, i53. — Dôme, 160, 173, 26g, 2S4, 286, 3i3, 820 à 1 F 322, 375. j Faisceau de licteur, 112, 353, 360,480, 431. Dorique grec, 46, 47, 84. j Faucille, 114. Dorique romain, 102 à 104, i36. i Fauteuil, 21, 22, i58, 189, 266, 267, 418, 420, Dorique xvi= siècle, 821, 322, 827. I 427- Dossier, 218, 21g. 1 Fermail, 229. Drageoir, 2g6, 2g7, 363. j Feuille d'acanthe dite d'olivier, 89, 187. Dragon ailé, 870. I Feuille d'eau, 49, 5o, 115. Dragon chinois, 2go, 2gi. 1 Figuier, 256, 257. Draperie pendante, 323, 847, 354, 355, 357, : Flacon, 383. 36o, 372, 401, 402, 417, 433, 44-, 445. j Flagellum, 16. Dressoir, 220., 245. I Flammes, 446. Dromos (avenue), 7. i Flèche, i6g, 170, 365. Disque solaire, 7, 17, 24. |. Fleur de lis, 210, 219, 220, 221, 227, 289, i 253, 829, 333, 353, 365, 366, 882, 38 q, E I 394, 422, 424, 435, 444, 445. ' i Flûte de Pan, ï 11. Écaille (Imbrication), g, 55, 74, 281, 2gg, I Fontaine, 820, 884, 887, 447, 448. 383, 404, 446, 452, 458. i Formeret, i65, 211. Échine, 46 à 48. I Forteresse, 18, 3o. Écrevisse, 38i. j Fougère, 186 à 192, 193, Écu, 206, 23g, 325, 848, 34g, 384, ■'g4, 412. j Foukousa, 3i2. Écusson, 355, 356, 358, 33g, 452. i Fourchette, 363. Égide, 120. I Frise, 46, 47, 62, 63, 91 à 94, 102, 106, 827. Éléphant, 240." i Frontispice, 887, Sgo, 892. Encadrement ou entourage, 890, 892, 3g5, I Fronton, 44, .46, 57, 61, gg, 106, 820 à 822, 3g6. 1 827 à 829, 876, ¿,48. ° - Enfant, 100, 356, 862, 363, 871, 878, 878, 38(, 383, 887, 388, 3gi à SgS, 448, 449, j G 452 à 454. i Gable, 181, 182, 192, 198, 198 à 200, 280, Enroulement en cartouche, 337, 862, 36 q, i ■ 281. i ' 887, 38g, 3g r, 892, 3g8. i Gaine, 33o, 36í, 876, 887, 400 à 402, 409^ Enseigne militaire, 112. I 415. Entablement, 45 à 47, 5o, 91, 92, 94, 102, i Garde de sabre, 307, 809. io5, 106, 820 à 822, 824, 827 à 33o, 401, i Gargouille, 46, 282, 253. 415,416,448. i Gazelle, 16. Entrée de serrure, 363, 867. i Génie décoratif, 98, 847; 848, 407, 408, 487. Entrelacs, 33, 67, 86, 157, i83, 209, 211, 288, i Girouette, 181, 333. ; 264, 265, 353, 383, 462. i Glace, 416. Épée, 242, 243, 368 à 374, 462,468. I Gland, 38o, 401. Épervier, 28. ' Globe, 422, 424. 47° DEUXIÈME INDEX ALPHABETIQUE Gobelet, 383, 437, 438. j Jatte, 295, 296. — Joute, i63. Godron, 67, SB, 325, 36o, 877, 302, 408, 458. i Kakernono, 8o5, 800. Gorgerin, 46, 47. I Khakeron, 12. Gourde, 296, 298. I Kipô, 3o5. Goutte, 46, 102, 355, 358,454. j Klaft, 8, i5. Gouttière, 354, 355. I Ky-lin (animal de bon augure), 288. Grenade, 39. Grenouille, 38i. Grecque (voyez Méandre). j Lambrequin de casque, 280,412, 486. Griffe de base, 191. ! Lambrequin de vase, 292, 298, 808, 8o5, 3io Griffe de lion, m, 124 à 128, 159, 325, 348, 1 438. 