I !; AITE PRATIQUE DES ARGENT^ CUIVRE « ÉTAIN 0>*Vr>ago îJlustr>é cíe 4-3 cíessín3 irtéciît:s D E Madame J. Malaürie Ancienne ^lève de l'École Nationale des Arts Décoratifs Ppiiti VA^I0 S. BOKNEMANN, EditeUJ» i5, Rue de Tournon, i5 1913 «sr ■» -vv •JO' •'■e -■ • f -, »rV^ -r'v: "=S¿S--W, ?ji í-í5,:¥^.~ í*.,; '^:x·v-.-f>icí···y ï^-î'V gèt" **- '-' "'■ "-^"¿^■s.*,» •"' ' ■» tT' Í '^•íi ^1 -í' 'iV. * . íí. w mm: *' * ■ * __?_*S." V ^ i^^èí ' v^V-* - jS .?%-'- •=:WR -- V^> •-.;£tíí^V-,í-'» ^ fc ,»W ^ TRAITE PRATIQUE DES MÉTAUX REPOUSSÉS mm Vi s. BORNEMANN, éditeur Í5, Rue de Teurnon. — PARIS EXTRAIT DU CATALOGUE Anatomie descriptive des formes humaines, i vol. par Pé- QUÉGNOT et Rio 4. > Anatomie descriptive des formes du Cheval, i vol. par Rio.. 3. > Aquarelle appliquée aux Fleurs et aux Fruits, i vol. par Thénot et Guédy 3. » Aquarelle appliquée au Paysage, i vol. par Thénot 3. » Aquarelle et Lavis, i vol. par Goupii 1.50 Dessin expliqué, i vol. par Goupil 1. » Décoration murale et ornementale (Traité de ]a\ i vol. par R. EvEKAiin 1. » Géométrie Populaire artistique, i vol. par Goupît 1 . » Miniature (La), i vol. par Tiiénot 1. » Modelage (Manuel général du), i vol. par Goupil ... 1.50 Ornement décoratif (Manuel général de 1'), i vol. par Goupil . 1. » Pastel (Le), i vol. par Goupii 1. » Paysage (Les Règles du), i vol. par Thénot 2. » Peinture à l'Huile, i vol. par Goupil et Dillavu 4. » Peinture sur Étoffes, i vol. par B. Everaiid 1. » Peinture à froid sur Porcelaine, i vol. par B. Everard ...... 1 . » Peinture genre Vernis Martin, i vol. par B. Everard 1. » Peinture à l'Aquarelle, i vol. par B. Everard 1. » Peintures vitrifiables sur porcelaine, i vol. par 1) illaye 2. » Perspective (Les Règles de la), i vol. par Thénot 1.50 Pyrogravure sur Bois, Cuir, Ivoire, Velours, etc., i vol. par B. Everard 1. » Tableau des Couleurs pour peindre à l'Huile et à l'Aquarelle, par Thénot 1.50 Nota. — Pour recevoir franco, ajouter au montant de la commande 15 cent, en sus par franc. 'iliiiiiiliiiil KARL & Jany ROBERT TRAITE PRATIQUE DES MÉTAUX REPOUSSÉS ARGENT - CUIVRE - ÉTAIN ouvrage illustré de 43 dessins inédits DE Madame J. MALAURIE Ancienne Élève de l'Éeole Nationale des Arts Décoratifs PARIS s. BORNEMANN, ÉDITEUR 15, RUE DE TOURNON, 15 AVANT-PROPOS art moderne des métaux re- poussés, qui s'apparente k eelui du moyen-âge, dont l'époque de Louis XIII nous a laissé des spécimens si intéressants, n'est cependant qu'un art d'imitation, mis k la portée de tous par des procédés extrêmement sim- pies et tout k fait nouveaux. En effet, il ne s'ag-it pas ici de lutter k l'aide de l'enelume, du marteau et du fer avec le Fig. 1. — Entrée de serrure . métal pIus OU moiiis rcbcIIe, Motif : Chèvrefeuille. mais, au contraire, de modeler des métaux plus ou moins souples selon leur épaisseur, avec des outils légers et d'un maniement facile, enfin de les adapter k des objets décoratifs d'un usage courant. Ce que réclame cet art nouveau est doue avant tout un certain goût d'arrangement et d'interprétation dans le choix des sujets k traiter et dans leur application décorative. II AVANT-PROPOS On ne saurait imposer à eeux qui désirent s'y livrer une eonnaissance approfondie du dessin, puisqu'ils viennent elierclier iei nue simple distraetion ; mais il est nécessaire de dire que, pour s'éviter bien des déboi- res, l'amateur devra, dès les premiers essais, s'armer de patience, ne rien précipiter dans les opérations qui vont lui être indiquées, enfin apporter un soin méticu- leux à ehaeune de ees opérations, depuis le report du dessin jusqu'à la patine et la fixation même des feuilles de métal sur l'objet qu'elles doivent décorer. Le soin est, en effet, le meilleur facteur pour arriver k devenir habile en cet art et, k ce prix, le travail s'exécute encore assez vite en vertu de ce vieux principe : « Patience passe Seienee. » K. R. CHAPITEE PEEMIEE DU DESSIN Des documents à consulter, — Etude de la composition décorative. Eh la ! qu'est ceci? On vient de nous dire que l'étude du dessin n'est pas indispensable et c'est du dessin qu'on va nous parler tout d'abord, quelle contradiction ! Elle n'est qu'apparente : aussi bien, si l'on y réfléchit quelque peu, nul n'aura l'idée d'orner les métaux repoussés s'il n'a en soi le goût des formes et du dessin; et alors, si Fig. 2. — Nielle des blés. nous n'exigeons pas une science approfondie du dessin, ce qui né- cessiterait au moins une année ou deux, car chacun a d'autres occupations et distractions, au moins nous est-il permis de dire qu'avant d'aborder les travaux du métal repoussé, il est indispensable d'avoir dessiné d'après nature les éléments prin- cipaux qui peuvent servir à l'ornementation du métal, tels que fleurs, feuillages, fruits, animaux, etc.; car il est bien certain que cette étude préliminaire nous aura acquis, en même temps que la connaissance exacte des formes, une grande souplesse et une grande sûreté de main, qualités indispensables à la bonne exécution de ce genre de travail, même si, au début, nous nous servons de documents communiqués. 2 MÉTAUX REPOUSSÉS Mais il y a plus, et il n'est pas inutile de dire dès à présent que la connaissance de ces éléments développera en nous le goût de la composition décorative, nous amenant ainsi à la création de nos modèles, but qu'on doit toujours se proposer, pour faire œuvre personnelle, artistique et vraiment originale. Il est vrai qn'il existe de nombreuses publications donnant de fort jolis modèles, mais on ne fait alors, en les employant, qu'œuvre de copiste, quitte à retrouver un peu partout vos objets reproduits par des mains plus ou moins habiles. Or, ces petits objets d'art sont toujours destinés à des présents : ils doivent donc être un souvenir précieux pour ceux qui les reçoivent et vous ne leur donnez cette impression que s'ils pré- sentent un caractère d'originalité. C'est à tort que les débutants s'imaginent le travail de la composition décorative au-dessus de leurs forces ; il y faut apporter un peu de goût et de jugement et très peu de connaissances spéciales, car, avec de la pratique, ces connaissances viendront d'elles-mêmes. On dessinera donc le plus possible, d'après nature, tous les éléments de la faune et de la flore et, surtout, on en précisera les contours d'un trait un peu ferme, sans crainte d'être sec, et, à mesure qu'on sentira venir la facilité, on détaillera davantage; il sera toujours temps d'adoucir les sécheresses et de simphfier en vue de la décoration. On aura soin d'exécuter ces dessins à la mine de plomb sur des albums, afin de les mieux conserver, car sur feuillets, ils s'égarent facilement et toute étude d'après nature trouve, à un moment donné, son utilisation. Ne voUs mettez donc pas dans le cas de tant d'artistes qui, n'étant pas satisfaits d'an- ciennes études, les ont négligées ou détruites, puis les ont amè- rement regrettées. Après chaque dessin, on essaiera de suite la stylisation ou schéma, c'est-à-dire un croquis simplifié des formes destinées à l'emploi sur métal et l'on arrivera ainsi très vite à saisir le carac- tère dominant de chaque modèle et à en retenir ce qui est utile. Fig. 3 et 4. — Nielles des blés — . Stylisation. (Voyezpage 2). 4 MÉTAUX REPOUSSÉS En eñet, pour le travail qui nous occupe, il est indispen- sable d'être simple, de ne surcharger son sujet, ni dans la com- position, ni dans les détails de l'exécution. On devra donc com- poser son dessin au moyen de l'élément choisi en le simplifiant, le plus possible, en harmonisant les courbes selon la forme des subjectiles (1) sur lesquels elles doivent être placées, enfin en sup- primant tous les détails, qui ne servent pas à afiirmer le carac- tère général du document, mais en accentuant, au contraire, ceux qui mettent ce caractère en relief. Pour la décoration du métal, on mêlera des éléments géomé- triques aux éléments naturels, cela donne à la composition un aspect de fermeté qui contraste heureusement avec le flou du modelé des fleurs. Tels sont les principes généraux de la stylisation des élé- ments naturels, voyons maintenant leur application. L'objet à décorer en mains, on choisira, parmi ses études, l'élément qui lui conviendra le mieux selon sa forme, ses dimen- sions et l'aspect. Plus le sujet est petit et de forme élégante, plus l'élément servant de base à son ornementation devra être léger, souple, délicat. Pour les objets plus volumineux et des- tinés par conséquent à être vus de plus loin, on adoptera des éléments intéressants dans leurs formes extérieures et leur silhouette, présentant une saillie plus prononcée, mais peu com- pliqués de détails. En résumé, on pensera tout d'abord que la première qualité á chercher, dans une décoration quelle qu'elle soit, est l'harmonie, sans laquelle rien ne saurait charmer; or, dans l'art qui nous occupe, on obtiendra l'harmonie par le choix judicieux et réfléchi du document choisi et stylisé selon la forme et les proportions de l'objet à décorer. Voulez-vous un exemple : ne mettez pas une branche de marronnier sur un chaton de bague, alors quelle produirait un très charmant effet sur une épingle à chapeau ou im vase à fleurs. (1) Voir rexplication de ce mot, page 23. CHAPITRE II QUEI.QUES MOTS SUR LE TRAVAIL DU MÉTAL Des différents métaux employés. Autrefois, le travail des métaux repoussés s'exécutait sur d'épaisses plaques qu'il fallait d'abord assouplir à l'enclume et au marteau, tout en lui conservant la solidité indispensable aux objets usuels en vue desquels on l'exécutait. L'ornementation n'y jouait, presque toujours, qu'un rôle secondaire et l'on n'y cherchait, le plus souvent, que l'élégance de la forme. Aussi ren- trait-il dans la chaudronnerie proprement dite (1), et il y fallait un long apprentissage avant d'y passer maître. De nos jours, au contraire, comme il ne s'agit plus que de l'ornementation superficielle d'objets existant déjà de leur propre forme, on n'y emploie que des feuilles extrêmement minces, grâce aux progrès du laminage qui met à notre disposition des plaques dont l'épaisseur ne dépasse pas quelques dixièmes de millimètres. Aussi sont-elles d'une malléabilité telle que le moindre effort y laisse une trace ineffaçable. On voit de suite combien de précautions devront être prises avant d'indiquer le moindre trait, et, d'autre part, comme il faudra faire ses tracés sans hésitation, et d'une seule venue. Ne vous effrayez pas, cependant : ayant pris l'habitude de faire un modèle nettement précisé, on arrivera vite à parfait résultat. Le métal (1) On dit aussi Dinanderie. 6 MÉTAUX REPOUSSÉS SOUS VOS doigts, armez-vous de patience, vous souvenant que le moindre faux trait pourrait le gâcher; tout doit donc y être calculé et arrêté d'avance, contours et modelés et, lorsque vous touchez le métal, l'esprit et le coup d'œil doivent guider la main, pour ainsi dire, d'un seul jet, au premier coup, sans reprises, sans hésitation, sans corrections : mais tout cela, avec le temps nécessaire, sans hâte surtout, car ici le vite serait l'ennemi du bien. Répétons donc encore que la rapidité, en cet art, ne dépendra pas de vos qualités de vitesse, mais bien de vos qualités de soin, de réflexion et de raisonnement. Dès les premiers travaux, il est nécessaire de s'habituer à faire simple pour éviter l'aspect désastreux de boursouflage que présentent certains travaux d'amateurs : la matière est malléable, c'est entendu, mais il n'en faut pas exagérer les reliefs, ce qui donne un aspect vulgaire et parfois invraisemblable au travail : mieux vaut encore rester en-dessous des reliefs donnés par la nature; on obtiendra plus d'élégance dans l'aspect décoratif. Une excellente préparation au travail des métaux serait de Fig. 5. — Jardinière — . Motif : Chêne, petit côté. (Voyez page 60). I 1 8 MÉTAUX REPOUSSÉS faire quelques études de modelage d'après nature, et combien il serait intéressant plus tard de se servir de ces études pour l'exé- cution des ouvrages ! Placez une branche de feuillage, du chêne, par exemple, garni de ses glands, sur une planchette de bois, puis, à l'aide de la cire à modeler ou de la terre glaise, copiez scrupuleuse- ment ce modèle; vous vous rendrez compte de suite qu'à moins d'être invraisemblable vous ne pourrez exécuter que des reliefs relativement peu épais. Ces reliefs, sur le métal, devront encore être atténués, car l'efíet général doit être surtout obtenu par la disposition judicieuse de ces reliefs, qui donnera un. effet d'ombres plus ou moins heureux. Les métaux qui se prêtent au travail du modelage sont : l'or, l'argent, le cuivre rouge, le cuivre jaune, l'étain. L'or est peu recherché en cet art à cause de son prix, surtout quand on sort des dimensions du bijou, et, d'autre part, les bijoux d'or repoussé sont peu appréciés. Au-dessus de ces dimensions, le prix de revient arrête bien des bonnes volontés. L'argent pur est plus pratique, étant facile à travailler, à la condition de ne pas dépasser l'épaisseur de deux dixièmes. Il est parfait pour les bijoux : boucles, broches, épingles à cha- peaux, pendentifs, colHers, garnitures de peignes. Employé à l'ornementation d'objets plus volumineux, il rend de grands ser- vices et prend un caractère d'autant plus artistique que les patines anciennes y sont employées. Le cuivre rouge donne des effets plus larges et plus moel- leux que le cuivre jaune, mais, en revanche, le cuivre jaune permet de plus grandes finesses et plus de détails. L'étain, métal le plus fréquemment adopté, se prête à tous les travaux, quelles que soient leurs dimensions : vos objets, dits « à la main » sont-ils petits, vous emploierez des feuilles de deux dixièmes, mais ce métal est mou et d'un emploi difficile : en outre, il se perce facilement; on commencera ses essais avec de l'étain à trois dixièmes, plus facile à travailler, encore qu'il semble un peu dur aux débutants, mais comme, en art, tout MÉTAUX REPOUSSÉS 9 doit aller de pair, en l'appliquant sur des objets plus décoratifs, on tirera de son travail un meilleur aspect, par conséquent plus de satisfaction. Enfin, ce dernier se monte plus aisément, soit par collage, soit à l'aide de clous et le travail ne risque pas de se déformer pendant l'opération toujours si délicate du montage. En résumé, le cuivre rouge, le cuivre jaune, l'argent et l'étain, à trois dixièmes, sont applicables plus particulièrement aux objets dits d'ornementation décorative. L'argent à deux dixièmes et l'or seront réservés à l'exécution des bijoux ou des petits objets d'étagères. On peut aussi se servir de clous, plus ou moins ornementés, et de fils de métal. Nous verrons dans la suite comment nous devons les employer et de quelle façon ils doivent participer à l'effet général du travail. On peut encore ajouter les pierres et cabochons de toutes sortes, ainsi que les plaquettes de nacre de toutes couleurs et des fragments de perles baroques. L'emploi de ces derniers matériaux est extrêmement délicat, et, si l'on n'y prend garde, loin de participer à la belle tenue de l'ouvrage, il lui nuit souvent : il doit donc être, au préalable très réfléchi et très discret. Est-ce à dire qu'il doive être rejeté? Non pas, car si, au lieu de les employer à tort et à travers pour le simple plaisir de s'en servir, au risque de tomber dans le bibelot clinquant et tapageur, on s'en sert comme il vient d'être dit, on obtiendra un objet d'art intéressant, riche ou brillant. Employez-les donc discrètement, raisonnez bien les teintes employées, suivant la matière et leur destination; assemblez-les avec goût et justesse, vous obtiendrez ainsi une bonne harmonie générale. QoOOOOOOOOOOOOOOOOOCOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOC CHAPITEE III l'outillage et la manière de en servir. Le commerce met à la disposition des amateurs une innom- brable quantité d'outils dont on ne saurait trop s'eiîrayer, car, pour choisir judicieusement tels ou tels outils plutôt que d'autres, il faut avoir pratiqué. Nous vous indiquerons donc une douzaine d'outils réellement nécessaires au travail et qui doivent se trouver entre toutes les mains. Plus tard, vous pourrez visiter les mar- chauds et ajouter à votre gré des formes nouvelles d'outils qui vous sembleront devoir vous donner des résultats meilleurs, mais, nous vous le répétons, ne vous encombrez pas au départ, ce serait peine inutile : on se procurera donc : 1° Une pointe à tracer; 2° Une spatule ronde dite aussi modeleur ou ébauchoir; 30 Une spatule plate; 4P Quelques boules montées sur manches; 5® Un très bon canif; 6° Des ciseaux à pointe courbe; 7° Un marteau de ciseleur; 8° Quelques matoirs pour fonds; 90 Un poinçon; 10° De petits clous; 11° De la colle très forte, â froid (seccotine); MÉTAUX REPOUSSÉS 11 12° Du papier dioptrique à calquer, du papier bleu gras à décalquer; enfin, des emporte-pièces de difiérentes grosseurs pour Fig. 7. — E.mporte-pièces. le montage des pierres colorées et des cabochons. Et, pour ordre, une boîte afin de serrer tous ces outils, qui, autant que possible, doivent être réservés au travail du métal repoussé. Ija pointe sert au tracé du dessin sur le métal; il en existe de forme droite, d'autres de forme recourbée qui plaisent à cer- tains, mais nous la préférons droite et point trop fine, afin d'ob- Fig. 8. — Pointe. tenir un tracé un peu gras. Autant que possible, choisissez vos outils emmanchés, les outils tout métal ayant l'inconvénient de glisser dans les mains; sans doute, on peut remédier à cet incon- vénient en garnissant la hampe de l'outil de lanières de chèvre solidement collées, mais néanmoins, les outils emmanchés de bois sont toujours plus en mains. Il est des éhauchoirs de toutes formes et de toutes grosseurs ; Fig. 9. — Ébauchoir. on en choisira un de préférence de forme courbe, un peu arrondi et de grosseur moyenne; il sera plutôt fin que gros. 12 MÉTAUX REPOUSSÉS La sfatule flate sert à planer les fonds ; on la prendra égale- Fig. 10. — Spatule plate. ment de moyenne grosseur pouvant passer partout, sur les fonds larges comme sur les plus petits intervalles. Les hoiÂes sont encore en grand nombre, montées sur manches droits ou courbes, ce qui n'a d'ailleurs aucune importance; on Fig. 11. — Boule. s'en procurera de trois ou quatre grosseurs. Leur emploi est fort agréable et donne un modelé très moelleux; elles servent à repousser les fruits, à les modeler, ainsi que certaines fleurs. Le marteau doit être à deux fins : d'un côté, il sert à frapper les matoirs et à enfoncer les clous pour le montage des objets Fig. 12. — Marteau. terminés, de l'autre il doit être terminé par une sorte de boule destinée à marteler les fonds. Il doit être emmanché de bois; le fer sera un peu lourd, mais le manche léger et un peu long. Les matoirs sont aussi fort variés, mais les plus simples sont MÉTAUX REPOUSSÉS 13 ceux qui produisent le meilleur eiïet. Au début, on prendra un matoir à points donnant des fonds grainés qui contrastent d'une heureuse façon avec le poli des reliefs; le matoir à petite étoile est également d'un bon effet. Pour les autres, difíérez-en l'emploi, car nous ne saurions trop vous déconseiller les fonds compliqués, lesquels nuisent à l'effet général; il ne faut donc en faire usage qu'après avoir acquis une certaine expérience qui vous permettra de juger s'ils seront profitables aux efiets que vous en attendez. Le canif sert à couper le métal dans ses parties droites; il doit être d'un fil très coupant, par conséquent de parfait acier et maintenu toujours en parfait état; quand on ne travaille pas il est prudent d'en enfermer au moins la pointe dans un bouchon, afin qu'elle ne s'émousse pas, la pointe étant la partie du canif dont on se sert le plus. Les ciseaux à pointes courbes peuvent être de simples ciseaux à ongles bien aiguisés; ils servent à découper le métal dans les parties courbes. Le poinçon sert à préparer les trous de clous pour le mon- tage du métal sur les objets en bois; il doit être emmanché et à pointe fine, afin d'éviter de fendre le bois. Fig. 14. — Poinçon. 14 MÉTAUX REPOUSSÉS Les fetits clous sont en fer, pour l'étain, et en cuivre pour le cuivre jaune ou rouge. Il en existe de plusieurs grosseurs; à notre sens, il est préférafile d'adopter les plus petits qui risquent moins de traverser le bois. La colle sert au montage des métaux sur les objets qui ne peuvent recevoir de clous : formes en zinc, verreries, etc. 11 faut une colle très forte et très épaisse; la Seccotine donne de très bons résultats. Le 'papier dioptrique, transparent à calquer, doit être un peu fort pour ne pas risquer de se déchirer à l'usage; le papier bleu gras est le même qu'on emploie pour reporter les dessins de bro- deries sur étoffes. On pourra aussi, dès le début, se munir de quelques caho- chons ronds; les plus employés sont ceux de la grosseur de cinq, sept et neuf millimètres. Pour le montage, il faut préparer la place de ces pierres au moyen des emporte-pièces qui auront un millimètre de moins que la pierre, de façon à laisser un rebord de métal autour de la pierre à enchâsser, pour pouvoir la sertir sohdement. Enfin, on peut aussi se munir d'une pince pour placer les clous dans le trou préparé au poinçon, au cas où l'on aurait quelque difficulté à le placer avec les doigts, mais un peu de pratique vous rendra cette opération très facile sans avoir recours à la pince. CHAPITRE IV DES OBJETS A DÉCORER • Leur forme et Vada'ptation qui convient. Les objets à décorer sont de deux sortes : ceux qui doivent être complètement recouverts de métal, ceux qui ne doivent recevoir qu'un motif destiné à en rehausser l'aspect décoratif. Les premiers sont généralement en bois ou en zinc, ce sont de simples supports, donc, il est inutile de les prendre très beaux ou très fins, puisqu'ils seront entièrement garnis, même à l'in- térieur, lors du montage, et disparaîtront entièrement sous la garniture à l'intérieur et sous la décoration métallique à l'exté- rieur. Nous citerons parmi ces objets : les cadres de toutes formes; cadres à photographies, cadres pêle-mêle, cadres de glaces, glaces à mains, coffrets et boîtes de toutes natures, à gants, à bijoux, à mouchoirs, à timbres, à poudre; les bonbonnières, étagères, gar- nitures de bureau, coupe-papiers, plumier, tampons-buvards, classeurs, encriers, coupes, plats décoratifs, jardinières, etc. Les seconds, ceux qui ne doivent recevoir qu'un motif de métal, devront, au contraire, être choisis avec le plus grand soin; ce sont : le bois blanc, le bois de spa, le bois des îles, l'acajou, le palissandre, le citronnier ou autres; on a toujours intérêt, pour le bon aspect final, à choisir des bois de belle qualité, polis avec soin, les bois polis faisant mieux ressortir le métal, ce qui, toutefois, n'exclue pas les bois vernis qui peuvent également 18 MÉTAUX REPOUSSÉS trouver leur emploi ici, à la condition que cet emploi soit judicieusement fait. Ces recommandations ne sont pas inutiles; il est évi- dent, en effet, qu'on ne sau- rait rien faire d'artistique sur un objet défectueux de forme ou de qualité. Les objets qui rentrent dans cette catégorie sont les verreries, vases à fleurs et autres, les petits meubles en bois, bois blanc, chêne na- turel ou bois gris, certains cuivres polis. Les verreries se décorent uniquement au moyen de l'étain, seul métal qui puisse se coller. On les trouve chez les marchands de porcelaines et cristaux. L'art du verrier, depuis les maîtres de l'école de Nancy, Gallé et Daum, a fait de grands progrès depuis quelques années, aussi trouve -1 - on actuellement, dans le commerce, de bonnes imitations à des prix très modestes, où l'on retrouve les teintes opalines, bleutées, vertes et mauves qui sont très « art nouveau » et feront très bien sous les décors d'étain patinés en harmonie Chrysanthèmes. avec les teintes du fond. MÉTAUX REPOUSSÉS 19 Cherchez donc soigneusement la forme, la couleur de votre vase avant de commencer le travail et même la composition, puis, si vous devez employer des cabochons, c'est le moment de penser à les choisir, à les assortir au ton de votre vase. Ce n'est donc qu'une fois vos fournitures achetées que vous commencez le dessin de votre décoration. Avant de procéder à ce décor, on choisira, comme il a été dit déjà, dans ses albums, le sujet qu'on jugera devoir le mieux s'adapter à l'objet choisi et on en cherchera la composition ou modification, au sens décoratif, par divers