428. j Lambrequin en draperie, 489. Griffon égyptien, 28. — Griffon grec, 46. j Lambris, 416. — Lambris de porte, 416. Griffon romain, 98, 106, 112. j Lampe, 124, 128. Griffon byzantin, i53, i58. i Landier, 228, 244, 248, 482, 484. Griffon xvie siècle, 889, 396. j Lanterne, 3oo, 802, 804. Grille, 228, 224, 481. j Lapin, 291, 3i I, 812. , Grue, 802, 3o3, 807, 808. I Lettres grecques, 56, 69. Guirlande, 94, 97, 106, 108, 114, 115, 122, i Lettres romaines, 108, 117, 119. 128, 206, 824, 841, 342, 847 à 849, 3:6, j Lettres moyen-âge (i), 187. 357, 862, 363, ?65, 869, 373, 376, 377, 1 Lettres moyen-âge (2), 207, 208, 286 à 289. 388 ,891,400, 401, 4O 3, 404, 409, 419, j Lettres arabes, 261 à 264, 278. 420, 428 à 480, 482, 484, 485, 441, 448, i Lettres xvi^ siècle, 883, 887, 888, 882, 865, 448, 449 à 454» I 383, 884, 887 à 444, 893. . Gaivre, 248, I Lettres xvii® et xviii® 244. siècles, 422, 444. j Lettres xix® siècle, 460. H i Larve, 118. Hanap, 882. I Laurier, 122, 182, 855, 449, 482, 488, 468. Harnachement, 248, I Lékytos, 79. 244. i Harpe, 18, Levrette, 828, 824. 19, 881. Hastier, j Lézard, 224. Heurtoir, marteau de 226, 265, 266, I Lierre, i3i, 182, 189, 408, 482, 488, 487, 488 porte, 366, 867, 374. j Lion, i5, 22, 28, 3i, 82, 88, 40, 41, 68 à 70, Hydrie, à I 87. 119, 176, 180, 210, 227, 289, 288,268, 72 74, 6. j 266, 828, 882, 888, 86r, 868, 871, 888, Hypogée, I 884, 894, 400, 401 à 408, 422, 424, 446. I 1 Lionne, i5, 16, 44, 488, 484. ! Lis, 89. Ionique grec, 47, 48, 84. I Lit, 83, 84, 89, 97, 244 à 246, 884 à 886, 426. Ionique romain, 99, loi à 104, 186. i Litre, 210, 211. Ionique xvi= siècle, 822, 828. i Lotus, 10, 12 à 14, 21 à 28, 26, 83, 86, 87, Ionique xviii* siècle, 419, 420. j 41, 76. 78, 249, 290, 298, 806, 807, 812. Iris, i85, 186, 8i5. — Isis, 9, 16, 17, 24. i Louve, 89, 117, 118. ! Lyre, 70, 78, 112. J. K Jacinthe, 278. i M Jade, 290. I Mâchicoulis, 179, 180. Jambière, 129, 418. j Makimono, 806. FORMhS ET DÉCORS — ÉPOQUES ET STYLES 47/ Mandore, 20, 22, 23. Obba, 73. Manipnle, 240, 24 r. Obélisque, 7, IÎ7, 118, 320,390. Manuscrit, i56, iS/, 196, 236, 237, 278. Œillet, 271, 272, 275. Mappa Gircensis, i53. Œnoché, 73, 4o3, 404. Mariage, 3o6, 307, Ogival, 164. — Ogive, 164. Marli, 295 à 298. Oiseau, i3, 22, 80, 82, i33, 157, i58, 176, Marque d'imprimeur, 388, 389, 392. 187,200,210, 211, 229, 23O, 232, 237, Mascaron, 325, 348, 354 à 358, 36o à 362, 275, 286, 287, 3i5, 347, 405. 364, 365, 369, 371 à 374, 376, 377, 38i, Oliphant, 242, 248. 382, 384, 387 à 392, 394, 395, 401 à 404, Opisthodome, 45. * . 409, 416, 38o. 420, 428, 434, 445, 448,449, Ombilic, 453, 462. Ordres d'architecture, 400. .lasque, 60, 108, m à ii3, 121. Ossements, 177, 323, 325. 255. astaba, 6. Ostensoir, 228, 23o, Mât décoratif, 7. Ours, 407. Méandre, 9, 49, 56, 67, 7S, 79, 82 à 84, 87, Ove, 4, 47, 5o, 5i, 54, 67, 68, 81, 83, 84, 86, 88, 97, 108, 121, i55, à 403,404, 210, 211, 241, 242, 92 94, 102, iio, 122, 206, 292, 293, 3o3, 3o5, 344. 