croquis; puis, d'après le meilleur d'entre eux, on exécutera le dessin et, quand celui-ci sera terminé, on le regardera longuement devant l'objet à décorer pour conclure si ce modèle est bien celui qui conviendra le mieux; telle composition qui s'adapterait à merveille sur un vase ne serait pas d'un bon effet sur un autre. Si,, d'autre part, on veut employer des cabochons, c'est le 20 MÉTAUX REPOUSSÉS moment de les placer devant soi pour juger de l'eiîet qu'ils pro- duiront et s'ils s'harmonisent bien avec le ton du vase qu'on a en mains. Il va de soi que les objets de bois que nous avons classés dans la première catégorie, s'ils rentrent dans la seconde ne devant recevoir qu'une ou plusieurs applications devront être choisis de belle qualité, puisqu'ils ne seront pas entièrement recouverts. Si c'est du bois blanc, il sera nécessaire de le teinter avant le travail et, dans ce but, on devra d'abord le passer à la poudre de ponce très fine, de manière à rendre le bois très lisse, presque satiné. Pour le teinter de couleur brune, le brou de noix suffira et vous donnera toutes les nuances, de la teinte la plus claire du noyer à la teinte du chêne le plus foncé. Pour vous en rendre compte, préparez trois teintes : la première assez claire, la seconde plus montée de ton, la troisième très vigoureuse ; référencez ces teintes sur une planchette de même bois que vos objets et cela par une bande de la largeur d'une petite brosse plate dite « queue de morue «, laissez sécher et vous constaterez alors que ces trois teintes donnent un résultat plus clair que vous l'eussiez supposé. En conséquence, vous préparerez dans le godet vos teintes tou- jours un peu plus soutenues que celles que vous désirez obtenir. La teinte étant bien sèche, après avoir pénétré dans le bois, vous passerez l'encaustique à meubles et frotterez pour rendre la teinte uniforme et bien lisse. On peut aussi décorer le bois en imitant la marqueterie, à l'aide des couleurs préparées à l'alcool et spéciales pour cet usage : on peut les étendre d'eau pour l'imitation des bois des îles. On peut encore, pour dessiner les contours de son sujet, avoir recours à la pyrogravure, ou au burin, en incisant légèrement le bois; ou enfin, si l'on s'est contenté d'un simple trait d'encre de Chine, on se servira du pinceau en ayant soin de ne pas dépasser les contours, ce qui donnerait un aspect bavocheux, très difficile à remettre au net. La teinte étant bien sèche, on pourra l'encaustiquer ou la vernir au tampon, selon l'efíet final désiré. MÉTAUX REPOUSSÉS Fig. 18. — Gobelet. — Houblon. (Voyez page 70.) 22 MÉTAUX REPOUSSÉS On peut aussi faire des fonds à l'huile et obtenir ainsi des tons nuancés mélangés de paillettes aventurines que l'on trouve dans toutes les nuances : or, argent, bleu, rouge, vert, feu, chair, etc., mais ce mode exige un emploi discret, autrement on tombe aisément dans le clinquant : employé avec mesure, il donne des résultats très séduisants. Après séchage, on laquera au vernis Martin, à l'aide du procédé dit vernissage au tampon. Méthode four vernir au tamfon. — On prend un morceau de laine blanche que l'on chiffonne en forme de boule; on verse sur ce tampon six à sept gouttes de vernis, puis on le recouvre avec un morceau de grosse toile de lin sur laquelle on verse deux ou trois gouttes d'huile d'olives; en quelques instants, le vernis paraît à la surface de la toile; on frotte alors très légèrement sur toute la surface de l'ouvrage en changeant continuellement de place. Lorsque le vernis est également répandu partout, on prend un nouveau tampon de laine sur lequel on verse quelques gouttes d'esprit de vin, on le recouvre d'un morceau de toile usée et, après y avoir mis une ou deux gouttes d'huile d'olives, on recommencera à frotter la surface jusqu'à ce qu'elle soit entiè- rement sèche. CHAPITRE V COMPOSITION DU DESSIN Choix des éléments Nous voici en présence d'un objet à décorer, subjectile (1) quel- conque, qui doit recevoir notre métal travaillé. Qu'allons-nous faire? Chercher notre élément et l'adapter à la forme de notre objet, le combiner suivant l'usage qui doit en être fait, et la façon dont il doit être vu. Nous chercherons d'abord quelle fleur ou quel animal pourra convenir à la dimension de notre objet. Sous Fig. 19. — Œillet stylisé. peine d'être dis- proportionné et ridicule, on ne doit pas placer une fleur énorme sur un petit objet, ni une décoration toute flne sur un objet volumineux, tel est le pre- (1) Subjectile (s. m. du latin subjeclus placé en-dessous), ce mot ne se trouve actuellement dans aucun dictionnaire. Il est cependant très français et fut employé dès le xviiu siècle dans les traités de beaux-arts. Paillot de Montabert, dans son Traité de la peinture, consacre tout un chapitre (volume IX, chap. DLXXVIII) aux Subjectiles et commence ce chapitre par la définition du mot en ces termes : « Les subjectiles sont les corps plans sur lesquels on applique les couleurs. » MÉTAUX REPOUSSÉS Fig. 20. — Œillet. MÉTAUX REPOUSSÉS 25 Fig. 21. — Dessus de boite a cartes. — Motif : Œillels. (Voyez page 26.) 3 26 MÉTAUX REPOUSSÉS mier principe; il devra nous guider ainsi pour toutes les propor- tions des divers subjectiles sur lesquels nous aurons à tra- vailler, du plus grand jusqu'au plus petit. Supposons donc un objet de dimension moyenne, une boîte à cartes, par exemple ; nous prendrons les dimensions extérieures du cou- verde et sur nous en tracerons les contours un papier gris; puis, dans notre album de V\ dessin, nous cbercberons quelle fleur pourrait s'adapter sur ce cadre, sans qu'il soit besoin de la diminuer ou de l'agrandir; cela par la simple raison de que notre objet devra être vu près, tenu dans la main et que l'œil pourra s'im- prégner en même temps des contours extérieurs du modelé et de la flnesse des détails. Voici une étude d'œillet et quelques exercices de stybsation qui l'accompagnent, cela fera notre aflaire; il ne reste plus qu'à la disposer en une courbe harmonieuse sur l'emplacement qui lui est réservé. Suivons le cadre extérieur de notre déco- ration en ne garnissant que la partie supérieure du couvercle, ainsi nous laisserons apercevoir une partie du bois qui, peint à l'huile dans des tons jaspés gris vert (1) sera du plus charmant eflet, comme ton de fond; puis, cherchons le schéma de notre composition, c'est-à-dire la Fig, 22. — Devant direction générale, le squelette ; sur ce sque- de la boite a lette, dessinons avec soin notre fleur, en la sim- cartes. plîflant ; faisons ressortir son caractère dominant, soignons les découpures extérieures des pétales et surtout l'attache si caractéristique des feuilles sur la branche. Nous additionné (1) Ce ton s'obtient, avec le blanc d'Argent pour base, d'ocre jaune et d'une pointe de laque carminée : on de bleu d'outremer, sur le l'applique en forçant un peu, tantôt sur le bleu, tantôt jaune pour le faire jouer. MÉTAUX REPOUSSÉS 27 pourrons enfin, si le temps ne fait pas défaut, cherclier quels modelés nous donnerons à notre décoration, en mettant quel- ques indications d'ombres pour les creux et quelques rehauts de blanc pour les reliefs. Deuxième exemple. Une épingle à chapeau. Voici un très petit objet, destiné à être vu de loin; il sera donc nécessaire de saisir, de plaire, sans que l'œil soit forcé de se fatiguer pour arriver à compren- dre ce que vous lui présentez, par suite de l'éloignement. Nous cher- cherons donc par quel moyen rendre intéres- santé et harmonieuse la composition de notre decoration. 23. — épingle a chapeau. C'est ici que nous pourrons faire intervenir l'emploi des nacres de couleur; en efiet, l'opposition du ton gris de l'étain avec le vert irrisé de la nacre suffirait seul à intéresser; nous chercherons, en outre, un sujet qui, par la forme découpée, ménagerait de jolis efíets de lumière et d'ombre; c'est ainsi que nous avons dessiné en la mettant à l'échelle de la forme une branche de marronnier avec ses marrons. CHAPITRE VI REPORT SUR LE METAL La composition nettement établie et précisée, il s'agit de la reporter sur le métal. On en fera donc le calque sur papier transparent. Dans ce but, on aura une planche à dessin sur laquelle on piquera, au moyen de quelques punaises, le dessin de la composition bien d'aplomb sur le sens où il doit être vu; on le recouvrira de papier transparent fixé sur l'un des côtés ou par le haut à l'aide d'une petite bande de papier gommé, et Ton décalquera à la plume en se servant d'encre de Chine. Le crayon a l'inconvénient, s'il est trop dur, de ne point marquer suffisamment sur certains papiers calques et, s'il est trop mou, de s'étaler, perdant ainsi la précision du trait. Cette opération doit être faite avec un soin minutieux, si Ton veut gagner du temps; nous ne saurions trop le répéter, la plupart des déboires étant dus à la précipitation de cette mise en route de travail, on n'a que trop la tendance à amollir et déformer durant le reste de l'exécution; il est donc nécessaire, au point de départ-, d'éta- blir un dessin aussi précis que possible. Donc, dessinez lente- ment, sans hâte ni fatigue pour n'avoir aucune rature, mais un trait ferme et net. Le calque terminé, il s'agit de le reporter sur le métal. Pour ce faire, deux méthodes sout en présence; si nous avons affaire à un métal mince, soit à deux dixièmes, après avoir placé le métal sur un morceau de drap, de caoutchouc ou de carton, il nous suffira de fixer le calque sur le métal et de repasser le trait MÉTAUX REPOUSSÉS 29 30 MÉTAUX REPOUSSÉS avec la pointe à tracer, cette méthode a l'avantage d'être rapide, mais elle présente aussi l'inconvénient de détruire presque sûre- ment le calque, la pointe déchirant le papier si mince du trans- parent; puis, comme la poiute a toujours tendance à glisser, on n'obtient souvent qu'un trait hésitant et couvert de petits points fort désagréables; de plus, il ne peut être question de l'employer sur le métal de trois dixièmes qui, nous l'avons dit, est le plus avantageux. Nous conseillons donc, une fois le calque terminé, de placer la feuille de métal sur la planche à dessin, d'étendre sur le métal une feuille de papier bleu gras à reports et, sur ce papier, le calque; on fixera le tout avec des punaises, de façon que rien ne puisse glisser, et l'on tracera le dessin à l'aide d'un crayon de mine de plomb n° 3 taillé en pointe fine. Pour bien suivre le tracé du crayon, il est nécessaire d'apprendre à tailler ses crayons d'une pointe efiilée, la plus longue possible. On peut éga- lement se servir d'une pointe d'agate, si on en possède une pour d'autres travaux. Le dessin complètement terminé, enlevez le calque et vérifiez si rien n'a été oublié et si vous n'apercevez aucune interruption dans les traits; s'il existe quelqu'une de ces défectuosités, rac- cordez de suite avec grand soin sur le métal avec la pointe à tracer, ne faisant qu'un trait extrêmement léger. mm CHAPITRE ÇVIl l'exécution L'ébauche, Pour le travail de l'ébauche, il est indispensable de placer le métal sur un morceau de carton ou sur une planche très unie, recouverte d'un morceau de drap, pour obtenir une surface souple, un peu molle même, qui permettra]d'avoir un trait suf- fisamment creux. Si l'on a la main très légère, on emploiera le drap; si l'on déploie trop de force et que le trait apparaisse trop creux et, par suite, un peu lourd, on se servira du carton, mais en ayant soin d'avoir un carton bien lisse, sans défauts et assez épais. Prenez ensuite la pointe à tracer, non comme vous tiendriez un crayon, mais à pleine main, le pouce en dessous, les quatre doigts sur le dessus etjrepassez votre dessin en donnant le trait de haut en bas et de gauche à droite. De cette façon, l'outil aura moins de tendance à glisser. Vous devez aussi le maintenir fermement dans la main et le retenir dans sa marche en posant l'index de la main gauche sur l'outil, un peu au-dessous de la inain droite. Cette précaution vous permet d'éviter les glisse- ments qui occasionnent toujours des faux traits; or, le faux trait est l'ennemi mortel du métal repoussé, car on ne réussit 32 MÉTAUX REPOUSSÉS presque jamais à le faire dispa- raître complètement. Ne cherchez donc pas à faire votre trait d'un seul jet, vous n'y arriveriez pas et vous pour— riez dénaturer votre dessin aux changements de plans; tracez, au contraire, par petits coups, mais chaque fois que vous faites une reprise, reprenez le trait avec légèreté dans le trait précédem- ment fait, à quelques millimètres de l'endroit où vous vous êtes arrêté ; augmentez graduellement de force, de manière à ce que l'en- droit de votre reprise soit complè- tement invisible. i Chez les débutants, toutes les reprisessont visibles et mar- quées par des points partout où l'outil a repris le travail et cette défectuosité ne disparaît presque jamais complètement, lorsque le travail est terminé. Il y a donc là une première difficulté sérieuse à surmonter, un peu d'expérience y pourvoira. Une fois le dessin reporté, il faut faire disparaître toute trace de bleu du papier gras à décalquer. Rien de plus facile; il suffira de laver simplement le métal avec une brosse douce et du savon, rincer et essuyer. Fig. 25. — Garniture de jardinière. Pervenches. Nous engageons fortement le MÉTAUX REPOUSSÉS 33 lecteur à travailler sur l'envers du métal, sur son côté le moins brillant; vous éviterez ainsi une grande fatigue des yeux, car rien n'est plus pénible que ce miroitement continuel du métal. Cela, d'ailleurs, ne présente aucun inconvénient pour le travail, puisqu'il faut, de toute façon, décaper le métal avant de le patiner, que vous vous serviez soit du côté mat, soit du côté brillant; l'on obtient ainsi le même résultat final. ?