435. Médailles et Monnaies, 68 à 70, 119,207, 208, 237, 238, 422, 424. P Médaillon, 206, 252,323, 325, 32/ à 329,340, 348, 358, 359, 375 377, 384, 387 à 390, Palmes, 270, 271, 276, 277, 287, 441, 443, a 395, 398, 401, 416, 417, 429 à 431, 4,8, 444- à 5i, ^3 a • 449, 4^1, 453, 454, 457, 458. Palmette, 3o, 82, 33, 87, 41, 47 49, Métope, 46, 47, 60, 84. 57, 59, 67, 72 à 80, 82, 84, 86, 88, 96, Meuble à dossier, SSy. III, 121, 122, i36, 233, 249, 332, 333, Miroir, 22, 129, i3o, 378, 426. 357, 36o, 362, 364, 370, 3/2, 409, 426, 107, Miséricorde, 218, 4295 445, 4^2, 463. 219. 4275 355 à Mitre, 16 à 3o, 33, 3y, 238, Panneau. 241. SSy. 19, I Modillón, io5. Paon, 58, 452. — Papillons, 298. 91, 92, Momie, 6, 8. Papyrus, 12 à 14, 22, 26. 36. Muflier, 189. Parasol, 33, 84, Parchemins repliés, 220. N.O Patère, 94. Pavot, i3. Naos, 8, 43. Pêcher, 298, 299. Nattes, 9. Pedum, 16. Navire, 239. Pélican, 385, 386. Nef, 375. Pelle, 482, 484. s élumbo, 284, 286, 290, 296, 298, 3o6, 3o7, Pendeloque, 878. 3 i2. Pendentif. 147 à i5i, 339, 341. Netzké, 307 à 309, 314. Pendule, horloge, 874, 875, 484, 486. Niche, 181, 202 a 2o5, 320 à 324, 327 à 329, Penture, 222. 344,415,447,448. Perles, 47, 5o, 5i, 86, 92 à 94, 25o, 252, 253 Nielles, 395 à 397. 449. Nimbe, 100, 02, 164, i56, 161, 196, 200, Perroquet, 889. 204, 2 o5, 2 i 3, 214 à 217, 23 i , 233, 235, Phylactère, 284, 235, 287, 879, 383, 386, 890, 237, 238, 3 o 2, 3 O 6, 352. 391, 394. 478 DEUXIÈME INDEX ALPHABETIQUE Piécettes, 5r, 427. Réseau d'hexagones, 292 Pied-de-bicl>e, 3o3, 804. 483, 434. Réseau de quadrillé, 20, 21, Pincette, 482, 434. 209, 248,266, 292, 3o5, 416, 482. Pirogue, 310, 3i i. Réseaux divers, 385, 386. Pirouettes, 5i, 86, 25o, 252. Retable, i55, 235, 236. Pitong, cornet à pinceaux, 295, 296. Rhyton, 72. Plafond, 108,276,410,411,450,454. Rinceau, 3, 55, Plantain, 188. 84, 86, 87, 98, loS, 125, i36 i38, 184, Plaque de cheminée, i85, 194, 33o, 332, 416. 2n, 2i3, 282, 233, 237, 241, 25 O , 253, Plat, i3i, i56, 288, à 35i. 265, 266, 3 O 295 298, 370, 2, 291, 804, 809, 3ii, 347, à Plinthe, 53. 848, 351, 354 "356, 358, 359, 365, 869 à Plombs, 226. 372, 405 à4o8, 412, 417, 428 à 480, 482, Poids, 3 486, 489, I. 440, 442, 445, 446, 448, 481 à Pois de 238. 487, 4G0, 461. senteur, Rochers, 298, 3i5. Poissons, 23, 107, 108. Rosace, 12, 29, Polygones étoilés, 33, 53, 264, 266, 87, 385, 386. 92, 98, 97, no, 274, III, i33, Pomme de 134, cèdre, 89. i38, 144, i85, 218,219, 249, 332, Pomme de pin, 325, 354, 355, 358, 359, 404.. 403, 408 a 409, 416, Porc-épic, 394. 427, 428, 4-)5, 453, 457. Rose, 275, 286, Postes, 287, 456. 21, 88, 94. Roseau, 453. Pot, 211, 212, Potiche, 311, 312. Rotonde, 146. Poule, Ruban, 94, 114, 115, 882^ 291. 358, 878, 879, 388, Prisonniers, 896,453,463. 21. Prix de l'arbalète, 23o. Rudentures, 9, 52, 86. 229, Pronaos, 8, 45. Prunier, 3i5. S Pschent, 19. Sabre, 286, 807, 3o8. Pylône, 7. Salamandre, 828, 829, 894. Pyramide, 6. Salière, 878, 38i. Sanglier, 29r, 336. 0 Sarcophage, 6, 7, 38, 89, 97, 98, 148, 176, Quadrige, 68, 69. 