\°°°ooo0000°^^° \°°Oooo 0000^° \^oooo0000<° \ooooo | i "^@1^ g CHAPITRE Vin LE MODELE Le modelé du métal est vraiment la seule difficulté sérieuse; chaque coup d'outil doit être raisonné et calculé d'avance en vue de l'efíet produit. Le travail se fait tantôt dessus, tantôt dessous, et c'est de la bonne combinaison de ce travail alternatif que dépend la réus- site finale. Pour la facilité de nos explications, nous donnerons un exemple de surface plane, la feuille du marronnier; un autre de surfaces rondes juxtaposées, la branche de groseilles, un troi- sième comportant des modelés divers, la fleur de pervenche; enfin, pour la façon de traiter les écailles, une pomme de pin et un poisson. Feuille de marronnier. — Le tracé au trait extérieur, fait à l'endroit, on retournera le métal sur le drap, et, à l'intérieur de ce trait, à environ un millimètre de distance, tracez un trait assez appuyé à l'envers du métal. Lorsque vous voulez déter- miner un très fort relief, vous écartez davantage ce trait du contour extérieur; lorsque, au contraire, vous désirez obtenir très peu d'épaisseur, vous le rapprochez. On remarquera que les épaisseurs déterminent les premiers plans et les lumières les plus vives, il ne faut donc les employer que là où elles sont logiques et, en conséquence, on évitera les épaisseurs dans les parties situées en arrière, en second plan. MÉTAUX REPOUSSÉS 35 Ce premier travail terminé, il est nécessaire d'abaisser les fonds; on placera donc l'ouvrage à l'endroit sur une plaque de verre épais et, en suivant les contours de la feuille avec la pointe de la spatule plate en appuyant légèrement, on planera le métal autour des reliefs. Surtout ne frottez pas le métal dans tous les sens, vous le fatigueriez et le rendriez cassant. Les fonds s'abaissent très éga- lement en ne travaillant que les contours du dessin. Cela fait, Fig. 26. — Feuilles de marronnier. replacez l'ouvrage sur le drap, puis tracez à l'endroit, en creux, les nervures médianes, plus appuyées vers la tige et de moins en moins creuses vers la pointe des feuilles. Pour les nervures laté- raies, pliez votre drap en deux, et sur cette épaisseur, avec le modeleur, tracez d'un seul coup d'outil, à l'envers, les reliefs qu'elles déterminent. Regardez à l'endroit l'efíet produit et retouchez, si besoin est, en ayant soin de donner la correction bien^dans la trace du premier coup d'outil. 36 MÉTAUX REPOUSSÉS Si vous avez des parties situées sur d'autres comme en A (fig. 26), travaillez d'abord les seconds plans et terminez par les premiers. Enfin, vous finissez l'ouvrage en planant de nouveau les fonds. Les groseilles. — Le trait extérieur terminé, tracez d'abord les tiges qui retiennent les grains, en plaçant le métal à l'envers sur une seule épaisseur de drap et, d'un seul trait, au moyen de la pointe à tracer, entre les traits extérieurs. Prenez une boule, as- sortie à la grosseur des grains, puis le drap en deux ou trois épaisseurs et, à l'envers du métal repoussez chaque grain en faisant tourner légèrement la boule. Don- nez plus de force pour les grains en avant et moins pour ceux du second plan. Enfin, et toujours à l'envers, avec l'extrémité du modeleur, tracez d'un coup le petit relief du grain. Eetournez à l'en- droit et, sur la plaque de verre, planez tout autour. Fig. 27. — Groseilles. Fleur de pervenche. — La pervenche présente trois sortes de modelés bien différents : le calice, lui-même, formé d'une partie renflée et de cinq sépales plats; la partie inférieure de la corolle est tubulaire et ronde, les extrémités des pétales libres sont minces, mais présentent un modelé moelleux. Chaque feuille du calice doit être traitée comme une petite feuille, c'est-à-dire en faisant le double trait à l'envers. Mais, pour les parties ren- fiées du calice et de la corolle, il ne faut pas faire ce double trait, on donnera seulement plusieurs coups à l'envers avec le gros du modeleur, de façon à déterminer des modelés ronds et gras. MÉTAUX REPOUSSÉS 37 MÉTAUX REPOUSSÉS Pour les pétales, faites le double trait à l'envers, très près pour ceux du second plan, plus éloignés pour ceux du premier plan à un millimètre environ; puis, dans le modelé intérieur de chaque pétale, donnez à l'envers, avec une boule moyenne, deux coups allongés, du bord vers le cœur, à droite et à gauche de Fig. 29. — Poisson genre japonais. chaque pétale, en insistant sur la partie en avant; vous obtien- drez ainsi la dépression centrale des pétales et leur modelé moel- leux. Les écailles. — Les écailles se déterminent presque unique- tent par le second trait intérieur; la difficulté, pour la mise en place de chaque écaille, est de donner ce trait bien accentué vers MÉTAUX REPOUSSÉS 39 la pointe et assez écarté du tracé et de le conduire en l'afíaibKs- sant et en le rapprochant du tracé à mesure qu'il s'approche de l'attache; un seul coup de spatule donné dans son milieu suffit à déterminer l'écaillé. Il faut faire ce travail en commençant par les parties les plus en dessous et terminer par les parties les plus en-dessus. On réservera néanmoins les forts reliefs pour la partie moyenne qui se trouve plus en avant. Fig. 30. — Pomme de pin. CHAPITRE IX LES CADRES ET LES FONDS C'est seulement lorsque le travail du modelé est terminé qu'on exécute le cadre extérieur de la décoration. Il serait impos- sible de l'exécuter plus tôt, sous peine de ne jamais obtenir de fonds plats. Il faut, en efíet, laisser au métal la possibilité de s'étendre à chaque opération de planage et le cadre, limitant le métal, est un obstacle à cette extension. Ces lignes rigides et régulières sont assez difficiles à exécuter. Prenez donc bien toutes vos dimensions extérieures sur l'objet lui-même et tracez ces lignes extérieures à l'endroit, sur le drap, Fig. 31. — Épingle au a chapeau. moyen de la pointe à tracer, Marguerile. en tenant la ligne à un milli- mètre de distance intérieure des dimensions. Tracez également la ligne qui limite le cadre inté- rieurement. Puis, retournez votre métal sur le drap et tracez à un mil- limètre intérieur de ces lignes des lignes parallèles assez appuyées ; ces lignes sont destinées à mettre le cadre en saillie. Plus vous les écarterez de la ligne extérieure, plus elles donneront de saillie. Pour avoir de la netteté, il faut tracer d'un seul coup avec MÉTAUX REPOUSSÉS 41 la pointe à tracer à l'aide d'une règle, pour les lignes droites, et d'un pistolet pour les lignes courbes. Ce travail terminé, on exécute le fond. Les fonds peuvent rester unis; pour cela, il n'est besoin que de les planer avec la spatule plate sur la plaque de verre. Mais, le plus souvent, on les décore, soit en les frappant, soit en les gravant. Pour les graver, vous placez le métal sur le carton et, avec la pointe, vous couvrez le fond de motifs exécutés très légèrement et représentant des lignes, des points, des compartiments imitant la peau de crocodile ou simplement des lignes sinueuses irrégu- Hères, puis vous planez de nouveau sur le verre. On peut encore marteler les fonds avec la boule ou la tête d'un gros clou; on peut également les décorer à l'aide de matoirs dont il existe une grande variété. Les meilleurs sont ceux qui donnent des grains plus ou moins fins et disposés de diverses façons; mais il faut s'abstenir des matoirs à dessin trop écrit, trop net, qui viendrait lutter avec le dessin de votre ouvrage et en distraire l'intérêt. La très petite étoile seule est parfois d'un bon efiet ; Bannissez donc résolument les fleurs de lys, les trèfles, les fleurettes et tous autres de même nature. L'emploi des matoirs est d'ailleurs excellent; ils ont l'avan- tage de donner aux fonds un aspect diflérent des reHefs, ce fait valoir qui l'intérêt du modelé. De plus, ils prennent bien la patine et provoquent des tons gris soutenus, d'un très Heureux eflet. Enfin, ils aident à faire disparaître les faux traits, les acci- dents qui ont pu se produire au cours du travail. Leur emploi est des plus faciles; vous placez votre ouvrage sur une plaque de zinc ou de bois très dur ; tenant alors le matoir bien verticalement, vous frappez légèrement avec le marteau sur son extrémité supérieure. Les dessins du fond peuvent être espacés, ils lement peuvent être éga- rapprochés et même très serrés les uns contre les autres; on peut aussi les rapprocher près des reHefs et les dis- tancer à mesure qu'ils s'en éloignent et l'on obtiendra ainsi un dégradé de très bon effet. CHAPITRE X LE DÉCOUPAGE Le découpage doit être fait sitôt le modèle terminé et avant de procéder à la patine. Certains ouvrages présentent des décou- pures compliquées ou même des ajourés dans l'intérieur de la composition destinés à donner de la légèreté à l'ensemble, ou à laisser simplement voir le subjectile sur lequel est placé le métal. On emploie ces ajourés principalement et avec succès sur les verreries. Il peut également être amené par l'emploi des nacres et des cabochons. Pour les contours extérieurs des cadres, contours rigides qui demandent une parfaite régularité, vous placez le métal sur une règle plate en fer, et, au moyen de la pointe d'encadreur ou d'un canif bien aiguisée tenue verticalement, vous coupez le métal à un millimètre de la ligne extérieure du cadre en vous appuyant sur une autre règle de fer ou de verre. La surface laissée à l'extérieur du cadre est destinée à rece- voir les clous ou la colle qui serviront à fixer le métal sur le support. Il est important de bien appuyer sur le canif pour ne pas avoir de reprise. Si la coupure n'est pas complète, il vous suffira de plier le métal en deux pour obtenir la séparation immé- diate et très nette. Les découpages contournés se font avec des ciseaux à ongles à pointes courbes. Coupez toujours, pour la même raison, à un millimètre extérieur des bords. Si vos découpures ne sont pas très nettes, si elles présentent des irrégularités, des bavures, limez 44 MÉTAUX REPOUSSÉS les contours avec une petite lime de fer très fine, pareille à celle que l'on emploie pour le travail de la corne, plate d'un, côté et arrondie de l'antre. Les découpures pour l'incrustation des nacres se font égale- ment de cette manière, mais il n'en est pas de même pour les cabochons. Il y a, avons-nous dit, deux espèces de cabochons : ceux qui sont ronds, les plus courants, et les cabochons baroques. Pour les premiers, on aura des emporte-pièces légèrement plus petits que les pierres employées, un demi-miUimètre environ de moins pour les petits, un millimètre pour les gros. Mettez l'ouvrage sur une planche de bois demi-dur réservée à cet emploi, ou, ce qui serait mieux, sur une plaque faite de six à sept épaisseurs d'étain de trois dixièmes; posant alors l'emporte-pièces