177, 824. Qualre-feuilles, 226, 281. Scarabée, 28, 24. Sceptre, 118, 287, 291, 887. R Sceptre consulaire, i53. Schenti, 8, i3, 14, 16, Racines, 3o5. 17, 20 à 28. Seau à rafraîchir, Rais de 435, 487. cœur, 4, 5o, 5r, 84, 86, 92 à 94, i36, Secos, 8, 48. 25o, 252, 253. Serpent, 118, 120, 291, Raisin, 3i, 89,. 68, 3ii, 484, 486. 812, 872, 878, 336. 381,403,434,486. Rame, Serpents à ailes de Rampe, chauve-souris, ' 419, 114. 420, 481, 482. Serrure, 219, 228. Rat, 291. Seuil sculpté, 29, 33. Reliquaire, 227, 228, 280, 281, 255. Siège honorifique, Renoncule, 126, 127. - , 270, 271. Singe, 291. Représentation en géométral, 3. Soleil, 422, 424. Représentation en perspectif, 3. Soufflet, 862. formes et decors — époques et styles 479 Speos, 8. — Sphère céleste, 1 14, 1 18. Tresse, 9, 47, 403. — Triforium, 166. Sphinx, 6, 14, Triglyphe, 46, 47, 62, 84, 94, 102, 355. Sphinx féminin, 114, 115,347, 348, 872, SjS, Triptyque, 182, 234, 235, 245, 353. 376, 390, 417, 448, 449, 452. Tropiiée militaire, 358, 377, 390, 396, 454. "Stalactites, 259, 261, 262, 269, 276. Trône, 1 14, 115. Stalle, 178, 218, 219, 352, 353. Trumeau (architecture), 169. Stamnos, 72, y3. Trumeau (décoration), 418, 420. Statue équestre, 128, 129, 204. Tourelle, 18r, 375. — Tulipe, 2jS. Stèle, 6, 3o, 55 à 57, 60, 79, 88, 96, 97, 3oi. Type ethnographique égyptien, 8, 25. Strigile, 97, 98. Type ethnographique grec, 84. Sucrier, 435, 437. —Syringe, 6. U T — Urne funéraire, 325, 337. Urne répandant de 424, 453. Tabatière, 295, l'eau, 336, 422, 299. 307, 309. Table, 34, 244, 245, 36o, 361, 403, 426, 429. V. X. z Tailloir, abaque, 9, 10, 11, 46, 49, 5o, 5r, 91 i83, 191, 282. Vairé 190, Blason), 394. Talon, 5i, — Tasse, 122, 3i6. Vase, 20, 21, 34, 48, 67, 68, 72 à 81, 86, 88, 92. Taureau ailé à figure humaine, 29. 110, ii5, 120, 121, 122,263,292,293, Tête de beiier, iii, 114. 295, 296, 298, 299, 3ti, 3 i 2, 3 i 5, 3 i 6, Tête dé bœuf, 94. — Tête de Chimère, 126. 376, 377, 3So, 382, 383, 403,404. 412, Tiare, 237, 353. — Tigre, 291. 417, 437, 448. 450, 452 à 454, 458. Tœnie, bande, 46, Vasque, 334. — Vautour, 19, 20. 47. Tombeau, mausolée, monument funéraire, Verre, 461. — Verrou, 365i 38, 56 à 59, 96 à 176 à 178, 323 a Vigne, 21, 3i, 67, 68, 100, ii3, i23, i3i, 100, 325, 335, 336, 421, 423. ¡32,434,436. ■ . Torche, 114, Syg. Vitrail, 175, 212 à 2i5, 264, 255, 848, 849. Tore, 5i. — Torsade, 25o, 252. Volute, 47 à 49, 84, 87, 88, 94, 97» 4^9' Tortue, 3o2. — Tos:an, i36, 137, 447, 448. Voussoir, i65, 248. Transept, 144, 146, 166, 174. Voûte, io3, io5, 164, i65, l68, 172, 339 à Trèfle, 92, 93. 