à l'endroit où doit figurer le cabochon, en le tenant de la main gauche, bien appuyé verticalement sur le métal pour que, sans qu'il puisse glisser, la coupe se fasse bien également; puis, de la main droite,. MÉTAUX REPOUSSÉS 45 frappez d'un coup de marteau bien ferme; cela est très simple et vous n'aurez jamais d'accident, si vous ne cherchez ni grâce, ni fantaisie, sur nos recommandations que nous résumons ainsi : 1° Bien appuyer l'emporte-pièce sur le métal; 2° Le tenir bien vertical; 3° Donner le coup de marteau très ferme, sans hésitation. La différence de diamètre du trou avec le cabochon laisse un excédent de métal qui est destiné à sertir la pierre pour lui donner de la solidité et la maintenir en place. Si le sertissage est bien fait, il contribue à la bonne tenue de l'ensemble; nous allons voir plus loin comment nous pourrons y parvenir. Pour les cabochons de forme baroque, il ne peut être ques- tion d'emporte-pièces, les formes varient à l'infini. Il nous faudra faire le trou au moyen des ciseaux et cela n'est pas sans diffi- cuité, car il faut obtenir une grande exactitude pour que ce genre de cabochon s'encastre bien dans le métal; si le trou est trop grand, il laisse sortir le cabochon; s'il est trop petit, l'ex- cèdent du métal en cache une partie et le sertissage est affreux, voire même impossible à faire. Prenez donc le cabochon baroque et placez-le sur le métal à l'endroit où vous devez l'incruster, puis contournez-le au moyen d'une aiguille, de façon à marquer exactement son empreinte sur le métal. Ketirez le cabochon, et, avec la pointe du canif, faites une petite fente au miheu de cet emplacement; introduisez par cette fente la pointe des ciseaux courbes, et découpez l'ouverture à un millimètre intérieur de l'empreinte. Si vous avez quelque bavure, passez la lime en vous servant de la surface arrondie. CHAPITRE XI LES PATINES En l'état où nous venons de le laisser, au chapitre qui précède, notre travail est à peu près terminé sauf l'aspect, ce qui est d'une importance capitale. En effet, il est brillant à l'excès en ce qui concerne les métaux employés, mat ou incolore sur les subjectiles; il est donc nécessaire de le teinter, parfois aussi de le vieillir; c'est le rôle des patines. Parmi les innombrables variétés de patines, il en est de plus ou moins faciles à employer et de plus ou moins durables; mais cette partie du travail est certainement la plus attachante, car elle permet des recherches et des trouvailles tout à fait inatten- dues; aussi est-ce un véritable travail de l'esprit qui évolue en toute liberté, car on peut, à l'infini, patiner, effacer et recom- mencer. Le métal se prête à tous les essais qu'on veut lui faire subir et il n'y a pas à craindre ici de gâcher le travail par une mauvaise patine, puisque le seul ennui qui puisse nous arriver, en cas de non réussite, sera de le recommencer. On n'aura donc aucun scrupule à chercher la fantaisie dans les patines, pourvu qu'on ait pour but l'harmonie générale et c'est précisément ce travail, très personnel et absolument original que nous vous engageons à poursuivre, sachant qu'au bout de très peu de temps vous en aurez une extrême satisfaction. Les patines ne sont pas les mêmes pour le cuivre, l'étain ou l'argent; nous les étudierons donc séparément. MÉTAUX REPOUSSÉS 47 Quel que soit le métal employé, il est indispensable de le nettoyer, de le décaper avant de le patiner. Sinon, vous risque- riez d'opérer inégalement et même de voir des parties qui refuseraient complètement de prendre la couleur. Il y a deux façons de décaper le métal ; on peut tout simple- ment le frotter avec une brosse douce et de la poudre de ponce impalpable. C'est là un procédé simple et rapide; mais si la poudre de ponce n'est pas assez fine, on risque de rayer le métal. Le procédé que nous lui préférons consiste à imbiber un tampon de toile d'acide cblorhydrique coupé de 50 0/0 d'eau; on frotte avec ce tampon jusqu'à ce que le métal soit bien net et propre jusqu'en ses moindres replis. Il est alors apte à recevoir toutes les patines. Vargent. — Pour patiner l'argent, ayez une plaquette de marbre, placez dessus quelques grammes de fleur de soufre et faites brûler à l'air libre; renversez dessus un entonnoir et pré- sentez la plaquette d'argent à l'extrémité de l'entonnoir, les vapeurs qui s'en échappent noirciront rapidement le métal, sur- tout si vous avez pris la précaution de l'humidifier légèrement, vous n'aurez plus qu'à rattraper les lumières avec une peau. Pour fixer cette patine, il ne restera plus qu'à la vernir légère- ment au vernis à l'alcool spécialement préparé pour le métal. On peut aussi laisser séjourner l'argent dans un œuf battu; il prend alors des tons gris bleu et gris brun d'un assez bel effet. Pour obtenir les lumières, on frottera de blanc d'Espagne appli- qué sur un chiffon humide. Vétain. — Il y a pour ce métal différentes façons de le patiner qui, toutes, donnent des effets variés. La plus ancienne, celle qui s'est le plus employée au début de ce genre de travail, est une sorte de pâte épaisse faite de mine de plomb, huile de fin, et quelques gouttes de vinaigre, le tout bien amalgamé. On enduit la totalité du métal, et, après quelques minutes, on frotte avec un morceau de flanelle pour avoir les lumières. Ce moyen a l'inconvénient de ne pas laisser de trace durable, car la patine ne fait que se déposer sur la surface du métal et 48 MÉTAUX REPOUSSÉS MÉTAUX REPOUSSÉS 49 Fig. 33. — Chauve-souris a appuquer sur buvard de daim gris. ne l'oxyde aucunement; elle se dépose sur les doigts chaque fois ment bruni imitant plutôt le vieil argent que le vieil étain. On qu'on y touche; il faut la recommencer de temps en temps; elle arrêtera donc le ton selon ses préférences. Si l'on a trop éclairci, est donc inapplicable sur les objets qui doivent être très souvent on peut recommencer l'opération et, cela, autant de fois qu'on en mains. le veut, sans crainte d'abîmer le métal ou d'altérer le travail. La meilleure patine pour étains est la patine hquide qui se Lorsqu'on est arrivé à l'effet désiré, on peut vernir très légè- trouve chez tous les marchands de couleurs; son emploi est des rement au vernis métal; il empêchera la patine de changer, de plus faciles et son action est rapide et durable. s'altérer à l'air. L'étain, parfaitement décapé, est enduit au pinceau; il se Voici enfin un excellent moyen de patiner l'étain et dont noircit immédiatement, on le laisse sécher, puis, avec une brosse l'usage est assez peu connu. On fait une pâte avec de la fieur très douce et de la poudre de ponce impalpable, on frotte légè- de soufre, de la teinture d'iode, quelques gouttes d'acide azotique rement pour éclaircir en insistant sur les reliefs pour avoir les (eau-forte); on enduit le métal au moyen d'une brosse à peindre lumières. Le ton à obtenir dépend du goût de chacun, les uns et on laisse sécher. On obtient ainsi un ton de très vieux fer avec aiment un ton très foncé, d'autres préfèrent un ton très légère des dépôts légèrement terreux dans les grands creux. Cette patine ■ 50 MÉTAUX REPOUSSÉS peut donc rendre de grands services pour la décoration des objets- de genre ancien, coiïrets, glaces, cadres, etc. De plus, cette patine, bien loin de s'altérer à l'air, ne fait qu'embellir en vieil- lissant. Le cuivre. — Les patines pour le cuivre sont les plus amu- sautes à chercher; en effet, les cuivres peuvent présenter des tons, des reflets d'une richesse inouïe et l'on peut dire que les recherches nouvelles donnent, presque toujours, un résultat inté- ressaut et inattendu. Le plus simple est celui qu'on obtient en présentant l'objet à la flamme d'un fourneau à gaz, en le tenant avec des pincettes; il se produit des irisations très variées et fort jolies, principale- ment sur le cuivre jaune. Le métal prend tout d'abord un ton vieil or, puis rosé, puis violacé et bleuté; on arrête alors l'action du feu lorsque le cuivre présente le meilleur effet. On laisse refroidir, puis on passe de suite un vernis métal. Ce vernis est ici absolument indispensable, car, malheureusement, ces reflets si beaux, dus à l'action du feu, disparaissent au contact de l'air; le vernis est destiné à empêcher ce contact. Vous pouvez obtenir une irrisation analogue et même plus brillante et plus riche de tons avec la méthode suivante : Mettez chauffer deux litres d'eau dans un récipient émaillé, sufflsammenfc grand pour contenir le cuivre que vous dési- rez patiner. Ajoutez 90 grammes d'hvposulfite de soude et 30 grammes d'acétate de plomb. Lorsque le mélange est voisin de l'ébullition, prenez le métal avec des pinces plates et pion- gez-le dans le liquide. Il devient successivement, comme au con- tact du feu, jaune d'or, rosé, violacé, bleuté. Vous arrêtez au ton voulu en retirant le métal et en le pion- géant dans l'eau froide. Après séchage, vous passez au vernis métal. Le ton vert-de-gris s'obtient en plongeant le cuivre dans^ une cuve de porcelaine remphe d'acide acétique étendu d'eau. On retire le métal après quelques instants et on laisse sécher à l'air; si le ton obtenu est trop faible, on recommence l'opération MÉTAUX REPOUSSÉS 51 et cela jusqu'à ce que l'efíet désiré soit obtenu. Pour avoir des lumières, il suffit de frotter avec un morceau de flanelle. Les tons roses s'obtiennent de la même façon, en employant l'acide chlorbydrique pur. En se servant de l'alcali, on obtient un ton gris-bleu. Les verts foncés s'obtiennent par le mélange suivant : 500 grammes de vinaigre, 8 grammes de sel marin, 8 grammes de sel ammoniac et 16 com- grammes d'ammoniaque; étendez la position sur le métal en insistant dans les creux; essuyez avec un linge de toile et frottez pour avoir les lumières. Enfin, pour le ton brun bronzé, faites bouillir le métal dans un récipient de cuivre contenant un litre d'eau, 65 grammes de carbonate de cuivre, 60 grammes de sel ammoniac et 25 grammes de vinaigre. Laissez l'action se produire pendant un temps qui peut varier de dix à vingt minutes, retirez et laissez sécher. On trouvera, en outre de ces préparations que l'on peut faire soi-même, quantité de patines toutes préparées, elles sont accompagnées généralement d'une instruction, on n'aura donc qu'à s'y conformer. Nous vous conseillons cependant, pour terminer, d'écarter toutes les patines qui pourraient altérer par trop l'aspect du métal. Evitez les empâtements, écartez les vernis de couleur qui donnent un aspect clinquant et les vernis opaques qui masquent complètement le métal. Malgré la grande satisfaction qu'on trouve toujours à obtenir, recherches, des patines nouvelles, il ne faut par ses propres pas vouloir surprendre par des effets inattendus, mais bien être cons- tamment préoccupé de tenir ses patines en parfaite harmonie avec leur emploi et le ton de l'objet qu'elles doivent orner et rehausser. CHAPITRE XII LE BOUERAGE Les reliefs des métaux repoussés, comme ceux des cuirs, ont besoin d'être maintenus par une substance disposée à l'intérieur qui les empêche de se déformer, de s'écraser sous la d'un présence corps étranger. Cette substance, très difficile à choisir lorsqu'il s'agit de cuir, est, pour les métaux, à peu près indifíérente, quant à la nature. On pourra donc adopter celle qui conviendra le mieux, pourvu qu'elle satisfasse aux qualités requises. Il faut, tout d'abord, qu'elle soit malléable au d'être facile à point couler dans les creux; qu'elle durcisse suffisamment avoir de la pour solidité; qu'elle ne se sépare pas, après un temps plus ou moins long, en petites parcelles; enfin qu'elle adhère ment parfaite- au métal. Le moyen le plus simple est d'employer la cire à bourrer, spécialement préparée pour le métal, qu'on trouve chez tous les marchands. Elle est, d'aiUeurs, presque toujours fort bonne. Après l'avoir amollie, à la chaleur des mains, on en tous les garnira creux formés à l'envers du métal; puis, pour être sûr de ne pas avoir trop d'épaisseurs et de n'avoir pas dépassé le niveau du fond, on passera sur toute la surface de l'envers la lame d'un couteau tenu verticalement, et ce, pour enlever l'excédent aurait qui pu se produire. Après quoi on laissera durcir. Certains font chaufier la cire dans une petite casserole la faire couler à pour l'état liquide dansles fcreux; c'est, à notre MÉTAUX REPOUSSÉS 53 avis, un moyen absolument défectueux; car, si vous bourrez de l'étain de cette façon vous risquez de le faire fondre, si d'aventure la cire a un peu trop cbaufíé; en outre, alors même qu'elle ne serait pas assez chaude pour fondre l'étain, elle peut encore altérer la patine ou le vernis métal que vous auriez employé. Le mieux sera donc de renoncer à ce moyen. Si cependant on tenait à se servir d'un produit liquide pour le bourrage, voici une recette qui peut rendre de grands services pour les métaux destinés à être montés à plat, sans les courber d'aucune sorte . Prenez du plâtre de Paris, de qualité fine (l)pour ne pas avoir de grumeaux, gâchez ce plâtre au moment de vous en servir; puis, lorsque la pâte vous paraît commencer à épaissir, faites-la couler dans les creux, passez le couteau verticalement pour enle- ver l'excédent et montez l'on- vrage. Cette façon de bourrer peut rendre de grands services lorsque l'on est pressé, et, de plus, pour les travaux de grande dimension, c'est un moyen fort économi- que. Mais il présente quelques Fig. 34. — Pommes de pin. Décoration pour vase rectangulaire. (1) Se trouve chez tous les mouleurs. 54 MÉTAUX REPOUSSÉS inconvénients; il faut aller très vite, sans quoi le plâtre prend jusqu'au durcissement et devient alors inutilisable; on ne peut courber le métal lorsqu'il est bourré de cette manière, il ne peut donc s'employer que pour des objets à monter sur surfaces planes; il a, en outre, un inconvénient plus grand encore, c'est que la matière peut se désagréger à la longue et, ainsi que nous l'avons dit plus haut, rien n'est plus choquant que ce bruit de parcelles sèches et dures circulant à l'intérieur des rehefs. On peut encore bourrer avec un mélange de sciure de bois et de colle de pâte, ou de la cire à modeler mêlée de ponce en poudre impalpable. Quel que soit le procédé choisi, nous vous recommandons expressément de ne faire cette opération du bourrage qu'au moment du montage et non pas avant d'appliquer les patines, ce que nous avons vu faire quelquefois, c'est là une méthode défectueuse, puisque souvent on exécute les patines à chaud, c'est donc courir le risque de faire fondre le bourrage au moins en partie : de toutes façons on risque toujours, en ne montant pas immédiatement l'ouvrage, de voir la surface du bourrage s'abîmer, s'effriter, ou s'étaler et venir former des épaisseurs aux endroits des fonds qui avoisinent les reliefs. o oooooo O n OO o Ci ®c OooooOOoooOOo® o oOooooooOOOoOOQO o OO o o OooooO O CHAPITRE XIII DU MONTAGE Le montage varie selon le support employé. En effet, sur le bois, il suffira de clouer avec un soin minu- tieux les plaquettes de métal selon les indications que nous allons donner; mais, sur les verreries, les formes en zinc et en cuivre, il sera nécessaire de les coller, et ceci demande un tour de main assez délicat, parce que le décor est, durant l'opération, •constamment sous la pression des doigts, si Ton n'y prend garde. Il faudra donc y apporter la plus grande attention dès le début, et cela d'autant plus que ces derniers objets ne peuvent se décorer qu'en étain, ce métal étant le seul qui soit réellement susceptible d'adhérence par le collage. Dans les deux cas, certains objets sont assez difficiles à mon- ter, et pour obtenir un résultat convenable, un aspect bien net, il sera nécessaire de s'astreindre à certaines précautions que nous allons indiquer ici, et qui tout doucement vous conduiront à la possession de ces tours de main dont nous venons de parler et que seule donne l'expérience. Pour les appliques de métal sur bois, disposez l'ouvrage à l'endroit voulu, et, au moyen d'un poinçon très fin, percez de deux on deux centimètres des trous également très fins, dits trous d'aiguille, qui traverseront le métal et pénétreront très légère- ment dans le bois : prenez un clou et disposez-le dans celui des trous préparés qui se trouve à l'un des angles de l'ouvrage, donnez un léger coup de marteau pour le placer droit, puis finis- ¡ I h 56 MÉTAUX REPOUSSÉS sez de l'enfoncer à l'aide du chasse-clou pour le maintenir bien droit et l'empêcher de se plier. Continuez l'opération en commençant par les autres clous des angles. Si vous avez quelque difficulté à saisir ces clous qui sont assez fins, vous pouvez vous servir de petites pinces. Lorsque vous avez besoin de plier le métal, pour le mon- tage d'un cofiret, par exemple, il faut préparer les replis en tra- çant leur emplacement à l'envers au moyen de la pointe à tracer; de cette façon, le métal se plie aisément et à l'endroit voulu. Si le métal recouvre simplement le support, il n'y a le qu'à coller; cela est extrêmement simple pour les cadres, boîtes et objets analogues. Enduisez l'envers de votre étain d'une colle très forte et placez-le sur le support; puis, avec la spatule, appuyez légère- ment sur les contours et les fonds, pour faire adhérer parfaite- ment et chasser les bulles d'air. Lorsqu'il s'agit d'appliquer l'étain sur les objets en verrerie, il est nécessaire de les doubler avant de procéder au montage. En effet, le subjectile étant translucide ou transparent laisse apercevoir l'envers de l'ouvrage, il est donc indispensable de dis- simuler le bourrage; on appliquera donc d'abord, sur cet envers, une feuille d'étain à doubler, qu'on laissera bien sécher. Une fois sec et bien adhérent, on le découpe au moyen de la pointe du canif en suivant les contours de l'ouvrage. Il est inutile de doubler la partie destinée à être retournée à l'in- térieur; cette partie aura, pour les vases, environ deux millimètres. Pour monter un coupe-papier, on apphque d'abord un des côtés en repliant le métal sur le côté opposé (environ deux miUi- mètres), puis on colle le second côté, et, lorsqu'il est parfaite- ment sec, on le coupe au ras du bord, puis on lime la légèrement jonction des deux feuiUes de métal jusqu'à ce qu'on arrive à dissimuler complètement. L'emploi de la hme sera d'ailleurs tout indiqué chaque fois qu'on aura à dissimuler la jonction de deux parties de métal, ou lorsqu'il s'agira de faire disparaître les petits phs qui auraient pu se produire en repliant le métal à l'intérieur des supports pour le montage. MÉTAUX REPOUSSÉS 57 Après l'emploi de la lime, il est nécessaire de patiner de nouveau l'étain à l'endroit où la lime a passé; on fait cette retouche au pinceau. S'il s'agit du montage des plats, sébilles, dessous de corbeilles ou tous objets analogues, il faut laisser à l'étain trois millimètres d'excédent en plus du contour de la forme extérieure de la pièce. On dispose l'étain sans s'occuper du creux du fond et l'on replie Fig. 35. — Épingle de nuque en argent. à l'envers les trois millimètres laissés pour cet usage; on encolle et, au moyen de la spatule, on aplatit complètement ce repli à l'envers et l'on retourne la forme à l'endroit. Il s'agit maintenant de faire creuser l'étain pour former le fond du plat ou de la sébille. Prenez alors un œuf en bois, l'œuf si connu qui sert à repriser les bas, garnissez-le de plusieurs épaisseurs d'ouate, le tout recouvert d'un molleton et ne formant aucun pli; placez ce tampon à l'endroit du creux et tournez en appuyant légèrement pour faire enfoncer le métal. Cela est long et minutieux, mais ne vous impatientez pas surtout, vous feriez inévitablement craquer le métal. Le mouve- ment tournant est nécessaire pour faire distendre l'étain égale- ment de tous les côtés; insistez davantage aux endroits où le métal vous paraîtrait récalcitrant, et, avec du temps et toute la patience voulue, vous arriverez sûrement à faire adhérer complè- temenfc le métal au fond du support. Lorsque vous avez des cabochons à placer, vous les intro- duisez entre le subjectile et le métal; après en avoir encollé le dessous, vous le glissez jusqu'à ce qu'il apparaisse à l'orifice du trou préparé pour son usage. Avec la spatule courbe, vous planez le métal tout autour en formant un petit rèbord le long du cabo- chon pour le sertir. CHAPITRE XIV LEÇONS ÉCRITES PREMIÈRE LEÇON THERMOMÈTRE-ÉPHÉMÉRIDE Décor : La Ronce. Voici un objet très simple pour le débutant, d'un emploi courant et d'un prix de revient insignifiant. Pour îournitures, vous aurez une planchette de bois de onze centimètres de large sur seize centimètres de haut, une feuille d'étain de trois dixièmes, de quinze centimètres sur vingt, un petit thermomètre d'environ sept centimètres de haut et un éphé- méride de deux centimètres et demi sur trois et demi. Décalquez le dessin et reportez-le sur l'étain comme nous l'avons indiqué au chapitre VI. Tracez les contours à la pointe; modelez les fleurs et les feuilles. (Voir chapitre VIII.) Pour les fruits, tracez les contours de chaque grain à l'en- droit et faites un deuxième trait intérieur à l'envers, et modelez dans l'intérieur au moyen de la petite boule et en tournant. Puis, frappez votre fou d au matoir à points, et passez au cadre exté- rieur. m MÉTAUX REPOUSSÉS Fig. 36. — Thermomètre éphéméridÏ:. — Décor : La Ronce. 60 MÉTAUX REPOUSSÉS Pour cela, il est de toute nécessité de prendre à nouveau hien exactement le contour extérieur de la planchette et de faire le cadre du métal absolument de même mesure. Découpez le long des contours intérieurs en laissant un mil- limètre d'excédent pour le montage et le long du cadre extérieur en laissant un centimètre et demi pour rabattre derrière la plan- chette. Bourrez, patinez, enfin passez au vernis métal. ^ Prenez alors votre planchette et teintez-la au brou de noix après l'avoir soigneusement poncée et polie et passez-la à l'en- caustique. Le tout bien sec, vous appliquerez l'étain de façon que les angles du cadre du métal se trouvent exactement sur les angles de la planchette. Rabattez l'excédent de un centimètre et demi derrière la planchette et collez. Pour la partie intérieure découpée, qui laisse voir le bois, vous pouvez, à votre choix, clouer ou coller. Retournez la planchette et recouvrez tout l'envers d'étain à doubler que vous coupez au ras du bord. Limez légèrement pour dissimuler la jonction, patinez et ver- nissez tout l'envers. Il ne vous reste plus qu'à clouer le thermomètre, coller l'éphé- méride, enfin placer derrière piton ou anneau avec patte à trois vis pour accrocher l'objet. DEUXIÈME LEÇON UNE JARDINIÈRE Motif : Branche de chêne et Scarabées. Cette petite jardinière s'exécute en étain de trois dixièmes et se monte sur une boîte en fer-blanc ayant contenu des bis- cuits. (Voy. fig. pages 6 et 7.) MÉTAUX REPOUSSÉS 61 Prenez donc une de ces boîtes, relevez-en les mesures et des- sinez votre composition dans ces proportions. Votre ouvrage se compose de deux grands côtés et de deux petits qui devront être faits d'un seul morceau, de façon à n'avoir qu'une seule ligne de jonction. Il va de soi que les grands côtés devront alterner avec les petits. Le modelé des feuilles se fait comme nous l'avons indiqué au chapitre VIII. Pour les glands de chêne, voici comment on procède : tracez les contours à l'endroit et la ligne intérieure à l'envers; puis, et toujours à l'envers et sur deux épaisseurs de drap, modelez le gland en donnant quelques coups de modeleur en long, de façon à déterminer les légères côtes du gland. Pour la partie inférieure ou cupule (I) du gland, modelez à l'envers au moyen de la boule en tournant, de façon à obtenir à l'en- droit une surface bombée. Puis, au moyen de la pointe à tracer, on fera, toujours à l'envers, des petits points en creux qui déter- minent à l'endroit l'apparence rugueuse de la base du gland. Pour les scarabées, après avoir fait le tracé à l'endroit et le trait intérieur à l'envers, on modèlera les ailes à l'envers en don- nant les coups du modeleur en long; pour la tête et le corselet, le modelé en est obtenu avec la petite boule. Enfin, pour les pattes, le relief est suffisamment donné en faisant passer la pointe à tracer à l'envers, entre les traits extérieurs. Faites le cadre et les ornements, comme nous l'avons indiqué au chapitre IX et frappez le fond. Découpez votre étain en suivant un excédent de un cen- timètre et demi pour le montage en haut et en bas; bourrez et enduisez l'envers de colle très forte et appliquez l'étain sur la forme, puis rabattez à l'intérieur et en dessous la partie laissée dans ce but. Doublez ensuite l'intérieur et le dessous de la boîte avec l'étain de un dixième; il ne restera plus qu'à limer, patiner et vernir. (1) Cupule (petite coupe) partie infé ieure du glande qui soutient le fruit. 