341,344,346, 847, 410,411, 417 3419- Trépied, 45, 46, 113, 126, 127, 348, 482, 434. Xylix, 72. — ZodiacLue, 114, 115, 291. — CONSULTER — PREMIER INDEX ALPHABÉTIQUE ENSEIGNEMENT ET TECHNIQUE THÉORIE DE LA COMPOSITION DÉCORATIVE — Pages 467 à 470 — TROISIÈME INDEX ALPHABÉTIQUE REPRÉSENTATIONS ALLÉGORIQUES PERSONNAGES HISTORIQUES ET MYTHOLOGIQUES — Pages 480 et 481 — TROISIÈME INDEX ALPHABÉTIQUE — Pages 480 et 481 — REPRÉSENTATIONS ALLÉGORIQUES PERSONNAGES HISTORIQUES ET MYTHOLOGIQUES - LES CHIFFRES INDIQUENT LA PAGINATION — les figures etant précédées ou suivies de leur analyse ou de leur description, il ne nous a pas paru utile d'en dresser un index spécial, celui-ci pouvant en tenir lieu a I C léopatre, 19, C A ommerce bondance (Allégorie de 1'), 45o. j (Allégorie du), 43o, 431. Actéon, 343. CoMus, 420. C A lphée (Elément décoratif), 80. ybèle, 373. 79, Amazone, 63, 77, 97, 98. D A mon- R a^ 16. D A iane mour (Eros), 287, 333, 334, 363, 38o, 390, (Artémis), 114, ii3, i36, 137, 343 449, 453, 454. 390, 393, 396. D Amphitrite, 120. iscobole, 63. Andromède, 462, 463. Dzijo, 3oi, 3o2, 3o6. Ange, i 54, i 33, 196, 199, 200, 201, 204 à E 206, 2 i 3 à 2 i 3, 217, 23 o, 234, 236 à 238, 23 E o, 323, 324, 332, 333. sculape, 69. A 63, E 3, 343. spérance, (Allégorie de pollon, 11 1'), 413. A E psara, 307 à 309. urydice, 63, 66. A réthuse, 79, 80. F A riadne, 71 . Art (Allégorie de F 1'), 430, idélité 431. (Allégorie de la), 413. F leuves, 390, 422, 424. 447, 448. B Fong- Houang (Pliénix), 288. Bacchus (Dionysos), 107. Fortune (Allégorie de la), 893. Barbe (Sainte), 220. B G. H. I. J ouddha, 279, 290, 291. Galathée, 120. C Génie, iio, m, 117, 118, 272, G 278, 887 érés (Dèmèter), 107, 114, ii5. 388, 396, 400, 449, 433, 434, 438. C heou-lao, 290, 292. Gorgone, 60, 114, 120. Chérubin, 323, 331, 333, 334, ^73, 374, 381, H athor, 6, 17. 382, 432 à 434. H ercule (Héraclès), 64, 66, 78, 876, 428 Christ, 100, 143, i32, 134, i33, 161, 196, 482, 484. 197, 199, 200, 204, 2 i 3, 226, 227, 23 i, H uit P a- C hen, 298 à 298. 233, 236, 248, 333. I ndra, 279, 282. allégorie — histoire — mythologie 481 de Jade, 290. — Janus, 119. Richesse (Allégorie la), 480, 481. 118. junon (Héra), 114, ii5. Rome personnifiée, 117, Jupiter (Zeus), 91, 114, 115. S Justice (Allégorie de la), 291, 323, 450. Saisons (Allégorie des), 480, 481. K. M Saturne, 114, 11 5. Kouan-non, 3o2. Satyre, 116, 117, 336, 877, 488, 484, 45i. i5. Kouan-Yin, 289, Sekhet, 290. Signe Cheou Mars (Arès), (longévité), 291, 296, 298. 91, m, 114, 11 5, 334, 353, Fô 390, 392. Signe (Allégorie du bonheur), 298, 296, 358, 339, 376, Mercure (Hermès), 66, 114, 11 5. 298. Minerve (Athéna), 45, 60, 61, 72, 75, 114, Silène, 107. — Sirène, 878, 435,487. — 428. ii5, i3i, i32, 137, 376. Si-Wang-Mou, 298. Source, 422, Muses , 343. — Musique (Allégorie), 291. T N Talent (Allégorie du), 29t. Tempérance (Allégorie de la), 828, Naïade, 447, 448. — Nephtys, 24. Terme, 358, 420, 421. Neptune (Poseidon), 114, ii5, 334, 374,375 Théologie (Allégorie de la), 840, 842. 435, 437, . Thésée, 62. — Thétis, 489. Nérée, 72. 73. Trinité, 838. Nuit (Allégorie de la), 336. 