62. MÉTAUX REPOUSSÉS TROISIEME LEÇON UN COUPE-PAPIER Motif : Chicorée sauvage. Le coupe-papier s'exécute en étain de trois dixièmes sur forme en cuivre poli ou bois gris. Le subjectile choisi, prenez bien exactement l'empreinte des contours; disposez votre dessin dans la forme de cette empreinte et reportez-le sur le métal, comme il est indiqué au chapitre VI. Modelez la fleur et les feuilles (chapitre VIII); faites le fond et préparez à l'emporte-pièce de six millimètres le trou du cabochon opale de sept millimètres qui se trouve à la base du coup-papier. Exécutez de même l'autre côté. Coupez l'un des côtés en laissant dépasser deux millimètres le long du bord pour rabattre le métal et un millimètre seulement le long des pétales de la fleur; enduisez de colle, placez le cabochon et montez en rabattant les deux millimètres qui sont en excédent derrière la forme. Limez le repli de façon à faire disparaître toutes les imperfections qui auraient pu se produire et à amincir le plus possible la partie rabattue, sertissez de suite le cabochon. Lorsque ce premier côté est bien sec, vous riK» UUUFÛ FAFIÛH. /T j AJ/-VT Décor : Chicorée sauvage, proccdcz au moutagc de 1 autre cote. Ne MÉTAUX REPOUSSÉS 63 découpez que la partie de la fleur qui limite la décoratiou sur la forme, mais en laissant tout l'étain de chaque côté des bords extérieurs. Enduisez de colle et appliquez à l'endroit voulu après avoir disposé le cabochon à sa place. Après avoir laissé parfaitement sécher, coupez l'excédent du métal en suivant le bord de la forme, au moyen de la pointe du canif. Limez et patinez avec précaution, de façon que la patine ne touche vous pas au subjectile qu'elle pourrait abîmer, soit que ayez employé le cuivre, soit que vous ayez préféré le bois gris. QUATRIÈME LEÇON UN CADRE Décor : Pervenches et Pafilion. (Voy. flg. pages 16 et 17.) Nous adopterons le cuivre jaune sur bois de chêne légère- ment teinté au brou de noix et encaustiqué. Les cabochons qu'on voit au cœur des fleurs sont des amé- thystes, de cinq millimètres, dont le ton s'harmonise avec les reflets violacés du cuivre patiné au feu. Dessinez votre décoration dans les proportions du cadre que vous aurez choisi, soit plus grand, soit plus petit, et reportez votre dessin sur le métal; modelez en vous appuyant sur les conseils donnés précédemment, car nous n'avons ici aucune dif- Acuité nouvelle à signaler. Pour le papillon, modelez le corps au moyen de la petite boule et à l'envers; pour les ailes, donnez très peu de relief et aucun modelé; tracez simplement les détails d'un trait à l'en- vers. Frappez le fond et faites les trous pour les cabochons à 66 MÉTAUX REPOUSSÉS l'emporte-pièce de quatre millimètres. Découpez ensuite tout votre travail eu laissant un millimètre tout autour pour clouer. Prenez de petites pinces plates et tenez votre métal au-dessus de la flamme d'un fourneau à gaz ou, à défaut, d'une lampe à alcool. Le cuivre prend d'abord un ton doré, puis rosé, puis des reflets violacés; c'est à ce moment que vous devez le retirer de la flamme. Laissez refroidir et vernissez de suite, d'un seul coup, sans frotter sinon vous risquez de faire disparaître cette char- mante oxydation irisée. Enfln, vous bourrez les hauts reliefs, mais il est inutile de bourrer les tiges et les ailes du papillon. Placez ensuite la branche sur le cadre de bois et clouez en commençant par les deux clous qui se trouvent près des angles. Posez les cabochons en les glissant à leur place entre le métal et le bois, après les avoir enduits en-dessous de colle forte ou de seccotine, de façon à ce qu'ils adhèrent au bois. Sertissez-les et finissez de clouer la branche et le papillon. Les clous doivent être distants d'au moins deux centimètres et disposés, autant que possible, aux extrémités des feuilles et aux creux, c'est-à-dire aux angles rentrants ou sortants. CINQUIÈME LEÇON BLOC-XOTES Motif : Les Jacinthes. Ce bloc-notes a été exécuté sur cuir teinté, avec applications d'argent repoussé de deux dixièmes. C'est un objet assez luxueux, mais d'une jolie tonalité générale. Le cuir doit être préparé à l'avance, teinté et monté. Ayez une peau de mouton et taillez les morceaux que vous devrez Fig. 39. — Bloc-notes — . Motif : Les Jacinthes. 68 MÉTAUX REPOUSSÉS employer, c'est-à-dire une bande de vingt-cinq centimètres sur quinze, pour le dessus ; deux autres de vingt sur quinze pour le dessous et l'intérieur; une autre de huit sur trente pour monter le support du bloc; mouillez légèrement le cuir après l'avoir étendu sur une plaque de verre, au moyen d'une éponge passée bien également, de façon que le cuir se trouve mouillé dans toutes ses parties. Si, par hasard, certains endroits refusaient de prendre l'eau, c'est que le cuir aurait besoin d'être dégraissé; ce dégraissage se fait à l'alcool. Une fois le cuir humide, préparez dans un récipient de porce- laine la valeur d'un demi-verre d'eau, versez-y quelques gouttes (dix à douze au plus) d'une solution à saturation de sulfate de fer et vous passez cette préparation sur toute la surface du cuir. Si le cuir est bien préparé, vous obtiendrez un gris très délicat de ton. Si, par malheur, vous avez des taches, ce qui, hélas, arrive souvent avec le cuir et sans que rien puisse le faire prévoir, vous n'aurez qu'une seule ressource, qui sera de jasper le cuir à l'aide d'une teinture à l'alcool, soit verte, soit brune ou autre, teinture que vous passerez à l'éponge, en tapotant pour avoir des marbrures irrégulières. Ce travail terminé, laissez bien sécher le cuir et l'encausti- quez. Il est à remarquer que vous devez toujours essayer votre patine sur le même morceau de peau que vous devez employer; faites donc l'essai sur des rognures avant de commencer votre ouvrage. Vous avez fatalement des déchets dans une peau, près des pattes, servez-vous-en donc afin de doser avec exacti- tude la quantité de sulfate de fer que vous aurez à employer. Nous ne saurions trop insister sur la nécessité de faire ces essais, la patine ne donnant jamais les mêmes résultats sur des cuirs différents. Vous pouvez monter votre bloc vous-même, mais cela pré- sente d'assez grosses difficultés; le mieux sera donc de le confier à un monteur qui vous le rendra prêt à recevoir l'applique d'ar- MÉTAUX REPOUSSÉS 69 gent. Cela vous retardera un peu, mais, pendant ce temps, vous aurez préparé la décoration, vous basant sur les explications de nos leçons précédentes, mais en découpant le cadre extérieur et les découpures intérieures, vous devez laisser, de place en place, de petites pattes d'environ deux millimètres de large sur cinq de long. Vous posez l'applique d'argent sur le cuir, vous contournez la décoration avec la pointe à tracer, afin d'en prendre exacte- ment l'empreinte. Vous retirez le métal, mouillez légèrement le cuir et, vous servant de la spatule plate, vous le faites enfoncer d'un milli- mètre enviroD, partout où le métal sera posé. Laissez alors sécher, puis faites de petites entailles en face des pattes de métal : vous collez l'argent avec la seccotine et vous entrez les pattes dans les petites entailles et les repliez en dessous. Enfin, avec la spatule plate, vous appuyez sur tout le fond de l'argent et sur le petit rebord extérieur, pour faire adhérer. SIXIÈME LEÇON BOITE A MOUCHOIRS Motif : Vigne vierge. (Voy. flg. pages 64 et 65.) Poncez d'abord toute la surface de la boîte avec un papier de verre très fin, puis avec la poudre de ponce impalpable; sur- tout soyez assez patient pour arriver à la polir, voire même à la satiner. Peignez-la entièrement à l'huile d'un ton fait d'outremer, jaune de cadmium clair, blanc d'argent et une pointe de laque 70 MÉTAUX REPOUSSÉS de garance rose. Ne passez point le ton uni, mais nuancez, au contraire, en forçant par endroits sur le bleu, en d'autres sur le jaune ou sur le blanc, en ajoutant de place en place un peu de terre de Sienne. Quand vous avez terminé et pendant que la couleur est encore toute fraîche, prenez de l'aventurine argent et saupoudrez très légèrement de quelques paillettes ; laissez sécher et vernissez^au vernis Martin; laissez de nouveau sécher et repassez une seconde couche de vernis Martin. La décoration s'exécute avec de l'étain de trois dixièmes. Pour le montage, vous découpez l'étain autour du cadre extérieur et du cercle du milieu en laissant un millimètre d'excé- dent pour clouer et coller, vous découpez des ajourés aux quatre angles qui sont près du cercle, afin de laisser voir la boîte à tra- vers. La partie extérieure seule est clouée, l'intérieur est seule- ment collé. SEPTIÈME Li:ÇON UN VASE A FLEURS Motif : Le Houblon. (Voy. flg. page 21) Le vase que nous reproduisons ici a été exécuté en étain de trois dixièmes, sur forme en cristallerie translucide à refiets irisés bleus et verts. La forme adoptée, nous avons pris le patron au moyen d'un papier de soie très souple, de la partie de l'encolure que nous voulions décorer. Puis nous avons reporté ce patron sur une feuille de papier à dessin. Cela fait, et voulant faire notre décoration de trois branches semblables qui descendraient sur le col, nous avons divisé le MÉTAUX REPOUSSÉS 71 patron en trois parties égales et dessiné notre motif sur l'une des parties et reporté le dessin sur les deux autres. Le dessin complètement terminé, nous l'avons reporté sur le métal et nous avons modelé, découpé, bourré comme il a été dit aux chapitres VIII, IX, XII, laissant, pour le découpage, un centimètre et demi à la partie supérieure, afin de replier le métal à l'intérieur du vase; nous avons laissé un millimètre tout le long des découpures du dessin, enfin, un petit excédent à droite et à gauche, afin de n'être pas à court de métal au moment du montage, pour dissimuler la ligne de jonction. Cela fait, nous avons enduit l'envers de seccotine et doublé jusqu'à l'endroit où le métal devait être replié à la partie supé- rieure; ce doublage se fait à l'étain de un dixième. Il est indis- pensable ici, car le vase étant translucide, aurait ,sans cette pré- caution, l'inconvénient de laisser voir le bourrage. Lorsque la doublure fut parfaitement sèche, nous décou- pâmes tout ce qui dépassait l'étain travaillé en suivant les contours avec la pointe du canif. Puis nous avons monté notre métal. Il faut tout d'abord le présenter au vase de façon à préparer le repli supérieur, puis, ayant encollé, nous avons replacé et rabattu complètement le repli à l'intérieur, en frottant avec le modeleur, de façon à bien aplatir le métal pour qu'il ne forme pas de petits plis. Nous avons maintenu au moyen de bandes à pansement pour que l'adhérence fût parfaite. Lorsque le tout a été bien sec, nous avons retiré les bandes, limé la ligne de jonction et le repli intérieur pour faire dispa- raître les imperfections, lavé à l'aide d'une petite éponge pour enlever les taches de colle qui auraient pu se produire; il ne nous restait plus alors qu'à patiner et vernir, ce que nous avons fait. 72 MÉTAUX REPOUSSÉS HUITIÈME LEÇON BOUTEILLE DITE « SAINT-GALMIER >; Cette bouteille est destinée à figurer sur la table pour le service du vin ordinaire. Pour le bon efiet, choisissez une bouteille sans dé- fauts et assez foncée de ton. L'exécution ne pré- sente aucune difiiculté nouvelle et ce modèle est donné pour servir à l'application de l'en- semble des conseils donnés aux leçons pré- cédentes. Le montage se fait absolument de la même manière que celui du vase à motif de houblon précédemment expli— Fig. 40. — Bouteille — . Motif : La Vigne qué, (page 70). MÉTAUX REPOUSSÉS 73 NEUVIÈME LEÇON LES BIJOUX Broche, Collier avec ^pendentif. Barrette de peigne. L'exécution des bijoux est délicate et demande beaucoup de soin, une certaine adresse; en efïet, ces objets toujours de très petite dimension, obligent à beaucoup de finesses et de détails dans le modelé. Il va de soi qu'il est nécessaire de les exé- cuter en argent. Ce métal donne un modelé moins mou que l'étain et permet une exécution d'un effet plus riche. Vous trouverez, chez "tous les marchands, des formes toutes préparées pour monter les bijoux. Ces formes ont l'avantage de pouvoir se découper avec des ciseaux un peu courts et forts. Choisissez donc la forme qui se rapproche le plus du contour du dessin que vous voulez exécuter, décalquez ce contour sur la forme et le découpez et recouvrez avec le métal travaillé en col- lant la feuille d'argent et rabattant le repli derrière la forme; doublez avec de l'étain de un dixième. La broche que nous reproduisons ici a été exécutée de cette façon, en incrustant dans le milieu de chaque plume un minuscule cabochon œil de paon. Collier. — Il faut préparer d'abord le pendentif et les deux violettes qui sont placées à droite et à gauche. Pour ces vio- lettes, aucune difficulté à signaler; m^ais le pendentif présente une incrustation de nacre qu'il faut savoir organiser. . Votre métal travaillé, une fois découpé entre les violettes presque au ras des contours, prenez la plaquette de nacre verte à reflets irisés, que vous avez eu soin de choisir, un peu plus grande que votre forme; faites-la tremper pendant une heure et 6 74 MÉTAUX REPOUSSÉS demie ou deux heures dans un peu d'eau chaude additionnée de cinq à six gouttes d'alcali; après ce bain prolongé, la nacre se découpera aussi facilement qu'une feuille de papier, vous la découpez donc ainsi que la forme du support, exactement dans la forme des contours de votre décoration. Puis vous collez la Fig. 41 et 42. — Broche paon et Collier pendentif. — Motifs : Violettes. nacre sur la forme et l'argent travaillé sur la nacre. Pour monter le collier, vous trouverez chez les marchands des chaînes d'argent, des anneaux, des perles breloques toutes montées et des fermoirs. Tout cela est très facile à combiner et monter. MÉTAUX REPOUSSÉS 75 Les jonctions se font avec les petits anneaux que vous ouvrez et fermez au moyen des pinces. Les chaînes se coupent avec de "petites pinces coupantes. Barrette de peigne. — Procurez-vous un peigne de corne blonde, sans défauts, dont la partie supérieure présente une sur- face plate susceptible d'être décorée. Ayez une feuille d'étain de quatre dixièmes que vous décou- pez à la mesure de la partie à décorer. C'est sur cette plaque d'étain que vous montez votre argent travaillé en repliant deux millimètres derrière. Vous doublez à l'étain de un dixième, puis vous limez et patinez. Faites à droite et à gauche de la plaquette des petits trous pour laisser passer un clou, et dans la corne à l'endroit corres- pondant, en vous servant pour les percer d'un petit foret rond mû par un drille (1). Placez un clou dans chaque trou et rivez. (1) On appelle drille un porte-foret d'environ 25 centimètres, formé d'une vis sans fin qu'actionne un curseur poFurigac.célé4re3r.la—percéBe. arrette de peigne. — Motif : Pervenches. CONCLUSION Quelques mots sur le développement des idées et de la composition. Nous espérons avoir mis aux mains des amateurs les moyens pratiques d'exécution qui les mettront à même d'arriver à d'ex- cedents résultats. Mais ce n'est pas tout; qu'il nous soit permis de revenir sur ce que nous avons dit au commencement de ce modeste ouvrage. Le but que nous avons préconisé devant être de faire, autant que possible, des œuvres originales et personnelles, nous engage à vous indiquer ici le moyen d'y parvenir. Lorsqu'on s'occupe d'un art d'agrément artistique, il est indispensable de voir et de voir beaucoup. Non pas, certes, pour copier ce que l'on a vu, mais pour s'en inspirer, en réfléchissant devant l'œuvre d'autrui, comment on s'y est pris pour arriver à transformer les documents de nature en arrangements décora- tifs, soit dans l'art ancien, soit dans l'art moderne. C'est souvent ainsi que surgit à l'esprit une idée de composition décorative dia- métralement opposée à ce que l'on regarde. On peut aussi transporter d'un art dans un autre; un motif relevé sur un plat en faïence peut être adapté à une exécution en étain repoussé, un autre sur cuivre, un bijou Eenaissance vous conduira sans peine à une composition pour le bijou d'argent. Pour vous citer un exemple, nous relevions tout récem.mœnt, sur un pilastre de pierre, un ornement à rinceau pouvant former une frise de coffret, en y modiflant fort peu de chose. Et cela est de tous les instants, d'où il faut conclure que la MÉTAUX REPOUSSÉS 77 constante observation est la base du développement des idées. Voyez donc les musées et les expositions (1) : le Louvre, le musée de Cluny, le musée des arts décoratifs, doivent être des visites d'études aussi fréquentes que possible, car là ont été réunies des œuvres d'un mérite qui n'est plus discutable. Il est égale- ment utile de voir, chaque année, les expositions d'art moderne, où se dépensent beaucoup d'efforts et de talent. On y trouvera des œuvres, parfois discutables, nous- en convenons, et non encore consacrées, mais qui, par là même, vous indiquent les écueils à éviter en même temps que les exemples que vous pourriez suivre. (1) Dans les musées, on peut relever des croquis, debout, et sur album de croquis, sans qu'il soit nécessaire d'avoir une autorisation, pour tout ce qui concerne l'art ancien. Au Musée des Arts décoratifs et aux expositions d'art moderne, il est interdit de dessiner sans l'autorisation de l'auteur. Si l'auteur est décédé, s'adresser à l'Administration. ■■ TABLE DES GRAVURES Pages Fig. 1. — Entrée de serrure. -— Motif : Chèvrefeuille I — 2. — N elle des blés 1 — 3-4. — Nielle des blés, stylisation 3 — 5. — Jardinière (petit côté). •— Motif : branche de chêne.... 6 6. — Jardinière (grand côté). — Motif : branche de chêne, scarabée 7 — 7. — Emporte-pièces 11 — 8. — Pointe 11 — 9. — Ébauchoir 11 — 10. — Spatule plate 12 — 11. — Boule 12 — 12. — Marteau 12 — 13. — Ciseaux 13 — 14. — Poinçon 13 — 15. — Cadre. —• Motif : Pervenches et papillon 16-17 — 16. — Plaque de propreté. — Motif : Chrysanthèmes 18 — 17. — Vase triangulaire. -— Motif : Églantines 19 — 18. — Gobelet. — Motif : Houblon 21 — 19. — Œillet stylisé 23 — 20. — Œillet 24 — 21. — Dessus de boîte à cartes. — Motif : Œillets 25 — 22. — Devant de la boîte à cartes 26 — 23. — Épingle à chapeau 27 — 24. — Tampon buvard. — Motif : Salamandres 29 — 25. — Garniture de jardinière. — Motif : Pervenches 32 — 26. — Feuilles de marronnier 35 — 27. — Groseilles 36 — 28. — Pervenches 37 — 29. — Poisson genre japonais 38 — 30. — Pomme de pin 39 — 31. — Épingle à chapeau. — Motif : Marguerite 40 — 32. — Bonbonnière argent sur fond nacre 44 m TABLE DES GRAVURES 79 Fig. 33. — Chauve-souris, à appliquer sur buvard de daim gris.... 48-49 — 34. — Pommes de pin, décoration pour vase rectangulaire. ... 53 — 35. — Épingle de nuque en argent 57 — 36. — Thermomètre-éphéméride. — Décor : la Ronce 59 — 37. - - Coupe-papier. — Décor : Chicorée sauvage 62 — 38. ■— Boîte à mouchoirs, couvercle. — Motif : Vigne vierge... 64-65 — 39. ■— Bloc-notes. — Motif : les Jacinthes 67 — 40. — Bouteille. — Motif : la Vigne 72 — 41. — Broche paon 74 42. Collier pendentif. — — — Motif : Violettes 74 — 43. — Barrette de peigne. — Motif : Pervenches 75 TABLE DES MATIÈRES Pages Avant-propos I Chapitre I. —■ Du dessin. — Des documents à consulter. — Étude de la composition décorative 1 — II. — Quelques mots sur le travail du métal. — Des différents métaux employés 5 — III. — L'outillage et la manière de s'en servir 10 IV. -- Des objets à décorer : leur forme et l'adaptation qui convient 15 — V. — Composition du dessin. Choix des éléments 23 — VI. —■ Report sur le métal 28 — VII. — L'exécution. — L'ébauche 31 — VIII. — Le modelé 34 — IX. — Les cadres et les fonds 40 — X. — Le découpage 43 — XL — Les patines 46 — XII. — Le bourrage • . 52 — XIII. — Du montage 55 — XIV. — Leçons écrites 58 Conclusion 76 Paris. — Imp. Paul Dupont (Cl.). THou^elher, D'. yi 'J.3.1913 2 ps t - •í«r, y?^'^Ve»*t<1^^Vtitf··;ftjPfr^>«' s ' SSS·W' í S, ^ '^nSÇ· ^ " f f'' , J. ív'^ , ^"it ^S ^ *■ -ff"" '^/V· *"' ^ » C'-^' 'ï^ ¿Vsv í ^ ^ V -*è >í V > K^"" "% \ ''^A' ^ •li- •''^ í O. M-; - ^ ¿ • "î •»' - ^ ■"'\''J^·v l." t " '''''' ' ' ^ ■à^ ' ■%?SS-kSRK''?Si, ' t. •vtA/Ví-^ -« hi2 /',-iS^ " V', V ^ , ^ ^ 4 i i? Si AnciennN Maiions LE BAILLY A 0. BORNEHANN S. BORNEMANN, Suce*", Éditeur PARIS — i5. Rue de Tournon — PARIS Anatomie descriptiva des formes humaiaes, i l'usage des artistes, . un vol. orné de 24 planches, par Péquéonot et Rio 5 fi . Anatomie descriptive des formes d« cheval, à l'usage des artistes, contenant 8 planches hors texte, par A. Rio 4 fr. Aquarelle appliquée aux Pleurs «t aux Fruits, un vol. orné de 8 planches, par Tiiknot et >VGuédy 4 fr. Aquarelle appliquée au Paysage, arec 8 planches, par Tl·làNOT. . 4 fr. . Aquarelle et Lavis (Traité méthodique de 1') appliqué á lañgurs, au portrait, au paysage, à la marine, aux animaux, aux fleurs. Un vol. in-8% par Goupii ... 2 5(1 Art (L') de cuire sáns moufle, un vol. in-f*, par J. de Riols . . . 2 fr. BarboSine (La) (Gouache vi'trifiable), par j. I^mboursain ... 0 75 Bronzé d'arit, par Cii. D.vragon ; 2 50 Coloriste (Guide du Peintre), un vol. in-S*, par C. Lefrbvrk . . 2 fr. Décoration murale et ornementale (Traité de la), par B.Everard. 1 50 Dessin expliqué, un vul. in-8*, avec 30 sujets d'étude, par Goupil . . .2 fr. Dessin (Traité des procédés mécaniques du), par Renauld ... 0 75 Dessinateur (Le parfait) au fusain, au charbon, estompe, sanguiae, et réhaussé de blanc sur papiers teintés 0 75 Dictionnaire universel ces Beauil-Arts 4 fv. Galvanoplastie (Traité de), par J. de Riols 1 50 Géométrie des arts, suivie de notion# de perspective et de"63 figures, p;y U'ÉQUÉGNOT 3 f(. Géométrie populaire artistique, un vol. iu-S*, 250 sujet» d'étude, par Goupil 5 50 Gravure à l'eau-forte (La), traité pratique, par A.Donjean .... 1 h-. Hygiène (Traité d'), utile aux artistes 0 75 Manuel artistique et industriel, dessin industriei, avec 22 planches, par Tiiénot 1 '60 Manuel vulgarisateur des connaissances artistiques. Petite encyclopédie ai'iisiique eu deux volumes.— Chaque volume 1 50 Miniature (La), mise à la poi iéa de tous, avec planche d'étude, par. Thénot ; . . 2 fr. Miniaturiste (Le), travail sur ivoim «t sur vélin, avec planche d'étude, par F. Goupil et F. Dillaye j 59 Modelage. L'art de modeler et sculpter 0 75 Modelage (Manuel général du), ouvrage «rné de planches, par F. Goupil. 2 50 Ornement décoratif (Manuel général de r),un val. iu-8° orné de pUnehes, par F. Goupii 2 fr D 22 MÉTAUX REPOUSSÉS On peut aussi faire des fonds à l'huile et obtenir ainsi des tons nuancés mélangés de paillettes aventurines que l'on trouve dans toutes les nuances : or, argent, bleu, rouge, vert, feu, chair, etc., mais ce mode exige un emploi discret, autrement on tombe aisément dans le clinquant : employé avec mesure, il donne des résultats très séduisants. Après séchage, on laquera au CHAPITRE V vernis Martin, à l'aide du procédé dit vernissage au tampon. Méthode four vernir au tamfon. — On prend un morceau de laine blanche que l'on chiffonne en forme de boule; on verse sur COMPOSITIOX DU DESSIN ce tampon six à sept gouttes de vernis, puis on le recouvre avec un morceau de grosse toile de lin sur laquelle on verse deux ou trois gouttes d'huile d'olives; en quelques instants, le vernis Choix des éléments paraît à la surface de la toile; on frotte alors très légèrement sur toute la surface de l'ouvrage en changeant continuellement de place. Lorsque le vernis est également Nous voici répandu en d'un partout, on présence objet à prend un nouveau tampon de laine sur lequel on verse quelques décorer, subjectile (1) quel- gouttes d'esprit de vin, on le recouvre d'un morceau de toile conque, qui doit recevoir notre usée et, après y avoir mis une ou deux gouttes d'huile d'olives, métal travaillé. Qu'allons-nous faire? Chercher notre on recommencera à frotter la surface jusqu'à ce qu'elle soit entiè- élément rement sèche. et l'adapter à la forme de notre objet, le combiner suivant l'usage qui doit en être fait, et la façon dont il doit être vu. Nous chercherons d'abord