439. Triton, 72, 78, 847, 880, 896, 488, 487. nymphe, 65, 336, ssy, 843, 893, 896, 38i. Tritonide, 36. Nymphe de Fontainebleau, U.V O. P. R Urceus, i 5, 17 à 19, 24. Orphée, 66, 100. — Osiris, 16. Vénus, 9, 68, 64, 66, 69, 114, 115 ,880,410. Pégase, 462, 468. Vertu (Allégorie de la), 848, 849, 877. Père Eternel, 199,200,216, 287, 838. Vesta (Hestia), 90, 91, 94, 95, 114, 113. Persée, 60. — Pou-Taï, 290. Victoire (Allégorie de la), 884, 835. Prudence (Allégorie de la), 828, 418, 480. Vierge (sainte), 196, 199, 208, 214, 21 5 à Puissance (Allégorie de la), 291. 217, 281, 284, 235, 287, 238, 248, 35i. Renommée (Allégorie de la), 480. vulcain, 489. — CONSULTER — PREMIER INDEX ALPHABÉTIQUE ENSEIGNEMENT ET TECHNIQUE THÉORIE DE LA COMPOSITION DÉCORATIVE — Pages 467 à 470 — DEUXIÈME INDEX ALPHABÉTIQUE^ FORMES ET DÉCORS CARACTÉRISTIQUES DES ÉPOQUES ET DES STYLES — Pages 471 à 479 — 8839--3-25. — ['aris. — Imp. HEMMERLÉ, PETIT et C® rue de Damiette, 2, 4 et 4 bis. ' Iess'^ Í^..«í|0li9 . . -IfiOOIi T;&, ^ ' vSÏSÊ ^ RÍÏ?" íhOi gf ■ '^ - f f& â fI iroSî ''^^S^ a#*Í ' ^ >1 R·' 4 236 ENSEIGNEMENT DE L'ART DÉCORATIF DU XI« AU X.VI« SIÈCLE 237 i splendidés est le missel de Juvénal des Ursins (1), du curieuses miniatures se trouvait une représentation de la XV" siècle. Depuis la peinture la plus large jusqu'à celle la place de Crève et de la Maison aux piliers, antique et vénérable siège de la municipalité parisienne, Didot le céda à la Ville au prix coûtant; il périt eni871, darts l'in- cendie de l'Hôtel de Ville. Parmi ses 140 miniatures et ses 3,223 lettres, on présente la lettre O, au centre de laquelle est le Père Éternel [ fig. 726 ). Remarquer la forme des Fig. 722. assez bien conservés: la femme adultère et Jésus écri- la peinture. Les immenses missels, les grands livres lilur- vanl sur le sable, la résurrection de l'a fille du centurion giques, les historiens et les poètes de l'antiquité où l'oi et la multiplication des pains. et les couleurs les plus éclatantes brillaient aux yeux, Figure 723 ; croix en bois (xv« siècle), au musée de étaient les musées du temps. C'est dans ces œuvres qu'il VAroujeinia Palata, à Moscou. Cet objet est un type très faut remarquer la persistance des traditions byzantines précis de l'état de l'art religieux russe à cette époque, et les entrelacements qui forment la base de l'ornemen- dont le caractère spécial persistera. tâtlon, comme dans celte lettre initiale G d'un manus- A une époque où l'imprimerie n'était pas encore con- crit du xii« siècle ( ilg. 72''i ). Ces exemples pourraient se nue, ce furent, par un singulier bonheur, les manuscrits répéter à l'infini. qui conservèrent à la fois les textes précieux et l'art de Fig. 727 , laquelle est habituelle à cette dans ceux qui ornent les cimiers des trouve ici en présence des premiers où l'on cherchait alors à repro- la physionomie des ma- s'ajustent pour former un d'ornements et de figures- s, chardons, phylactères et feuillages 1 figure 726. La lettre est la capitale Fig 723